D - L’Eucharistie

Dieu est Amour, Dieu est l’Amour,
et c’est l’Amour qui nous pense,
nous crée et nous aime.
L’Homme est l’Œuvre de Dieu, son Chef-d’Œuvre.

D-1-Abraham

Au 19e siècle, Saint Pierre-Julien Aymard, l’apôtre de l’Eucharistie écrivait:

“Il y a une relation de vie et d’amour entre Jésus vivant au Sacrement et nous, vivant au milieu du monde... Qu’on le sache bien, une civilisation grandit ou décroît en fonction de son culte pour la divine Eucharistie. C’est là la vie et la mesure de sa foi, de sa charité et de sa vertu. Qu’il arrive donc ce règne de l’Eucharistie. Assez longtemps l’impiété et l’ingratitude ont régné sur la terre. Que ton règne vienne!”

Ton monde, Seigneur, le monde que Tu as créé, nous donne souvent le vertige. Dieu, Tu es l’Infini... et l’univers dans lequel Tu nous as placés est grand, lui aussi, si grand bien que fini! Et pas à notre taille humaine... Dans ce monde désespérément grand, l’homme perd rapidement pied.

Pensons à Abraham? Le voici qui monte lentement et pesamment la colline au sommet de laquelle il sacrifiera son fils Isaac, le fils de la promesse. Dieu, contemple Abraham et son obéissance douloureuse. Dieu est loin, si loin, si grand, et pourtant Dieu contemple et admire Abraham... 

Dieu contemple la minuscule fourmi humaine qui, par obéissance et par amour pour Lui va sacrifier son fils bien-aimé. Et Dieu pense déjà à la future Incarnation de son Verbe, son Fils. Dieu le Père pense au Fils, son Unique qui sera sacrifié, Lui aussi, crucifié pour réparer les fautes du monde. Dieu pense au Fils, sa Grande Victime, dont le sacrifice sera la base, la tête et le Cœur du Corps mystique du Christ, l’Église de Dieu...

Dieu regarde Abraham et pense... Dieu sacrifiera son Fils, un jour, mais pour Le ressusciter. Par contre, l’homme ne doit pas tuer, Dieu ne le veut pas: alors Dieu arrête le bras d’Abraham, et le bénit, et toute sa descendance avec lui. Ce faisant, Dieu bénit le lointain descendant d’Abraham qui sera le Fils de la Promesse, le Christ Seigneur, le Fils du Père, incarné pour réunir tous les éléments de la Création: les éléments spirituels et les éléments matériels. Dieu voit l’Eucharistie du Fils qui unira et liera tous les hommes entre eux et au Fils Bien-Aimé pour en faire un seul Corps.

Dieu est l’Intelligence infinie, suprême. Dieu peut contempler, d’un seul regard, toute sa Création, tous ses enfants, même les plus petits que nous sommes. Dieu peut nous regarder individuellement, et nous aimer les uns et les autres, chacun étant unique. C’est là un mystère qui nous échappe complètement.

Imaginons-nous perdus dans l’immensité de la création, cette création qui n’est pas à notre taille. Nous sommes comme de minuscules fourmis dont la fourmilière est perdue dans l’immensité de la forêt... Imaginons, en esprit, les univers infinis... Essayons de saisir l’infiniment petit qui est au-dessous de nous: ces mondes que maintenant nous pouvons deviner ne sont pas non plus à notre  taille. Les hommes que nous sommes sont comme en équilibre entre deux mondes infiniment grands, même si l’un d’eux est infiniment petit...

Comme tous les hommes, comme Abraham, nous sommes au centre de la Création, la Création que Dieu prépare pour son Fils, son Unique. L’harmonie de la Création aurait dû être parfaite, mais Lucifer a tout démoli. C’est de nouveau le vertige. Comment un être créé, Lucifer, tout aussi contingent que nous puisque dépendant entièrement du bon vouloir de Dieu, comment cet être de lumière a-t-il pu refuser Dieu et son Amour? Terrible et atroce problème du mal!

Nous ne comprenons pas bien le problème du mal. Tout ce que les hommes savent, c’est qu’ils sont tous pécheurs. Mais Dieu-Amour, Dieu-Miséricorde, sait que c’est surtout par faiblesse que l’homme pêche. Il le sait même si bien qu’Il nous a donné son Fils pour nous sauver, pour nous faire connaître son Amour et sa Vérité... Qu’est-ce donc que l’Homme pour que Dieu l’aime ainsi?... Nous sommes  à la fois si petits et si grands. Sommes-nous si importants pour que Dieu  nous aime tellement?

