— Suite...

5-Les lacrymations

          5-1-Premières lacrymations

Laissons le Père Teiji Tasuda présenter lui-même les faits[1]:

"C'était le 4 janvier 1975, premier samedi du mois, vers neuf heures du matin, alors que les esprits étaient encore tout imprégnés de l'atmosphère joyeuse des festivités qui rythment les trois premiers jours de l'année. Je me trouvais au presbytère quand la nouvelle me fut annoncée précipitamment:

-La statue de la Vierge pleure!

Comme c'était le dernier jour d'une retraite prêchée aux Sœurs, j'avais commencé à préparer le sermon, mais j'ai tout de suite déposé mon stylo pour aller voir.

Sœur Agnès fut l'un des premiers témoins du phénomène, et dans ses notes on peut lire ce qui concerne la première lacrymation:  "C'était après le temps de prière qui succède au petit déjeuner. Sœur K., qui mettait de l'ordre dans la chapelle, vint m'appeler en courant, alors que j'étais dans le couloir:

-Agnès, viens voir!

Me demandant ce qui se passait, je l'ai suivie dans la chapelle. Elle m'a montré du doigt la statue de la Vierge.

-Qu'y a-t-il?, lui ai-je demandé en regardant son visage qui avait pris une couleur terreuse. Le doigt qu'elle tendait tremblait comme une feuille. Me rapprochant de la statue, j'ai eu un choc en voyant son visage: il y avait de l'eau accumulée dans les deux yeux.

-Oh! de l'eau.... me suis-je dit quand l'eau s'est mise tout à coup à dégouliner. De l'eau qui coule des yeux... Mais alors, ce sont des larmes! ai-je pensé en moi-même. Est-ce que ce seraient les larmes de la Sainte Vierge? ai-je demandé à Sœur K., mais celle-ci restait figée et ses lèvres étaient agitées d'un tremblement nerveux.

Sentant mes genoux plier, je me suis prosternée. Puis reprenant mes esprits et me disant qu'il fallait faire quelque chose, je me suis précipitée au téléphone pour avertir le Père qui se trouvait au presbytère à ce moment-là.

Ensuite, ce fut l'affolement général. Le Père est arrivé aussitôt et toute la communauté s'est retrouvée dans la chapelle en l'espace de quelques instants. Prosternée dans le fond, je n'avais pas le courage de m'approcher de la statue. Je priais en moi-même de toutes mes forces: Sainte Marie, pardonnez-moi. C'est moi qui vous fais pleurer. Pardon! Seigneur, pardonnez-moi parce que je suis pécheresse. Marie pleure parce qu'on n'a pas tenu compte de toutes les grâces obtenues par son intercession! J'étais abattue par le poids du regret.

Ce jour-là, les larmes sont apparues encore deux fois. La deuxième fois, il était une heure de l'après-midi. Comme deux Sœurs retraitantes devaient repartir plus tôt, je suis allée reprendre des médailles exposées en offrande devant la statue de Marie, car j'étais de service à la sacristie ce jour-là. Quand j'ai regardé son visage pour la saluer, après les avoir retirées de la tablette, je fus stupéfaite de voir que les larmes s'étaient remises à couler. Je me suis sentie secouée par une émotion encore plus forte que la première fois, sans doute parce que je les avais découvertes moi-même et de tout près. Mais je me suis ressaisie et j'en ai informé une Sœur qui se trouvait à l'autre extrémité, puis je me suis dépêchée d'aller le dire aux autres. Elles sont arrivées aussitôt avec le Père et nous avons récité un chapelet. À quatre heures, le Père a commencé la causerie.

J'ai été touchée quand il a expliqué que ces larmes étaient la preuve de l'authenticité des messages...

Après le sermon, le Père s'est aperçu que j'étais dans un état d'affaiblissement tel que j'étais incapable de me lever, tandis que mes compagnes semblaient avoir cru simplement que je m'attardais à prier. La troisième fois, les larmes se sont mises à couler alors que j'étais restée ainsi pendant un long moment absorbée dans la prière. Vers six heures et demie du soir, la Sœur venue battre le rappel pour le dîner s'en est aperçue et c'est elle qui nous l'a fait remarquer. Nous étions deux à prier dans la chapelle.

Cette fois-ci, les larmes ne s'écoulaient plus par accumulation et débordement, elles ruisselaient les unes après les autres. Elles affluaient, affluaient... En un flux continuel, elles formaient des filets sur les joues, le menton, jusque sur la poitrine, et tombaient goutte à goutte.

