Catéchisme du Concile de Trente

Deuxième PARTIE
Des Sacrements

CHAPITRE XX
Du sacrement de l’Eucharistie (suite)
 

DE LA COMMUNION ET DU SACRIFICE DE LA MESSE

§ I. — DE LA VERTU ET DES FRUITS DE L’EUCHARISTIE.

La vertu et les fruits du sacrement de l’Eucharistie méritent toute notre admiration. Il n’est personne, à coup sûr, à qui il ne soit utile et même nécessaire de les connaître. Et même toute la doctrine que nous avons exposée jusqu’ici sur ce Sacrement avait principalement pour but de mettre les Pasteurs en état de mieux en instruire les Fidèles. Mais comme les biens et les avantages qu’ils renferment sont presque infinis, les plus beaux et les plus longs discours ne pourraient les expliquer en détail. Voilà pourquoi les Pasteurs seront forcés de s’attacher à une ou deux considérations principales qui suffiront pour montrer l’étendue et l’abondance des fruits salutaires contenus dans ce sacré Mystère.

Voici un moyen d’atteindre en partie ce but: c’est de faire voir, en comparant entre elles la nature et l’efficacité de tous les Sacrements, que l’Eucharistie est comme la source, tandis que les autres sont les ruisseaux. En effet l’Eucharistie est vraiment la source de toutes les grâces, puisqu’elle renferme d’une manière admirable Notre-Seigneur Jésus-Christ, la Source même de tous les dons célestes, l’Auteur de tous les Sacrements, le Principe enfin d’où dérive tout ce qu’il y a de bien et de parfait dans les autres Sacrements. Après cela il ne sera pas difficile de comprendre combien sont magnifiques les dons de la Grâce divine que nous communique la sainte eucharistie.

On pourra encore en juger aisément, en examinant la nature du pain et du vin, qui sont les symboles de l’Eucharistie. Ce que le pain et le vin produisent pour le corps, l’Eucharistie le produit également, mais d’une manière infiniment plus parfaite, pour le salut et le bonheur de l’âme. Ce n’est pas le Sacrement qui se convertit comme le pain et le vin en notre substance, c’est nous-mêmes au contraire qui sommes changés pour ainsi dire en sa nature. En sorte que l’on peut très bien appliquer ici ces paroles que Saint Augustin met dans la bouche de Notre-Seigneur  : « Je suis la nourriture des hommes faits ; croissez, et nous Me mangerez ensuite. Et vous ne Me changerez point en vous, comme il arrive d la nourriture de votre corps mais c’est vous qui vous changerez en Moi. »

« Si la Grâce et la Vérité ont été apportées par Jésus-Christ  », ne doivent-elles pas nécessairement se répandre dans l’âme de celui qui reçoit ce Sacrement avec un cœur pur et saint ? Car Notre-Seigneur a dit : « Celui qui mange ma Chair et qui boit mon Sang, demeure en Moi, et Moi en lui. s Personne ne doit douter que ceux qui participent à ce Sacrement avec des sentiments de Foi et de piété, ne reçoivent le Fils de Dieu, de manière à se trouver en quelque sorte greffés sur son Corps, comme des membres vivants. » Celui qui Me mange, dit le Sauveur  vivra aussi pour Moi. Le pain que je donnerai, c’est ma Chair pour la vie du monde. » Sur quoi Saint Cyrille a fait cette remarque: « Le verbe de Dieu, en s’unissant à sa propre chair, l’a rendue vivifiante. il était donc convenable qu’Il s’unît à nos corps d’une manière admirable. par sa Chair sacrée et par son Sang précieux qu’Il nous livre sous les espèces du pain et du vin, pour nous sanctifier et nous donner la vie. »

Mais en disant que l’Eucharistie donne la Grâce, que les Pasteurs fassent bien entendre aux Fidèles que pour recevoir ce Sacrement d’une manière vraiment utile, il est nécessaire de la posséder auparavant. De même que les aliments naturels ne servent de rien aux morts, de même aussi il est certain que les saints Mystères sont inutiles à celui qui n’a pas la vie de l’âme. Si même ils se présentent sous les apparences du pain et du vin, c’est précisément pour nous faire comprendre qu’ils n’ont pas été institués pour rendre la vie à l’âme, mais seulement pour la lui conserver.

On veut donc dire par là que la première grâce nécessaire à tous ceux qui veulent recevoir ce Sacrement, sans manger et boire leur condamnation, ne se donne qu’à ceux qui ont le désir et la résolution bien arrêtée d’y participer, car il est la fin de tous les autres Sacrements, le symbole de l’unité et de l’union de tous les membres ale l’Église, hors de laquelle il est impossible d’obtenir la Grâce.

