2 - L’Eucharistie et le bonheur
(suite)

2-4-La coupe que Jésus dut boire

2-4-1-Le contenu de la coupe que Jésus devait boire

Jésus venait d’être fortifié par le contenu de la Coupe de sa Consolation que l’Ange lui avait présentée. Il est temps pour nous, maintenant, d’essayer de comprendre ce qui avait tant effrayé Jésus quand il eut connaissance du contenu de la Coupe de malédiction qu’Il allait devoir boire. Pourtant Jésus avait expérimenté, concrètement, les souffrances provoquées par nos misères humaines. Il avait essayé de faire comprendre aux hommes que ce que nous considérons généralement comme un malheur est plutôt un bonheur pour les cœurs qui aiment Dieu. Le vrai malheur, c’est le péché qui sépare de Dieu. Ainsi, Saint Luc. (VI, 20-26) nous rappelle que pour Jésus, même les pauvres, ceux qui ont faim, ceux qui pleurent, et ceux qui sont persécutés à cause de Lui sont heureux, et même bienheureux. Les persécutés à cause de Jésus doivent même exulter de joie, car leur récompense est grande dans les cieux.

Mais Jésus n’aime pas les hypocrites, les repus, les satisfaits, les orgueilleux et les mauvais riches. Ces gens que Jésus qualifie de malheureux sont en réalité des hypocrites qui utilisent mal leurs richesses tout en voulant faire croire aux hommes qu’ils sont des justes. Et Jésus insiste lourdement et les apostrophe sans pitié ces hypocrites qui “siègent sur la chaire de Moïse... qui attachent de lourds fardeaux sur les épaules des hommes, des fardeaux qu’eux mêmes sont incapables de porter. Malheur à ces hypocrites qui ne cherchent qu’à être vus des hommes, qui recherchent les meilleures places, qui dévorent le bien des veuves et des orphelins, qui négligent l’assistance à leurs vieux parents, qui ferment aux hommes le Royaume des cieux. Malheur à ces guides aveugles et insensés!” (Mt, XXIII, 1-37)

Il est bien rare que Jésus s’exprime de cette façon si dure, et il faut beaucoup de courage pour oser exprimer publiquement de telles vérités. Pourtant il est impossible de ne pas se reconnaître, au moins en partie, parmi ces hommes que Jésus fustige. Comment pourrions-nous ne pas nous reconnaître nous-mêmes dans cette galerie de portraits peu flatteurs?

2-4-2-Un monde terrifiant

Dans la Coupe que Jésus devait boire, et qui Lui faisait si peur, qu’y avait-il donc de si terrifiant? Jésus a-t-Il dû, dans cette coupe, contempler aussi notre monde du XXIe siècle, monde de péchés démentiels et mortels, monde si loin de Dieu et de ses enseignements, monde de haines, de blasphèmes et de malheurs sans nom? Monde qui, volontairement, s’est séparé de Dieu...

Notre monde du XXIe siècle est plein de contradictions, et aucun d’entre nous n’est épargné par les flots d’immondices qui envahissent tout. Notre monde occidental est globalement très riche matériellement, riche intellectuellement, et même riche de solidarités. Et pourtant que de pauvretés au milieu de nous, que de pauvretés cachées sous des amas de richesses matérielles. Combien de pauvres d’amour, d’affection, de compréhension! Que de pauvretés matérielles sont nées à cause d’un manque d’éducation et de l’absence de Dieu. À ces pauvres, on pourra donner beaucoup matériellement, ils retomberont toujours dans leur pauvreté car ils ne savent pas gérer, ou économiser, ou rester sobres. Pire, ils ne savent pas trouver où est l’Amour.

Dans notre monde de riches, on veut toujours plus et on n’est jamais content. On est insatiable, et le risque est grand de s’enfermer dans la jalousie, à tous les niveaux sans même qu’on s’en aperçoive. Notre monde moderne est rempli de pauvretés que jamais le Christ n’aurait osé qualifier de bienheureuses, car elles sont sans Dieu et sans amour.

Devant ces misères que nous côtoyons quotidiennement, nous demeurons impuissants et malheureusement, riches, riches comme l’étaient ceux que Jésus traitait d’hypocrites. Nous sommes des riches qui ne savons pas nous dépouiller, des riches sans amour...

À Gethsémani Jésus vit l’heure effroyable où ceux qu’Il aime tant vont L’abandonner, Le rejeter, Le condamner à mort, et puis Le crucifier... Et Jésus, ressent soudain dans son Corps les immenses douleurs de son Église, son Corps mystique... Son Cœur brûlant d’amour ressent soudain les immenses peines, les horribles détresses de ses saints, de ses martyrs et de tous ses petits que l’on méprisera, que l’on rejettera, que l’on humiliera, que l’on broiera au plus profond d’eux-mêmes, pour qu’enfin eux aussi, désespérés, abandonnent  la foi, abandonnent Dieu, rendant inutile le Sacrifice du Fils...

