Brigitte de Suède
Mère de famille, Mystique, Sainte

1302-1373

23

JUILLET

Sainte Brigitte de Suède, fille d'un prince suédois, Birger, naquit en Suède, vers 1302 ou 1303, à Skederid, dans le Roslagen à une cinquantaine de kilomètres au nord de Stockholm. Par sa mère elle était apparentée à la famille royale de Suède. Son père, le chevalier Birger Persson était sénateur du Royaume et sénéchal de la province d'Upland, la principale de Suède. Cette famille observait les jeûnes, se confessait tous les vendredis, faisait des lectures spirituelles et des pèlerinages.

Brigitte était aussi la petite-nièce de la bienheureuse Ingrid Elofsdotter, fondatrice d'un couvent dominicain à Skänninge en Ostrogothie. Brigitte devenue orpheline de mère en 1314, fut confiée à l'un de ses tantes maternelles, femme du sénéchal d’Ostrogothie, qui la maria, lorsqu’elle eut treize ans, en 1316, à Ulf Gudmarson, âgé seulement de 18 ans. Huit enfants naquirent de cette union: quatre garçons et quatre filles. Cinq de ces enfants devinrent adultes.

Jusqu’en 1340, Brigitte s'occupa de l'éducation de ses enfants mêlés à ceux qui vivaient dans la grande propriété d'Ulvasa, leur lisant la Bible et la Vie des Saints. Elle fit construire sur le domaine un bâtiment pour les pauvres et les malades qu'elle soignait elle-même avec ses enfants. En 1335, Brigitte reçut la charge d’initier aux coutumes suédoises Blanche de Dampierre, fille du comte de Namur que le roi Magnus Eriksson venait d’épouser. Brigitte séjournait souvent au château de Vadstena, sur les bords du lac Vattere, proche d’Alvastra, première abbaye cistercienne de Scandinavie.

En 1341, Brigitte et Ulf, fidèles à une tradition familiale vieille de quatre générations, partirent pour saint Jacques de Compostelle, accompagnés de parents, d'amis et de prêtres dont un cistercien, confesseur de Brigitte. Sur le chemin du retour, Ulf tomba malade à Arras et se retira à l'abbaye d'Alvastra où un de ses fils était moine, et où il mourut, en 1344. Devenue veuve, Brigitte s’installa dans une dépendance d'Alvastra. C'est là que commencèrent les révélations qui durèrent jusqu'à sa mort. Brigitte fut, entre autres, dirigée spirituellement par Pierre Olafsson, prieur d'Alvastra, qui était également son secrétaire.

Vers 1346 Brigitte fonda l'abbaye de Wadstena dans le diocèse de Linköping, fondé comme monastère double. Elle y institua un ordre nouveau: l’Ordre du Très Saint Sauveur destiné à des religieuses du Saint-Sauveur connues sous le nom de Brigittines, qui suivait la règle de saint Augustin. Puis, en 1349, Brigitte de Suède se fixa à Rome où elle vécut volontairement dans la pauvreté. Renommée pour ses prophéties et ses révélations mystiques, elle était souvent consultée par les chefs d'État et les papes réfugiés à Avignon. Sa fille Catherine, née en 1322, et qui deviendra sainte Catherine de Suède, la rejoignit vers 1350.  

Brigitte partit ensuite pour Jérusalem, à cause d'une vision qu'elle avait eue à l'âge de 69 ans, et réussit à visiter les lieux saints. Puis elle mourut à Rome le 23 juillet 1373.

Canonisée par le pape Boniface IX dès 1391, sainte Brigitte de Suède fut d'abord fêtée le 8 octobre puis le 23 juillet. Elle est une des saintes patronnes de l'Europe. Très populaire dans les pays scandinaves, l’Allemagne, la Pologne et la Hongrie, Sainte Brigitte de Suède fut d'abord déclarée patronne de la Suède. Puis, ayant beaucoup œuvré au sein de l'Église catholique pour l'unité des chrétiens, elle fut déclarée co-patrone de l'Europe par Jean-Paul II, le 1er octobre 1999, en même temps que Cartherine de Sienne et Édith Stein. Notons qu'une demande dans ce sens lui avait été également adressée par la conférence des évêques catholiques scandinaves et par l'Église luthérienne. Notons aussi ce que le pape Jean-Paul II affirmait: "L'urgence missionnaire, qui illumina sa vie itinérante du nord au sud du continent européen, fait d'elle un exemple à imiter surtout dans l'œuvre de la nouvelle évangélisation en Europe."