J'ai trouvé tout juste la force de me prosterner, me répétant en moi-même sans pouvoir remuer les lèvres:

- Sainte Marie, Sainte Marie, pourquoi à ce point...

Les Sœurs qui étaient accourues semblaient elles aussi fortement impressionnées. Mêmes celles qui étaient restées perplexes les deux premières fois, peut-être parce qu'elles n'avaient pas bien vu, paraissaient convaincues cette fois-ci de l'évidence du miracle.

Monseigneur qui était arrivé entre temps et voyait les larmes pour la première fois a fait apporter de l'ouate et a essuyé lui-même au fur et à mesure.

Vingt personnes furent témoins de ces trois lacrymatoires successives. D'ordinaire, il y avait moins de dix Sœurs présentes dans le couvent, mais des membres de branches régionales s'étaient jointes à nous pour la retraite du nouvel an."

Le Père Yasuda fait quelques remarques personnelles: "Quant à moi qui ai observé le phénomène minutieusement à chaque fois, j'en ai été profondément touché."

Et de poursuivre: "Les deux yeux de la statue de bois brillaient, le liquide s'accumulait, débordait, ruisselait, tout à fait comme ceux d'un être humain. Chacun en reparla ensuite comme s'il avait assisté aux larmes d'une personne vivante. Les larmes apparaissaient sur le bord intérieur des yeux où se trouvent les glandes lacrymales, coulaient le long du nez, sur les joues, puis tombaient goutte à goutte, exactement comme une personne humaine qui pleurerait toutes les larmes de son corps en conservant la même position. Les gouttes s'arrêtaient sous le menton comme de petites perles, s'accumulaient sur le col du vêtement, roulaient sur la ceinture, suivaient les plis de la robe et tombaient sur le globe.

Qui pourrait prétendre donner une explication naturelle à un tel phénomène? Les analyses scientifiques du liquide effectuées par la suite ont montré qu'il s'agissait bien de larmes humaines. Quand on voit sortir un liquide des yeux d'une statue de bois, alors que celui-ci est si sec qu'il est déjà craquelé par endroits, on ne peut s'empêcher de penser que ce sont les vraies larmes de Marie suscitées une nouvelle fois par la puissance créatrice de Dieu.

Qu'ils croient à la surnaturalité des faits ou qu'ils n'y croient pas, tous les témoins disent avoir été profondément touchés, car ils avaient vraiment eu l'impression de voir pleurer Marie en personne. Avec le temps, il semble que le doute se soit pourtant installé chez certains. Mais quand on tente d'éclairer le miracle avec les seules lumières de l'intelligence humaine on ne comprend rien et on ne solutionne rien; il est évident que c'est la porte ouverte au scepticisme.

Si l'on considère que le miracle transcende toutes les lois naturelles et ne peut être provoqué que par la toute-puissance de Dieu, se demander s'il s'agit d'un petit miracle ou d'un grand miracle n'a pas de sens. On ne peut que s'incliner devant le mystère en se gardant de toute argumentation creuse."

Dans son livre: Notre-Dame d'Akita, rédigé plusieurs années après les faits, après avoir souvent expérimenté le scepticisme de beaucoup de théologiens, le Père Yasuda réfléchit et s'étonne: "Il y a encore des gens qui non seulement prennent les faits à la légère, mais essayent par tous les moyens de faire valoir la thèse de facultés ectoplasmiques chez Sœur Agnès alors qu'ils ne peuvent avancer aucune preuve à l'appui de leurs affirmations. Or, les études scientifiques menées au cours des dix dernières années n'ont pas permis de nier le caractère surnaturel de ces phénomènes.

Il est à mon sens tout aussi impossible à l'homme de faire sortir des larmes humaines d'un morceau de bois que de changer de l'eau en vin. J'ai le sentiment d'être en présence d'un prodige aussi inouï que celui des noces de Cana dans l'Évangile de Jean où Jésus transforme l'eau en vin.

La statue réalisée dans du bois d'arbre de Judée plus de dix ans auparavant par M. Saburô Wakasa, un sculpteur renommé de la région, avait complètement séché depuis sa réalisation et de petites fissures commençaient à apparaître. Il est déjà miraculeux que de l'eau soit sortie d'un tel matériau, mais il est encore plus prodigieux qu'un liquide légèrement salé, de vraies larmes humaines se soient écoulées précisément des yeux.

