Angèle de la Croix, en espagnol Maria de los Angeles
Guerrero Gonzalez, naquit à Séville le 30 janvier 1846.
Son père était cuisinier dans un couvent des Frères
Trinitaires, et sa mère travaillait dans la buanderie de
ce même
couvent.
Ils eurent quatorze enfants dont six seulement
arrivèrent à l'âge adulte. Encore très jeune, Angèle
priait déjà le Rosaire avec ses parents, très pieux. De
plus, souvent elle rencontrait le curé de sa paroisse en
train de prier. Sa famille honorait spécialement la
Vierge Marie à qui on manifestait beaucoup d'honneur,
surtout pendant le mois de mai. Angèle fit sa première
communion à l'âge de 8 ans, et elle fut confirmée à 9
ans.
Sur
le plan humain, Angèle fut moins favorisée car elle dut
rapidement quitter son école pour aller travailler comme
ouvrière dans une usine de chaussures afin de soutenir
financièrement ses parents. Son patron, Antonia
Maldonado, qui lui enseignait à réparer les chaussures,
était un saint homme: tous les jours, il priait le
Rosaire avec ses employés et leur lisait la vie des
saints. C'est lui qui fit connaître à Angèle le Frère
José Torres Padilla, lequel devint son directeur
spirituel.
Quand Angèle eut 16 ans, elle désira devenir religieuse.
Elle rejoignit d'abord les carmélites, qui, après
l'avoir refusée en raison de sa mauvaise santé, finirent
par l'accepter quand elle eut 19 ans. Mais Angèle tomba
encore malade et dut rejoindre sa famille. Quand sa
santé fut rétablie elle porta secours aux victimes du
choléra et aux plus pauvres qu'elle.
En
1868, à 22 ans, Angèle entra chez les Filles de la
Charité de Séville, Mais de nouveau malade, elle dut
retourner chez ses parents et à l'atelier de chaussures.
En 1871, avec la bénédiction du Frère Padilla, alors
qu'elle continuait à travailler, elle établit un plan de
vie spirituelle, avec des vœux, qu'elle s'engageait à
vivre dans le monde. C'est alors qu'un jour, en 1873,
plongée dans la prière, elle vit une croix vide devant
la Croix du Christ. Elle comprit qu'elle devait
travailler avec Lui pour le salut des âmes, et que Dieu
lui demandait de suivre le Christ crucifié et "d'être
pauvre avec les pauvres", pour les conduire au
Christ. C'était un appel du Seigneur concernant ce qui
serait sa nouvelle mission. Obéissant à son directeur,
elle commença à écrire un journal spirituel dans lequel
elle rapportait ses réflexions sur ce que devrait être
la vie des futures religieuses.
Le 2
août 1875, trois jeunes femmes se joignirent à Angèle
pour vivre ensemble, dans une pièce louée à Séville. Et,
à partir de ce jour, ces quatre consacrées dans le
monde, ayant constitué une communauté, commencèrent à
visiter et à assister les pauvres, jour et nuit. Quand
elles n'étaient pas avec les pauvres, les sœurs, ayant
pour guide Angèle devenue Mère Angèle de la Croix,
vivaient une authentique vie de recluses contemplatives.
Dès qu'elles avaient quitté les pauvres, elles priaient
en silence, demeurant cependant toujours disponibles au
moindre appel.
"Se
faire pauvre avec le pauvre pour l'amener au Christ",
telle était la devise qui constitua le fondement de la
spiritualité et de la mission de la Compagnie de la
Croix. Les Sœurs de la Compagnie de la Croix, exerçaient
une "charité d'urgence" au service des sans-domicile,
des analphabètes, des orphelins, des malheureux. Afin de
pouvoir leur fournir de l'argent, un toit, des
médicaments ou des vêtements, les sœurs devaient
travailler et même demander l'aumône. Vingt trois
couvents furent fondés jusqu'en 1932, date de la mort de
Mère Angèle de la Croix, "la Mère des Pauvres",
le 2 mars 1932, à Séville. Elle avait 86 ans.
Santa Angela de la Cruz fut béatifiée à Séville par le
pape Jean-Paul II le 5 novembre 1982. Elle fut canonisée
le 4 mai 2003.
Paulette Leblanc |