Petite remarque pour notre temps: sainte Brigitte de Suède est révérée car elle a su mener une vie sainte dans le cadre de ses responsabilités publiques et de sa vie d’épouse, de mère de huit enfants, et dans sa vie religieuse jusqu'à sa mort.

Maintenant il m'a semblé intéressant de vous faire part des Révélations, dont bénéficia sainte Brigitte de Suède, révélations qui furent mises par écrit par le moine Pierre, prieur d'Alvastre, puis  imprimées à Rome en 1455, et traduites en français sous le titre de Prophéties merveilleuses de Sainte Brigitte, à Lyon, en 1536. Les apparitions, extases et locutions vécues par sainte Brigitte de suède ont été approuvées par trois papes et par le Concile de Bâle de 1436, et leur absolue authenticité et véracité a été confirmée par le pape Jean-Paul II

Selon le site Internet http://missel.free.fr/Sanctoral/07/23.php on peut distin-guer quatre cycles de Révélations :

1/ Le cycle suédois (1344-1349) durant lequel Brigitte remplissait des missions à la Cour de Stockholm ainsi qu'auprès de nobles et du clergé. Ce sont des révélations mariales ecclésiales, sur l'institution de l'Ordre du Saint Sauveur, sur la souveraineté suédoise et sur le déclin de la Chevalerie chrétienne. Ces révélations furent portée à Rome, de la part de Brigitte, au pape Clément VI à Avignon, par le prieur d'Alvastra et l'évêque Hemming d'Abo.

2/ Le cycle italo-romain s'ouvre en 1349. Sous motion divine, sainte Brigitte se rendit en Italie pour gagner le jubilé de 1350; elle eut des visions à Milan, puis à Saint-Pierre de Rome le 24 décembre 1349 lors de l'ouverture de la Porte sainte, et en bien d'autres circonstances et lieux romains. Ce sont des avertissements et des menaces avec des promesses de pardon et des appels répétés pour le retour du pape à Rome.

3 Le troisième cycle eut lieu de 1364 à 1370 lors des pèlerinages de Brigitte dans divers sanctuaires d'Italie.

4/ Le quatrième cycle eut lieu pendant son pèlerinage en Terre sainte de 1371 à 1373). Ces visions cpncernent la Passion (au saint Sépulcre), la Nativité (à Béthléem), la vie de la Vierge (dans la grotte de Jérusalem), et d'autres révélations sur la vie de Jésus.

Toutes ces révélations furent faites à l'état de veille et en extase, avec des visions corporelles et des auditions. Brigitte eut aussi des locutions intérieures. Elle retenait tout jusqu'à ce qu'elle l'ait dicté à un secrétaire qui transcrivait en latin. Alors la sainte ne retenait plus que le sens général des entretiens qu'elle avait eus avec le Seigneur, la Vierge, les anges ou les saints...

Certaines révélations sont d'une telle actualité que nous vous en faisons part. Ainsi, le Christ révèle le manque d'amour des hommes:

"Leur foi est malade et titubante, ils ont foi seulement quand la tribulation ne les assaille pas. Ils se désespèrent, à peine sont-ils contrariés par quelque chose. Leur espérance est présomptueuse, car ils espèrent que le péché échappera à la justice et au vrai jugement. Ils espèrent obtenir le Royaume des cieux pour rien et désirent la miséricorde sans la sévérité de la justice. Et leur amour envers Moi, le Christ, est complètement froid, car ils ne brûlent jamais du désir de Me chercher, sauf s'ils y sont contraints par les afflictions. Comment pourraient être réchauffés de tels hommes qui n'ont pas une juste foi, ni une ferme espérance, ni un amour ardent envers Moi? C'est pourquoi lorsqu'ils M'invoquent: 'Ayez pitié de moi, ô mon Dieu'; ils ne méritent pas d'être exaucés et pas davantage d'entrer dans ma gloire. Puisqu'ils ne veulent pas accompagner leur Seigneur au martyre, ils ne l'accompagneront pas non plus dans la gloire." 

