Saint Jean, surnommé Chrysostome,
c'est-à-dire Bouche d'or, à cause de la force et de la beauté de son éloquence,
naquit à Antioche vers l'an 344.
Son
père, nommé Second, était d'une naissance illustre. Sa mère, Anthuse, devenue
veuve à 20 ans, ne voulut point passer à de secondes noces : elle se chargea
elle-même de faire l'éducation de ses deux enfants.
Sorti de l'enfance, Jean étudia les
belles-lettres, l'éloquence, la philosophie sous les maitres les plus illustres
de ce temps. Il ne quitta l'école que pour entrer au barreau qui était
l'indispensable préparation à toutes les fonctions publiques.
Absorbé par les occupations de sa
nouvelle position et livré avec ardeur à la poursuite de la gloire et des
plaisirs, comme il le dit lui-même, Jean Chrysostome, à 25 ans, n'était pas
encore baptisé. Mais, un fidèle ami de sa jeunesse, devenu chrétien fervent, lui
fit gouter les charmes de la doctrine évangélique. Jean l'étudia et en 370,
Mélèce, évêque d'Antioche, lui conféra le sacrement de baptême.
Devenu clerc de l'Eglise
d'Antioche, Chrysostome employait la plus grande partie de son temps à la
prière, à la méditation et à l'étude de l'Ecriture sainte. Ensuite, pour
échapper à la charge épiscopale, il frappa à la porte d'un monastère et, lorsque
les moines voulurent l'élirent comme leur abbé, il s'enfonça plus avant dans le
désert pour vivre en ermite. Mais sa complexion délicate ne lui permit pas de
prolonger cette vie d'austérité plus de 2 ans : il retourna à Antioche.
De retour à Antioche, il fut
ordonné diacre par Mélèce et servit en cette qualité le pieux évêque pendant 5
ans (380-385). En 386, l'évêque Flavien l'ordonna prêtre. Jean fut pendant douze
ans (386 - 398) le prédicateur de l'Eglise d’Antioche.
La renommée de son éloquence et de
ses vertus ayant dépassé les bornes de sa ville, le clergé et le peuple de
Constantinople le choisirent comme successeur du patriarche Nectaire. L'empereur
Arcadius approuvant ce choix, il fut sacré évêque de Constantinople le 26
février 398.
Jean sut gagner l’affection des
pauvres, d’une partie du clergé et de la société. Mais il se fit aussi des
inimitiés terribles parmi des personnes riches et puissantes dont il flétrissait
l'oppression et les désordres.
Ses différends avec l’impératrice
Eudoxia lui valurent d’être illégalement déposé en 403 par le synode du Chêne.
Mais la colère populaire obligea l'impératrice à le faire revenir d'exil et 60
évêques réunis cassèrent les décrets injustes rendus par le conciliabule du
Chêne. Ce calme ne fut pas de longue durée.
On avait élevé sur le forum, en
face de la basilique de Sainte-Sophie, une statue d'argent en l'honneur de
l'impératrice. La dédicace en fut célébrée par des jeux de gladiateurs et autres
spectacles qui entrainèrent le peuple dans des superstitions païennes. Jean
Chrysostome s'éleva contre de tels abus. On demanda son exil à l'empereur qui y
consentit.
Jean fut banni en 404, à Cucuse
(Arménie) puis à Pityus. Il mourut en route, à Comane, le 14 septembre 407,
épuisé par les marches forcées qu'on lui imposait.
Saint Augustin, le pape Célestin,
saint Nil, le considère comme le plus illustre docteur de l'Eglise.
D'après les Bollandistes.
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