2-4-3-L’Heure des Ténèbres

Ces images atroces qui crucifient son Sacré-Cœur, soudain, Jésus qui n’est qu’Amour ne peut plus les supporter. Jésus sait que c’est l’Heure des Ténèbres et qu’Il ne peut rien contre elles aujourd’hui. Son cri vers le Père s’est perdu dans l’éternel silence de la divinité dont pourtant Il fait partie. Car dans son immense détresse, Jésus se souvient que Lui aussi est Dieu, la deuxième Personne de la Trinité Sainte. Jésus se souvient que cette Heure Il l’avait prévue avec le Père, Il l’avait désirée: c’est pour elle qu’Il était venu vivre parmi les hommes, pour leur donner la paix et la Rédemption... Jésus se souvient qu’Il est le Rédempteur et que c’est son Heure. Mais pour cela, il fallait qu’Il prenne sur Lui toutes les ténèbres humaines, et toutes les détresses de la terre, tous les péchés du monde. Il fallait que le Christ se fît péché pour vaincre le péché... et le Père rejette le péché du monde

Jésus était au plus profond du désespoir, ce désespoir que l’Ennemi sait si bien faire naître et entretenir en nos cœurs, en nos âmes, en nos esprits. Jésus, dans sa miséricorde infinie avait voulu expérimenter ce que nous pouvons vivre quand l’Ennemi s’acharne après nous pour nous faire tomber, nous faire pécher, nous faire vivre le désespoir intense des âmes qui se croyant abandonnées de Dieu, s’en sont définitivement séparées et se sont damnées.

Jésus se souvient qu’il fallait qu’il en fût ainsi. C’était sa décision éternelle prise avec celle du Père. C’était dans la pensée de Dieu, Un et Trine, c’était la décision de l’Amour pour abattre la haine. Jésus se souvient.

Voici que son Être tout entier redevient Lui-même: l’effroyable tentation-agonie  se disperse. Jésus voit clair, maintenant. Il peut se redresser et accepter la volonté du Père qui est aussi la sienne: “Père, que ta volonté soit faite.”

2-4-4-La grande déréliction

Quelle horreur! Ainsi, à Gethsémani, l’humanité de Jésus aurait connu le vertige effroyable de la séparation d’avec Dieu. Si le Père se taisait, même pour Lui, Jésus, était-ce parce qu’Il Le rejetait, qu’Il ne voulait plus de Lui, qu’Il ne Le reconnaissait plus comme son Fils, son Unique? Pourtant, il n’y avait pas si longtemps, Il se complaisait en Lui... Il le Lui avait dit...

Et Jésus avait beau réciter les psaumes qu’Il connaissait par cœur, tout ce qui Lui arrivait était prédit par les prophètes, donc par le Père et par Lui-même, puisque le Père et Lui, Jésus, sont UN, unis dans l’Esprit-Saint. Mais à Gethsémani, l’humanité de Jésus était si fatiguée qu’il n’arrivait plus très bien à faire la distinction entre son humanité qui devait racheter le monde, selon la volonté du Père qui est aussi la sienne, et sa divinité qui semblait se cacher et se taire. Le désespoir guettait l’homme en Lui, Jésus, en Lui qui récitait les psaumes et qui soudain entendit: “Maintenant je sais que le Seigneur sauve son Roi. Il lui a répondu de son sanctuaire céleste. Il lui a donné la victoire, sa main fait des merveilles.”

L’Ange arrivait, tenant dans ses mains la Coupe de sa consolation...

2-5-Un jaillissement de vie

2-5-1-De la mort naît la vie

Dans le monde végétal, la vie naît généralement de la mort, d’un terreau qui nous semblait mort et que nous méprisions. Dans le monde des hommes, les saints, et surtout Jésus, le Saint par excellence, ont été méconnus, méprisés, ignorés, piétinés... mais, comme le terreau fertile, ils donnaient la vie, ils préparaient des vies nouvelles jaillissantes de vie, jaillissantes d’amour.

Des vies nouvelles jaillissantes de vie, jaillissantes d’amour?...

Beaucoup de nos contemporains se voient perdus dans l’univers, venus ils ne savent d’où, allant ils ne savent où, pris d’un vertige inouï dans un abîme sans fond, un abîme éternel. Ils n’ont pas demandé à naître, et ils ne sont qu’un “rien” dans l’univers qui leur échappe, ils sont un “rien” qui souffre, un “rien” venu là pour aimer un instant, peut-être, un fugitif instant. Un rien venu là pour aimer et souffrir, et puis disparaître, disparaître à jamais. Chaque homme vient, demeure quelques minutes, puis disparaît... Et personne ne s’en soucie, l’homme ne sert à rien, alors, pourquoi?

Pourquoi cet effrayant vertige? Chaque homme connaît un jour ou l’autre cette détresse inexprimable qui parfois, dans notre monde sans Dieu, conduit au suicide. Pourtant, des personnes, de plus en plus nombreuses, racontent que, emmenées par des amis dans un groupe charismatique, elles ont fait l’expérience de la venue du Saint-Esprit, de l’effusion de l’Esprit. Pour elles, souvent devant le Saint-Sacrement exposé, en une fraction de seconde, s’est inscrit dans leur être une image instantanée, fugitive, mais incroyablement tenace: un jaillissement merveilleux d’étincelles d’amour... Une fontaine d’étincelles d’amour, la présence de l’Esprit. Ils étaient morts, et les voilà vivants et heureux?

