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Anna Maria Rosa Nicoletta Gallo
(Maria Francesca delle Cinque Piaghe)
1715-1791 |
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6 |
OCTOBRE |
Anna
Maria naquit dans les Quartiers Espagnols de Naples, de
Francesco Gallo et de Barbara Basinsi.
Le père tenait un petit
magasin de mercerie, mais avait un caractère très dur,
irascible, et maltraitait son
épouse et sa fille ; il était en
outre assez avare. La Maman en revanche était très douce, pieuse
et patiente.
Anna Maria
n’avait qu’un an, quand saint Francesco Geronimo·[1] prédit
sa future vie toute sainte.
Grâce à mère, la petite fille
grandit dans la foi, s’attirant même le surnom de “petite
sainte” (santarella) dans son entourage. Elle montrait une
grande fidélité à l’Eglise, aux sacrements ; elle était soumise
aux durs traitements qu’elle recevait de son père et même de ses
sœurs, offrant à Dieu ses souffrances pour le salut des âmes.
Elle fréquentait l’église Sainte Lucie (Santa Lucia al Monte),
annexée au couvent des Frères Alcantarini[2] ;
son premier directeur spirituel était Giovanni Giuseppe de la
Croix[3],
futur saint lui aussi, qui comprit à quelle sainteté cette jeune
fille était promise.
A seize ans, elle manifesta à
son père son désir d’entrer dans le Tiers-Ordre des Frères
Alcantarins, mais elle se heurta bien évidemment à un net refus,
car son père l’avait promise en mariage à un jeune homme riche
qui l’avait demandée. Mais un certain Père Teofilo réussit à le
convaincre et il finit par se rendre aux désirs de sa fille.
Anna Maria prononça alors ses
vœux, le 8 septembre 1731, en la fête de la Nativité de Marie,
prenant en même temps le nom de Maria Francesca des Cinq Plaies,
car elle avait une dévotion toute particulière pour la Passion
de Jésus-Christ, pour saint François d’Assise et la Vierge
Marie. Elle prit l’habit religieux, continuant à vivre dans la
maison paternelle… et à recevoir les mauvais traitements des
siens.
En plus, on la confia à la
direction spirituelle d’un prêtre de tendances jansénistes qui,
pour l’éprouver, lui imposait des pénitences excessives ; elle
les acceptait en toute soumission, en y ajoutant même quelques
autres de son initiative.
A 38 ans, et pendant
trente-huit autres années, elle fut la gouvernante de son
directeur spirituel, le père Giovanni Pessiri, chez qui elle
s’installa avec une consœur, Maria Felice, au second étage d’un
vieil immeuble de Naples.
Maria
Francesca eut le charisme de la prophétie. Elle annonça en effet
beaucoup d’événements à ceux et celles qui venaient lui demander
conseil. C’est ainsi qu’elle reçut Francesco Saverio Bianchi, à
qui elle prédit la sainteté[4] .
On dit qu’elle prédit aussi la Révolution Française. En
outre, comme saint François d’Assise, elle reçut les
stigmates de la Passion, qui lui causèrent de grandes
souffrances chaque vendredi, ainsi que durant tout le Carême.
A sa mort, le 6 octobre 1791,
elle fut ensevelie dans cette église Saint Lucie, où elle
s’était si souvent recueillie (Corso Vittorio Emanuele, à
Naples). Récemment, la maison où elle avait vécu si longtemps
comme gouvernante, fut transformée en sanctuaire de Santa Maria
Francesca des Cinq Plaies, et c’est là que, le 6 octobre 2001,
furent transférées ses reliques.
Sainte Maria Francesca,
première napolitaine canonisée, est la patronne des “Quartiers
Espagnols” de Naples : elle y fut invoquée durant la deuxième
guerre mondiale et, bien que Naples fût lourdement bombardée, ce
quartier fut totalement épargné. La Sainte est particulièrement
invoquée aussi pour et par les femmes stériles et enceintes. On
conserve ainsi une chaise, dite miraculeuse, sur laquelle la
Sainte se mettait pour se reposer un peu et surtout quand elle
souffrait les douleurs de la Passion : c’est sur cette chaise
que vont s’asseoir actuellement les femmes stériles désireuses
d’avoir un enfant. Les nombreux ex-voto représentant des
nouveau-nés attestent visiblement les grâces reçues.
Maria-Francesca a été
béatifiée en 1843, et canonisée en 1867. Le Martyrologe la
commémore normalement le 6 octobre.
[1] Saint
Francesco Geronimo (1642-1716), un des patrons de Naples,
est fêté le 11 mai.
[2] Franciscains
réformés par saint Pedro de Alcantara, espagnol (1499-1562),
fêté le 19 octobre.
[3] Giovanni
Giuseppe de la Croix (1654-1734), dans le siècle Carlo
Gaetano, est fêté le 5 mars.
[4] Saint
Francesco Saverio Bianchi (1743-1815), barnabite, est fêté
le 31 janvier.
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