Deux illustres sœurs, Sainte
Valdetrude et Sainte Adegonde, avaient été les fondatrices de
deux célèbres monastères de filles qui donnèrent l'origine aux
deux villes de Mons et de Maubeuge. La première fut mariée fort
jeune au comte Mauger. Dieu bénit cette alliance par la
naissance de quatre enfants, Landric, Aldetrude, Madelberle et
Dentelin, qui, tous, ainsi que leurs pareils, sont comptés au
nombre des
saints. Aldetrude, dont il
est ici question, élevée par des parents si vertueux, donna dès
son enfance des marques de la perfection à laquelle elle parvint
plus tard. Sainte
Aldegonde, sa tante, la forma dans son abbaye à la vie
intérieure, et la désigna pour lui succéder dans le gouvernement
de cette maison. Dans cette charge si difficile, Aldetrude
déploya de rares qualités, et sut par l'ascendant de ses vertus
gagner les cœurs des religieuses confiées à sa direction. Elle
sut raffermir la discipline dans son monastère naissant. Il
paraît que la sainte fondatrice a plutôt établi l'état canonique
que l'état monastique, ce qui fit que les religieuses furent
nommées dans la suite chanoinesses. Sainte
Aldegonde et Sainte
Aldetrude sont représentées dans une ancienne peinture avec le
voile blanc, portant un manteau violet semé de fleurs, une robe
rouge recouverte d'une tunique blanche. On croit que Sainte
Odile, fondatrice du monastère de Hohenbourg dans la
Basse-Alsace, introduisit aussi la même règle dans son institut.
Aldetrude
donna jusqu'à un âge très avancé l'exemple de toutes les vertus
à sa communauté, qui devenait de jour en jour plus nombreuse, et
alla recevoir le prix de ses travaux le 27 février. L'année de
sa mort est inconnue : on la place généralement vers la fin du
septième siècle. Elle est honorée depuis le huitième siècle.
SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction :
Jean-François Godescard. |