2-5-2-Les étincelles de vie

La création est un jaillissement merveilleux de l’amour. Les hommes, tous les hommes sont comme un jaillissement d’étincelles d’amour, des étincelles nées de l’Amour infini de Dieu. Tout vient de l’Amour, et tout est Amour. Chaque étincelle du brasier de l’Amour a sa trajectoire, celle qu’elle doit suivre pour trouver sa place dans le Corps de l’Amour, le Corps mystique du Christ, et retrouver l’Amour.

La haine n’existait pas dans la Création sortie des mains de Dieu: il n’y avait que de l’Amour. La haine n’est que l’horrible refus de ceux qui refusent de suivre leur trajectoire d’Amour, de ceux qui refusent la place qui leur est attribuée dans le Corps de l’Amour. La haine chez les hommes n’est qu’un souffle déviant qui cherche à faire dévier les trajectoires de l’Amour pour faire mourir les étincelles de l’Amour.

Mais ces étincelles mortes, ces cendres d’étincelles, peuvent encore revivre en devenant humus, terreau de vie, qui, en semblant mourir, donne à nouveau la vie. Car l’Amour ne veut pas la mort de ses étincelles d’Amour, cette explosion d’Amour, créée pour rendre gloire à l’Amour et pour chanter l’Amour. Chaque étincelle a sa trajectoire, et toutes ces trajectoires sont comme des fontaines lumineuses dont les rayons ne sont pas déviés par les vents de la haine. Ces trajectoires sont comme les fils des fontaines lumineuses qui conduisent leur lumière à travers des milliers de fibres de verre dans une illumination de beauté, de couleurs, de lumière et de joie.  

2-5-3-À l’école du Seigneur

Devant le Seigneur, présent dans son Eucharistie, nous nous étonnons! Oui, vraiment le Seigneur nous fascine et nous étonne!

Devant Jésus-Eucharistie nous nous étonnons car Il nous déconcerte tout en nous émerveillant. Dieu est toute puissance, une infinie puissance, et pourtant Il est toute douceur et toute humilité. Il est Immensité, et Il est si petit dans son Eucharistie. Il est toute connaissance, et Il a pitié de notre ignorance; et sans que nous le sachions, Il enseigne à nos âmes la seule science qui compte, la science de l’Amour, la Science de Dieu-Amour.

Devant Jésus nous nous étonnons, car Lui qui est la force, Il a pitié de notre faiblesse. Il a pitié des pécheurs que nous sommes, et Il ne méprise pas nos Cœurs qui se repentent, nos Cœurs fragiles et vulnérables, nos Cœurs qui Le cherchent, Lui, et Lui seul. Jésus ne méprise pas les Cœurs qui se repentent  et qui reviennent à Lui.

Devant Jésus-Eucharistie nous nous étonnons car Il est le bonheur infini, Il est la joie immortelle, Il est la force et la puissance, Il est toute connaissance, Il est la Sagesse éternelle. Il est Tout, et Il peut tout. Pourtant Jésus pleure. Il pleure sur nos péchés, Il pleure sur nos misères, Il pleure sur nos indifférences et nos manques d’amour, Lui, l’Amour infini.

Nous adorons Jésus dans son Eucharistie, nous contemplons son Eucharistie qui est au Cœur du Cœur de Dieu, qui est le Cœur de Dieu. Nous contemplons la Fontaine d’Amour de son Eucharistie et nous “voyons” des milliards de milliards de milliards de petites hosties qui jaillissent de son Cœur. Et ces milliards de petites hosties, fontaines merveilleuses de lumière de d’Amour, ces milliards de petites hosties viennent se poser sur les cœurs des hommes qui les reçoivent.

Chaque petite hostie, étincelle d’Amour venant du Cœur de l’Amour, chaque petite hostie s’unit à un cœur, un cœur d’homme qui a besoin d’Amour, qui a besoin de forces pour continuer “ses études”. Car soudain nous prenons conscience que tous les hommes qui sont encore sur la terre sont tous à “l’école”, à l’école de Dieu. Tous les hommes de la terre sont à l’école pour se préparer à entrer dans la gloire du Cœur de l’Eucharistie, du Cœur de Dieu, dans le Corps glorieux du Corps mystique du Christ, dans l’Église de Dieu. Chaque homme se prépare à “l’examen” qui le fera entrer dans l’immense Corps mystique, à la place qui a été prévue pour lui de toute éternité.