D’un autre côté, la nourriture naturelle n’est pas destinée seulement à la conservation du corps, mais aussi à son accroissement, et même à ses jouissances et à son plaisir. De même la nourriture eucharistique non seulement soutient l’âme, mais la fortifie et lui donne plus de goût pour les choses spirituelles. nous avions donc raison de dire que ce Sacrement communique la Grâce, et qu’on peut le comparer justement à la manne, dans laquelle on trouvait les délices de toutes les saveurs.

On ne peut douter non plus que l’Eucharistie ne remette et pardonne les péchés légers, que l’on appelle ordinairement véniels. tout ce que l’âme entraînée par l’ardeur de la concupiscence, a perdu de la vie de la Grâce en commettant des fautes légères, ce Sacrement le lui rend en effaçant ces petites fautes. De même aussi, pour nous servir toujours de notre comparaison, la nourriture corporelle répare peu à peu et nous rend ce que nous perdons tous les jours par l’effet de la chaleur naturelle. Ce qui a fait dire si justement à Saint Ambroise, parlant de ce céleste Sacrement : « Ce pain de chaque jour est an remède aux infirmités de chaque jour. » toutefois ceci ne s’applique qu’aux péchés dont le sentiment et l’attrait n’émeuvent plus l’âme.

C’est encore un autre effet de l’Eucharistie de nous conserver exempts et purs de tout péché, de nous sauvegarder contre les attaques furieuses des tentations, et de nous servir comme d’un céleste antidote qui nous empêche d’être infectés et corrompus par le venin mortel des mauvaises passions. Aussi, au rapport de Saint Cyprien, lorsque dans les premiers temps de l’Église, les Fidèles étaient condamnés par les tyrans aux supplices et à la mort pour avoir confessé la Foi de Jésus-Christ, les Evêques avaient coutume de leur administrer le sacrement du Corps et du Sang de Notre-Seigneur, de peur que vaincus par la violence des tourments ils ne vinssent à succomber dans ce combat suprême du salut.

L’Eucharistie réprime et modère aussi l’ardeur des désirs de la chair. Par cela même qu’elle augmente dans les cœur s le feu de l’Amour de Dieu, elle éteint nécessairement celui de la concupiscence. Enfin, pour exprimer en un seul mot tous les avantages et tous les bienfaits de ce Sacrement, il suffit de dire qu’il possède une puissance souveraine pour nous faire acquérir la gloire éternelle. Car il est écrit, (et c’est une parole de Notre-Seigneur Jésus-Christ): « Celui qui mange ma Chair, et qui boit mon Sang, a la Vie Eternelle, et Je te ressusciterai au dernier jour.  » A en effet, par la grâce de l’Eucharistie, les Fidèles jouissent déjà dès cette vie d’une paix et d’une tranquillité de conscience parfaites. Puis, quand il faut mourir, c’est encore par sa Vertu qu’ils s’élèvent à la gloire et à la béatitude éternelle ; semblables à Elie « qui fortifié par le pain cuit sous la cendre marcha jusqu’à Horeb, la montagne de Dieu  ».

Il sera facile aux Pasteurs d’expliquer plus longuement tous ces bienfaits de l’Eucharistie, s’ils veulent commenter devant les Fidèles le sixième chapitre de l’Evangile de Saint Jean, où un grand nombre des effets de ce Sacrement se trouvent marqués ; ou bien encore, si en parcourant la suite admirable des actions de Notre-Seigneur, ils comparent le bonheur de ceux qui Le reçurent dans leur maison, pendant sa vie mortelle, ou qui recouvrèrent la santé « en touchant ses vêtements et le bord de sa robe,  » avec le bonheur beaucoup plus considérable de ceux qui Le reçoivent dans leur cœur, (maintenant qu’Il est en possession de la gloire immortelle), pour guérir toutes leurs blessures et enrichir leur âme de ses dons les plus excellents.

§ II. — TROIS MANIÈRES DE PARTICIPER A L’EUCHARISTIE.

Il faut montrer à présent qui sont ceux qui reçoivent véritablement tous ces fruits admirables de l’Eucharistie. Il faut faire voir également qu’il y a plus d’une manière de participer à ce Sacrement, afin que les Fidèles s’efforcent d’employer celle qui est la plus salutaire. Or, dans leur sagesse, nos pères ont très bien distingué, et le Concile de Trente après eux, qu’il y a trois manières de recevoir l’Eucharistie.

Les uns reçoivent seulement le Sacrement. Ce sont ces pécheurs qui ne craignent pas de prendre les saints Mystères avec une bouche et un cœur impurs, et dont l’Apôtre a dit:  « Qu’ils mangent et boivent indignement le Corps du Seigneur. » C’est à eux aussi que s’appliquent ces paroles de Saint Augustin .: « Celui qui ne demeure pas en Jésus-Christ, et en qui Jésus-Christ ne demeure pas, ne change certainement point sa Chair spirituellement, quoique matériellement et visiblement il presse sous ses dents les Sacrements de son Corps et de son Sang. » Mais ceux qui reçoivent les saints Mystères dans cette disposition, non seulement n’en retirent aucun fruit, mais même, au témoignage de l’Apôtre,  « ils mangent et boivent leur propre condamnation. »

Il y en a d’autres qui ne participent à l’Eucharistie que spirituellement: ce sont ceux qui, animés  « de cette Foi vive qui opère par la Charité », se nourrissent de ce Pain céleste par des désirs et des vœux ardents. S’ils ne retirent pas de ce Sacrement tous les fruits qu’il contient, ils en reçoivent néanmoins de très considérables.