D-2-Avant L’Eucharistie

Je suis l’Agneau de Dieu
qui enlève le péché du monde!

Nous allons essayer d’imaginer les dernières heures de liberté de Jésus, le matin du Jeudi-Saint. Jésus est seul. Il a pénétré dans un pré où broutent quelques brebis accompagnées de leurs petits agneaux. Le berger est plus loin, à l’autre bout du pré, en train de traire ses bêtes...

Jésus s’est assis sur un rocher placé là, sur le bord du pré. Il regarde les petits agneaux dont beaucoup seront bientôt sacrifiés à l’occasion de la Pâque. Une brebis et son agneau s’approchent et Jésus prend l’agneau dans ses bras et l’embrasse. Le berger, là-bas,  a reconnu le Maître, et il Le laisse faire. Jésus berce doucement le petit agneau contre son Cœur, Il le caresse affectueusement et lui dit comme des mots d’amour:

 N’aie pas peur, tout petit, n’aie pas peur. Le Père n’abandonne jamais ceux qui L’aiment, mais Il les reçoit dans ses demeures éternelles, là où la mort n’existe pas, là où les hommes peuvent s’aimer. N’aie pas peur, mon tout petit, bientôt les hommes ne sacrifieront plus des milliers de petits agneaux comme toi pour le pardon de leurs péchés. Les animaux ne peuvent pas effacer les péchés des hommes; seul l’Agneau de Dieu, le véritable Agneau Pascal peut effacer tous les péchés, et Il va bientôt les prendre sur Lui. Il va se livrer au Père et accomplir la volonté divine. Il va être livré aux mains des méchants qui feront sur Lui tout ce qu’ils voudront, et ils Le crucifieront. Mais le troisième jour Il ressuscitera.

Le petit agneau regarde Jésus et bêle doucement. La maman brebis a posé sa tête sur les genoux de Jésus et lèche son petit. Jésus sourit, puis continue:

 Je suis l’Agneau de Dieu, le véritable Agneau Pascal. Bientôt le monde sera sauvé, la Rédemption sera accomplie. Mais avant, ce sera l’Heure des ténèbres. Pauvre Judas! Père, aie pitié de lui, il ne sait pas ce qu’il fait.

Jésus s’est levé. Il s’est livré à Dieu, et Il va vers sa Passion.

Jésus est l’Agneau Pascal, la Grande Victime. Bientôt les hommes vont s’acharner sur Lui, vont Le torturer, Le blesser, Le défigurer. Il n’aura plus figure humaine. Il ne restera rien d’intact dans son Corps livré pour le péché du monde, car Il a pris les péchés de tous les hommes, et ce sont tous nos péchés qui doivent être détruits en Lui. Dans quelques heures son Corps torturé, son Cœur brisé, son âme abandonnée, seront comme l’image de son Corps mystique, défiguré par les péchés des hommes, et livré à Dieu, pour être purifié.

Comment imaginer le Corps mystique du Christ dans son Corps livré. Il n’y a que des plaies dans son Corps torturé et crucifié... Ce sont les plaies de son Corps mystique qui achèvent ce qui “manque à sa Passion”. Le Grand Corps est brisé, ensanglanté, blessé de toutes parts. Les plaies du Corps mystique sont en nombre infini car c’est toute l’humanité qui souffre maintenant. C’est toute l’humanité que Jésus délivre de ses fautes, de ses péchés, de ses liens sataniques, de ses malheurs. 

Quand un corps est blessé, il faut tenter de le soigner, il faut panser ses plaies, les désinfecter, retirer les tissus infectés ou trop détruits. Et cela fait toujours très mal. Les plaies du Corps mystique, ce sont les plaies de Jésus, les plaies de son Corps torturé et mourant sous les coups de la flagellation et sur la Croix. Il faut panser les plaies de son Corps mystique, de son Église: tout le peuple de Dieu. Pour soigner et panser les plaies du Corps, il faut des chirurgiens, des infirmiers et des infirmières, c’est-à-dire les âmes de tous les hommes sauvés par le Sang du Christ. Et Lui, Jésus, dépose chaque petite âme infirmière juste à l’endroit précis qu’Il a choisi pour elle, pour qu’elle panse une partie de son Corps ou de son Cœur douloureux... Et chacun de nous est appelé, par ses souffrances, à panser une des plaies du Corps du Christ.