De même, par la voix de sainte Brigitte, le Christ, non seulement met en évidence la mauvaise conduite des pécheurs et les moyens par lesquels leurs  péchés peuvent être expiés, mais Il révèle son affliction: "N'ai-Je pas été pour eux comme une mère qui porte un fils dans son sein? Au moment de l'accouchement, elle espère que son enfant sortira vivant de son sein et se préoccupe peu de sa propre mort possible, pourvu que l'enfant puisse être baptisé. Ainsi ai-Je fait, Moi, avec l'homme. Comme une mère, J'ai engendré l'homme par ma souffrance, le portant de l'obscurité du royaume de la mort au jour éternel. Je le portais, pour ainsi dire, avec beaucoup de peine dans le sein maternel, quand s'accomplit tout ce qui avait été annoncé par les prophètes. Je l'ai nourri de mon lait, quand Je lui ai donné mes paroles et mes commandements de vie. Mais comme un mauvais fils, oublie les douleurs de sa mère, ainsi maintenant l'homme Me méprise à cause de mon amour et il M'offense. Il Me fait pleurer à cause de la douleur que J'éprouve dans mon sein maternel. Il ajoute des souffrances à mes Plaies et M'offre des pierres pour calmer ma faim et de la boue pour étancher ma soif... Qu'est le pain que Je désire, sinon le perfectionnement des âmes, la contrition du cœur, le soupir du divin et l'humilité qui brûle d'amour? Au lieu de cela, maintenant l'homme Me jette des pierres, parce que son cœur est dur. Pour assouvir ma soif, il Me donne de la fange avec son impénitence et la confiance qu'il place dans les choses vaines."  

Ste Brigitte alors à la Passion du Christ, et à celle de Sa Mère, associée au plan de Dieu pour le salut des âmes. Elle raconte: "Tandis que, vaincue par la douleur, j'observais la cruauté des bourreaux, je vis que sa Mère, abattue, était à terre, tremblante et presque morte… La pitié que j'éprouvais alors pour la Très Sainte Mère du Christ me prit si profondément, que je ressentis une douleur comme si une épée effilée m'avait transpercé le cœur avec infiniment de peine. Enfin, la Mère douloureuse se releva, comme si ses membres étaient engourdis, et regarda son Fils… En la voyant pleurer, ainsi que ses autres amis, son Fils la recommanda d'une voix attristée à Jean, et par ses gestes et sa voix, on voyait que sa pitié pour la Mère transperçait son cœur avec la flèche aiguisée d'une infinie douleur." La Passion continue, puis "la tête de Jésus se souleva un peu mais retomba aussitôt, et c'est ainsi qu'il rendit le dernier soupir. En voyant cela, sa Mère frémit en tout son corps d'une immense douleur, et Elle serait tombée à terre si les autres femmes ne l'avaient soutenue… Alors, les Juifs qui se trouvaient là se retournèrent vers sa Mère et se mirent à ricaner. Certains dirent: "Marie, maintenant Il est mort ton Fils!" D'autres se moquèrent d'elle de diverses manières."

C'est alors qu'un homme "arriva. Il enfonça une lance dans le côté droit de Jésus avec tant de violence que celle-ci transperça le corps de part en part. Alors que pénétrait la lance, un grand jet de sang surgit de la blessure et recouvra la pointe et une partie du manche. La Vierge, voyant cela, frémit et pleura amèrement. Par son expression et par ses gestes, on comprenait que son âme était transpercée par l'épée aiguë de la douleur… "

Paulette Leblanc

 

 

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