Antonio Maria Zaccaria
Religieux, Fondateur des Barnabites, Saint
(1502-1539)

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JUILLET

Antoine-Marie Zaccaria, naquit à Crémone en 1502, en Lombardie, dans le duché de Milan. Il perdit son père, Lazare Zaccaria quelques mois après sa naissance, et sa mère, Antoinette Pescaroli, qui n’avait que 18 ans, refusa de se remarier afin de se consacrer entièrement à l'éducation de son fils. Riche et intelligente, Antoinette s'occupait beaucoup des bonnes œuvres; elle priait aussi souvent et longuement. Antoine-Marie prenant exemple sur sa maman, se distingua très vite par son amour de la prière et par sa compassion pour les pauvres et les malades. Il assistait fréquemment à la messe qu'il servait. Dans sa maison il avait dressé un petit autel qu’il ornait lui même. À son retour de l’Église, il appelait les domestiques et il leur redisait ce qu’il avait entendu du prédicateur.

Quand Antoine eut 18 ans, il partit étudier la philosophie à l'université de Pavie, puis en 1520, il alla étudier la médecine à Padoue: il était en effet, très désireux de rendre autant de services qu'il le pouvait. Dès son arrivée à Padoue, Antoine-Marie s’imposa un rythme de vie sévère: il se levait tôt,  allait tous les jours à la messe avant de se consacrer à ses études de médecine. Ne comprenant pas son besoin de vivre avec Dieu, les autres étudiants se moquaient de lui, mais Antoine-Marie persévéra, et de plus, malgré les critiques, il se montrait aimable avec tout le monde. En 1524, âgé de 22 ans, il était reçu médecin.  

Antoine-Marie, médecin, revint à Crémone auprès de sa mère et commença l’exercice de sa profession. Très compétent il eut rapidement une bonne clientèle. Il ne s’occupait pas seulement de soigner les corps, il s’occupait aussi des âmes. Antoine-Marie avait en effet, découvert la cause de tant de souffrances; il disait: "C’est le péché qui est la source de tout le mal, c’est donc l’âme qu’il faut guérir avant tout."

C'est alors qu'Antoine-Marie désira aller plus loin dans l’apostolat; aussi prit-il conseil auprès d’un père dominicain: le Père Marcel, qui ne tarda pas à voir clair dans la vocation du jeune homme: "Ce n’est plus à guérir les corps que le Seigneur vous appelle, c’est au salut des âmes que vous devez travailler. Allez, préparez vous par l’étude des sciences sacrées à la mission que Dieu vous confiera."

Antoine obéit aussitôt, et, quittant la médecine, il se mit avec ardeur à l'étude de la théologie, de l’écriture sainte et des  Pères du désert. Il fut ordonné prêtre en 1528. Dès lors, il travailla intensément dans les hôpitaux et les institutions qui accueillaient les pauvres, et devint le directeur spirituel de la comtesse Ludovica Torelli, qu'il accompagna à Milan en 1530.

C'est pendant son séjour à Milan qu'il fonda, en 1530, avec Bartolomeo Ferrari et Giacomo Morigia, la Congrégation des Clercs Réguliers de Saint-Paul, appelés Barnabites car attachés à l'église Saint-Barnabé de Milan. Marie-Antoine fonda aussi les Sœurs de Saint Paul, branche féminine des Barnabites, ainsi que les Oblats de Saint-Paul, pour recevoir les gens mariés. Ces trois œuvres avaient pour but le ministère paroissial, l'éducation des jeunes et la mission évangélique. Outre les vœux communs aux différents ordres religieux, les Barnabites faisaient celui de ne pas rechercher les dignités de l’Église.

L'ordre fut reconnu en 1533, par le pape Clément VII qui donna à ses membres le titre de Chanoines réguliers de Saint-Paul.  Les constitutions des Barnabites, rédigées par Antoine-Marie, furent approuvées définitivement  le 7 novembre 1579, par le pape Grégoire XIII. Notons que les Barnabites furent associés aux travaux préparatoires du concile de Trente.

Voyons maintenant sur quelles bases spirituelles s'appuyait l'Ordre des Barnabites. Les bases de la doctrine barnabite étaient l'Eucharistie, le Crucifix, et l'enseignement de saint Paul. Antoine-Marie s'était rendu compte de la nécessité de réformer certaines pratiques de l'Église catholique. Toutefois, parce qu'il dénonçait certains abus, Antoine-Marie se fit des ennemis; on alla même jusqu'à l'accuser d'hérésie, accusation dont il fut blanchi à deux reprises. En 1536, Antoine-Marie se rendit à Vicence, en Vénétie, pour réformer deux couvents et fonder la seconde maison de son Ordre. C'est pendant son séjour à Vicence qu'il popularisa l'adoration du Saint Sacrement auprès des laïcs, et qu'il institua la sonnerie des cloches des églises le vendredi à 15h en souvenir de la crucifixion du Christ.

Son zèle ardent lui faisait écrire: "Courons comme des fous non seulement à Dieu, mais aussi au prochain, qui est l’intermédiaire à qui nous donnons ce que nous ne pouvons donner à Dieu."

Lors d'une mission à Guastalla, situé dans la Plaine du Po, en 1539, Antoine-Marie fut atteint d'une forte fièvre. Tombé gravement malade, il se retira à Crémone où il dit à sa mère en larmes: "Ah! Douce mère, ne pleurez plus! Bientôt vous jouirez avec moi de cette gloire éternelle où j’espère entrer maintenant." Il mourut dans la maison de sa mère le samedi 5 juillet 1539, à l’heure des vêpres. Il fut enseveli dans le cimetière du couvent des Sœurs de Saint Paul. Vingt-sept années plus tard, sa dépouille fut relevée, et son corps fut découvert intact. Actuellement, ses restes reposent à Milan. Antoine-Marie Zaccaria dont l’héroïcité des vertus fut proclamée sous Pie IX (1849), a été béatifié par Léon XIII le 3 janvier 1890 et canonisé le 27 mai 1897 par ce même pape.

Paulette Leblanc

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