Ainsi, tant que nous sommes sur la terre nous sommes à l’école, à l’école de Jésus-Christ. Dans son école nous apprenons à L’aimer, à Le contempler, à L’adorer, à Le servir. Jésus nous prépare à l’examen de Dieu, et pour cela Il redresse ce qui n’est pas droit, Il taille çà et là les sarments inutiles ou tordus. Il cisèle, Il modèle, Il nous revêt de la robe qui sera la robe nuptiale, Il nous transforme en Lui, en son Amour. Et pour nous aider, Il nous donne l’Eucharistie. Et quand nous serons prêts, quand nous serons devenus ce que de toute éternité Dieu a prévu que nous soyons, alors, nous pourrons passer l’examen, c’est-à-dire que nous pourrons passer la mort pour entrer dans le Corps glorieux du Corps mystique du Christ.

Sur la terre de l’épreuve, de la préparation, nous faisons des exercices, nous apprenons nos leçons, et nous nous appliquons à nos devoirs. Nous devons, avec l’aide de Jésus, avec sa grâce et son Eucharistie, nous devons préparer le petit composant qui pourra prendre sa place dans son grand Corps.

Chaque place étant unique, chaque composant, chaque petite pièce de l’ensemble est unique. Et comme chaque pièce est unique, il n’y aura plus besoin de se comparer à quiconque: il n’y aura plus d’orgueil et nous serons forcément dans la joie de l’humilité.

2-6-Découvrir l’Amour

2-6-1-L’homme est un être sensible

Les hommes sont des êtres de chair, de sang et d’os. Les hommes ne peuvent entrer en contact avec le monde extérieur que par leurs sens, ces fenêtres qui les ouvrent au dehors et qui permettent la connaissance.

Les hommes étant des êtres pleins de sensibilité, on peut supposer, sans risque de se tromper, que l’Amour est forcément sensible. On n’imagine pas, en effet, un amour abstrait, intellectuel, éthéré. L’amour vrai ne peut se penser abstraitement car il a besoin de connaissance. On peut avoir de grandes idées, on peut penser les mathématiques ou la philosophie, on peut “aimer” ces disciplines, au sens d’avoir du plaisir en les pratiquant, mais on n’aime un être vivant que par sa sensibilité.

Notre intelligence peut nous dire, nous prouver que Dieu existe, qu’Il est grand, qu’Il est bon, qu’Il est juste, etc, ce n’est pas cela qui nous Le fait pas aimer. Nous aimons Notre Seigneur parce qu’Il s’est révélé à nous, parce qu’Il s’est montré à quelques-uns d’entre nous, parce qu’Il nous a parfois parlé, en particulier par son Fils et par ses prophètes. Nous aimons Le Seigneur parce qu’Il s’est fait l’un de nous, qu’Il a vécu au milieu de nous, qu’Il a aimé comme nous, et qu’Il a souffert comme nous. Et surtout parce qu’Il nous a aimés, et qu’Il continue à nous aimer.

Jésus a vécu parmi nous. Ses contemporains L’ont entendu, L’ont vu, ont pu Le toucher. Et cela, même après sa Résurrection. Et c’est si vrai que beaucoup de ces témoins sont morts martyrs pour affirmer ce qu’ils disaient. Tous ces gens qui ont vu Jésus, qui ont vécu avec Lui, c’est bien par leurs sens qu’ils ont pu L’atteindre, Le voir, L’entendre et Lui parler ... Alors, pourquoi faudrait-il se méfier de ce que certains appellent des consolations sensibles alors qu’ils ne sont même pas capables d’expliquer de quoi ils parlent?

Jésus est l’Amour, la Tendresse, la Miséricorde. Ses délices sont toujours de vivre avec les enfants des hommes. À cause de cela, et connaissant notre faiblesse, Il a voulu demeurer toujours parmi nous après son départ vers le Père, Il a voulu rester au milieu de nous, visiblement: ayant expérimenté notre nature humaine, Il savait bien que nous avions besoin de sa Présence s’Il voulait que nous L’aimions.

Devant Dieu nous sommes tous très pauvres, et nous éprouvons le besoin d’implorer le Seigneur pour qu’Il se montre, qu’Il se manifeste. Nous sommes pleins de contradictions, et pour dire: “Jésus, je T’aime!” nous avons presque toujours besoin de nous conforter dans notre foi. Nous avons besoin de rendre comme sensible notre certitude que Jésus est là, qu’Il nous entend, et qu’Il nous aime avec son Cœur, son Cœur sensible, plein d’Amour et de tendresse. Nous sommes tous, devant Dieu, des pauvres si pauvres, nous sommes tous, pour Jésus, des tout-petits dont la nature charnelle et la vie intellectuelle, ont besoin de sa Présence. Et quand Jésus se cache, ce qu’Il fait bien trop souvent, alors nous L’appelons ou nous crions, ou nous pleurons: ”Seigneur! viens vite à notre secours!”

2-6-2-Quand Jésus dévoile son amour

C’était le jeudi soir, quelques heures avant la Passion de Jésus. Judas était parti... Jésus venait de demander instamment à ses apôtres de veiller et de prier très fort cette nuit-là, car si c’était son Heure, c’était aussi l’heure des ténèbres. Mais pour l’instant Jésus était encore heureux: cette Heure, cette Pâque, Il l’avait désirée, d’un grand désir. Dans la salle du Cénacle régnait un intense climat d’amour, un amour presque palpable, l’amour qui unit les cœurs de ceux qui s’aiment vraiment, qui s’aiment en aimant Dieu car Dieu seul est Amour et Dieu seul donne l’Amour...

