— Suite...
5-Les
lacrymations
5-1-Premières lacrymations
Laissons le Père Teiji Tasuda
présenter lui-même les faits:
"C'était le 4 janvier 1975, premier samedi du mois, vers neuf heures
du matin, alors que les esprits étaient encore tout imprégnés de
l'atmosphère joyeuse des festivités qui rythment les trois premiers
jours de l'année. Je me trouvais au presbytère quand la nouvelle me
fut annoncée précipitamment:
-La statue de la Vierge pleure!
Comme c'était le dernier jour d'une retraite prêchée aux Sœurs,
j'avais commencé à préparer le sermon, mais j'ai tout de suite
déposé mon stylo pour aller voir.
Sœur Agnès fut l'un des premiers
témoins du phénomène, et dans ses notes on peut lire ce qui concerne
la première lacrymation: "C'était
après le temps de prière qui succède au petit déjeuner. Sœur K., qui
mettait de l'ordre dans la chapelle, vint m'appeler en courant,
alors que j'étais dans le couloir:
-Agnès, viens voir!
Me
demandant ce qui se passait, je l'ai suivie dans la chapelle. Elle
m'a montré du doigt la statue de la Vierge.
-Qu'y a-t-il?, lui ai-je demandé en regardant son visage qui avait
pris une couleur terreuse. Le doigt qu'elle tendait tremblait comme
une feuille. Me rapprochant de la statue, j'ai eu un choc en voyant
son visage: il y avait de l'eau accumulée dans les deux yeux.
-Oh! de l'eau.... me suis-je dit quand l'eau s'est mise tout à coup
à dégouliner. De l'eau qui coule des yeux... Mais alors, ce sont des
larmes! ai-je pensé en moi-même. Est-ce que ce seraient les larmes
de la Sainte Vierge? ai-je demandé à Sœur K., mais celle-ci restait
figée et ses lèvres étaient agitées d'un tremblement nerveux.
Sentant mes genoux plier, je me suis prosternée. Puis reprenant mes
esprits et me disant qu'il fallait faire quelque chose, je me suis
précipitée au téléphone pour avertir le Père qui se trouvait au
presbytère à ce moment-là.
Ensuite, ce fut l'affolement général. Le Père est arrivé aussitôt et
toute la communauté s'est retrouvée dans la chapelle en l'espace de
quelques instants. Prosternée dans le fond, je n'avais pas le
courage de m'approcher de la statue. Je priais en moi-même de toutes
mes forces: Sainte Marie, pardonnez-moi. C'est moi qui vous fais
pleurer. Pardon! Seigneur, pardonnez-moi parce que je suis
pécheresse. Marie pleure parce qu'on n'a pas tenu compte de toutes
les grâces obtenues par son intercession! J'étais abattue par le
poids du regret.
Ce
jour-là, les larmes sont apparues encore deux fois. La deuxième
fois, il était une heure de l'après-midi. Comme deux Sœurs
retraitantes devaient repartir plus tôt, je suis allée reprendre des
médailles exposées en offrande devant la statue de Marie, car
j'étais de service à la sacristie ce jour-là. Quand j'ai regardé son
visage pour la saluer, après les avoir retirées de la tablette, je
fus stupéfaite de voir que les larmes s'étaient remises à couler. Je
me suis sentie secouée par une émotion encore plus forte que la
première fois, sans doute parce que je les avais découvertes
moi-même et de tout près. Mais je me suis ressaisie et j'en ai
informé une Sœur qui se trouvait à l'autre extrémité, puis je me
suis dépêchée d'aller le dire aux autres. Elles sont arrivées
aussitôt avec le Père et nous avons récité un chapelet. À quatre
heures, le Père a commencé la causerie.
J'ai été touchée quand il a expliqué que ces larmes étaient la
preuve de l'authenticité des messages...
Après le sermon, le Père s'est aperçu que j'étais dans un état
d'affaiblissement tel que j'étais incapable de me lever, tandis que
mes compagnes semblaient avoir cru simplement que je m'attardais à
prier. La troisième fois, les larmes se sont mises à couler alors
que j'étais restée ainsi pendant un long moment absorbée dans la
prière. Vers six heures et demie du soir, la Sœur venue battre le
rappel pour le dîner s'en est aperçue et c'est elle qui nous l'a
fait remarquer. Nous étions deux à prier dans la chapelle.