Au début, la stupéfaction était telle que personne n'aurait eu l'idée de prendre des photos, mais on le fit par la suite et les preuves objectives restent ainsi conservées. Comment peut-on persister à taxer ces réalités d'illusion ou d'hallucination?"

Les lacrymatoins qui ont commencé le 4 janvier 1975 se sont succédées, à des intervalles plus ou moins réguliers, jusqu'au 15 septembre 1981, jour où les larmes coulèrent pour la dernière fois. Le phénomène s'était reproduit cent une fois.

 

          5-2-Un nouveau sacrifice est demandé à Sœur Agnès

 

Nous nous souvenons qu'Agnès, qui était devenue complètement sourde le 16 mars 1973, avait été miraculeusement guérie le 13 octobre 1974. Mais elle avait été prévenue que cette première guérison ne serait que provisoire. Le 6 mars 1975 la statue s'était remise à pleurer. Le lendemain, 7 mars, Sœur Agnès redevint sourde. Les médecins spécialistes déclarèrent qu'un rétablissement des facultés auditives était hautement improbable. Était-ce un signe supplémentaire destiné à authentifier le caractère surnaturel des messages, par l'interméédiare de la statue? Ce qui est certain, c'est qu'un nouveau sacrifce était demandé à Sœur Agnès.

 

          5-3-Nouvelles lacrymations

 

1er mai 1976

Après le petit déjeuner Sœur Agnès entra dans la chapelle et constata que des larmes coulaient de nouveau des yeux de la statue. Il y avait exactement 14 mois que la statue n'avait plus pleuré. Ce jour là il y eut trois lacrimations. Pendant la messe l'ange apparut à Agnès, et lui dit:

-Beaucoup d'hommes, en ce monde, affligent le Seigneur. J'attends des âmes pour le consoler. Demeurez dans la pauvreté, sanctifiez-vous et priez en réparation des ingratitudes et des outrages de tant d'hommes. Le rosaire est votre arme... Dans cette intention (la conversion des hommes) réalisez l'union intérieure, formez un seul cœur. Que les croyants mènent une vie plus digne de croyants!

Et l'ange disparut.

Le soir, vers 22 heures, la statue pleura de nouveau. Elle pleura le lendemain. En tout, la statue pleura cinq fois en deux jours. Il y eut cinquante cinq témoins le deuxième jour. De nombreuses personnes, y compris quelques-unes de celles qui avaient eu tout d'abord des doutes, ont laissé des témoignages écrits sur ce qu'elles avaient vu durant ces deux jours.

 

13 mai 1976

Deux journalistes de la revue Catholic Graph, Mr et Mme Yama'uchi se trouvaient à Akita ce jour-là. Depuis plus d'un an et demi, en raison de critiques constantes, la presse japonaise s'était tu sur les évènemetns d'Akita. La revue Catholic graph traversait une période difficile et était gravement menacée. Monsieur Yama'uchi se plaignit amèrement à Marie:

-Je me suis démené pour essayer de faire vivre un journal catholique au service d'une information loyale et honnête, mais le résultat, c'est que je suis à bout de forces. Je n'en peux plus. Je crois que c'est grâce à votre aide miraculeuse que nous avons pu éviter la faillite jusqu'à ce jour, et je vous rends grâce pour cela... Alors, si les faits sont authentiques, accordez-moi la grâce de me compter parmi les témoins... C'est vous qui déciderez.... Quant à moi, je n'en peux plus...

L'après-midi du 13 mai 1976, Mr yama'uchi et son épouse entrèrent dans la chapelle qui était déserte. Portant les yeux sur la statue ils virent que le visage et le corps rayonnaient une lueur blanche. Ils s'approchèrent: "Une goutte d'eau brillait sur le bout du nez. De grosses gouttes rondes s'étaient arrêtées sur la joue droite..." Mr Yama'uchi raconta plus tard que pour la première fois de sa vie il avait ressenti la présence de Dieu. Il comprit que c'était la réponse de Dieu à sa prière.

Plusieurs personnes vinrent constater le phénomène.