D-3-L’Institution

L’Eucharistie, c’est si grand
qu’il est impossible de disserter dessus.
La seule attitude qui s’impose pour nous,
c’est l’adoration dans la contemplation.

 

Jésus, souviens-Toi... C’était le jeudi soir, quelques heures avant ta Passion. Judas était parti, Tu avais instamment demandé à tes apôtres de veiller et de prier très fort cette nuit-là, car si c’était ton Heure, c’était aussi l’heure des ténèbres. Mais pour l’instant Tu étais encore heureux: cette Heure, cette Pâque, Tu l’avais désirée, d’un grand désir. Dans la salle du Cénacle régnait un intense climat d’amour, un amour presque palpable, l’amour qui unit les cœurs de ceux qui s’aiment vraiment, qui s’aiment en aimant Dieu car Dieu seul est Amour et Dieu seul donne l’Amour.

Il fait bon et chaud d’amour dans la salle du Cénacle. Jésus, Tu viens de rendre grâce au Père. Tu viens de donner ta chair à manger à tes apôtres, ta chair qui est la vraie nourriture. Les apôtres n’ont pas très bien compris, mais ils savent que quelque chose de très grand vient de se passer. Ils Te regardent avec les yeux de leur pauvre intelligence; ils ne comprennent pas, mais ils Te font confiance. Jésus, Tu viens de donner ton Sang qui va être versé, et les apôtres l’ont bu, et voilà que l’Amour les a envahis. Ils T’écoutent, Jésus, comme jamais ils ne T’avaient écouté. Pierre pourrait redire: ”Maître, comme il fait bon ici, avec Toi. Parle-nous encore, redis-nous tes paroles de vie éternelle.”

Jean, le disciple que Tu aimais, Jésus, est dans une contemplation qui l’absorbe complètement. Son cœur bat avec ton Cœur, et au rythme de ton Cœur, avec une intensité qu’il ne connaissait pas encore. Il se blottit de plus en plus contre Toi comme s’il avait peur de Te perdre. Il ne fait plus qu’un avec Toi, il T’adore, absorbé dans ton Amour. Jean, avec Toi, devient Toi, Jean devient amour.

Jésus, souviens-Toi. Tes autres apôtres ont oublié leurs petites préoccupations quotidiennes. Ils ne savent pas très bien ce qui se passe en eux et autour d’eux, mais ils savent que Dieu est là, présent, et Philippe demande que Tu leur montres le Père... Les autres se taisent et boivent tes paroles: “Qui me voit, voit le Père.”

Jésus, souviens-Toi... Tu avais désiré cette Pâque, d’un grand désir. Jésus Tu es heureux... Pourtant Tu sais...

Tu sais, Jésus, que l’Heure atroce est venue. Ta chair frémit déjà. Tu sais que tes apôtres vont fléchir; ils vont T’abandonner. Mais Tu leur as déjà pardonné leurs défaillances, car Tu sais que ce n’est pas complètement de leur faute: c’est l’heure des Ténèbres. Tu sais qu’ils reviendront bientôt à Toi, avant même ta Résurrection, Tu sais qu’ils viendront guérir leur désarroi dans le sein de la Maman, la douce Maman qui sera mystérieusement crucifiée avec Toi. Et, pensant à cela, Jésus, Tu essuies une larme.

Jésus, Tu sais que seule ta Maman conservera la foi en Toi durant les heures terribles qui sont proches, qui sont là. Seule la Maman gardera la foi, elle, et Madeleine, la grande pécheresse pardonnée...

Tu sais Jésus que l’Heure est arrivée, qu’il Te faut aller maintenant prier au Gethsémani. Tu sais, mais Tu n’es pas inquiet pour tes disciples car Tu sais qu’ils reviendront, tous, tous sauf un, “sauf le fils de la perdition,” mais c’était écrit... Tu sais qu’ils reviendront tous, et que, lorsque leur temps sera venu, ils donneront leur vie pour Toi. Oui, ils seront forts alors, forts de ton Eucharistie, forts de la nourriture des forts, forts de ta Présence réelle et de ton Amour.