Cette fois-ci, les larmes ne s'écoulaient plus par accumulation et
débordement, elles ruisselaient les unes après les autres. Elles
affluaient, affluaient... En un flux continuel, elles formaient des
filets sur les joues, le menton, jusque sur la poitrine, et
tombaient goutte à goutte.
J'ai trouvé tout juste la force de me prosterner, me répétant en
moi-même sans pouvoir remuer les lèvres:
-
Sainte Marie, Sainte Marie, pourquoi à ce point...
Les Sœurs qui étaient accourues semblaient elles aussi fortement
impressionnées. Mêmes celles qui étaient restées perplexes les deux
premières fois, peut-être parce qu'elles n'avaient pas bien vu,
paraissaient convaincues cette fois-ci de l'évidence du miracle.
Monseigneur qui était arrivé entre temps et voyait les larmes pour
la première fois a fait apporter de l'ouate et a essuyé lui-même au
fur et à mesure.
Vingt personnes furent témoins de ces trois lacrymatoires
successives. D'ordinaire, il y avait moins de dix Sœurs présentes
dans le couvent, mais des membres de branches régionales s'étaient
jointes à nous pour la retraite du nouvel an."
Le Père Yasuda fait quelques remarques
personnelles: "Quant à moi
qui ai observé le phénomène minutieusement à chaque fois, j'en ai
été profondément touché."
Et de poursuivre: "Les
deux yeux de la statue de bois brillaient, le liquide s'accumulait,
débordait, ruisselait, tout à fait comme ceux d'un être humain.
Chacun en reparla ensuite comme s'il avait assisté aux larmes d'une
personne vivante. Les larmes apparaissaient sur le bord intérieur
des yeux où se trouvent les glandes lacrymales, coulaient le long du
nez, sur les joues, puis tombaient goutte à goutte, exactement comme
une personne humaine qui pleurerait toutes les larmes de son corps
en conservant la même position. Les gouttes s'arrêtaient sous le
menton comme de petites perles, s'accumulaient sur le col du
vêtement, roulaient sur la ceinture, suivaient les plis de la robe
et tombaient sur le globe.
Qui pourrait prétendre donner une explication naturelle à un tel
phénomène? Les analyses scientifiques du liquide effectuées par la
suite ont montré qu'il s'agissait bien de larmes humaines. Quand on
voit sortir un liquide des yeux d'une statue de bois, alors que
celui-ci est si sec qu'il est déjà craquelé par endroits, on ne peut
s'empêcher de penser que ce sont les vraies larmes de Marie
suscitées une nouvelle fois par la puissance créatrice de Dieu.
Qu'ils croient à la surnaturalité des faits ou qu'ils n'y croient
pas, tous les témoins disent avoir été profondément touchés, car ils
avaient vraiment eu l'impression de voir pleurer Marie en personne.
Avec le temps, il semble que le doute se soit pourtant installé chez
certains. Mais quand on tente d'éclairer le miracle avec les seules
lumières de l'intelligence humaine on ne comprend rien et on ne
solutionne rien; il est évident que c'est la porte ouverte au
scepticisme.
Si
l'on considère que le miracle transcende toutes les lois naturelles
et ne peut être provoqué que par la toute-puissance de Dieu, se
demander s'il s'agit d'un petit miracle ou d'un grand miracle n'a
pas de sens. On ne peut que s'incliner devant le mystère en se
gardant de toute argumentation creuse."
Dans son livre: Notre-Dame d'Akita,
rédigé plusieurs années après les faits, après avoir souvent
expérimenté le scepticisme de beaucoup de théologiens, le Père
Yasuda réfléchit et s'étonne: "Il
y a encore des gens qui non seulement prennent les faits à la
légère, mais essayent par tous les moyens de faire valoir la thèse
de facultés ectoplasmiques chez Sœur Agnès alors qu'ils ne peuvent
avancer aucune preuve à l'appui de leurs affirmations. Or, les
études scientifiques menées au cours des dix dernières années n'ont
pas permis de nier le caractère surnaturel de ces phénomènes.
Il
est à mon sens tout aussi impossible à l'homme de faire sortir des
larmes humaines d'un morceau de bois que de changer de l'eau en vin.
J'ai le sentiment d'être en présence d'un prodige aussi inouï que
celui des noces de Cana dans l'Évangile de Jean où Jésus transforme
l'eau en vin.
