
Sainte Brigitte de Suède,
fille d'un prince suédois, Birger, naquit en Suède, vers
1302
ou 1303,
à Skederid, dans le Roslagen à une cinquantaine de
kilomètres au nord de Stockholm. Par sa mère elle était
apparentée à la famille royale de Suède. Son père, le
chevalier Birger Persson était sénateur du Royaume et
sénéchal de la province d'Upland, la principale de
Suède. Cette famille observait les jeûnes, se confessait
tous les vendredis, faisait des lectures spirituelles et
des pèlerinages.
Brigitte était aussi la petite-nièce de la bienheureuse
Ingrid Elofsdotter,
fondatrice d'un couvent dominicain à
Skänninge
en Ostrogothie. Brigitte devenue orpheline de mère en
1314, fut confiée à l'un de ses tantes maternelles,
femme du sénéchal d’Ostrogothie, qui la maria,
lorsqu’elle eut treize ans, en 1316, à Ulf Gudmarson,
âgé seulement de 18 ans. Huit enfants naquirent de cette
union: quatre garçons et quatre filles. Cinq de ces
enfants devinrent adultes.
Jusqu’en 1340, Brigitte s'occupa de l'éducation de ses
enfants mêlés à ceux qui vivaient dans la grande
propriété d'Ulvasa, leur lisant la Bible et la Vie des
Saints. Elle fit construire sur le domaine un bâtiment
pour les pauvres et les malades qu'elle soignait
elle-même avec ses enfants. En 1335, Brigitte reçut la
charge d’initier aux coutumes suédoises Blanche de
Dampierre, fille du comte de Namur que le roi Magnus
Eriksson venait d’épouser. Brigitte séjournait souvent
au château de Vadstena, sur les bords du lac Vattere,
proche d’Alvastra, première abbaye cistercienne de
Scandinavie.
En
1341, Brigitte et Ulf, fidèles à une tradition familiale
vieille de quatre générations, partirent pour saint
Jacques de Compostelle, accompagnés de parents, d'amis
et de prêtres dont un cistercien, confesseur de
Brigitte. Sur le chemin du retour, Ulf tomba malade à
Arras et se retira à l'abbaye d'Alvastra où un de ses
fils était moine, et où il mourut, en 1344. Devenue
veuve, Brigitte s’installa dans une dépendance d'Alvastra.
C'est là que commencèrent les révélations qui durèrent
jusqu'à sa mort. Brigitte fut, entre autres, dirigée
spirituellement par Pierre Olafsson, prieur d'Alvastra,
qui était également son secrétaire.
Vers
1346
Brigitte fonda l'abbaye
de Wadstena
dans le diocèse de
Linköping,
fondé comme
monastère double.
Elle y institua un ordre nouveau: l’Ordre
du Très Saint Sauveur
destiné à des religieuses du Saint-Sauveur connues sous
le nom de Brigittines, qui suivait la
règle de saint Augustin.
Puis, en 1349, Brigitte de Suède
se fixa à
Rome
où elle vécut volontairement dans la pauvreté. Renommée
pour ses prophéties et ses révélations mystiques, elle
était souvent consultée par les chefs d'État et les
papes réfugiés à Avignon. Sa fille Catherine, née en
1322, et qui deviendra sainte Catherine de Suède, la
rejoignit vers 1350.
Brigitte partit ensuite pour
Jérusalem,
à cause d'une vision qu'elle avait eue à l'âge de 69
ans, et réussit à visiter les lieux saints. Puis elle
mourut à Rome le
23 juillet
1373.
Canonisée par le pape
Boniface IX
dès
1391,
sainte Brigitte de Suède fut d'abord fêtée le
8 octobre
puis le
23 juillet.
Elle est une des saintes patronnes de l'Europe. Très
populaire dans les pays scandinaves, l’Allemagne, la
Pologne et la Hongrie, Sainte Brigitte de Suède fut
d'abord déclarée patronne de la Suède. Puis, ayant
beaucoup œuvré au sein de l'Église catholique pour
l'unité des chrétiens, elle fut déclarée co-patrone de
l'Europe par Jean-Paul II, le 1er octobre
1999, en même temps que Cartherine de Sienne et Édith
Stein. Notons qu'une demande dans ce sens lui avait été
également adressée par la conférence des évêques
catholiques scandinaves et par l'Église
luthérienne.