Il fait bon et chaud d’amour dans la salle du Cénacle. Jésus vient de rendre grâce au Père. Il vient de donner sa chair à manger à ses apôtres, sa chair qui est la vraie nourriture. Les apôtres n’ont pas compris, mais ils sentent confusément que quelque chose de très grand vient de se passer. Ils regardent leur Maître avec les yeux de leur pauvre intelligence; ils ne comprennent pas, mais ils Lui font confiance. Jésus vient de donner son Sang qui va être versé, et les apôtres l’ont bu, et voilà que l’Amour les a envahis. Ils écoutent Jésus, comme jamais ils ne L’avaient écouté. Pierre pourrait redire encore: ”Maître, comme il fait bon ici, avec Toi! Parle-nous encore, redis-nous tes paroles de vie éternelle.”

Jean est dans une contemplation qui l’absorbe complètement. Son cœur bat avec le Cœur de Jésus et au rythme de son Cœur, avec une intensité qu’il ne connaissait pas encore. Il se blottit de plus en plus contre son Seigneur, comme s’il avait peur de Le perdre. Il ne fait plus qu’un avec Lui, il L’adore, absorbé dans son Amour. Jean, avec  Jésus, devient Jésus, Jean devient amour.

Les autres apôtres ont oublié leurs petites préoccupations quotidiennes. Ils ne savent pas très bien ce qui se passe en eux et autour d’eux, mais ils savent que Dieu est là, présent, et Philippe demande à Jésus de leur montrer le Père... Les autres se taisent et boivent les paroles du Maître: “Qui me voit, voit le Père.”

2-6-3-Réapprendre l’amour

Quand, dans son éternité bienheureuse, son éternité qui est son aujourd’hui éternel, quand dans son éternité Dieu pensa l’univers créé spécialement pour le service et la joie des hommes, quand Il créa l’homme et le trouva très bon, le Père avait déjà décidé l’Incarnation du Fils, et le Fils avait déjà prévu et pensé son Corps mystique. Il en serait la tête et le Cœur, et les hommes en seraient les composants indispensables. Chaque homme, amoureusement, modelé, aurait sa vocation spécifique, unique, pour accomplir une fonction, sa fonction. Chaque homme serait prédestiné à occuper la place voulue par Dieu, pour réaliser la merveille qu’Il désirait.

Chaque homme, infiniment aimé de Dieu, devait contribuer à participer à l’élaboration de la merveille des merveilles: le Corps mystique du Christ. Chaque homme serait la pièce unique destinée au bonheur parfait, le sien propre, celui que Dieu lui destinait. Aujourd’hui rien n’est changé malgré le péché. Rien n’est changé, sauf que le passage sur la terre est devenu plus difficile, douloureux parfois. Rien n’est changé malgré la douleur, fruit terrible du péché; rien n’est changé: le Corps mystique de Jésus-Christ se fera, et se fera dans l’Amour.

Le Corps mystique du Christ se construira dans l’Amour... Mais pour cela il faut aimer. Or Satan qui nous déteste met en œuvre tous ses moyens, tous ses sortilèges pour nous conduire à la haine et au désespoir. Mais rien n’est changé de l’Amour de Dieu: aussi, pour nous aider à redresser la barre, le Père nous a-t-Il envoyé son Fils, son unique, pour qu’Il vienne vivre avec nous et qu’Il nous réapprenne l’Amour.

Parfois le Seigneur veut nous faire comprendre que, comparativement au si grand Amour de Dieu, nous ne savons pas aimer... En effet, quand nous croyons aimer un peu, nous nous apercevons que nous aimons mal et maladroitement, notamment quand nous cherchons à ne pas prendre trop de risques, à ne pas prendre parti en faveur de Dieu dans notre monde athée, à rester neutre quand il faudrait au contraire manifester notre foi en Dieu et notre amour pour Lui. Oui, nous, nous  aimons mal, mais Dieu est fidèle...

Alors, comble de l’Amour, le Fils du Père infiniment bon, le Fils qui devait retourner au Père dans la Trinité bienheureuse, le Fils, pour rester avec nous, a inventé l’Eucharistie, ces étincelles de son Amour, mais des étincelles à notre taille et à notre échelle humaine et terrestre. Le Fils nous a donné les étincelles de l’Amour de Dieu-Trinité pour rester avec nous et nous réapprendre l’Amour.

Il ne nous reste plus qu’une seule chose à faire: nous taire, adorer et aimer.  

2-7-L’Eucharistie

Lorsque Jésus inventa l’Eucharistie, Il savait que les hommes pécheurs, c’est-à-dire nous tous, chercheraient à Le tuer, qu’ils allaient Le crucifier dans des conditions atroces. Jésus savait que beaucoup mépriseraient son sacrifice... Jésus savait, et pourtant Il continuait à nous aimer, Il suppliait le Père de nous pardonner... Et Dieu-Trinité, dont Jésus est, continuait à faire ses délices de la compagnie des hommes!