La
statue réalisée dans du bois d'arbre de Judée plus de dix ans
auparavant par M. Saburô Wakasa, un sculpteur renommé de la région,
avait complètement séché depuis sa réalisation et de petites
fissures commençaient à apparaître. Il est déjà miraculeux que de
l'eau soit sortie d'un tel matériau, mais il est encore plus
prodigieux qu'un liquide légèrement salé, de vraies larmes humaines
se soient écoulées précisément des yeux.
Au
début, la stupéfaction était telle que personne n'aurait eu l'idée
de prendre des photos, mais on le fit par la suite et les preuves
objectives restent ainsi conservées. Comment peut-on persister à
taxer ces réalités d'illusion ou d'hallucination?"
Les lacrymatoins qui ont commencé le 4 janvier 1975 se sont
succédées, à des intervalles plus ou moins réguliers, jusqu'au 15
septembre 1981, jour où les larmes coulèrent pour la dernière fois.
Le phénomène s'était reproduit cent une fois.
5-2-Un nouveau sacrifice est demandé à Sœur Agnès
Nous nous souvenons qu'Agnès, qui était devenue complètement sourde
le 16 mars 1973, avait été miraculeusement guérie le 13 octobre
1974. Mais elle avait été prévenue que cette première guérison ne
serait que provisoire. Le 6 mars 1975 la statue s'était remise à
pleurer. Le lendemain, 7 mars, Sœur Agnès redevint sourde. Les
médecins spécialistes déclarèrent qu'un rétablissement des
facultés auditives était hautement improbable. Était-ce un signe
supplémentaire destiné à authentifier le caractère surnaturel des
messages, par l'interméédiare de la statue? Ce qui est certain,
c'est qu'un nouveau sacrifce était demandé à Sœur Agnès.
5-3-Nouvelles lacrymations
1er
mai 1976
Après le petit déjeuner Sœur Agnès entra dans la chapelle et
constata que des larmes coulaient de nouveau des yeux de la statue.
Il y avait exactement 14 mois que la statue n'avait plus pleuré. Ce
jour là il y eut trois lacrimations. Pendant la messe l'ange apparut
à Agnès, et lui dit:
-Beaucoup d'hommes, en ce monde, affligent le Seigneur. J'attends
des âmes pour le consoler. Demeurez dans la pauvreté,
sanctifiez-vous et priez en réparation des ingratitudes et des
outrages de tant d'hommes. Le rosaire est votre arme... Dans cette
intention (la conversion des hommes) réalisez l'union intérieure,
formez un seul cœur. Que les croyants mènent une vie plus digne de
croyants!
Et
l'ange disparut.
Le soir, vers 22 heures, la statue
pleura de nouveau. Elle pleura le lendemain. En tout, la statue
pleura cinq fois en deux jours. Il y eut cinquante cinq témoins le
deuxième jour. De nombreuses personnes, y compris quelques-unes de
celles qui avaient eu tout d'abord des doutes, ont laissé des
témoignages écrits sur ce qu'elles avaient vu durant ces deux jours.
13
mai 1976
Deux journalistes de la revue Catholic Graph, Mr et Mme
Yama'uchi se trouvaient à Akita ce jour-là. Depuis plus d'un
an et demi, en raison de critiques constantes, la presse japonaise
s'était tu sur les évènemetns d'Akita. La revue Catholic graph
traversait une période difficile et était gravement menacée.
Monsieur Yama'uchi se plaignit amèrement à Marie:
-Je me suis démené pour essayer de faire vivre un journal catholique
au service d'une information loyale et honnête, mais le résultat,
c'est que je suis à bout de forces. Je n'en peux plus. Je crois que
c'est grâce à votre aide miraculeuse que nous avons pu éviter la
faillite jusqu'à ce jour, et je vous rends grâce pour cela... Alors,
si les faits sont authentiques, accordez-moi la grâce de me compter
parmi les témoins... C'est vous qui déciderez.... Quant à moi, je
n'en peux plus...
L'après-midi du 13 mai 1976, Mr yama'uchi et son épouse entrèrent
dans la chapelle qui était déserte. Portant les yeux sur la statue
ils virent que le visage et le corps rayonnaient une lueur blanche.
Ils s'approchèrent: "Une goutte d'eau brillait sur le bout du
nez. De grosses gouttes rondes s'étaient arrêtées sur la joue
droite..." Mr Yama'uchi raconta plus tard que pour la première
fois de sa vie il avait ressenti la présence de Dieu. Il comprit que
c'était la réponse de Dieu à sa prière.
Plusieurs personnes vinrent constater le phénomène.
