7 - La Vierge Marie et le bonheur

Nous nous adressons à la Vierge Marie surtout quand nous avons besoin d’elle. Ce n’est pas très gentil... Avec Jésus c’est différent: nous Lui demandons plein de choses, des choses qui nous tiennent à Cœur, qui nous concernent directement; nous Lui demandons aussi ce qui Le touche de plus près, ce pour quoi Il est venu sur la terre: le salut du monde, la conversion de tous ceux qui Le connaissent, et, surtout, nous Le prions pour qu’Il se révèle à ceux qui ne Le connaissent pas. Ainsi, quand nous nous adressons à Jésus, nous arrivons avec le monde entier, notre monde si lourd, et nous Lui disons qu’Il ne peut pas abandonner ses pauvres enfants, même pécheurs, car tous sont ses créatures. Mais quand le fardeau est trop lourd, quand nous ployons sous le poids de l’attente, alors, nous nous tournons vers Marie, sa sainte et dévouée Maman, à qui Il ne refuse rien.

Prière

Vierge Marie, dis-Lui...

Vierge Marie, souviens-toi, souviens de ce jour à Cana, quand, discrètement Tu dis à ton Fils: “Il n’ont plus de vin!” Jésus ne pouvait rien te refuser, alors Il changea l’eau en vin, Il donna du vin à ceux qui n’en avaient plus, et Il en donna même beaucoup... Probablement plus qu’il n’en fallait. Et Il ne donna pas de la piquette, Il donna du très bon vin: Dieu n’est jamais avare quand Il donne! Alors, Marie, nous te prions avec beaucoup de confiance: dis-Lui, à Jésus, ton Fils bien-aimé, que nous avons un urgent besoin de Lui...

Marie, dis-Lui, à ton Jésus que les besoins des hommes sont immenses: ils ont perdu Dieu et ils s’en vont, errant à l’aventure, mais une aventure dramatique qui conduit au désespoir. Marie, dis-Lui, à ton Jésus, que nous avons besoin de prêtres, que nous avons besoin de saints, de beaucoup de saints. Déjà, nous t’entendons Lui dire: “Ils n’ont plus de prêtres, ils n’ont plus de saints... Ils sont perdus, aveugles, ils ne trouvent plus leur chemin, ils ne connaissent plus Dieu.” Vierge Marie, nous  te prions, dis à ton Jésus combien nous avons besoin de Lui: à toi, Il ne peut rien refuser.

Vierge Marie, tu sais combien chacun de nous a besoin de Jésus, combien nous nous débattons avec nous-mêmes, avec nos faiblesses, avec nos misères; tu sais que nous essayons de L’aimer vraiment, mais dis-Lui aussi à ton Jésus: “Jésus, ils sont bien fragiles, ils n’ont pas beaucoup de forces, mais ils T’aiment, ou du moins ils essaient. Ils ont besoin de ta douceur, de ton humilité, de ta charité, de ton Amour. Aide-les, Jésus, ils ont tellement besoin de Toi...”

Aujourd’hui, Marie, nous avons spécialement besoin de toi et nous te disons: “Dis-Lui, toi, à ton Jésus, que nous avons tous besoin de Lui. Dis-lui, Marie, qu’Il se souvienne de son séjour au milieu des hommes. Dis-Lui Marie, qu’Il se souvienne des pauvres hommes qu’Il rencontra, si fatigués dans leur cœur. Et qu’Il sache que nos cœurs sont de plus en plus las et douloureux. Et dis-Lui aussi, Marie, que nous L’aimons: ça Le consolera...”

7-1-De toute éternité, la Sagesse...

Au commencement, dit l’Écriture, la Sagesse régnait sur les eaux. Et nous que Jésus a sauvés par son sang, nous pouvons dire: “De toute éternité la Sagesse est, de toute éternité la Sagesse pense, donc la Sagesse crée, de toute éternité. De toute éternité, Dieu, Sagesse éternelle et éternel Amour car éternelle Famille, de toute éternité Dieu aime, car de toute éternité Dieu aime en Lui chacune des trois personnes de son éternelle Trinité. De toute éternité Dieu-Père aime Dieu-Fils dans l’éternité de l’Esprit d’Amour: Dieu-Esprit, qui étreint le Père et le Fils. Et dans cette éternelle étreinte d’Amour il y a la Pensée de Dieu: et quand Dieu pense, Il crée.

