Il y a
plusieurs graphies possibles pour cet évêque martyr,
selon la manière dont on transcrit l’alphabet cyrillique
: Vasyl Velyckovskyj ou Basil Velychkovsky.
Né le 1er
juin 1903 à Stanislaviv (l’actuelle
Ivano-Frankivsk, Ukraine), de Volodymyr Velychkovskyi et
Anne Theodorovych, catéchistes, qui avaient dans leurs
deux familles une longue tradition de prêtres. Vasyl eut
tôt le désir de sauver les âmes et pour cela, de devenir
prêtre.
Après
le lycée de Horodentsi, avec la fougue patriotique de
ses quinze ans, il entra dans l’armée qui se battait
pour la liberté de la mère patrie, durant la Première
guerre mondiale, puis il entra au séminaire de Lviv en
1920.
Ordonné
diacre en 1924, il commença alors son noviciat dans la
Congrégation du Très Saint Rédempteur à Holosko près de
Lviv, et fit sa première profession en août 1925. Ayant
déjà fait ses études sacerdotales au séminaire, il fut
ordonné dès la fin du noviciat par l’évêque Joseph
Botsian à la prêtrise.
Ses
supérieurs avaient tout de suite remarqué son talent de
missionnaire, de sorte que, après deux années
d’enseignement au juvénat de Volyn, on l’envoya avec
d’autres confrères pour des missions à Stanislaviv.
En 1928,
il arriva au monastère de Kovel et, de là, développa
beaucoup de missions en terre de Galicie, cherchant à
regagner toutes ces populations qui étaient passées à
l’Église Orthodoxe Russe. Il créa maintes églises et
chapelles.
Revenu à
Stanislaviv en 1935, il y fut supérieur, tout en
continuant son activité missionnaire, même quand le
gouvernement commença à persécuter l’Église
Gréco-Catholique en 1939.
En 1940,
par exemple, il organisa une procession à travers les
rues de Stanislaviv, où participèrent quelque
vingt-mille personnes.
Sans se
soucier de la menace de la police soviétique, il se
rendit en Ukraine centrale, pour travailler avec les
Ukrainiens orthodoxes de Kamianets-Podilskyi :
cependant, les allemands récemment arrivés sur place
craignirent que l’activité du père Vasyl eût des
rapports avec la résistance ukrainienne, et le prièrent
de quitter la ville dans les vingt-quatre heures.
Le père
Vasyl fut alors nommé prieur du monastère de Ternopil en
1942.
Les
Soviétiques reprirent la Galicie en 1945. Dans la seule
nuit du 10 au 11 avril, ils arrêtèrent toute la
hiérarchie de l’Église Gréco-catholique.
Arrêté
pour propagande
antisoviétique à Ternopil le 26 juillet 1945, le
père Vasyl reçut la proposition d’être libéré s’il se
rattachait à l’Église Orthodoxe russe. Sa réponse fut
courte et claire : Jamais
!
Envoyé à
la prison de Kiev, il y attendit deux années avant
d’être condamné à mort, pour avoir en 1939 qualifié
l’armée soviétique de horde
rouge et de troupe
rouge.
Les mois
qui suivirent sa condamnation, le père Vasyl continua
son apostolat auprès des prisonniers.
Un beau
jour, on lui annonça que sa peine était commuée à 10 ans
de travaux forcés. Le père Vasyl passa d’abord deux ans
dans la région de Kirovsk, puis fut transféré aux mines
de Vorkuta, au-dessus du cercle arctique. Là il s’occupa
des autres prisonniers. Ceux-ci s’arrangèrent pour le
faire travailler seulement dans l’hôpital, plutôt que
dans les mines, de sorte qu’il put célébrer la Messe,
même en cachette, presque tous les jours.
En 1955, à
la fin de sa peine, il put retourner à Lviv. Il n’y
avait plus d’église pour célébrer. Sans se décourager,
il se construisit un petit autel dans un appartement, où
il recevait des fidèles par petits groupes.
En 1959,
il fut nommé évêque de l’Église gréco-catholique
ukrainienne «clandestine», mais ne put être consacré
qu’en 1963, par le Métropolite Slipyj à Moscou.
Le
missionnaire était infatigable et intrépide. Il rédigea
un ouvrage sur Notre-Dame du Perpétuel Secours, où il
démontrait que les athées ne peuvent pas être de bons
citoyens ; en plus, il écoutait Radio Vatican.
Tous ces graves
délits le conduisirent, en 1969, à une nouvelle
arrestation, qui dura cette fois-ci trois ans, à
Kommunarsk (Donbass), où, entre des séances de tortures,
il assista encore d’autres prisonniers.
Il fut
remis en liberté en 1972, lorsque son état de santé
déclina. On dit qu’avant de le libérer, on lui injecta
une substance inconnue.
Il vint
d’abord en Yougoslavie, où il retrouva sa sœur à Zagreb.
Il se
rendit alors à Rome, où il rencontra le patriarche
Slipyi et le pape Paul VI, puis à Winnipeg (Canada), où
il mourut le 30 juin 1973.
Vasyl
Velyckovskyj a été béatifié le 27 juin 2001.
On donne
parfois pour date de sa mort le 30 juillet. |