Notons aussi ce que le pape Jean-Paul II affirmait:
"L'urgence missionnaire, qui illumina sa vie itinérante
du nord au sud du continent européen, fait d'elle un
exemple à imiter surtout dans l'œuvre de la nouvelle
évangélisation en Europe."
Petite remarque pour notre temps: sainte Brigitte de
Suède est révérée car elle a su mener une vie sainte
dans le cadre de ses responsabilités publiques et de sa
vie d’épouse, de mère de huit enfants, et dans sa vie
religieuse jusqu'à sa mort.
Maintenant il m'a semblé intéressant de vous faire part
des Révélations, dont bénéficia sainte Brigitte
de Suède, révélations qui furent mises par écrit par le
moine Pierre, prieur d'Alvastre,
puis imprimées à
Rome
en
1455,
et traduites en français sous le titre de Prophéties
merveilleuses de Sainte Brigitte, à
Lyon,
en
1536.
Les apparitions,
extases
et locutions vécues par sainte Brigitte de suède ont été
approuvées par trois papes et par le
Concile de Bâle
de 1436, et leur absolue authenticité et véracité a été
confirmée par le pape Jean-Paul II
Selon le site Internet
http://missel.free.fr/Sanctoral/07/23.php
on peut distin-guer quatre cycles de Révélations :
1/ Le cycle suédois (1344-1349) durant lequel
Brigitte remplissait des missions à la Cour de Stockholm
ainsi qu'auprès de nobles et du clergé. Ce sont des
révélations mariales ecclésiales, sur l'institution de
l'Ordre du Saint Sauveur, sur la souveraineté suédoise
et sur le déclin de la Chevalerie chrétienne. Ces
révélations furent portée à Rome, de la part de
Brigitte, au pape Clément VI à Avignon, par le prieur d'Alvastra
et l'évêque Hemming d'Abo.
2/ Le cycle italo-romain s'ouvre en 1349. Sous
motion divine, sainte Brigitte se rendit en Italie pour
gagner le jubilé de 1350; elle eut des visions à Milan,
puis à Saint-Pierre de Rome le 24 décembre 1349 lors de
l'ouverture de la Porte sainte, et en bien d'autres
circonstances et lieux romains. Ce sont des
avertissements et des menaces avec des promesses de
pardon et des appels répétés pour le retour du pape à
Rome.
3 Le troisième cycle eut lieu de 1364 à 1370 lors
des pèlerinages de Brigitte dans divers sanctuaires
d'Italie.
4/ Le quatrième cycle eut lieu pendant son
pèlerinage en Terre sainte de 1371 à 1373). Ces
visions cpncernent la Passion (au saint Sépulcre), la
Nativité (à Béthléem), la vie de la Vierge (dans la
grotte de Jérusalem), et d'autres révélations sur la vie
de Jésus.
Toutes ces révélations furent faites à l'état de veille
et en extase, avec des visions corporelles et des
auditions. Brigitte eut aussi des locutions
intérieures. Elle retenait tout jusqu'à ce qu'elle l'ait
dicté à un secrétaire qui transcrivait en latin. Alors
la sainte ne retenait plus que le sens général des
entretiens qu'elle avait eus avec le Seigneur, la
Vierge, les anges ou les saints...
Certaines révélations sont d'une telle actualité que
nous vous en faisons part. Ainsi, le Christ révèle le
manque d'amour des hommes:
"Leur foi est malade et titubante, ils ont foi seulement
quand la tribulation ne les assaille pas. Ils se
désespèrent, à peine sont-ils contrariés par quelque
chose. Leur espérance est présomptueuse, car ils
espèrent que le péché échappera à la justice et au vrai
jugement. Ils espèrent obtenir le Royaume des cieux pour
rien et désirent la miséricorde sans la sévérité de la
justice. Et leur amour envers Moi, le Christ, est
complètement froid, car ils ne brûlent jamais du désir
de Me chercher, sauf s'ils y sont contraints par les
afflictions. Comment pourraient être réchauffés de tels
hommes qui n'ont pas une juste foi, ni une ferme
espérance, ni un amour ardent envers Moi? C'est pourquoi
lorsqu'ils M'invoquent: 'Ayez pitié de moi, ô mon Dieu';
ils ne méritent pas d'être exaucés et pas davantage
d'entrer dans ma gloire. Puisqu'ils ne veulent pas
accompagner leur Seigneur au martyre, ils ne
l'accompagneront pas non plus dans la gloire."