Enfin il en est qui participent à l’Eucharistie réellement et spirituellement tout à la fois. Fidèles aux avertissements de l’Apôtre, ils ont soin de s’éprouver eux-mêmes, et de se revêtir de la robe nuptiale, avant de s’approcher de la sainte table. Aussi ils ne manquent jamais d’en recueillir les avantages si abondants dont nous avons parlé.

Voilà pourquoi ceux qui peuvent se mettre en état de recevoir le sacrement du corps de Notre-Seigneur, et qui se contentent de faire la Communion spirituelle, se privent eux-mêmes volontairement de biens immenses et célestes.

§ III. — DES DISPOSITIONS NÉCESSAIRES POUR COMMUNIER.

Mais il est temps de dire comment les Fidèles doivent se préparer à recevoir le sacrement de l’Eucharistie. Et d’abord, afin de les bien convaincre de la nécessité de cette préparation, il convient de leur proposer l’exemple de notre Sauveur. Lorsqu’Il voulut donner à ses Apôtres le sacrement de son Corps et de son Sang précieux, bien qu’ils fussent déjà purs, (Il le leur avait dit Lui-même), Il ne laissa pas néanmoins de leur laver les pieds, afin de nous faire comprendre par là que nous ne devons rien négliger pour nous mettre en état de grâce, et de grâce parfaite, lorsque nous allons recevoir les saints Mystères. n’oublions pas non plus que si l’on reçoit toute l’abondance des dons `de Dieu, quand on participe à l’Eucharistie avec un cœur bien disposé et parfaitement préparé, on y trouve au contraire les inconvénients et les malheurs les plus grands — bien, loin d’en retirer 1e moindre fruit -lorsqu’on la reçoit sans la préparation nécessaire. Les choses les plus excellentes et les plus salutaires ont cela de particulier qu’elles produisent les plus heureux effets, si l’on s’en sert à propos, et qu’elles sont au contraire funestes et pernicieuses, si on les emploie à contretemps. Il n’est donc pas étonnant que ces dons si précieux et si brillants de la pure bonté de Dieu, lorsque nous les recevons dans un cœur bien préparé, soient pour nous un puissant secours capable de nous faire obtenir la gloire du ciel, mais que par contre ils nous apportent la mort -et la mort éternelle — si nous avons le malheur de les recevoir indignement.

Nous voyons une preuve frappante de cette vérité dans l’Arche d’alliance. Les Israélites n’avaient rien de plus sacré. Dieu s’en était servi souvent pour leur accorder les plus signalés bienfaits. Mais enlevée un jour par les Philistins, elle fit tomber sur eux un terrible fléau, aussi affligeant que honteux, et qui les couvrit d’opprobre. De même aussi la nourriture, qui arrive dans un estomac bien préparé, soutient et fortifie le corps, mais au contraire elle engendre de graves maladies, si l’estomac est mal disposé et plein d’humeurs mauvaises.

La première disposition nécessaire, c’est de savoir distinguer entre table et table, c’est-à-dire, discerner cette table sacrée des tables profanes, ce Pain céleste du pain ordinaire. Pour cela, il faut croire fermement que l’Eucharistie renferme le vrai Corps et le vrai Sang du même Dieu que les Anges adorent dans le ciel, qui fait trembler par ses ordres les colonnes du ciel, dont la gloire remplit le ciel et la terre. C’est là discerner en effet, comme le recommande l’Apôtre, le Corps du Seigneur. Mais il faut se contenter d’adorer la profondeur de ce Mystère, sans chercher à en pénétrer l’essence par des recherches trop curieuses.

Une seconde disposition absolument indispensable, c’est de nous demander à nous-mêmes si nous sommes en paix avec les autres, si nous aimons notre prochain sincèrement, et du fond du cœur. « Si en offrant votre don à l’autel, vous vous souvenez que votre frère a quelque chose contre vous, laissez-là votre don devant l’autel, et allez vous réconcilier avec votre frère, puis après vous viendrez faire votre offrande. » 

En troisième lieu, nous devons examiner notre conscience avec le plus grand soin, de peur qu’elle ne soit souillée de quelque faute mortelle, dont il soit nécessaire de nous repentir et d’obtenir le pardon par la contrition et la confession. Le saint Concile de Trente a décidé en effet, qu’« il m’était point permis à celui qui a sur la conscience un péché mortel, de recevoir la sainte Communion, quelque repentir qu’il croie éprouver, avant de s’être purifié par la confession, si toutefois il a pu trouver un Confesseur.  »