6-Les grandes épreuves
Les oppositions et les critiques affluaient de toutes parts.
L'évêque, Mgr Itô invita un éminent théologien pour faire une
enquête. Contre toute attente, cet éminent théologien, le Père E...
s'efforça de démontrer que Sœur Agnès était une psychopathe ayant
des pouvoirs ectoplasmiques! Que de souffrances pour la pauvre
petite Agnès! En effet, profitant de l'absence du Père Yasuda et de
Sœur Agnès appelée au chevet de sa mère mourante, le Père E...
prêcha aux sœurs, à partir du 17 mai, une retraite qui les
bouleversa et les firent profondément douter de tout ce qui s'était
passé. On les invitait aussi à se méfier de Sœur Agnès. En effet, le
Père E... prétendait qu'Agnès était une psychopathe de naissance et
qu'elle aurait manifesté des pouvoirs ectoplasmiques avant de se
convertir à la foi chrétienne.
Le Père E... expliqua que la plaie
apparue sur la main droite de la statue, le sang qui coulait, la
sudation et les lacrymations n'étaient que des ectoplasmes: sœur
Agnès aurait transféré son propre sang sur la main de la statue,
ainsi que ses propres larmes... Mgr Itô, responsable du diocèse
s'adressa au nonce apostolique qui conseilla la création d'une
commission d'enquête.
En attendant, il fallait interdire toute manifestation publique.
Sœur Agnès, pendant ce temps, prétendûment considérée comme un
cas particulier de psychopathie, subissait de véritables lavages
de cerveau. À bout de forces, elle fut hospitalisée, grâce à la
sollicitude de Mgr Itô. Mais même à l'hôpital, on pensa à un cas
spécifique d'hystérie. Elle bénéficia ensuite d'une cure thermale de
trois semaines. De retour dans son couvent, elle fut considérée avec
méfiance. Mais l'ange continuait à l'assister, malgré l'affirmation
du Père E... que cette personne ne se manifesterait plus. Quant au
directeur spirituel d'Agnès, toujours d'après le Père E.... il
l'aurait utilisée pour écrire des articles dans les médias et gagner
de l'argent...
Au bout de deux ans la commission
d'enquête déclara qu'elle n'était pas en mesure de reconnaître le
caractère surnaturel des évènements. Mgr Itô fut très troublé
par la conclusion négative de la commission d'enquête qu'il ne put
rendre publique. Il se rendit à Rome et demanda l'avis de personnes
autorisées qui lui conseillèrent de refaire lui-même l'enquête. Ce
qu'il fit.
7-Les dernières phénomènes
7-1-Les dernières lacrimations
26
juillet 1978
La
statue n'avait plus pleuré depuis deux ans et deux mois. Le 26
juillet 1978, pour honorer Saint Joseph, une grande procession fut
organisée dans le Jardin de Marie. Après la procession aux
flambeaux, la statue de Saint Joseph fut replacée auprès de la
statue de Marie. À peine la sœur de service avait-elle allumé la
lumière, qu'elle s'écria:
-La
statue de la Vierge pleure encore!
Une cinquantaine de personnes
témoignèrent du phénomène. Sœur Agnès n'était pas présente. Le Père
E... interrogé par Mgr Itô prétendit que c'était ""parce
qu'une autre sœur se trouvant dans le voisinage de la statue
possédait aussi des facultés ectoplasmatiques..."
La
statue se remit à pleurer souvent, surtout en 1979, et généralement
lorsqu'il y avait des visiteurs au couvent. Les larmes
apparaissaient à n'importe quel moment de la journée, mais jamais
pendant la sainte Messe.
25
mars 1979
Après le petit déjeuner, avant l'adoration eucharistique, la statue
recommença à pleurer, des larmes d'une incroyable abondance. Les
photos prises montrent nettement les traces. À partir du 31 juillet
1979, le phénomène s'arrêta brusquement.
6
décembre 1979
Des techniciens d'une chaîne de télévision, conduits par Mr
Yama'uchi, souhaitant faire un reportage, arrivèrent avec tout leur
matériel. Le 7 décembre fut consacré à des interviews. Puis la nuit
d'adoration commença pour les religieuses de la communauté. Vers
minuit dix, donc le 8 décembre, la statue était de nouveau en
pleurs. On réveilla les tecchniciens qui prirent quelques photos. Le
soir du 8 décembre 1979, ils purent filmer le phénomène. Le film fut
diffusé ensuite sur le petit écran.