 

6-Les grandes épreuves

 

Les oppositions et les critiques affluaient de toutes parts. L'évêque, Mgr Itô invita un éminent théologien pour faire une enquête. Contre toute attente, cet éminent théologien, le Père E... s'efforça de démontrer que Sœur Agnès était une psychopathe ayant des pouvoirs ectoplasmiques! Que de souffrances pour la pauvre petite Agnès! En effet, profitant de l'absence du Père Yasuda et de Sœur Agnès appelée au chevet de sa mère mourante, le Père E... prêcha aux sœurs, à partir du 17 mai,  une retraite qui les bouleversa et les firent profondément douter de tout ce qui s'était passé. On les invitait aussi à se méfier de Sœur Agnès. En effet, le Père E... prétendait qu'Agnès était une psychopathe de naissance et qu'elle aurait manifesté des pouvoirs ectoplasmiques avant de se convertir à la foi chrétienne.

Le Père E... expliqua que la plaie apparue sur la main droite de la statue, le sang qui coulait, la sudation et les lacrymations n'étaient que des ectoplasmes: sœur Agnès aurait transféré son propre sang sur la main de la statue, ainsi que ses propres larmes... Mgr Itô, responsable du diocèse s'adressa au nonce apostolique qui conseilla la création d'une commission d'enquête[2]. En attendant, il fallait interdire toute manifestation publique. Sœur Agnès, pendant ce temps, prétendûment considérée comme un cas particulier de psychopathie, subissait de véritables lavages de cerveau. À bout de forces, elle fut hospitalisée, grâce à la sollicitude de Mgr Itô. Mais même à l'hôpital, on pensa à un cas spécifique d'hystérie. Elle bénéficia ensuite d'une cure thermale de trois semaines. De retour dans son couvent, elle fut considérée avec méfiance. Mais l'ange continuait à l'assister, malgré l'affirmation du Père E... que cette personne ne se manifesterait plus. Quant au directeur spirituel d'Agnès, toujours d'après le Père E.... il l'aurait utilisée pour écrire des articles dans les médias et gagner de l'argent... 

Au bout de deux ans la commission d'enquête déclara qu'elle n'était pas en mesure de reconnaître le caractère surnaturel des évènements. Mgr Itô fut très troublé[3] par la conclusion négative de la commission d'enquête qu'il ne put rendre publique. Il se rendit à Rome et demanda l'avis de personnes autorisées qui lui conseillèrent de refaire lui-même l'enquête. Ce qu'il fit.

 

7-Les dernières phénomènes

          7-1-Les dernières lacrimations

 

26 juillet 1978

La statue n'avait plus pleuré depuis deux ans et deux mois. Le 26 juillet 1978, pour honorer Saint Joseph, une grande procession fut organisée dans le Jardin de Marie. Après la procession aux flambeaux, la statue de Saint Joseph fut replacée auprès de la statue de Marie. À peine la sœur de service avait-elle allumé la lumière, qu'elle s'écria:

-La statue de la Vierge pleure encore!

Une cinquantaine de personnes témoignèrent du phénomène. Sœur Agnès n'était pas présente. Le Père E... interrogé par Mgr Itô prétendit que c'était ""parce qu'une autre sœur se trouvant dans le voisinage de la statue possédait aussi des facultés ectoplasmatiques..."

La statue  se remit à pleurer souvent, surtout en 1979, et généralement lorsqu'il y avait des visiteurs au couvent. Les larmes apparaissaient à n'importe quel moment de la journée, mais jamais pendant la sainte Messe.

 

25 mars 1979

Après le petit déjeuner, avant l'adoration eucharistique, la statue recommença à pleurer, des larmes d'une incroyable abondance. Les photos prises montrent nettement les traces. À partir du 31 juillet 1979, le phénomène s'arrêta brusquement.

 

6 décembre 1979

Des techniciens d'une chaîne de télévision, conduits par Mr Yama'uchi, souhaitant faire un reportage, arrivèrent avec tout leur matériel. Le 7 décembre fut consacré à des interviews. Puis la nuit d'adoration commença pour les religieuses de la communauté. Vers minuit dix, donc le 8 décembre, la statue était de nouveau en pleurs. On réveilla les tecchniciens qui prirent quelques photos. Le soir du 8 décembre 1979, ils purent filmer le phénomène. Le film fut diffusé ensuite sur le petit écran.

 

22 août 1981

La statue pleura de nouveau. Le Père Yasuda procèda avec beaucoup de précautions à des prélèvements, lesquels furent portés à la Faculté de Médecine Légale de l'Université de Gifu. Trois mois plus tard les résultats de l'expertise étaient connus: il s'agissait de liquides humains appartenant au groupe sanguin O.