La quatrième disposition, c’est de réfléchir en silence au-dedans de nous-mêmes combien nous sommes indignes de ce bienfait divin que nous recevons dans la sainte eucharistie. Comme le Centurion, auquel Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même rendit ce témoignage,  « qu’Il n’avait point trouvé une si grande Foi en Israël », nous devons répéter du fond du cœur : « Seigneur, je ne suis pas digne que Vous entriez dans ma maison. » Demandons-nous également si nous aurions le droit de dire avec Saint Pierre : « Seigneur, Vous savez que je Vous aime ! » Car n’oublions pas que celui qui était allé s’asseoir au festin de son maître « sans la robe nuptiale », fut jeté dans une prison ténébreuse, pour y subir d’éternels châtiments.

Mais la préparation de l’âme ne suffit pas ; il faut aussi apporter à la Communion certaines dispositions du corps. Ainsi nous devons nous approcher de la sainte table à jeun, c’est-à-dire sans avoir rien mangé ni rien bu depuis le milieu de la nuit, jusqu’au moment où nous recevons l’Eucharistie. La sainteté d’un si grand Sacrement demande en effet que le corps lui-même qui va devenir le temple de Notre-Seigneur Jésus-Christ, soit purifié, et autant que possible conservé digne de l’Hôte divin qui daigne descendre en lui. Voilà, à peu près, ce qu’il y a de plus nécessaire à observer pour se préparer à recevoir utilement les saints Mystères. toutes les autres dispositions peuvent facilement se rapporter et se réduire à celles que nous venons d’indiquer ici.

§ IV. — DE L’OBLIGATION DE COMMUNIER.

Il peut arriver que certains Chrétiens montrent de la négligence, et même de la lâcheté, à recevoir ce Sacrement, sous prétexte que la préparation qu’il demande est trop pénible et trop difficile. Il est donc nécessaire de rappeler aux Fidèles que l’obligation de communier atteint tout le monde. Il y a plus ; car l’Église a décrété que celui qui ne s’approche pas de la sainte table au moins une fois chaque année dans le temps de Pâques, doit être excommunié. Mais n’allons pas croire qu’il suffit d’obéir à ce Commandement et de recevoir une fois seulement chaque année le Corps de Notre-Seigneur. Soyons bien persuadés au contraire qu’il faut renouveler très souvent la sainte Communion. Mais faut-il communier tous les mois, toutes les semaines ou tous les jours ? on ne saurait établir là dessus une règle précise et générale. Ce que l’on peut prescrire de mieux:  « Vivez de manière à pouvoir communier tous les jours ! »

C’est pourquoi les Pasteurs auront soin d’exhorter souvent les Fidèles à ne point négliger de nourrir chaque jour leur âme de ce Pain salutaire, en leur représentant qu’ils ne manquent pas de donner chaque jour à leur corps les aliments dont il a besoin., et que la nourriture spirituelle n’est pas moins nécessaire à l’âme que la nourriture matérielle au corps. Il sera aussi très utile de leur rappeler en même temps ces immenses et divins bienfaits que nous procure la Communion eucharistique, ainsi que nous l’avons montré plus haut. On pourra invoquer encore, et le pain figuratif de la manne, dont les Israélites étaient obligés de se nourrir tous les jours, pour réparer les forces de leur corps, et l’autorité des Saints Pères qui recommandent fortement la réception fréquente de ce Sacrement. Ce n’est pas seulement Saint Augustin qui a dit:  « Vous péchez tous les jours ; communiez tous les jours » Quiconque voudra étudier sérieusement les Pères qui ont écrit sur ce sujet, se convaincra facilement qu’ils sont tous du même avis.

Aussi voyons-nous dans les Actes des Apôtres qu’il fut un temps autrefois où les Fidèles communiaient tous les jours. tous ceux qui professaient alors la Religion chrétienne étaient enflammés d’une Charité si vraie et si sincère, que sans cesse appliqués à la prière et aux autres devoirs de la piété, ils se trouvaient prêts à s’approcher chaque jour des saints Mystères. Cet usage ayant paru s’affaiblir, le très saint Pape et martyr Anaclet le renouvela en partie. Il ordonna que tous les ministres de l’Église qui assisteraient au Sacrifice de la Messe, y communieraient, suivant l’institution des Apôtres. Au reste ce fut pendant longtemps un usage dans l’Église que le Prêtre, après avoir achevé le Sacrifice, et pris lui-même l’Eucharistie, se tournait vers le peuple et invitait les Fidèles à la table sainte par ces paroles: « Venez, mes frères, à la Communion », et alors ceux qui étaient préparés recevaient les saints Mystères, avec de grands sentiments de religion.