Jésus, souviens-Toi... Il est tard. Il faut aller prier. Tu dois retrouver le Père... Et puis, Jésus, Tu dois attendre le traître. Et surtout Tu dois rencontrer tous les traîtres de tous les temps, tous les renégats, tous les pécheurs. Tu dois vivre tous les siècles et les péchés des hommes de tous les siècles. Oh! Jésus, Tu dois maintenant vivre ta première Agonie...

Ô Père, Père infiniment bon, ton Fils qui devait retourner à Toi, dans la Trinité bienheureuse, ton Fils, pour rester avec nous, va inventer l’Eucharistie, sa présence réelle et éternelle au milieu des hommes. Les hosties, petites bouchées de pain d’amour sont des étincelles de ton Amour, mais des étincelles à notre taille et à notre échelle humaine et terrestre. Père, ton Fils nous a donné les étincelles de ton Amour pour rester avec nous et nous réapprendre l’Amour. Comble de l’Amour, de Dieu-Amour car Trinité!

Jésus! Ton Eucharistie, c’est ton action de grâces... C’est le soir du Jeudi-Saint, c’est le soir de l’amitié intense, de l’union profonde de ton Cœur avec le cœur de chacun de tes apôtres. Ils n’ont pas tout compris de ton enseignement, mais ils T’aiment. Ils ne comprennent pas, ce soir, ce que Tu veux leur enseigner; c’est trop fort pour eux. Mais Toi, Jésus, Tu sais que Tu es déjà glorifié, Tu sais que le Père T’aime et que Tu fais toujours sa volonté.

Jésus, Tu es glorifié, et ton Cœur est action de grâces. Mais Tu dois partir, il le faut. Cependant Tu as promis de ne pas nous laisser orphelins, d’être avec nous jusqu’à la fin du monde... Mais comment cela se fera-t-il si Tu dois retourner vers le Père, si Tu dois être torturé, crucifié, et mourir sur la Croix? Oui, comment cela se fera-t-il? Comment pourras-Tu tenir tes promesses?

Jésus, Tu rends grâces au Père qui exauce toujours tes prières... Tu prends le pain, ce pain, fruit du travail des hommes, nourriture quotidienne des hommes affamés... Tu prends le vin, Jésus, le vin des bénédictions, le vin de la joie, le vin qui réjouit le cœur de l’homme.

Jésus! Tu prends le pain, Tu prends le vin, et Tu rends grâces: la Pâque que Tu avais tellement désirée est arrivée. Le Jour de ton triomphe, le Jour de ta glorification est là. Tu retournes au Père, mais Tu veux rester avec nous, Tu veux être réellement présent près de nous, toujours parmi nous. Ta Présence réelle et éternelle, Tu nous la confies, Jésus: “Voici mon Corps, livré pour Vous: il est votre nourriture. Voici mon sang, versé pour vous: il est votre breuvage. Mangez-moi, buvez-moi... Je suis votre force, je suis votre Ami, je suis avec Vous jusqu’à la fin du monde, éternellement avec vous.”

Jésus, Tu sais que ta Passion est imminente. Tu sais que les heures qui viennent seront terribles. Mais ici, au Cénacle, au milieu de tes amis, Tu rends grâces et Tu es heureux. Jésus, Tu viens de nous donner ton Eucharistie, Tu viens de rendre grâces, Tu es glorifié. Bientôt, quand tes apôtres seront revenus de leurs faiblesses, quand ils auront reçu ton Esprit-Saint, ils comprendront, et comme Toi, ils sauront donner leur vie, pour Toi et pour tes amis.

Ton Cœur, Jésus est plein de joie et d’amour. Ton Cœur est dans la paix, la paix que Tu nous donnes aussi. Ton Cœur est amoureux des hommes, de tous les hommes que Tu as rachetés, sauvés. Ton Cœur, Jésus est bienheureux. Tu repenses, Jésus, aux béatitudes que Tu as proposées à tes enfants et ton Cœur, ton Cœur de Dieu, ton Cœur de Fils de l’Homme déborde d’affection et de tendresse...

Jésus, dans tous les tabernacles du monde, ton action de grâces est continue. Elle monte comme un encens devant Dieu et devant les hommes. Ton action de grâces est infinie, plénitude de joie, plénitude d’Amour, plénitude de paix, plénitude de miséricorde et de pardon.