Mais qu’est Dieu? Et qu’est l’homme pour qu’il soit aimé ainsi?

Ô Cœur de Jésus, ô Jésus-Hostie, Cœur Eucharistique de Jésus, Cœur du Christ ressuscité, nous  savons que Tu es la Présence de Dieu au milieu de nous.

2-7-1-Cœur Eucharistique de Jésus: joie de Dieu et des hommes

Cœur Eucharistique de Jésus, Tu es la Joie de Dieu.

Prière

Seigneur Jésus-Christ, Dieu tout Puissant, envoie sur nous ton Esprit-Saint pour qu’Il remplisse nos cœurs de ton Amour, de la joie de ton Eucharistie, de l’humilité de ton Cœur Eucharistique. Envoie-nous ton Esprit-Saint pour qu’il nous fasse découvrir le bonheur de ton Cœur Eucharistique.”

Voici un témoignage bouleversant. C’est celui de Mgr Van Thuan, archevêque de Saïgon, qui passa treize ans en prison. Il nous dit comment le Seigneur lui montra qu’il fallait distinguer entre Dieu et les œuvres de Dieu; et le Seigneur lui fit comprendre qu’il devait choisir Dieu, et pas les œuvres de Dieu. Mgr Van Thuan raconte aussi comment, avec trois gouttes de vin, une goutte d‘eau et un petit morceau d’hostie, le soir, dans l’obscurité, caché sous une couverture, il célébra les plus belles messes de sa vie. Et ll se souvient de la manière dont, sous les moustiquaires, il passait la communion aux prisonniers chrétiens.

Mg Van Thuan raconte également comment, chaque semaine, après les séances de lavage de cerveau, il profitait des pauses pour distribuer à chaque groupe de la prison un petit sachet (de papier à cigarette récupéré) contenant une parcelle de l’Eucharistie: “L’un des prisonniers du groupe a l’Eucharistie dans sa poche. Ils sont heureux parce qu’ils se savent près de Jésus. Et le soir, ces prisonniers, qui souvent ont abandonné la pratique ou vivent une vie plus ou moins chrétienne, retournent de plus en plus vers Jésus. C’est l’Eucharistie qui opère la conversion et chaque soir, l’un après l’autre, fait l’Heure Sainte, pour veiller auprès de Jésus pendant la nuit, malgré les fatigues du jour.”

Le Cœur Eucharistique de Jésus, Joie de Dieu, est vraiment la joie des hommes.

Il est la force qui nous soutient dans les combats de la vie, Il est la Vie, notre vie, celle que sa bonté nous donne, la Vie de Dieu, sa vie d’Amour qu’Il nous confie pour que nous fassions ses délices. Curieusement, quand nous contemplons Jésus-Eucharistie, nous contemplons sa joie, et nous voyons son humilité.

Prière

Jésus-Hostie, nous contemplons ta solitude dans les tabernacles, nous contemplons ton humilité; nous nous effrayons du mépris dans lequel on Te tient, surtout dans nos pays occidentaux. Nous pleurons en voyant comment l’on Te traite maintenant, en Te distribuant n’importe comment, par n’importe qui, et pour n’importe qui. Les innombrables sacrilèges qui se commettent Te font d’autant plus souffrir, Jésus, et nous font d’autant plus frémir, que la plupart des gens ne savent même plus que recevoir l’Eucharistie en état de péché mortel, c’est un sacrilège. Et tant de gens ne savent plus ta présence, ta Présence réelle dissimulée dans l’Hostie, dans toutes les Hosties, étincelles d’amour de ton Amour divin.

2-7-2-L’humilité de Jésus dans l’Eucharistie

Souvent nous nous insurgeons contre l’apparente inertie de Jésus-Eucharistie. Car enfin, le Seigneur devrait agir, cesser de se laisser faire ainsi, de se laisser malmener, outrager, humilier. Jésus est le Puissant, Il est la Force de Dieu, Il est la Vie, Il est la Vérité; alors, qu’Il nous la fasse connaître, cette vérité. Il est le chemin, qu’Il nous le montre, ce Chemin, et qu’Il se manifeste!

Mais Jésus devait rester humble dans son Eucharistie, Lui, doux et humble de Cœur. Jésus devait demeurer dans une extrême petitesse pour atteindre tous les petits de la terre, tous les humbles de la terre, les méprisés de nos sociétés, les oubliés des lois sociales, les blessés par le manque d’amour. Jésus devait être solitaire pour entrer dans les cœurs délaissés et trop abandonnés. Jésus devait être méconnu pour atteindre les persécutés, les prisonniers des prisons des régimes totalitaires, pour rendre leur liberté aux prisonniers à cause de son Nom. Il devait être oublié pour que ceux que l’on oublie ne soient plus seuls.

