Blandine de Lyon
Vierge, Martyr, Sainte
+ 177

L'histoire du martyre de ces généreux confesseurs de Jésus-Christ a été racontée par les chrétiens de Vienne et de Lyon, témoins de leur constance, dans une lettre qu'ils écrivirent à leurs frères d'Asie. Cette lettre admirable avait pour titre : Les serviteurs de Jésus-Christ qui sont à Vienne et à Lyon, dans la Gaule, à nos frères d'Asie et de Phrygie, qui ont la même foi et la même espérance : paix, grâce et gloire de la part de Dieu le Père et de Jésus- Christ Notre-Seigneur. Il s'agit ainsi d'événements d'une historicité sûre. Cela s’est passé sous Marc-Aurèle en 177.

D'abord, le peuple fondit sur eux avec une aveugle impétuosité : ils se virent en un instant frappés, traînés par les rues, accablés de pierres, pillés, emprisonnés ; ils éprouvèrent tous les excès de fureur dont est capable une populace mutinée à laquelle on permet de tomber sur ses ennemis, et ils firent éclater, en cette occasion, une patience admirable. Ce premier transport passé, on procéda plus régulièrement. Le tribun et les magistrats de la ville ordonnèrent que les chrétiens comparussent dans la place publique. Ayant été interrogés devant le peuple, ils confessèrent glorieusement leur foi. Après cette confession, on les emprisonna jusqu'à l'arrivée du gouverneur. Lorsque celui-ci fut venu, on les lui présenta. Les cruautés qui furent exercées contre eux allèrent si loin, que Vettins Epagathus, uu des frères, animé d'une sainte indignation, demanda à parler sur ce sujet.

Ceux qui avaient renié la foi au moment qu'on les avait arrêtés, furent aussi conduits eu prison, et y partagèrent les souffrances des martyrs ; ainsi leur apostasie ne leur servit alors de rien ; mais il y avait une grande différence entre les uns et les autres.

On marqua le jour où le cruel spectacle de leur mort devait servir du, divertissement au peuple. Lorsqu'il fut arrivé, on amena Maturus, Sanctus, Blandine et Attale pour les exposer aux bêtes.

Blandine, la jeune esclave, fit preuve d'un courage extraordinaire qui conduisit certains de ses compagnons qui avaient renié leur foi sous la torture à se rétracter et à souffrir en martyrs. Livrée aux bourreaux qui avouent n'avoir jamais vu femme souffrir si courageusement, elle se borna à répéter : « Je suis chrétienne ; il ne se fait point de mal parmi nous ». Suspendue par les bras et livrée aux bêtes, celles-ci n'en veulent pas. Exposée au gril, elle est roulée dans un filet de rétiaire (gladiateur armé d'un poignard et d'un filet) et livrée à un taureau sauvage, qui la lance en l'air avec ses cornes, puis on l'achève par le glaive.

« Blandine — explique encore un autre historien — fut attachée à un poteau, pour être dévorée par les bêtes. Comme elle avait les bras étendus dans l'ardeur de sa prière, cette attitude, en rappelant aux fidèles l'image du Sauveur crucifié, leur inspira un nouveau courage, et leur était un gage assuré que quiconque souffre pour Jésus-Christ aura part à la gloire du Dieu vivant. La sainte resta ainsi quelque temps exposée aux bêtes, sans qu'aucune ne voulût jamais la toucher, après quoi on la délia. Elle fut ramenée en prison et réservée pour un autre combat : c'était là qu'elle devait remporter une victoire complète sur l'ennemi qu'elle avait déjà vaincu plusieurs fois, et animer les frères à marcher sur ses traces. Ainsi une esclave pauvre et faible, en se revêtant de Jésus-Christ, déconcerta toute la malice de l'enfer, et, par leur constance inébranlable, mérita de s'élever à une gloire immortelle. »

Blandine est patronne de la ville de Lyon. Elle est aussi avec Marthe patronne des servantes.

Lors de son second voyage apostolique en France, le 4 octobre 1986, à l'amphithéâtre des Trois Gaules, Jean-Paul II a célébré les martyrs de Lyon : « Ils n'ont pas voulu renier Celui qui leur avait communiqué sa Vie et les avait appelés à être ses témoins. Nous savons qu'ils sont nombreux aujourd'hui encore, et dans toutes les parties du monde, ceux qui subissent les outrages, le bannissement et même la torture à cause de leur fidélité à la foi chrétienne. En eux, le Christ manifeste sa puissance. Les martyrs d'aujourd'hui et les martyrs d'hier nous environnent et nous soutiennent pour que nous gardions nos regards fixés sur Jésus. »

VOIR aussi : Martyrs de Lyon

 

 

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