7-1-1-La Sagesse crée

Quand Dieu pense, sa Sagesse crée. Donc, de toute éternité, sans commencement, car il n’y a pas de commencement dans la Pensée de Dieu, de toute éternité Dieu crée sa création, Dieu crée les univers. Nous, pauvres hommes plongés dans le temps de l’épreuve, nous pouvons dire commencement, passé, présent, futur et fin, mais Dieu ne le peut pas: il n’y a pas de commencement pour Dieu, et pas de fin non plus. Alors, comment exprimer la Création? Comment entrer dans la Pensée de Dieu, sa Pensée éternelle?

Imaginons. De toute éternité, la Pensée-Sagesse de Dieu crée. La Pensée de Dieu-Amour crée les univers matériels, merveilles d’évolutions (évolutions au pluriel) qui en réalité n’évoluent pas car elles sont constamment présentes, sous toutes leurs diverses facettes, dans la pensée de Dieu. Dieu “voit” en même temps le commencement qui n’existe pas, le passé qui est toujours présent et le futur qui, pour Lui, est également présent. Et cela est, car Dieu est hors du temps. Dieu “voit” aussi les merveilleuses “réalisations” de ses œuvres matérielles, Dieu contemple, de toute éternité les merveilleuses mécaniques qu’Il a mises en route...

Et Dieu, immuable, “voit” que tout bouge. Il faut donc des repères pour que l’harmonieux équilibre de sa création matérielle soit conservé: c’est ainsi que Dieu créa les temps.

De toute éternité, dans la Pensée éternelle de Dieu, les temps existaient. Nous disons bien “les temps”, car chaque temps est relatif à un repère, et dans l’univers pensé par Dieu, il y a des millions de “systèmes solaires”, donc des millions de repères, donc des millions de temps différents. Et pour “surveiller” tout ça[1], du sein de son Amour et de sa pensée, Dieu fit “naître” des êtres intelligents et compétents, qui seraient, en plus, non seulement capables d’admirer la perfection de cette Création, mais aussi, éblouis par la perfection de l’Œuvre, capables de se retourner vers la perfection du Créateur et de L’aimer, car capables d’amour. Donc, il fallait des êtres libres, car l’amour n’existe que dans la liberté. Il fallait des êtres capables d’accepter librement les perfections de Dieu et d’accepter sa Volonté qui est Amour. Alors Dieu créa les esprits... En fait, les esprits qui étaient dans la Pensée de Dieu de toute éternité, devaient entrer dans les temps des univers pour “passer” l’épreuve de l’Amour. La Sagesse de Dieu régnait sur les temps...

De toute éternité Dieu “voyait” cela qui était très bon. Pourtant quelque chose manquait: il y avait les univers de la matière d’un côté, et les mondes des esprits d’un autre. Pour réussir l’unité de sa Création éternelle, Dieu avait “besoin” d’un être qui serait à la fois chair et esprit: l’Homme était créé dans l’Esprit de Dieu, et cela était très très bon, car c’était sa Sagesse qui l’avait fait...

Mais l’Homme aussi devait prouver son amour à l’Amour: alors, Dieu choisit une toute petite planète, à laquelle, dans sa pensée éternelle, il avait pensé de toute éternité: la Terre. Et Dieu mit l’Homme sur la Terre, liée à un soleil: pour l’Homme, le Temps, son Temps, était créé, et l’Homme était dans le Temps du soleil. Dieu bénit la Terre, Paradis de l’Amour de Dieu pour l’homme. La Sagesse de Dieu était là “qui régnait sur les eaux”, sur le monde et sur les hommes.

Résumons :

Il est très difficile à un homme, être mortel, d’exprimer l’éternel, Dieu-Amour, éternelle étreinte amoureuse d’amour! Nous allons cependant essayer. De sa “substance”, Dieu fait les mondes matériels. Il fait aussi les mondes spirituels. Ces deux mondes, reliés à Dieu, sont cependant séparés les uns des autres. Pour créer l’Unité de sa Création, Dieu prend un peu des mondes matériels et un peu des mondes des esprits: voici l’Homme que Dieu aime. Cet être, l’Homme, matière et esprit était (est et sera) une merveille et, de toute son éternité, Dieu L’aime. Dieu l’aime car c’est son chef-d’œuvre, et c’est très très très bon...

7-1-2-L’épreuve

Dieu-Amour avait prévu une épreuve pour ses anges: tous ne réussirent pas leurs “examens” d’amour. Dieu en fut meurtri dans son éternité amoureuse car Il “savait” (Il sait) que l’Esprit du “mal”, en s’éloignant de Dieu chercherait à entraîner, non seulement d’autres esprits, mais même les hommes pour lesquels il avait conçu une haine inexpiable. Mais Dieu continua à aimer l’Homme, même après sa chute qu’Il connaissait depuis toute son éternité. Dieu, dans sa Pensée connaissait tout; donc Il connaissait aussi la chute de l’Homme qui faisait ses délices. Aussi Dieu voulut-Il, à tout prix, réparer les dégâts de ce qu’Il considérait comme très très bon. C’est alors que la Sagesse de Dieu commença à penser à la Mère qu’Il donnerait à son Fils, Celui qui triompherait du péché...