Cœur Eucharistique de Jésus, Cœur du bonheur infini de Dieu qui se donne à nous par son Fils, Cœur Eucharistique de Jésus, Tu es heureux. Jésus, nous Te contemplons dans ton Eucharistie, et nous T’aimons.

D-4-Cœur Eucharistique, Cœur du Corps Mystique

Certaines personnes pensent que la dévotion au Cœur Eucharistique, donc à l’Eucharistie, est une dévotion essentiellement du temps. Curieuse conception de l’Amour de Dieu! Pourquoi, en effet, l’Action de Grâces infinie et éternelle de Jésus, en fait son Amour éternel pour nous, pourquoi l’Action de Grâces de Jésus, ce don extraordinaire de son Cœur au monde, devrait-elle disparaître avec la fin du monde? Oui, pourquoi l’Eucharistie, Amour du Cœur Eucharistique, Amour qui prépara les apôtres au mystère de la Croix, laquelle ne disparaîtra jamais, pourquoi le Cœur Eucharistique de Jésus changerait-il? Et pourquoi la dévotion au Cœur Eucharistique cesserait-elle?

Imaginons le Corps mystique du Christ. Les hommes, les élus, ont quitté la terre, et ont trouvé enfin leur place au Ciel, dans le Cœur de Jésus où tout est harmonie. Bien sûr, de ton Cœur, Jésus, jaillissent toujours, pour les âmes qui n’ont pas encore achevé leur périple terrestre, les étincelles de ton Amour, les merveilleuses hosties de ton Eucharistie. Tous les cœurs, ceux de la terre et ceux du Ciel, peuvent boire à la source de ta vie, leur vie.

Mais après, quand les mondes anciens auront disparu pour laisser la place à la Jérusalem nouvelle, quand il n’y aura plus besoin de la lumière du soleil car Dieu sera Lui-même la Lumière, oui, après? Toi Jésus, Tu seras toujours là, vivant, avec nous vivant en Toi, dans ton Corps que Tu auras lentement constitué au cours des âges de la Grande Épreuve. Et au cœur de ton Corps, au cœur de ta présence éternelle, il y aura toujours ton Cœur, ton Cœur Eucharistique, ton Amour, Jésus. Et c’est l’Amour de ton Cœur en éternelle Action de grâces, ton Cœur Eucharistique, qui nous baignera dans ton Amour, qui nous environnera toujours de ton Feu divin et créateur, d’où jailliront éternellement les étincelles de l’Amour qui crée et qui donne la Vie et l’amour, ton Amour.

Ô infinitude de l’Amour éternel qui nous crée pour l’éternité et nous donne l’Amour qui ne s’éteindra jamais!

D-5-Pauvreté de Dieu

“Bienheureux les pauvres de cœur,
le Royaume des cieux est à eux.”

Dieu est l’infiniment puissant, l’infiniment riche, Dieu a fait tous les mondes, et ces mondes, Il les possède. Dieu a tout et Il peut tout. Dieu n’a besoin de rien car son bonheur est total. Dieu EST et Il a TOUT. Alors, comment peut-on oser parler de la pauvreté de Dieu, Dieu UN, Père, Fils et Saint-Esprit?

          Cœur Eucharistique de Jésus, pauvreté de Dieu

Jésus, nous allons de nouveau méditer devant ton Cœur Eucharistique qui est comme l’image de la pauvreté de Dieu. Jésus, seul dans le tabernacle, Tu es le Pauvre parmi les pauvres. Pourtant Tu es le Dieu vivant, et ton Eucharistie, c’est Toi ressuscité, Dieu Amour, Dieu vivant, Dieu présent, consolation des pauvres et des affligés.

Pauvreté de Dieu, pauvreté de Jésus dans l’Eucharistie! Jésus, comment comprendre l’immensité de tes mystères dans l’Eucharistie? Tu ne dis rien, Tu es seul, méconnu; on ignore que Tu es le Fils de Dieu, la deuxième personne de la Sainte Trinité, livré par amour pour nous, et présent, vivant, sensible, amoureux. Oui, Jésus, Tu es sensible dans ton Eucharistie, et l’on Te traite comme une chose sans importance. Ô Jésus, comment découvrir l’extrême pauvreté du Fils de Dieu qui, par Amour, demeure pauvre dans l’Eucharistie pour enrichir les hommes de son Amour éternel et divin.