 

12 septembre 1981

Le matin, la statue pleure pour la centième fois. La commission d'enquête réunie par Mgr Itô indique que la surnaturalité des faits ne pourra être reconnue que si des miracles plus importants se produisent. Cependant la commission vote, à 4 contre 3, pour la reconnaissance du caractère surnaturel des évènements. Mais Rome continuant à conseiller la prudence, Mgr Itô s'abstient de toute déclaration officielle. 

 

          7-2-La guérison définitive de Sœur Agnès

 

15 septembre 1981

Vers 14 heures, la Vierge pleure de nouveau devant soixante cinq personnes. C'est la cent unième fois; ce sera aussi la dernière fois.

 

25 mars 1982, fête de l'Annonciation

L'ange vient auprès de Sœur Agnès et lui dit:

-Ta surdité te fait souffrir, n'est-ce pas? Le moment de la guérison promise approche. Par l'intercession de la Vierge Sainte et Immaculée, exactement comme la dernière fois, par devant Celui qui est réellement présent dans l'Eucharistie, tes oreilles seront définitivement guéries pour que l'œuvre du Très-Haut soit accomplie. Il y aura encore bien des souffrances et obstacles venant de l'extérieur. Tu n'as rien à craindre. En supportant et en offrant, tu seras protégée. Fais bien offrande et prie. Transmets ce que je t'ai dit à celui qui vous dirige et demande-lui conseil et prière.

 

1er mai 1982

L'ange donne un nouveau message à Agnès:

-Tes oreilles seront définitivement guéries pendant ce mois consacré au Cœur Immaculé de Marie. Elles seront guéries comme la dernière fois par Celui qui est réellement présent dans l'Eucharistie. Ceux qui croiront à ce signe recevront de nombreuses grâces. Il y aura des opposants, mais tu n'as rien à craindre.

 

30 mai 1982, dimanche de la Pentecôte

Après l'heure d'adoration et la bénédiction du Saint-Sacrement, les oreilles d'Agnès s'ouvrirent d'un seul coup. Agnès demanda au Père Yasuda que soit chanté le Magnificat. Le lendemain Agnès fut conduite à l'höpital pour passer des examens détaillés: ses oreilles étaient totalement guéries.

Dès lors les apparitions d'Akita furent reconnues par l'évêque du lieu, Mgr Itô, qui autorisa officiellement la vénération de la statue de Marie à Yuzawadaï.

 

22 avril 1984

Mgr Itô, évêque de Niigata, sur le point de prendre sa retraite, écrivit une longue lettre à ses diocésains à propos de la statue de la Vierge d'Akita. Après avoir rappelé les principaux évènements et quelques miracles liés à cette statue, il conclut: " Après de longues prières et de mûres réflexions, je tire les conclusions suivantes en tant qu'évêque de Niigata:

1°D'après le enquêtes menées jusqu'à ce jour, on ne peut nier le caractère surnaturel d'une série d'évènements inexplicables, relatifs à la statue de la Vierge qui se trouve dans le couvent de l'Institut des Servantes de l'Eucharistie à Yuzawadaï, Soegawa, Akita (diocèse de Niigata). On ne saurait non plus y trouver des éléments contraires à la Foi Catholique ou aux bonnes mœurs.

2°Par conséquent, j'autorise dans toute l'étendue du diocèse dont la charge m'a été confiée, la vénération de la Sainte Mère d'Akita, en attendant que le Saint-Siège publie son jugement définitif sur cette affaire... Enfin je prie Dieu qu'Il accorde à vous tous d'abondantes grâces, avec ma bénédiction apostolique. (Niigata, en la fête de Pâques, le 22 avril 1984, Jean Shojiro ITÔ, ep.)

 

Annexe 1

 

Quelques détails intéressants

Lors de la deuxième lacrimation l'ange se manifesta de nouveau à Sœur Agnès. Voici quelques-unes de ses paroles:

-Ne soyez pas étonnés de voir la Sainte Vierge pleurer. Elle pleure parce qu'elle souhaite la conversion du plus grand nombre; elle désire que les âmes soient consacrées à Jésus et au Père par son intercession... N'ayez pas peur. La Sainte Vierge vous attend tous, les mains tendues, pour répandre les grâces.