Dieu sauverait l’Homme, sa Créature favorite. Oui, mais comment faire?

7-1-3-Marie Fille de la Sagesse de Dieu

Comment faire? L’Homme est matière: seul un être fait de matière pourrait ramener la chair de l’Homme dans son innocence, seul un Homme pourrait émouvoir le Cœur de Dieu, ce Cœur plein de Miséricorde envers ses créatures chassées de son paradis, mais pas de son Amour. L’Homme est esprit, et seul l’Esprit de Dieu pourrait ramener l’humanité dans le sein du Père. Dieu-Père-Fils-Esprit “décida” d’envoyer le Fils pour qu’Il s’incarnât dans une chair très pure, une chair préparée depuis toute l’éternité, une fille de sa Sagesse, une fille des hommes, Marie Fille de Dieu. Jésus-Christ était “né”, né depuis toute éternité dans l’Esprit de la Sainte-Famille-de-la-Trinité-divine.

7-2-L’Homme

7-2-1-Le corps de l’homme

Sur la terre aucun homme ne peut vivre sans son corps; chaque homme est dans son corps pour y vivre, c’est normal. Aussi allons-nous contempler notre corps, cet outil merveilleux que Dieu nous a confié, le jour de notre naissance, pour qu’il nous serve et nous conduise à Lui. Même si nous restons à notre échelle humaine, nous découvrons un monde de merveilles étonnantes, stupéfiantes, et nous sommes obligés de tomber en adoration devant les merveilles de l’amour de Dieu pour chacun d’entre nous.

Notre corps, c’est l’outil que Dieu nous a confié, l’outil dans lequel Dieu a placé notre âme pour qu’elle vive et puisse aimer. Mais, en nous donnant notre corps, Dieu dit à chacun de nous: “Tu as vu les merveilles fabuleuses de ma création; tu as vu les complexités infinies des mécaniques des univers. Tu as compris comment tout est bien calculé, bien réglé. J’ai imposé des lois parfaites mais il faut les respecter, sinon tout se détraquerait... Ton corps, si petit pourtant dans les univers complexes de ma création, est, lui aussi, une merveille qui ne peut fonctionner correctement que si elle respecte mes lois. Si vous ne respectez pas les lois de votre corps, les lois parfaites qui le font vivre, il mourra.”

7-2-2-La vie de l’Homme

Contemplons le corps que Dieu nous a confié pour qu’avec Lui nous découvrions son amour. Au commencement, le corps de l’homme n’était qu’un atome, une cellule infinitésimale... Puis, on ne sait pas comment, cette cellule se divisa et se multiplia. Et les cellules filles se diversifièrent, comme ça, on ne peut pas expliquer comment, ni sous quelle influence, les cellules filles se diversifièrent pour donner des os, des yeux, des neurones... Certains groupes de cellules devinrent des bras, des jambes, une tête, un cerveau, des yeux...

Certains soi-disant savants, ne voulant pas reconnaître la force de la volonté divine, cherchent à affirmer que tout cela, c’est de la chimie, et ils essaient de le prouver. Pourquoi pas, mais,... mais qui commande et dirige les réactions chimiques de cette chimie-là? De nouveau tournons-nous vers le Seigneur, et adorons-Le. Tournons-nous vers notre Dieu parce que notre corps, l’outil qu’Il nous a confié, répond aux ordres que nous lui donnons... et parce que l’outil merveilleux que nous utilisons “pense”... De nouveau, nous nous perdons; nous constatons que quelque chose en nous voit, pressent, que quelque chose qui est en chacun de nous peut commander à notre corps, nous constatons que quelque chose peut commander à notre être tout entier et même à nos pensées...

Mais tout cela qui est notre être humain, est très fragile, très vulnérable, et doit obéir à ses lois, sinon, c’est la mort.

7-2-3-L’Homme, un souffle fragile

Cette méditation nous dépasse: voici que de nouveau nous “voyons” les abysses des univers. Et nous nous voyons, à notre vraie taille, relativement à ces univers, relativement à Dieu Créateur qui aime ses créatures, surtout celles à qui Il veut faire connaître l’Amour, c’est-à-dire Lui-même. Et nous “contemplons” la création du Père, et sa perfection, et ses merveilles... Et nous “voyons” les hommes qui ne sont qu’un souffle, un souffle fragile tout en étant d’amour... Aussi profitant de la fragilité des hommes que nous sommes, Satan, la créature angélique qui avait déjà refusé l’Amour, s’acharna à détruire l’Homme, du moins le croyait-il, car il devait bientôt être vaincu par Jésus, le Fils Bien-Aimé du Père-créateur, et le Fils de Marie.

