
À plusieurs reprises Jésus
a comparé l’humanité à un vaste champ où le semeur envoie sa semence.
Quand
la semence tombée dans la bonne terre aura fructifié, il faudra
procéder à la moisson.[1] De
même, quand le raisin est mûr, il faut le vendanger. La moisson et les
vendanges sont-elles allusion au pain et au vin de l’Eucharistie? Les
vendanges et la moisson de la fin du monde rapportées dans l’Apocalypse
sont-elles, outre la manifestation de la colère de Dieu, les prémices
des noces de l’Agneau? Ou un avertissement en vue d’une véritable
conversion?
Cependant les temps des
dernières moissons et des dernières vendanges ne semblent pas encore
venus car le prophète doit continuer à avertir le peuple de Dieu:
“Alors la voix du ciel que j’avais entendue me parla de nouveau et me
dit: ‘Va, prends le petit livre ouvert dans la main de l’ange qui se
tient debout sur la mer et sur la terre.’ Je m’avançai donc vers l’ange
en lui demandant de me donner le petit livre. Il me répondit: ‘Prends-le
et dévore-le: il sera amer à tes entrailles, mais dans ta bouche il sera
doux comme du miel.’ Je pris le petit livre de la main de l’ange et le
dévorai: il me fut à la bouche doux comme du miel, mais quand je l’eus
mangé, j’eus de l’amertume aux entrailles. Et l’on me dit: ‘Il te faut
encore prophétiser sur des peuples, des nations, des langues et des rois
nombreux.’” (Apocalypse 10, 8-11)
Et pourtant: “Un autre
ange sortit du temple, criant d’une voix puissante à celui qui était
assis sur la nuée: ‘Lance ta faucille et moissonne, car le moment est
venu de moissonner; la moisson terrestre est mûre...’ Un autre ange...
cria d’une voix puissante à celui qui tenait la faucille aiguisée:
‘Lance ta faucille aiguisée et vendange les grappes de la vigne de la
terre, car les raisins sont mûrs.’” (Apocalypse 14, 15-19)
En deux ou trois phrases
lapidaires, Saint Paul résume toute sa foi, tout son Credo: “La coupe
de bénédiction que nous bénissons n’est-elle pas comme une communion au
sang du Christ? Le pain que nous rompons n’est-il pas une communion au
corps du Christ? Du moment qu’il n’y a qu’un pain, nous ne formons tous
qu’un seul corps, car tous nous participons à ce pain unique.” (I
Cor 10, 16 et 17)
Le pain rompu est communion
au Corps du Christ; le vin consacré, est communion au Sang du Christ.
Jésus ressuscité est réellement présent dans les espèces consacrées. Il
en résulte qu’il faut entourer ce pain et ce vin d’un très grand
respect: “Vous ne pouvez boire à la coupe du Seigneur et à la coupe
des démons; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à la
table des démons.” (I Cor 1O,21)
Aussi l’apôtre des Nations
s’insurge-t-il quand il apprend que du relâchement s’installe dans les
assemblées eucharistiques: “N’avez-vous pas des maisons pour manger
et pour boire? Ou bien méprisez-vous l’Église de Dieu?...
Pour moi j’appris du
Seigneur, ce qu’à mon tour je vous ai transmis : le Seigneur Jésus, la
nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, il le
rompit et dit : ‘Ceci est mon corps livré pour vous; faites ceci en
mémoire de moi.’ De même, après le repas, il prit la coupe en disant:
‘Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang: chaque fois que vous
en boirez, faites-le en mémoire de moi.’ Chaque fois donc que vous
mangez ce pain et buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur
jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi quiconque mange le pain ou boit
la coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps et le
sang du Seigneur.
Que chacun donc
s’éprouve soi-même et qu’alors il mange de ce pain et boive de cette
coupe; car quiconque mange et boit sans discerner le corps du Seigneur
et boit sans discerner le sang du Seigneur, mange et boit sa propre
condamnation... Ainsi donc, mes frères, quand vous vous réunissez pour
le repas du Seigneur, attendez-vous les uns les autres.” (I Cor 11,
22-33)
Jésus avait dit à ses
apôtres : “Quand viendra le Paraclet que je vous enverrai d’auprès du
Père, l’Esprit de vérité qui procède du Père, celui-là témoignera à mon
sujet.” (Jean 15, 26) Il avait dit aussi : “Le Paraclet,
l’Esprit-Saint qu’enverra le Père en mon nom, Celui-là vous enseignera
tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.” (Jean 14, 26)
Le temps venu, Jésus
tiendra ses promesses et dévoilera certains mystères cachés, notamment
ceux concernant le sang et l’eau de la Croix : “C’était le jour de la
Préparation de la Pâque. Pour que les corps ne restent pas sur la croix
pendant le sabbat -car c’était un grand jour, ce sabbat,- les juifs
demandèrent à Pilate qu’on leur brisât les jambes et qu’on enlevât les
corps. Les soldats vinrent donc et ils brisèrent les jambes au premier
et au deuxième qui avaient été crucifiés avec lui. Arrivés à Jésus, ils
virent qu’il était déjà mort. Aussi ne lui brisèrent-ils pas les jambes,
mais un des soldats, de sa lance, lui perça le côté, et il en sortit du
sang et de l’eau. “(Jean 19, 31-34)
L’eau et le Sang qui
coulèrent du côté de Jésus, ce sont les innombrables grâces du Cœur de
Jésus. Cette eau et ce sang du Cœur de Jésus sont très étroitement
associés à l’Eucharistie, car c’est son Cœur, son Cœur Eucharistique,
qui nous aima tellement qu’il se livra pour nous, qu’il accepta la mort
tout en restant avec nous, jusqu’à la fin des temps : “Voici que moi,
je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps.” (Mat
28, 20)
Jésus avait préparé ses
apôtres : “Je suis la vigne et vous les sarments. Qui demeure en moi,
et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruits; séparés de moi, vous
ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté
dehors, comme le sarment, et il se déssèche. On les ramasse, on les
jette au feu et ils brûlent.” (Jean 15, 5 et 6)
Les siècles ont passé.
Jésus n’est plus visiblement parmi nous. Jésus n’est plus visiblement
parmi nous, et pourtant il avait promis : “Voici que je suis avec
vous jusqu’à la fin des temps.” Alors ? Jésus est toujours parmi
nous, toujours au milieu nous, mais c’est par son Eucharistie qu’Il est
toujours avec nous. Dans ses tabernacles, Jésus est toujours là : Il
nous attend. Il nous dit : “Viens” Savons-nous L’écouter ? Savons-nous
profiter des flots de grâces qui ruissellent pour nous ? Savons-nous
répondre à l’appel de l’Époux ?
“L’Esprit et l’épouse
disent : ‘Viens!’ Que celui qui écoute dise aussi: ‘Viens!’ Que celui
qui a soif s’approche ! Que celui qui le désire prenne de l’eau
gratuitement.” (Apocalypse 22, 17)
Saurons-nous voir Dieu sur
son trône de gloire ? Saurons-nous entrer dans le Temple saint de Dieu
trois fois saint ? “Alors le temple de Dieu, celui du ciel, s’ouvrit,
et l’arche de son alliance apparut dans le temple”.
(Apocalypse 11, 19)
[1]“Celui
qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui
entend la parole et comprend; il porte du fruit et produit cent,
soixante ou trente pour un.”(Mat 13, 18-25).


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