Mais ensuite la Charité et l’amour de la piété se refroidirent tellement que les Fidèles n’approchaient plus que très rarement de la sainte Communion. C’est pourquoi le Pape Fabien décréta que tous les Chrétiens devraient recevoir d’Eucharistie au moins trois fois par an, aux fêtes de la naissance de Notre-Seigneur, de sa Résurrection, et de la Pentecôte. Cette règle fut confirmée plus tard par plusieurs Conciles, et spécialement par le premier Concile d’Agde.

Enfin les choses en étant venues à ce degré de relâchement que non seulement on n’observait plus cette ordonnance si sainte et si salutaire, mais qu’on différait même pendant plusieurs années de communier, le Concile général de Latran porta ce décret que tous les Fidèles devraient recevoir au moins une fois par an, à Pâques, le Corps sacré de Notre-Seigneur, et que ceux qui négligeraient de le faire seraient exclus de l’entrée de l’Église.

Cependant quoique cette Loi, fondée également sur l’autorité de Dieu et sur celle de l’Église, s’étende à tous les fidèles, il faut excepter de l’obligation qu’elle impose ceux qui n’ont point encore l’usage de la raison, à cause de la faiblesse de leur âge. Ils sont incapables en effet de discerner la sainte eucharistie d’un pain ordinaire et profane, et par suite de la recevoir avec les sentiments de religion et de piété qu’elle demande. Il semble même qu’il serait absolument contraire à l’institution de ce Sacrement d’agir d’une autre manière ; Notre-Seigneur Jésus-Christ ayant dit, en l’instituant : « Prenez et mangez », paraît avoir exclu les enfants qui ne peuvent d’eux-mêmes ni prendre ni manger. Il est vrai qu’anciennement quelques Églises étaient dans l’usage de donner la sainte eucharistie aux enfants ; mais il y a longtemps que l’autorité de l’Église a fait disparaître cet usage, soit pour les raisons que nous venons de dire, soit pour d’autres motifs très conformes à la piété chrétienne.

Quant à l’âge où l’on doit donner les saints Mystères aux enfants, personne ne peut mieux le déterminer que leurs parents, et le Prêtre auquel ils confessent leurs péchés. C’est à eux qu’il appartient d’examiner et d’interroger les enfants pour savoir s’ils ont une connaissance suffisante de cet admirable Sacrement, et s’ils sont capables d’en goûter les fruits.

On ne doit point non plus administrer l’Eucharistie aux insensés, parce qu’ils sont incapables d’aucun sentiment de piété. Cependant, si avant de tomber en démence, ils avaient montré de la piété et des sentiments religieux, on pourrait, à l’article de la mort, leur donner la sainte Communion, suivant le décret du Concile de Carthage, pourvu que l’on n’eût à craindre ni vomissement, ni indécence, ni aucun autre inconvénient.

§ V. — COMMUNION SOUS LES DEUX ESPÉCES.

En ce qui regarde la manière de communier, les Pasteurs auront soin d’enseigner que l’Église a défendu la Communion sous les deux espèces à tous les Chrétiens, excepté aux Prêtres lorsqu’ils consacrent l’Eucharistie dans le Sacrifice de la Messe ; car, comme l’explique le Concile de Trente, quoique Notre-Seigneur Jésus-Christ dans la dernière Cène, ait institué cet auguste Sacrement sous la double espèce du pain et du vin, et qu’Il l’ait donné ainsi à ses Apôtres, il ne s’ensuit pas néanmoins qu’Il ait voulu faire une loi d’administrer les saints Mystères aux Fidèles sous ces deux espèces. Lui-même d’ailleurs, quand II parle de ce Sacrement, ne fait le plus souvent mention que d’une seule espèce : « Si quelqu’un mange de ce pain, dit-Il, il vivra éternellement. Et ce pain que Je donnerai, c’est ma Chair, pour la vie du monde. Celui qui mange ce Pain vivra éternellement. »

Ce n’est pas sans motifs — et les motifs les plus graves — que l’Église s’est déterminée non seulement à approuver, mais encore à sanctionner par l’autorité d’un décret la coutume de ne communier que sous une seule espèce.

D’abord il fallait prendre les plus grandes précautions pour que le Sang de Notre-Seigneur ne se répandit point à terre, ce qu’il était très difficile, pour ne pas dire impossible, d’éviter lorsqu’on, avait à le distribuer à une grande multitude de peuple.

En second lieu, l’Eucharistie devant être toujours réservée et prête pour les malades, il était bien à craindre que l’espèce du vin conservée un peu longtemps ne vînt à s’aigrir.

Troisièmement, il est un grand nombre de personnes qui ne peuvent supporter ni le goût, ni même l’odeur du vin. Voilà pourquoi l’Église a très sagement ordonné que les Fidèles ne recevraient, dans la sainte Communion, que l’espèce du pain. Autrement ce que l’on donnait pour le salut de l’âme aurait pu nuire à la santé du corps.