7-2-4-L’Homme capable de sainteté

L’Homme n’est qu’un souffle, un “roseau, le plus faible de la nature”, disait Pascal, mais c’est “un roseau pensant”, un souffle intelligent et capable d’amour, donc de sainteté. Oui, de ces êtres si minuscules, qu’Il aime et qu’Il a faits capables d’aimer et de L’aimer, Dieu veut faire des saints, des saints qui tous, Lui seront “utiles”. Les saints du Seigneur, à la place pour laquelle chacun a été créé, serviront, (servent déjà) à la construction du Corps mystique du Fils dans lequel ils entreront et seront partie prenante.

Les saints du Seigneur n’ont pas été “choisis” parmi d’autres, comme on a l’habitude de dire. Les saints ne sont pas des êtres spécialement “choisis”; tous les hommes, sans exception sont destinés à devenir des saints. Dieu façonne chacune de ses créatures aimées pour qu’elles soient aptes à remplir la tâche spécifique, voulue par Lui, à l’endroit qui leur est destiné. Dieu modèle, cisèle ses saints (ou futurs saints) avec son Amour infini pour qu’ils puissent remplir leur tâche le mieux possible dans la grande construction du Corps mystique, et pour qu’ils soient heureux. Les saints sont des privilégiés, dit-on parfois, comme pour accuser Dieu d’injustice: pourquoi eux, et pas nous?...

Les saints ont choisi l’amour

Contemplons Notre Seigneur dans sa justice. Dieu crée ses enfants et Il les aime de son Amour éternel, maternel, infini et divin. Dieu veut qu’ils L’aiment et pour cela, Il les veut libres: il ne peut pas en être autrement, on ne force pas l’amour. La liberté n’existe que dans le choix de l’Amour: chaque homme choisit l’amour, ou le non-amour... S’il choisit l’amour, -les saints ont fait ce choix- l’homme découvre l’infinie tendresse de Dieu. Mais les autres, ceux qui par ignorance, par aveuglement, ou à cause des tentations ou de mauvais conseils, ont fait le mauvais choix, que deviennent-ils?

Nous sommes devant un nouveau problème. Dieu ne veut pas le malheur de ses enfants, mais hélas! ceux qui ont fait le mauvais choix font souffrir l’Amour.  On dit toujours que Dieu tout Puissant, infini, est éternellement impassible et heureux. Or Dieu est Amour, et “l’amour, a dit un jour Jésus à Padre Pio, l’amour ne peut être que douleur.” Dieu, infiniment heureux, peut aussi être douleur!!! Comment Dieu, infiniment puissant, qui peut tout, peut-Il aussi souffrir? Dieu impassible peut connaître la douleur?... Comment cela est-il possible puisque c’est impossible? La réponse, c’est la Vierge Marie qui nous la donnera.

La présence de la Vierge Marie

Jésus est venu dans notre monde pour sauver les hommes qui étaient devenus malheureux à cause de leurs péchés, de leurs manques d’amour. Jésus est venu chez nous, Verbe de Dieu, certes, mais aussi Homme parmi les hommes. Comme tous les hommes Il a eu une Maman, une douce et sainte Maman. Pendant de longues années Il a voulu être “éduqué” par Marie, la toute sainte, mais aussi la femme forte, la Femme qui écrase la tête du serpent. Durant toute sa vie, le Sauveur du genre humain a voulu être accompagné par Marie. Il a souffert, douloureusement, jusqu’à la croix, et Marie était là, au pied de sa Croix... Lui, Fils de Dieu, Un avec le Père, Il a connu le malheur suprême: l’abandon de Dieu. Mais Marie, sa Mère, était là!

Parce que les hommes étaient trop malheureux à cause de leurs manques d’amour, et parce que Jésus les aimait, Lui, l’Amour, Il a connu la peine extrême de l’Amour qui n’est pas aimé. Pour que les hommes puissent de nouveau aimer leur Père, Il est venu montrer aux hommes que l’amour de l’Amour peut être parfois douleur, mais une douleur qui devient Miséricorde. Surtout quand la Mère est là... Et cela, c’est aussi et encore le rôle de Marie pour chacun de nous.


[1] Ces mécaniques complexes

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