Bienheureuse
Alexandrina de Balasar
1904-1955

 

Cantique des Cantiques, 8, 6-7

Mets-moi comme un sceau sur ton cœur,
Comme un sceau sur ton bras;
Car l'amour est fort comme la mort,
La jalousie est inflexible comme le séjour des morts;
Ses ardeurs sont des ardeurs de feu,
Une flamme de Yahvé.

Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour,
Et les fleuves ne le submergeraient pas;
Quand un homme offrirait tous les biens de sa maison contre l'amour,
Il ne s'attirerait que le mépris.

 

Psaume 148, 1-2 ;11-13a ; 13c ; 14

Louez Yahvé!

Louez Yahvé du haut des cieux!
Louez-le dans les lieux élevés!
Louez-le, vous tous ses anges!
Louez-le, vous toutes ses armées!

Rois de la terre et tous les peuples,
Princes et tous les juges de la terre,
Jeunes hommes et jeunes filles,

Vieillards et enfants!
Qu'ils louent le nom de Yahvé!
Sa majesté est au-dessus de la terre et des cieux.

Il a relevé la force de son peuple:
Sujet de louange pour tous ses fidèles,
Pour les enfants d'Israël, du peuple qui est près de lui.

Louez Yahvé!

 

Évangile de Notre Seigneur Jésus-Christ
selon saint Luc - (Lc. 10, 38-42)

Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m'aider. Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée.

 

“Elle a choisi la meilleur part…”

« Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour », dit le Cantique des Cantiques.

Cette maxime du célèbre livre de la Bible s’applique et prends tout sont sens quand on parle de la bienheureuse Alexandrina Maria da Costa…

En effet, elle a beaucoup souffert, beaucoup pris sur elle pour le salut des pécheurs, mais, malgré ses immenses souffrances, non seulement elle gardait son perpétuel sourire aux lèvres, mais elle en demandait encore, sachant pertinemment que « l’amour est fort comme la mort » et que le salut des pécheurs était un besoin continuel.

Née le 30 mars 1904 à Balasar, petit village du nord du Portugal, elle fut élevée par sa mère, brave femme qui travaillait dans les champs du lever au coucher du soleil, afin que rien ne manque à ses deux filles : Deolinda et maintenant Alexandrina.

Celle-ci, dès son plus jeune âge, dût, elle aussi participer à ces mêmes travaux des champs, travaux si pénibles, surtout en ces temps-là.

Ce fut pendant qu’elle travaillait pour l’un de ses voisins, qu’elle fit une première chute qui l’obligea à consulter les médecins.

Plus tard, elle en fera une autre qui finira par la retenir au lit pour toujours.

Cette deuxième chute — qui en réalité n’en est pas une — fut causée par l’arrivée de son ancien patron dans la salle où avec sa sœur et une amie de celle-ci, elles faisaient de la couture.

Cette homme, foncièrement mauvais alors, n’avait pas de bonnes intentions et non plus ceux qui l’accompagnaient ; voilà pourquoi, devinant leurs intentions perverses, Alexandrina préféra se jeter en bas de la fenêtre de ladite salle, plutôt que de perdre sa virginité qu’elle avait déjà offerte à Jésus.

Cette homme se convertira, grâce aux prières instantes de la Bienheureuse et rejoindra la Maison du Père paisiblement.

« Ses ardeurs sont des ardeurs de feu, une flamme du Seigneur », dit encore le livre des Cantiques.

Alexandrina sera, toute sa vie durant, brûlée par ce feu, par celle flamme du Seigneur, n’hésitant jamais à s’offrir pour la conversion des pécheurs, chaque fois que Jésus lui en faisait la demande.

« Une seule chose est nécessaire », ajoute l’Évangile et cette chose c’est l’amour.

Alexandrina a beaucoup aimé : elle a aimé Dieu de toutes ses forces, de toute son âme, de tout son être, même quand cet amour était pour elle cause de grandes et indicibles souffrances : le Seigneur était « toujours le premier servi » ; elle ne pouvait ni ne voulait lui refuser la moindre demande, voilà pourquoi, à plusieurs reprises Jésus lui a dit, comme Il l’avait dit vingt siècles auparavant à Marthe, la sœur de Marie Madeleine : « Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée ».

Après avoir vécu la passion du Seigneur pendant de longues années et de n’avoir pris comme aliment, de 1942 à sa mort en 1955, que l’Eucharistie, elle rendit sa belle âme à Dieu, le jeudi — jour de l'Eucharistie — 13 octobre 1955 — anniversaire de la dernière apparition de Marie à Fatima.

Elle avait, sa vie durant, tant aimé l’Eucharistie qu’elle avait demandé à Jésus de la faire mourir en un jour eucharistique, mais également en un jour dédié à la très sainte Vierge, sa “Mãezinha”, qu’elle aimait tendrement, le Seigneur voulut lui faire plaisir.

En effet, le jeudi est le jour de l’institution de l’Eucharistie et le 13 octobre, le jour anniversaire de la dernière apparition de Notre Dame à Fatima, comme dit ci-dessus.

Alexandrina “avait choisi la meilleur part”, et, comme elle a beaucoup aimé, cette part “ne lui fut point ôtée”, car, “s'étant assise aux pieds du Seigneur, elle écouta sa parole” et la mit en pratique chaque jour, humblement et amoureusement.

Alphonse Rocha

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