Ajoutons à toutes ces raisons que dans beaucoup de contrées, on trouve difficilement du vin, et que l’on ne peut s’en procurer qu’à grands frais, à cause de l’éloignement des lieux et de la difficulté des chemins.

Enfin — et c’est là le point principal dans cette question — il fallait abattre l’hérésie de ceux qui prétendaient que Jésus-Christ n’est pas tout entier sous chaque espèce ; que l’espèce du pain contenait seulement son Corps, séparé de son Sang, et l’espèce du vin son Sang, séparé de son Corps. Et dès lors, pour manifester d’une manière plus sensible aux yeux de tous la vérité de la Foi catholique, l’Église a très sagement ordonné la Communion sous une seule espèce, qui est celle du pain.

Il est encore d’autres raisons de cet usage, rapportées par ceux qui ont traité cette matière, et que les Pasteurs pourront leur emprunter, s’ils le jugent à propos.

§ VI. — MINISTRE DU SACREMENT DE L’EUCHARISTIE.

Nous avons à parler maintenant du Ministre de l’Eucharistie, non qu’il soit possible à personne de l’ignorer, mais pour ne rien omettre de tout ce qui semble se rattacher à la doctrine de ce Sacrement. On enseignera donc que les Prêtres seuls ont reçu le pouvoir de consacrer l’Eucharistie, et de la distribuer aux Fidèles. L’usage de l’Église a toujours été, dit le Concile de Trente, que le peuple reçût la communion des mains des Prêtres, et que les Prêtres se communiassent eux-mêmes, quand ils célèbrent les saints Mystères ; usage que ce saint Concile fait remonter aux Apôtres et qu’il ordonne de conserver religieusement, d’autant plus qu’il est fondé sur l’exemple si frappant de Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même, qui consacra son Corps adorable et Le présenta aux Apôtres de ses propres mains. Et même afin de rehausser encore par tous les moyens possibles, la dignité d’un Sacrement si auguste, non seulement le pouvoir de l’administrer n’a été donné qu’aux Prêtres, mais l’Église a défendu par une loi, à tous ceux qui ne sont pas dans les Ordres, de manier ou de toucher les vases sacrés, les linges et autres choses nécessaires pour la Consécration, sauf le cas de quelque grave nécessité. Et c’est ce qui doit faire comprendre, tant aux Prêtres eux-mêmes, qu’aux simples Fidèles, avec quels sentiments de piété et quelle innocence il convient de consacrer, d’administrer et de recevoir l’Eucharistie. néanmoins, ce que nous avons dit plus haut des autres Sacrements, qu’ils peuvent être administrés validement, même par des Ministres indignes, pourvu que la matière et la forme soient exactement employées, n’est pas moins vrai du Sacrement de l’Eucharistie. La Foi nous enseigne que leur effet ne dépend pas du mérite de celui qui les administre, mais de la puissance et des mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Voilà ce qu’il faudra dire de l’Eucharistie considérée comme Sacrement. Il reste à la considérer maintenant comme Sacrifice. Après cela, les Pasteurs n’ignoreront rien de ce qu’ils sont obligés, d’après le décret du Concile de Trente, d’enseigner aux peuples sur ce Mystère ; les jours de Dimanches et de Fêtes.

§ VII. — DE L’EUCHARISTIE CONSIDÉRÉE COMME SACRIFICE.

L’Eucharistie n’est pas seulement le trésor des richesses spirituelles dont le bon usage nous assure la grâce et l’amitié de Dieu. Elle possède en outre une vertu particulière qui nous donne le moyen de témoigner à Dieu notre reconnaissance pour les immenses bienfaits que nous avons reçus de Lui. Or, pour comprendre combien ce Sacrifice Lui est agréable et cher, lorsqu’on le Lui offre comme il convient, il suffit de se rappeler les sacrifices de l’ancienne Loi. De ces sacrifices les Prophètes avaient dit : « Vous n’avez voulu ni sacrifices ni offrandes. » « Si vous aimiez les sacrifices, je Vous en offrirais ; mais les holocaustes ne Vous sont point agréables. » Et cependant le Seigneur les agréait, puisque l’Ecriture atteste  qu’Il « les a reçus en odeur de suavité », c’est-à-dire qu’ils Lui ont été réellement agréables. Dès lors que ne devons-nous pas attendre d’un Sacrifice où l’on immole et où l’on offre Celui dont une voix céleste a dit deux fois : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui J’ai mis foutes mes complaisances ? » Les Pasteurs devront donc expliquer soigneusement ce Mystère aux Fidèles, afin que, lorsqu’ils assisteront à la Messe, ils soient capables de méditer avec attention et avec piété sur ce très saint Sacrifice.