Jésus devait rester petit pour pouvoir aller jusque dans les cœurs les plus meurtris par la haine des hommes. Jésus devait être prisonnier pour nous donner sa liberté. Il devait souffrir la haine des bourreaux de tous les temps pour leur porter son Amour...

2-7-3-L’Eucharistie n’est que par la Résurrection de Jésus

L’Eucharistie de Jésus, c’est sa Joie. L’Eucharistie c’est sa Présence qui apaise, qui panse les plaies, qui redonne courage, qui donne l’espérance et qui permet aux désespérés de pouvoir vivre encore et de trouver sa Joie. L’Eucharistie de Jésus, c’est la joie qui console les cœurs des hommes pécheurs.

L’Eucharistie de Jésus, c’est notre consolation. Merveille des merveilles! Jésus, dans son Eucharistie, est Joie et Il est Vie. L’humilité de Jésus dans son Eucharistie, c’est sa grandeur! Et voici encore plus étonnant: la joie de l’Eucharistie, l’humilité du Cœur Eucharistique, ce fut aussi la consolation de son Agonie.  Car l’Eucharistie c’est aussi l’annonce de sa Résurrection.

Prière

Jésus, nous Te contemplons encore. Le regard de ton Cœur nous enveloppe de ton Amour. Par ton Sacrifice, le don de ta Vie, Dieu sera glorifié. Oui, le Père est glorifié, mais le Fils que Tu es, est, Lui aussi, déjà glorifié. Oui, car Tu sais, Jésus, que dans trois jours Tu ressusciteras, et ton Eucharistie prendra tout son sens. En effet, si Tu ne ressuscitais pas, vaine serait ta mort, vaine aussi ton Eucharistie, et ton dernier geste d’amour envers tes apôtres n’aurait aucun sens: dans quelques jours ils ne s’en souviendraient même plus. Merveille des merveilles! Ta vie, Jésus, tes miracles, tes enseignements, tout l’Amour que Tu as donné aux hommes qui T’ont accueilli, tout cela n’a aucun sens, aucune valeur si Tu ne ressuscites pas. Ta Vie, ta doctrine, les aveugles qui voient, les boiteux qui marchent, les sourds qui entendent, les pauvres qui sont enseignés, tout cela ne sert à rien si Tu n’es pas ressuscité; et nous, nous sommes les plus malheureux des hommes...

2-7-4-Le Royaume

Nous sommes parfois déconcertés par les paroles de Jésus. Il avait récemment dit à tes disciples: “Le Royaume de Dieu est déjà parmi vous.” Or Il s’en va: c’est l’Heure de sa Passion, c’est l’heure de sa mort. Alors, le pain et le vin qu’Il vient de distribuer à ses apôtres, qu’en restera-t-il quand ils auront tout mangé et tout bu? Et même, s’ils font “cela en mémoire de Lui”,  nous, nous n’aurons que du pain et du vin ordinaires. Jésus sera mort, et nous serons seuls; et notre foi sera vaine... Et nous serons vraiment les plus malheureux des hommes.

Mais Jésus nous dit que son Royaume est déjà parmi nous, et qu’Il sera avec nous jusqu’à la fin du monde... Jésus est avec nous par son Eucharistie, ces étincelles de son Amour qu’Il multiplie à l’infini, dans l’espace et dans le temps. L’Eucharistie, c’est Jésus Ressuscité, et l’Eucharistie n’a de sens que parce qu’Il est ressuscité. Le dernier repas pascal de Jésus et l’institution de l’Eucharistie annoncent sa Résurrection. Le Cœur Eucharistique de Jésus, c’est son Cœur, le Cœur de l’Amour, le Cœur de Dieu, le Cœur du Fils de l’Homme ressuscité d’entre les morts.

Jésus est ressuscité! Merveille! Son Eucharistie est la manifestation, visible et sensible, de sa Résurrection. Car Il est vraiment ressuscité, Jésus, et nous sommes les plus heureux des hommes... Et son Eucharistie nous le crie chaque jour. Et son Cœur Eucharistique, c’est son Cœur amoureux, livré pour nous, mais ressuscité pour notre Vie. Le Cœur Eucharistique de Jésus, c’est son Amour pour nous, demeuré là, pour nous, au secours de notre faiblesse, de nos misères, de nos pauvretés. Le Cœur Eucharistique de Jésus, c’est la plus grande richesse des hommes délivrés de leurs péchés, c’est le Royaume de Dieu parmi nous.

Les étincelles d’Amour de l’Eucharistie de Jésus ressuscité, c’est sa Présence réelle, pour nous, à notre portée, pour soutenir notre petitesse et notre timidité, pour nous purifier de nos trop nombreux péchés, et pour nous introduire dans son Royaume.

2-7-5-Tendresse et miséricorde de Dieu

Parfois le Seigneur nous reproche, par la voix de ses mystiques d’avoir fait de Lui un Dieu dur dont la justice est terrible et impitoyable. C’est en partie vrai, et Dieu, tel qu’Il est présenté dans l’Ancien Testament est un Dieu vengeur, un Dieu jaloux. De nombreux théologiens, et pas des moindres, ont parlé de la terrible justice de Dieu. Et de nombreux prédicateurs des siècles passés, et même de très grands saints, tonnaient contre les péchés des hommes de leur temps et les menaçaient constamment de peines terribles et de l’Enfer. Même le Saint Curé d’Ars se comportait ainsi! Non, il ne fait pas bon de tomber sous le coup de la justice de Dieu...