22
août 1981
La
statue pleura de nouveau. Le Père Yasuda procèda avec beaucoup de
précautions à des prélèvements, lesquels furent portés à la Faculté
de Médecine Légale de l'Université de Gifu. Trois mois plus tard les
résultats de l'expertise étaient connus: il s'agissait de liquides
humains appartenant au groupe sanguin O.
12
septembre 1981
Le
matin, la statue pleure pour la centième fois. La commission
d'enquête réunie par Mgr Itô indique que la surnaturalité des faits
ne pourra être reconnue que si des miracles plus importants se
produisent. Cependant la commission vote, à 4 contre 3, pour la
reconnaissance du caractère surnaturel des évènements. Mais Rome
continuant à conseiller la prudence, Mgr Itô s'abstient de toute
déclaration officielle.
7-2-La guérison définitive de Sœur Agnès
15
septembre 1981
Vers 14 heures, la Vierge pleure de nouveau devant soixante cinq
personnes. C'est la cent unième fois; ce sera aussi la dernière
fois.
25
mars 1982, fête de l'Annonciation
L'ange vient auprès de Sœur Agnès et lui dit:
-Ta surdité te fait souffrir, n'est-ce pas? Le moment de la guérison
promise approche. Par l'intercession de la Vierge Sainte et
Immaculée, exactement comme la dernière fois, par devant Celui qui
est réellement présent dans l'Eucharistie, tes oreilles seront
définitivement guéries pour que l'œuvre du Très-Haut soit accomplie.
Il y aura encore bien des souffrances et obstacles venant de
l'extérieur. Tu n'as rien à craindre. En supportant et en offrant,
tu seras protégée. Fais bien offrande et prie. Transmets ce que je
t'ai dit à celui qui vous dirige et demande-lui conseil et prière.
1er
mai 1982
L'ange donne un nouveau message à Agnès:
-Tes oreilles seront définitivement guéries pendant ce mois consacré
au Cœur Immaculé de Marie. Elles seront guéries comme la dernière
fois par Celui qui est réellement présent dans l'Eucharistie. Ceux
qui croiront à ce signe recevront de nombreuses grâces. Il y aura
des opposants, mais tu n'as rien à craindre.
30
mai 1982, dimanche de la Pentecôte
Après l'heure d'adoration et la bénédiction du Saint-Sacrement, les
oreilles d'Agnès s'ouvrirent d'un seul coup. Agnès demanda au Père
Yasuda que soit chanté le Magnificat. Le lendemain Agnès fut
conduite à l'höpital pour passer des examens détaillés: ses oreilles
étaient totalement guéries.
Dès lors les apparitions d'Akita furent reconnues par l'évêque du
lieu, Mgr Itô, qui autorisa officiellement la vénération de la
statue de Marie à Yuzawadaï.
22
avril 1984
Mgr Itô, évêque de Niigata, sur le
point de prendre sa retraite, écrivit une longue lettre à ses
diocésains à propos de la statue de la Vierge d'Akita. Après avoir
rappelé les principaux évènements et quelques miracles liés à cette
statue, il conclut: " Après
de longues prières et de mûres réflexions, je tire les conclusions
suivantes en tant qu'évêque de Niigata:
1°D'après le enquêtes menées jusqu'à ce jour, on ne peut nier le
caractère surnaturel d'une série d'évènements inexplicables,
relatifs à la statue de la Vierge qui se trouve dans le couvent de
l'Institut des Servantes de l'Eucharistie à Yuzawadaï, Soegawa,
Akita (diocèse de Niigata). On ne saurait non plus y trouver des
éléments contraires à la Foi Catholique ou aux bonnes mœurs.
2°Par conséquent, j'autorise dans toute l'étendue du diocèse dont la
charge m'a été confiée, la vénération de la Sainte Mère d'Akita, en
attendant que le Saint-Siège publie son jugement définitif sur cette
affaire... Enfin je prie Dieu qu'Il accorde à vous tous d'abondantes
grâces, avec ma bénédiction apostolique.
(Niigata, en la fête de Pâques, le 22 avril 1984, Jean Shojiro ITÔ,
ep.)
Annexe 1
Quelques détails
intéressants
Lors de la
deuxième lacrimation l'ange se manifesta de nouveau à Sœur Agnès.
Voici quelques-unes de ses paroles:
-Ne soyez pas
étonnés de voir la Sainte Vierge pleurer. Elle pleure parce qu'elle
souhaite la conversion du plus grand nombre; elle désire que les
âmes soient consacrées à Jésus et au Père par son intercession...