Ils enseigneront avant tout que Notre-Seigneur Jésus-Christ a institué l’Eucharistie pour deux raisons: la première, afin qu’elle servit à notre âme de nourriture spirituelle pour soutenir et conserver en elle la vie de la grâce ; la seconde, afin que l’Église possédât un Sacrifice perpétuel, capable d’expier nos péchés, et au moyen duquel notre Père céleste, trop souvent offensé d’une manière grave pour nos iniquités, pût être ramené de la colère à la miséricorde et des justes rigueurs du châtiment à la clémence. Double effet dont nous avons une figure et une image dans l’Agneau pascal que les enfants d’Israël avaient coutume d’offrir comme sacrifice, et de manger comme sacrement. Et à coup sûr, au moment de s’offrir Lui-même à son Père sur l’Autel de la Croix, notre divin Sauveur ne pouvait nous donner une marque plus éclatante de son immense Charité que de nous laisser ce Sacrifice visible, afin de renouveler sans cesse cette immolation sanglante qu’Il allait offrir une fois le lendemain sur la Croix, afin aussi d’en conserver la mémoire jusqu’à la fin des siècles et d’en répandre chaque jour les fruits infinis dans tout l’univers, par le moyen de son Église.

Mais il y a une grande différence entre le Sacrement et le Sacrifice. Le Sacrement a lieu par la Consécration, et le Sacrifice consiste surtout dans l’Offrande. Ainsi, pendant qu’elle est conservée dans le ciboire, ou bien quand on la porte aux malades, l’Eucharistie n’a que le caractère de Sacrement, et non celui de Sacrifice. De plus, en tant que Sacrement, elle est une cause de mérite pour ceux qui la reçoivent, et leur procure tous les avantages dont nous avons parlé plus haut. Mais, en tant que Sacrifice, elle possède outre la vertu de nous faire mériter, celle de satisfaire. De même en effet que Notre-Seigneur Jésus-Christ a mérité et satisfait pour nous dans sa Passion, ainsi ceux qui offrent ce Sacrifice, par lequel ils communiquent avec nous, méritent de participer aux fruits de la Passion de Notre-Seigneur, et ils satisfont pour leurs péchés.

Quant à l’institution de ce Sacrifice, il n’est pas permis d’avoir le moindre doute, après la déclaration du Concile de Trente ; en effet cette sainte assemblée dit formellement que Jésus-Christ l’institua dans la dernière Cène, et elle frappe d’anathème ceux qui prétendent qu’on n’offre point à Dieu de Sacrifice véritable dans l’Église, ou du moins que celui qu’on offre consiste uniquement à donner la Chair de Notre-Seigneur à manger.

Le Concile n’a point oublié non plus de rappeler soigneusement que le Sacrifice ne s’offre et ne peut s’offrir qu’à Dieu. Quoique l’Église ait coutume de célébrer de temps en temps des Messes en mémoire et à l’honneur des Saints, le saint Concile nous enseigne que ce Sacrifice ne leur est point offert, mais à Dieu seul qui les a couronnés

d’une gloire immortelle. C’est pourquoi le Prêtre ne dit pas: Pierre, ou Paul, je vous offre ce Sacrifice ; mais en sacrifiant à Dieu seul, il Lui rend des actions de grâces pour les victoires signalées des bienheureux Martyrs, et il implore leur protection, afin qu’ils daignent intercéder pour nous dans le ciel, pendant que nous honorons leur mémoire sur la terre. Au surplus, cette doctrine sur la réalité du Sacrifice eucharistique, l’Église l’a reçue de Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même, lorsque dans cette nuit suprême, où Il ordonna à ses Apôtres de célébrer les saints Mystères, Il leur dit : « Faites ceci en mémoire de Moi. »

En effet, comme l’a déclaré le saint Concile, c’est en ce moment-là même qu’Il les institua Prêtres, et qu’If leur ordonna, à eux et à leurs successeurs, d’immoler et d’offrir le sacrifice de son Corps. On tire également une autre preuve de cette vérité de ces paroles de l’Apôtre aux Corinthiens : « Vous ne pouvez pas boire le Calice du Seigneur, et le calice des démons ; vous ne pouvez pas participer à la table du Seigneur, et à la table des démons. » Or, par la table des démons, il faut nécessairement entendre l’autel sur lequel on leur immolait des victimes, donc, pour que le raisonnement de l’Apôtre soit concluant, la table du Seigneur ne peut signifier rien autre chose que l’Autel sur lequel on Lui sacrifie.

Si nous cherchons dans l’Ancien testament des figures et des prophéties de ce Sacrifice, nous y trouvons d’abord ces paroles de Malachie, qui l’annoncent avec une clarté parfaite : « Depuis le lever du soleil jusqu’à son coucher, mon nom est grand parmi les nations: en tout lieu on sacrifie et on offre à mon Nom une victime pure, parce que mon nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur des armées. » Cette même victime était figurée par tous les sacrifices qui eurent lieu, soit avant, soit après la promulgation de la Loi. C’est que, en effet, tous les biens qui étaient signifiés par ces sacrifices se trouvent renfermés dans celui de l’Eucharistie, qui est la perfection et l’accomplissement de tous les autres.

