IV
La moisson

À plusieurs reprises Jésus a comparé l’humanité à un vaste champ où le semeur envoie sa semence. Quand la semence tombée dans la bonne terre aura fructifié, il faudra procéder à la moisson.[1] De même, quand le raisin est mûr, il faut le vendanger. La moisson et les vendanges sont-elles allusion au pain et au vin de l’Eucharistie? Les vendanges et la moisson de la fin du monde rapportées dans l’Apocalypse sont-elles, outre la manifestation de la colère de Dieu, les prémices des noces de l’Agneau? Ou un avertissement en vue d’une véritable conversion?  

Cependant les temps des dernières moissons et des dernières vendanges ne semblent pas encore venus car le prophète doit continuer à avertir le peuple de Dieu: “Alors la voix du ciel que j’avais entendue me parla de nouveau et me dit: ‘Va, prends le petit livre ouvert dans la main de l’ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre.’ Je m’avançai donc vers l’ange en lui demandant de me donner le petit livre. Il me répondit: ‘Prends-le et dévore-le: il sera amer à tes entrailles, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel.’ Je pris le petit livre de la main de l’ange et le dévorai: il me fut à la bouche doux comme du miel, mais quand je l’eus mangé, j’eus de l’amertume aux entrailles. Et l’on me dit: ‘Il te faut encore prophétiser sur des peuples, des nations, des langues et des rois nombreux.’” (Apocalypse 10, 8-11) 

Et pourtant: “Un autre ange sortit du temple, criant d’une voix puissante à celui qui était assis sur la nuée: ‘Lance ta faucille et moissonne, car le moment est venu de moissonner; la moisson terrestre est mûre...’ Un autre ange... cria d’une voix puissante à celui qui tenait la faucille aiguisée: ‘Lance ta faucille aiguisée et vendange les grappes de la vigne de la terre, car les raisins sont mûrs.’” (Apocalypse 14, 15-19)

V
Le respect dû à l’Eucharistie

En deux ou trois phrases lapidaires, Saint Paul résume toute sa foi, tout son Credo: “La coupe de bénédiction que nous bénissons n’est-elle pas comme une communion au sang du Christ? Le pain que nous rompons n’est-il pas une communion au corps du Christ? Du moment qu’il n’y a qu’un pain, nous ne formons tous qu’un seul corps, car tous nous participons à ce pain unique.” (I Cor 10, 16 et 17)

Le pain rompu est communion au Corps du Christ; le vin consacré, est communion au Sang du Christ. Jésus ressuscité est réellement présent dans les espèces consacrées. Il en résulte qu’il faut entourer ce pain et ce vin d’un très grand respect: “Vous ne pouvez boire à la coupe du Seigneur et à la coupe des démons; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à la table des démons.” (I Cor 1O,21)

Aussi l’apôtre des Nations s’insurge-t-il quand il apprend que du relâchement s’installe dans les assemblées eucharistiques: “N’avez-vous pas des maisons pour manger et pour boire? Ou bien méprisez-vous l’Église de Dieu?...

Pour moi j’appris du Seigneur, ce qu’à mon tour je vous ai transmis : le Seigneur Jésus, la nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, il le rompit et dit : ‘Ceci est mon corps livré pour vous; faites ceci en mémoire de moi.’ De même, après le repas, il prit la coupe en disant: ‘Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang: chaque fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi.’ Chaque fois donc que vous mangez ce pain et buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur.

Que chacun donc s’éprouve soi-même et qu’alors il mange de ce pain et boive de cette coupe; car quiconque mange et boit sans discerner le corps du Seigneur et boit sans discerner le sang du Seigneur, mange et boit sa propre condamnation... Ainsi donc, mes frères, quand vous vous réunissez pour le repas du Seigneur, attendez-vous les uns les autres.” (I Cor 11, 22-33)

Après la Passion, l’Esprit Saint

Jésus avait dit à ses apôtres : “Quand viendra le Paraclet que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité qui procède du Père, celui-là témoignera à mon sujet.” (Jean 15, 26) Il avait dit aussi : “Le Paraclet, l’Esprit-Saint qu’enverra le Père en mon nom, Celui-là vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.” (Jean 14, 26)

Le temps venu, Jésus tiendra ses promesses et dévoilera certains mystères cachés, notamment ceux concernant le sang et l’eau de la Croix : “C’était le jour de la Préparation de la Pâque. Pour que les corps ne restent pas sur la croix pendant le sabbat -car c’était un grand jour, ce sabbat,- les juifs demandèrent à Pilate qu’on leur brisât les jambes et qu’on enlevât les corps. Les soldats vinrent donc et ils brisèrent les jambes au premier et au deuxième qui avaient été crucifiés avec lui. Arrivés à Jésus, ils virent qu’il était déjà mort. Aussi ne lui brisèrent-ils pas les jambes, mais un des soldats, de sa lance, lui perça le côté, et il en sortit du sang et de l’eau. “(Jean 19, 31-34)

L’eau et le Sang qui coulèrent du côté de Jésus, ce sont les innombrables grâces du Cœur de Jésus. Cette eau et ce sang du Cœur de Jésus sont très étroitement associés à l’Eucharistie, car c’est son Cœur, son Cœur Eucharistique, qui nous aima tellement qu’il se livra pour nous, qu’il accepta la mort tout en restant avec nous, jusqu’à la fin des temps : “Voici que moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps.” (Mat 28, 20)

VI
Conclusion

Jésus avait préparé ses apôtres : “Je suis la vigne et vous les sarments. Qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruits; séparés de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il se déssèche. On les ramasse, on les jette au feu et ils brûlent.” (Jean 15, 5 et 6)

Les siècles ont passé. Jésus n’est plus visiblement parmi nous. Jésus n’est plus visiblement parmi nous, et pourtant il avait promis : “Voici que je suis avec vous jusqu’à la fin des temps.” Alors ? Jésus est toujours parmi nous, toujours au milieu nous, mais c’est par son Eucharistie qu’Il est toujours avec nous. Dans ses tabernacles, Jésus est toujours là : Il nous attend. Il nous dit : “Viens” Savons-nous L’écouter ? Savons-nous profiter des flots de grâces qui ruissellent pour nous ? Savons-nous répondre à l’appel de l’Époux ?

“L’Esprit et l’épouse disent : ‘Viens!’ Que celui qui écoute dise aussi: ‘Viens!’ Que celui qui a soif s’approche ! Que celui qui le désire prenne de l’eau gratuitement.” (Apocalypse 22, 17)

Saurons-nous voir Dieu sur son trône de gloire ? Saurons-nous entrer dans le Temple saint de Dieu trois fois saint ? “Alors le temple de Dieu, celui du ciel, s’ouvrit, et l’arche de son alliance apparut dans le temple”. (Apocalypse 11, 19)


[1]“Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la parole et comprend; il porte du fruit et produit cent, soixante ou trente pour un.”(Mat 13, 18-25).

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