N'ayez pas peur. La Sainte Vierge vous attend tous, les mains
tendues, pour répandre les grâces.
-La Sainte
Vierge se réjouit de la consécration du Japon à son Cœur Immaculé,
car elle aime le Japon. Mais elle est attristée de voir que cette
dévotion n'est pas prise au sérieux... Répandez la dévotion à la
Sainte Vierge.
-Vous qui avez
cru en voyant les larmes de Marie, quand vous aurez la permission de
votre supérieur, parlez au plus grand nombre, afin de consoler les
Cœurs de Jésus et de Marie. Répandez cette dévotion avec courage
pour leur plus grande gloire.
Le
6 janvier 1975, l'évêque, Mgr Itö au cours d'une réunion avec les
prêtres de son diocèse, déclara:
"J'ai vu la blessure sur la main de la
statue et le sang couler, mais j'ai été beaucoup plus impressionné
quand j'ai essuyé les larmes qui coulaient de ses yeux. J'ai
vraiment eu le sentiment d'être en présence d'un prodige.
Il y eut en tout
101 lacrymations, soit trois le 4 janvier 1975, une le 6 mars 1975,
six en 1976, douze en 1978, soixante seize en 1979 et quatre en
1981.
Des analyses
scientifiques s'avéraient indispensables. Elles révélèrent que le
sang, la sueur et les larmes absorbés par les morceaux d'ouate
étaient d'origine humaine.
Annexe 2
Une guérison
miraculeuse
Pour reconnaître la surnaturalité des évènements d'Akita, il fallait
une guérison incontestable, celle d’un cas reconnu inguérissable.
Une circonstance se présenta dont le bienfait était destiné par le
Ciel à l’Église de la Corée du Sud, donc, plus tard, à l’Église
universelle.
Une Coréenne, Madame Teresa Chun, baptisée depuis peu, le 11 avril
1981, était hospitalisée à Séoul, pour une tumeur au cerveau; elle
était dans le coma. Son cas était fort net, inguérissable,
irréversible, ce dont témoignaient les radiographies.
Des proches de la malade, ex-pèlerins d’Akita, déposèrent au chevet
de la mourante une photo de la Statue. Et la malade fut guérie. En
l'espace de six mois, la Vierge d'Akita lui apparut trois fois:
-La première fois, le 4 août 1981, à
trois heures du matin, alors qu'elle était dans le coma. La Vierge
qui tenait un agneau blanc dans ses bras souffla trois fois sur le
front de Teresa. À ce moment la malade s'écria, dans son coma:
"Agneau! Agneau! Agneau!"
-La
deuxième apparition eut lieu le 15 août à cinq heures du matin. Elle
demanda à Teresa de réciter avec elle la prière du matin, puis lui
ordonna de se lever. La malade, aidée par sa sœur se leva et put
faire quelques pas.
-La troisième apparition eut lieu le 9 décembre 1981, dans la salle
de l'hôpital Saint Paul. Teresa était allongée pour la tomographie
qui devait révéler si elle était vraiment guérie; la Vierge Marie
regarda Teresa, lui sourit et remonta vers le ciel. La tomographie
montra que la guérison était complète. Les autorités de l’Église
coréenne reconnurent que l’indéniable miracle était dû à
l’intercession de la Vierge honorée à Akita et elles en transmirent
le rapport à Rome.
Il y eut de
nombreux autres guérisons miraculeuses, et il y en a toujours à
Akita.
Annexe 3
Rappels
historiques concernant le Japon
C'est le 15 août
1549 jour de l'Assomption que Saint François-Xavier débarqua pour la
première fois au Japon, dans le port de Kagoshima.
3 juin 1624
Les premiers
martyrs d'Akita: 32 personnes furent crucifiées et brûlées.
Ce n'est que
bien plus tard qu'aura lieu la deuxième évangélisation du Japon,
avec le Père Faucade des Missions Étrangères de Paris, qui accosta
au port de Naha dans les îles méridionales de Ryûkyû le 1er
mai 1844. Il consacra ce même jour, après la messe, le Japon au Cœur
Immaculé de Marie. Les persécutions contre les chrétiens cessèrent,
mais la christianisation ne progressa que lentement.
15 août 1944,
capitulation du Japon après les désastres de Hiroshima et Nagasaki,
mettant fin à la deuxième guerre mondiale.
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