Mais de toutes les figures qui l’ont annoncé, il n’en est point de plus frappante que le sacrifice de Melchisédech, puisque Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même, pour bien nous marquer qu’Il avait été établi « Prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech  », offrit à Dieu son Père, dans la dernière Cène, son Corps et son Sang sous les espèces du pain et du vin.

§ VIII. — LE SACRIFICE DE LA MESSE EST LE MÊME QUE CELUI DE LA CROIX.

Nous reconnaissons donc que le Sacrifice qui s’accomplit à la Messe, et celui qui fut offert sur la Croix ne sont et ne doivent être qu’un seul et même Sacrifice, comme il n’y a qu’une seule et même Victime, Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui s’est immolé une fois sur la Croix d’une manière sanglante. Car il n’y a pas deux hosties, l’une sanglante, et l’autre non sanglante, il n’y en a qu’une ; il n’y a qu’une seule et même Victime dont l’immolation se renouvelle tous les jours dans l’Eucharistie depuis que le Seigneur a porté ce Commandement  « Faites ceci en mémoire de Moi. »

Il n’y a non plus qu’un seul et même Prêtre dans ce Sacrifice, c’est Jésus-Christ. Car les Ministres qui l’offrent n’agissent pas en leur propre nom. Ils représentent la Personne de Jésus-Christ, lorsqu’ils consacrent son Corps et son Sang, comme on le voit par les paroles mêmes de la Consécration. Car les prêtres ne disent pas : Ceci est le Corps de Jésus-Christ, mais, Ceci est mon Corps : se mettant ainsi à la place de Notre-Seigneur, pour convertir la substance du pain et du vin en la véritable substance de son Corps et de son Sang.

Les choses étant ainsi, il faut sans aucune hésitation enseigner avec le saint Concile que l’auguste Sacrifice de la Messe n’est pas seulement un Sacrifice de louanges et d’actions de grâces, ni un simple mémorial de celui qui a été offert sur la Croix, mais encore un vrai Sacrifice de propitiation, pour apaiser Dieu et nous le rendre favorable. Si donc nous immolons et si nous offrons cette victime très sainte avec un cœur pur, une Foi vive et une douleur profonde de nos péchés, nous obtiendrons infailliblement miséricorde de la part du Seigneur, et le secours de sa Grâce dans tous nos besoins. Le parfum qui s’exhale de ce Sacrifice lui est si agréable qu’Il nous accorde les dons de la grâce et du repentir, et qu’Il pardonne nos péchés. Aussi l’Église dit-elle dans une de ses Prières solennelles : « Chaque fois que nous renouvelons la célébration de ce sacrifice, nous opérons l’œuvre de notre salut. »  Car tous les mérites si abondants de la Victime sanglante se répandent sur nous par ce Sacrifice non sanglant.

Enfin, telle est la vertu de ce Sacrifice, — et les Pasteurs ne doivent pas manquer de l’enseigner — qu’il profite non seulement à celui qui l’immole et à celui qui y participe, mais encore à tous les Fidèles, soit à ceux qui rivent avec nous sur la terre, soit à ceux qui déjà sont morts dans le Seigneur, mais sans avoir suffisamment expié leurs fautes. Car c’est une tradition très certaine des Apôtres que le saint sacrifice de la Messe s’offre avec autant d’avantage pour les morts, que pour les péchés, les peines, les satisfactions et tous les genres de calamités et d’afflictions des vivants. D’où il suit clairement que toutes les Messes sont communes, (ou générales) puisqu’elles s’appliquent au bien général, et au salut commun de tous les Fidèles.

§ IX. — CÉRÉMONIES DE LA MESSE.

Ce sacrifice est accompagné de cérémonies imposantes et majestueuses. Et non seulement il n’en est aucune qui puisse être regardée comme inutile et superflue, mais encore elles ont toutes pour but de faire briller davantage la majesté d’un si grand Sacrifice, et de porter les Fidèles par ces signes salutaires et mystérieux qui frappent la vue, à la contemplation des choses divines voilées dans le Sacrifice. Mais nous ne croyons pas devoir nous arrêter plus longtemps sur ce sujet, qui demanderait des développements trop considérables pour le travail que nous avons en vue. D’autre part il existe, — dans le même ordre d’idées — un très grand nombre de traités et de commentaires qui sont l’œuvre d’hommes aussi pieux que savants, et que tous les Prêtres peuvent se procurer. nous nous en tiendrons donc à ce que nous avons exposé jusqu’ici, avec la grâce de Dieu, sur les points principaux de la Doctrine catholique par rapport à la sainte eucharistie considérée comme Sacrement, et comme Sacrifice.

   

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