Alfonsa Clerici
Religieuse, Bienheureuse
1860-1930

14

JANVIER

Alfonsa Clerici naquit le 14 février 1860, à Lainate, en Lombardie, à une quinzaine de kilomètres de Milan, en Italie. Elle était l'aînée d'une famille d'humbles paysans chrétiens, Angelo Clerici et Maria Romano. Quatre enfants moururent en bas âge et quatre furent consacrés à Dieu: Prospero et Ildefonso devinrent prêtres dans la congrégation des Barnabites; Bonaventura et Alfonsa entrèrent chez les Sœurs du Précieux Sang. 

Alfonsa était une enfant douce, pieuse et obéissante. Elle fut  confirmée en 1868, à l'âge de huit ans. C'est à cette époque qu'une paysanne rencontra Alfonsa un soir d'été, seule sur la route qui mène au sanctuaire de Rho, à quatre kilomètres de Lainate. Très surprise, la paysanne lui demanda où elle allait, et la petite fille répondit: "Je vais au Sanctuaire, pour dire les prières." À l'école, Alfonsa était une excellente élève; mais comment pourrait-elle poursuivre des études? Heureusement, grâce à l'une de ses tantes, elle put être inscrite au Collège du Précieux Sang, à Monza, chez les religieuses du Précieux Sang. Vers 1878-1879, elle obtint le diplôme d'institutrice, et elle commença à travailler pour soutenir sa famille. Pendant quatre ans elle enseigna à l'école communale de garçons de Lainate, au cours préparatoire.  

En 1883, Alfonsa put entrer au noviciat des Sœurs du Précieux Sang de Monza, où sa sœur Bonaventura l'avait devancée. Elle prit l'habit en 1884 et fit sa première profession en 1886. Alfonsa était une femme ferme et résolue, active et cependant très obéissante; elle enseigna pendant deux ans au collège du Précieux sang; elle en devint rapidement sous-directrice puis directrice.   

Alfonsa remplissait ses fonctions de directrice de collège avec beaucoup de sagesse et de prudence. En 1906, elle réussit même à sauver le collège et l'institut qui étaient gravement menacés par une mauvaise gestion économique. En 1911, l'évêque de Verceil, Mgr Teodoro Valfré di Bonzo demanda à Alfonsa d'assurer la direction de la maison appelée "Retraite de la Providence" (en italien Ritiro della Provvidenza). La fondation de cette maison de Verceil remontait à 1840; elle était destinée à l’éducation des petites filles et des jeunes filles des familles pauvres. Les enseignantes laïques qui avaient la charge de cette institution mettaient toute leur ardeur pour faire vivre l’école; mais parfois elles avaient besoin d'être épaulées, et on faisait appel aux Religieuses de Monza. 

En 1911, lorsque Alfonsa arriva, la Retraite de la Providence était en péril. Il fallait d'abord redonner du souffle aux structures matérielles et rétablir des finances en péril. Il fallait aussi redonner une bonne formation spirituelle au personnel de cet établissement. Alfonsa se mit donc au travail avec ardeur. Ce ne fut pas sans mal. Elle dut affronter des contradictions, des critiques, et parfois même des accusations. Mais, ce qui comptait le plus pour Alfonsa, c'était l’éducation des jeunes filles; aussi n’épargnait-elle aucun effort. Cependant, les enseignantes ne devaient pas être délaissées, et Alfonsa savait, tout en restant pleine de tact et de douceur dans ses réprimandes, donner les conseils les plus judicieux. En effet, des professeurs ne peuvent travailler à la formation intégrale de leurs élèves, que s'ils ont eux-mêmes reçu la formation culturelle, humaine et chrétienne indispensable. Alfonsa se montra particulièrement douée pour accomplir ce travail de formation spirituelle et humaine. Son union à Dieu était souvent visible.  

Alfonsa se dépensa sans relâche, pendant dix neuf ans, dans cette maison de la Retraite de la Providence. Dans la nuit du 12 au 13 janvier 1930, elle eut une hémorragie cérébrale; on la retrouva dans sa chambre, dans sa position habituelle de prière. Elle mourut le lendemain 14 janvier 1930. Elle avait 70 ans. 

Les choses auraient pu en rester là, et nous n'aurions jamais connu Sœur Alfonsa. Mais un miracle survenu en 2003, fut reconnu en 2010: un malade avait été frappé d'un arrêt cardiaque prolongé, doublé d'un œdème pulmonaire massif et d'un arrêt respiratoire. Ce malade recouvrit la santé, sans aucune séquelle, à l'étonnement de tous les médecins: son épouse avait prié la sœur Alfonsa Clerici.  

Alfonsa Clerici fut déclarée vénérable le 22 juin 2004, par le pape Jean-Paul II. Elle fut béatifiée le 23 octobre 2010, à Verceil.

Paulette Leblanc

 

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