Dieu puissant, Dieu riche, Dieu comblé de bonheur et de miséricorde, est-ce ton excès d’Amour qui Te fait pauvre parmi les pauvres, qui Te réduit à la plus extrême des pauvretés, jusqu’à être ignoré et oublié?

Jésus, Tu prenais un risque énorme quand Tu as inventé l’Eucharistie. Tu savais qu’un jour arriverait où les hommes ne croiraient plus en ta présence, que Tu ne serais plus que du pain, du pain partagé, mais rien de plus. Et Tu savais qu’on Te traiterait comme tel. Et qu’on laisserait aussi sans entretien, dans de nombreux endroits, les lieux où Tu habites.

Jésus, Tu savais qu’un jour, quand la foi des chrétiens se serait refroidie, on Te laisserait seul dans tes tabernacles, on T’oublierait, ou bien on Te mépriserait comme cela arrive parfois quand on utilise une petite chapelle comme débarras [1] , Toi présent! Tu savais qu’il y aurait des sacrilèges envers Toi. Jésus, Tu savais, et pourtant Tu as pris ce risque énorme de rester parmi nous, mais caché et comme impuissant.

Jésus, Tu as dit un jour: “Bienheureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux.” Jésus, dans les tabernacles de la terre, ta pauvreté, ou du moins celle que les hommes T’imposent, est incroyable. Mais entre nous, Jésus, Tu l’as un peu voulu: pourquoi Te laisses-Tu faire ainsi, sans jamais rien dire, sans jamais réagir? Sans jamais Te montrer ni Te manifester... Tu sais pourtant que les hommes sont des êtres sensibles et qu’ils ont besoin de voir, d’entendre, de sentir, de toucher... Alors pourquoi ton silence? Pourquoi restes-Tu, Jésus, dans cette pauvreté extrême?

Cœur de Jésus présent dans l’Eucharistie, Cœur Eucharistique de Jésus, pourquoi restes-Tu caché et comme démuni de tout moyen humain, alors que Tu es affamé d’amour, que Tu as soif de nos âmes? Pourquoi une telle pauvreté de moyens alors que Tu nous aimes, que Tu veux que nous T’aimions, que Tu as faim et soif de notre amour? Et que, même s’ils ne le savent pas, les hommes d’aujourd’hui Te cherchent et ont faim et soif de toi?

Le Royaume des cieux est à eux!!! Mon Dieu, est-ce là la clé du mystère? Jésus, Tu es là, présent parmi nous, dans une pauvreté totale, mais Tu possèdes le Royaume des Cieux, Tu es même le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs. Mais ta Royauté n’est pas de ce monde, elle est bien au-dessus de tous les mondes créés. Ta Royauté est immense, infinie; bien au-delà de tous nos désirs terrestres, de toutes nos petitesses humaines. Ta Royauté, Jésus, elle est d’un autre ordre, et tous les honneurs de la terre ne sont que des misères à côté de ta Pauvreté qui est, en fait, la manifestation de ton immense richesse, immense et éternelle.

Ta Pauvreté sur terre, Jésus, c’est ta richesse. Quelle admirable merveille!

La pauvreté de Dieu, sur la terre, c’est sa richesse! Quelle leçon veux-Tu donc nous donner, Jésus? Tu vois, tes façons de faire sont déroutantes tant elles vont à l’encontre de nos façons de penser et de juger... Et, en plus, Tu veux que nous Te consolions! Alors que c’est nous qui aurions besoin d’être consolés... et qui, le plus souvent, consentons à Te rendre visite, pour être consolés...

Jésus! Tu es le Tout Puissant, le Créateur, nous dépendons entièrement de Toi; sans Toi, nous ne sommes rien et nous ne pouvons rien, c’est une évidence. Nous ne sommes que d’ultra-minuscules créatures de ton Amour, créatures que Tu as créées libres pour qu’elles puissent T’aimer, et qui souvent vont jusqu’à Te refuser cet amour que Tu réclames de nous, cet amour qui pourtant nous rendrait heureux. Jésus! Quel mystère!

Cœur Eucharistique de Jésus, comprendrons-nous un jour que ta pauvreté, la pauvreté de Dieu, c’est ta grandeur, c’est ta puissance, et c’est ta force? Et c’est aussi l’Amour qui quémande l’amour...


[1] Faits authentiques;

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