De même, par la voix de sainte Brigitte, le Christ, non
seulement met en évidence la mauvaise conduite des
pécheurs et les moyens par lesquels leurs péchés
peuvent être expiés, mais Il révèle son affliction:
"N'ai-Je pas été pour eux comme une mère qui porte un
fils dans son sein? Au moment de l'accouchement, elle
espère que son enfant sortira vivant de son sein et se
préoccupe peu de sa propre mort possible, pourvu que
l'enfant puisse être baptisé. Ainsi ai-Je fait, Moi,
avec l'homme. Comme une mère, J'ai engendré l'homme par
ma souffrance, le portant de l'obscurité du royaume de
la mort au jour éternel. Je le portais, pour ainsi dire,
avec beaucoup de peine dans le sein maternel, quand
s'accomplit tout ce qui avait été annoncé par les
prophètes. Je l'ai nourri de mon lait, quand Je lui ai
donné mes paroles et mes commandements de vie. Mais
comme un mauvais fils, oublie les douleurs de sa mère,
ainsi maintenant l'homme Me méprise à cause de mon amour
et il M'offense. Il Me fait pleurer à cause de la
douleur que J'éprouve dans mon sein maternel. Il ajoute
des souffrances à mes Plaies et M'offre des pierres pour
calmer ma faim et de la boue pour étancher ma soif...
Qu'est le pain que Je désire, sinon le perfectionnement
des âmes, la contrition du cœur, le soupir du divin et
l'humilité qui brûle d'amour? Au lieu de cela,
maintenant l'homme Me jette des pierres, parce que son
cœur est dur. Pour assouvir ma soif, il Me donne de la
fange avec son impénitence et la confiance qu'il place
dans les choses vaines."
Ste Brigitte alors à la Passion du Christ, et à celle de
Sa Mère, associée au plan de Dieu pour le salut des
âmes. Elle raconte:
"Tandis que, vaincue
par la douleur, j'observais la cruauté des bourreaux, je
vis que sa Mère, abattue, était à terre, tremblante et
presque morte… La pitié que j'éprouvais alors pour la
Très Sainte Mère du Christ me prit si profondément, que
je ressentis une douleur comme si une épée effilée
m'avait transpercé le cœur avec infiniment de peine.
Enfin, la Mère douloureuse se releva, comme si ses
membres étaient engourdis, et regarda son Fils… En la
voyant pleurer, ainsi que ses autres amis, son Fils la
recommanda d'une voix attristée à Jean, et par ses
gestes et sa voix, on voyait que sa pitié pour la Mère
transperçait son cœur avec la flèche aiguisée d'une
infinie douleur."
La Passion continue, puis
"la tête de Jésus se souleva un peu mais retomba
aussitôt, et c'est ainsi qu'il rendit le dernier soupir.
En voyant cela, sa Mère frémit en tout son corps d'une
immense douleur, et Elle serait tombée à terre si les
autres femmes ne l'avaient soutenue… Alors, les Juifs
qui se trouvaient là se retournèrent vers sa Mère et se
mirent à ricaner. Certains dirent: "Marie, maintenant Il
est mort ton Fils!" D'autres se moquèrent d'elle de
diverses manières."
C'est alors qu'un homme
"arriva. Il enfonça une lance dans le côté droit de
Jésus avec tant de violence que celle-ci transperça le
corps de part en part. Alors que pénétrait la lance, un
grand jet de sang surgit de la blessure et recouvra la
pointe et une partie du manche. La Vierge, voyant cela,
frémit et pleura amèrement. Par son expression et par
ses gestes, on comprenait que son âme était transpercée
par l'épée aiguë de la douleur… "
Paulette Leblanc |