-La Sainte Vierge se réjouit de la consécration du Japon à son Cœur Immaculé, car elle aime le Japon. Mais elle est attristée de voir que cette dévotion n'est pas prise au sérieux... Répandez la dévotion à la Sainte Vierge.

-Vous qui avez cru en voyant les larmes de Marie, quand vous aurez la permission de votre supérieur, parlez au plus grand nombre, afin de consoler les Cœurs de Jésus et de Marie. Répandez cette dévotion avec courage pour leur plus grande gloire.

Le 6 janvier 1975, l'évêque, Mgr Itö au cours d'une réunion avec les prêtres de son diocèse, déclara: "J'ai vu la blessure sur la main de la statue et le sang couler, mais j'ai été beaucoup plus impressionné quand j'ai essuyé les larmes qui coulaient de ses yeux. J'ai vraiment eu le sentiment d'être en présence d'un prodige.

Il y eut en tout 101 lacrymations, soit trois le 4 janvier 1975, une le 6 mars 1975, six en 1976, douze en 1978, soixante seize en 1979 et quatre en 1981.

Des analyses scientifiques s'avéraient indispensables. Elles révélèrent que le sang, la sueur et les larmes absorbés par les morceaux d'ouate étaient d'origine humaine.

 

Annexe 2

 

Une guérison miraculeuse

Pour reconnaître la surnaturalité des évènements d'Akita, il fallait une guérison incontestable, celle d’un cas reconnu inguérissable. Une circonstance se présenta dont le bienfait était destiné par le Ciel à l’Église de la Corée du Sud, donc, plus tard, à l’Église universelle.

Une Coréenne, Madame Teresa Chun, baptisée depuis peu, le 11 avril 1981, était hospitalisée à Séoul, pour une tumeur au cerveau; elle était dans le coma. Son cas était fort net, inguérissable, irréversible, ce dont témoignaient les radiographies.

Des proches de la malade, ex-pèlerins d’Akita, déposèrent au chevet de la mourante une photo de la Statue. Et la malade fut guérie. En l'espace de six mois, la Vierge d'Akita lui apparut trois fois:

 

-La première fois, le 4 août 1981, à trois heures du matin, alors qu'elle était dans le coma. La Vierge qui tenait un agneau blanc dans ses bras souffla trois fois sur le front de Teresa. À ce moment la malade s'écria, dans son coma: "Agneau! Agneau! Agneau!"

-La deuxième apparition eut lieu le 15 août à cinq heures du matin. Elle demanda à Teresa de réciter avec elle la prière du matin, puis lui ordonna de se lever. La malade, aidée par sa sœur se leva et put faire quelques pas.

-La troisième apparition eut lieu le 9 décembre 1981, dans la salle de l'hôpital Saint Paul. Teresa était allongée pour la tomographie qui devait révéler si elle était vraiment guérie; la Vierge Marie regarda Teresa, lui sourit et remonta vers le ciel. La tomographie montra que la guérison était complète. Les autorités de l’Église coréenne reconnurent que l’indéniable miracle était dû à l’intercession de la Vierge honorée à Akita et elles en transmirent le rapport à Rome.

 

Il y eut de nombreux autres guérisons miraculeuses, et il y en a toujours à Akita.

 

Annexe 3

 

Rappels historiques concernant le Japon

C'est le 15 août 1549 jour de l'Assomption que Saint François-Xavier débarqua pour la première fois au Japon, dans le port de Kagoshima.

 

3 juin 1624

Les premiers martyrs d'Akita: 32 personnes furent crucifiées et brûlées.

Ce n'est que bien plus tard qu'aura lieu la deuxième évangélisation du Japon, avec le Père Faucade des Missions Étrangères de Paris, qui accosta au port de Naha dans les îles méridionales de Ryûkyû le 1er mai 1844. Il consacra ce même jour, après la messe, le Japon au Cœur Immaculé de Marie. Les persécutions contre les chrétiens cessèrent, mais la christianisation ne progressa que lentement.

 

15 août 1944, capitulation du Japon après les désastres de Hiroshima et Nagasaki, mettant fin à la deuxième guerre mondiale.


[1] Notre-Dame d'Akita (Japon) Les larmes et le message de Marie  Éditions du Parvis 1987

[2] qui ne prit jamais la peine de se rendre sur les lieux.

[3] Il ne faut pas oublier que Mgr Itô avait été témoin de plusieurs des évènements d'Akita.

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