Cependant, si notre cœur est attentif, l’Amour de Dieu, même dans l’Ancien Testament, déborde de tendresse. Partout Dieu se présente comme un Père aimant, comme une Mère pleine de tendresse, de bonté, de gentillesse, de chaleur, on pourrait presque dire de chaleur humaine. Dieu est Père et Mère, Dieu est Famille et son nom est Amour, et son nom, pour les hommes pécheurs que nous sommes, est Miséricorde.

Alors? D’où vient que nous ayons pendant si longtemps oublié la tendresse de Dieu, la tendresse de Jésus? Et Il s’agit bien ici d’une tendresse humaine, d’une tendresse amoureuse, d’une tendresse maternelle, paternelle ou fraternelle. En un mot, d’une tendresse sensible. Nous sommes des êtres sensibles, faits de chair et de sang, alors pourquoi, pendant de longues années avons-nous voulu vivre en faisant abstraction, vis-à-vis de Dieu, de toute sensibilité humaine, comme si nous étions des anges, de purs esprits? Malheureusement pour nous,  “qui veut faire l’ange fait la bête!”

Souvenons-nous des bribes de conversation que nous entendons tous, surtout lorsque les enfants et les parents prennent ensemble leurs repas. Que de gentillesse! Que d’amour aussi, même si des petits malheurs, comme de la confiture qui tombe sur une robe propre, obligent la maman à grossir sa voix. Dans la liturgie des Laudes, l’Église fait prier tous les matins, le Benedictus dans lequel on lit à propos du petit Jean-Baptiste: “Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très Haut pour donner à son peuple de connaître le salut, grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut.”

Quand Dieu se révèle aux hommes, quand Il révèle son Amour, Il manifeste sa tendresse! Et quelle tendresse, la tendresse de Dieu! Pourtant les diverses traductions de la Bible ont parfois de quoi surprendre: ainsi, on trouve assez souvent, sous des formes légèrement différentes, au lieu de “grâce à la tendresse, à l’Amour de notre Dieu” les phrases suivantes: “à cause de la Miséricorde de notre Dieu qui nous vaudra la visite du Soleil Levant qui nous vient d’en haut...” ou encore: “... la rémission des péchés, œuvre de la miséricordieuse tendresse de notre Dieu qui nous amènera, d’en haut, la visite du Soleil Levant...” etc.

Dans toutes les traductions on insiste sur la Miséricorde de Dieu, Miséricorde toujours liée au péché, ce qui n’est pas faux, mais qui peut faire penser à de la condescendance, et on oublie presque toujours la tendresse qui évoque un amour proche, intime, plein de sollicitude, de bonté, de délicatesse, de gentillesse, un amour humain sensible, car nous sommes des êtres de chair et de sang, et nous ne pouvons connaître que par nos sens. Nous sommes chair, corps et âme, et pas seulement esprit, pas seulement intelligence. Et nous avons parfois besoin des caresses de la tendresse de Dieu, nous avons parfois besoin de “sentir” que Dieu est un Père plein d’Amour, et une Mère qui sait embrasser et câliner ses petits.

Les hommes d’aujourd’hui sont presque toujours pleins de gentillesse, pleins d’amour et de tendresse pour ceux qu’ils aiment, car, quoi qu’on en dise, beaucoup savent encore aimer leurs semblables. Alors, pourquoi n’aiment-ils plus leur Seigneur et leur Dieu? Oui, on peut vraiment comprendre les pleurs de Jésus qui sont l’expression de sa tendresse ignorée, blessée, incomprise, oubliée, méconnue, outragée, humiliée.

Notre monde en folie qui veut chasser l’Amour, qui veut bannir la vie, peut nous désespérer. Et souvent, quand dans notre prière nous appelons le secours de Dieu et sa Miséricorde, c’est-à-dire sa tendresse pour tous les hommes, même s’ils se sont égarés, souvent malgré eux ou à leur insu, nous pensons à l’Eucharistie. Le Cœur de Jésus présent dans son Eucharistie, le Cœur Eucharistique de Jésus n’est-il pas, tout simplement, la tendresse de Dieu au milieu de nous? 

Eucharistie, Cœur de Jésus, Cœur Eucharistique de Jésus, tendresse de Dieu pour nous, ses enfants! Pourquoi ne le savons-nous plus? Il faudrait peut-être recommencer à le faire savoir... Dieu le Père est tendresse pour le Fils et pour nous. Dieu le Fils est tendresse pour nous dans son Eucharistie. Dieu Esprit est tendresse d’Amour dans la Trinité Sainte.

Oui, le Cœur de Jésus, son Cœur Eucharistique est la Tendresse du Père dans l’amour de l’Esprit-Saint!

 

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