NOTRE-DAME D'AKITA

LA STATUE QUI PLEURE

 

Le 20 avril 1984, jour de la fête de Pâques, Mgr Itô, évêque de Niigata au Japon, reconnaissait la surnaturalité des "évènements" d'Akita. Parmi les phénomènes inexplicables qui se sont produits à Akita il faut retenir essentiellement les larmes d'une statue de la Vierge Marie.

La ville d'Akita, au Japon, est la capitale de la région Tôhoku, dans l'ile de Honshu. Elle est bordée à l'ouest par la mer du Japon. (voir la carte à la fin du texte)

 

1-L'arrivée d'Agnès Katsuko Sasagawa à Yuzawadaï

 

Le 12 mai 1973, Agnès Katsuko Sasagawa arrivait au couvent de Yuzawadaï. Elle s'était convertie au catholicisme à l'âge de dix-neuf ans, lors d'un long séjour à la clinique de Myôkô, où, suite à une mauvaise opération de l'appendicite, elle avait dû subir plusieurs autres opérations.  Bientôt elle voulut se consacrer à Dieu et entra chez les Sœurs de Notre-Dame de Junshin à Nagasaki. Mais Agnès rechuta et, après une longue rééducation, elle entra en 1969, dans l'Institut des Servantes de l'Eucharistie, un institut séculier dans lequel on pouvait mener une vie consacrée tout en restant présent dans le monde. C'est Mgr Itô lui-même, conseiller d'Agnès, qui avait fondé cet institut séculier.

Agnès fut chargée d'assurer la garde de l'Église de Myôko. Elle enseignait également le catéchisme. Mais le vendredi 16 mars 1973 elle devint soudainement totalement sourde. Elle apprit rapidement à lire sur les lèvres de ses interlocuteurs. Cependant, trop fatiguée et handicapée pour continuer une vie active dans l'Église de Myôkô, elle fut admise à venir habiter au couvent de Yuzawadaï, dans un lieu retiré et tranquille. Elle y arriva le 12 mai 1973 et fut accueillie par les six religieuses de la communauté.

 

2-Katsuko Sasagawa à Yuzawadaï

          2-1-Une lumière éblouissante

 

Le 12 juin 1973, alors qu'Agnès s'approchait du tabernacle pour prier, une lumière éblouissante et inconnue en jaillit brusquement. Les autres sœurs arrivant à la chapelle, Agnès participa normalement à l'office des Laudes. Le lendemain matin le même phénomène se reproduisit, puis la lumière disparut.

Le 14 juin, un jeudi, Agnès vit jaillir du tabernacle la même lumière, mais entourée d'une flamme rouge. Agnès fut bouleversée: serait-elle devenue folle? Personne en effet ne semblait s'être aperçu de quelque chose.

Une semaine s'écoula. Le 24 juin 1973, fête du Saint-Sacrement. Mgr Itô évêque du lieu et fondateur de l'Institut des Servantes de l'Eucharistie, célébra la messe; au cours de son homélie, il dit:

-Cette communauté a été consacrée au Saint-Sacrement et doit approfondir tout spécialement la dévotion au Cœur du Christ présent dans l'Eucharistie. Agnès se sentait brûler de plus en plus d'amour pour le Seigneur. Le jeudi suivant, veille de la fête du Sacré-Cœur, Agnès était en adoration  silencieuse, à la chapelle, avec ses compagnes. Soudain, "... une lumière éblouissante jaillit du Saint-Sacrement... et quelque chose qui ressemblait à de la brume ou de la fumée se mit à flotter autour de l'autel en enveloppant le rayon de lumière. Ensuite apparut une multitude d'êtres semblables à des anges."

L'évêque étant toujours là, Sœur Agnès alla se confier à lui. Mgr Itô la rassura: elle n'était pas folle. Elle devait prier et méditer devant le Saint-Sacrement.

 

          2-2-Apparition d'une "femme"

 

N'oublions pas qu'Agnès était sourde. Nous sommes maintenant le vendredi 29 juin 1973, jour de la fête du Sacré-Cœur. Agnès suivit le prêche de Mgr Itô sur l'Eucharistie en lisant sur ses lèvres. Après le petit déjeuner les sœurs allaient commencer le chapelet: "À cet instant, raconta Agnès, une personne apparut tout près de moi..."

Agnès précisa plus tard que cette personne ressemblait à celle qu'elle avait vue quatre ans plus tôt, alors qu'elle était dans le coma, à l'hôpital de Myôkô, et qu'elle récitait, en latin qu'elle n'avait jamais appris, les prières des chrétiens: Notre Père, Ave Maria, Credo etc... Cette personne lui avait appris aussi la prière de l'ange de Fatima: "Ô mon Jésus, pardonnez-nous tous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer, et conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde."

Sœur Agnès continuait sa prière silencieuse quand la lumière éblouissante jaillit de nouveau. Une voix récita, à côté d'elle, la Prière des Servantes de l'Eucharistie: "Ô Jésus qui êtes réellement présent dans l'Eucharistie, je joins mon cœur à votre Cœur adorable immolé en perpétuel sacrifice sur tous les autels du monde, louant le Père et implorant la venue de votre Règne, et je vous fais l'oblation totale de mon corps et de mon âme. Daignez utiliser cette humble offrande comme il vous plaira, pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. Sainte Mère du Ciel, ne permettez pas que je sois jamais séparée de votre divin Fils, et gardez-moi toujours comme votre propriété. Amen!"

 

          2-3-La blessure dans la main

 

Revenons un peu en arrière, le 28 juin 1973. Au cours de la prière à la chapelle, Sœur Agnès sentit soudain une vive douleur dans le creux de sa main gauche: c'était une blessure en forme de croix. Elle n'osa pas en parler à l'évêque qui était alors présent, car elle "avait peur".

 

                    2-3-1-Le premier message

 

La douleur augmentait et le soir du 6 juillet 1973, au croisement des deux branches de la croix dessinée dans sa main, Agnès vit un petit trou par où suintait du sang. Pendant la nuit la plaie saigna abondamment. La souffrance était aigüe et Agnès pensa que le Seigneur lui envoyait cette épreuve à cause de ses péchés: Dieu voulait la faire avancer spirituellement.

Vers trois heures du matin, Agnès, qui ne pouvait pas dormir à cause de la souffrance, entendit un voix qui disait[1]:

-Ne crains pas! Ne prie pas seulement à cause de tes péchés, mais en réparation de ceux de tous les hommes. Le monde actuel blesse le Très Saint Cœur de Notre-Seigneur par ses ingratitudes et ses injures. La blessure de Marie est beaucoup plus profonde et douloureuse que la tienne? Allons prier ensemble à la chapelle.

À ce moment Agnès revit la "jolie" personne qui était près d'elle la veille au soir à la chapelle. Cette personne se présenta:

-Je suis celui qui est avec toi et qui veille sur toi.

Arrivée à la chapelle Agnès se dirigea vers la statue de la sainte Vierge. Soudain la statue de bois devint comme vivante, et une voix d'une beauté indescriptible frappa ses oreilles sourdes:

-Ma fille, ma novice, tu m'as bien obéi en abandonnant tout pour me suivre. L'infirmité de tes oreilles est-elle pénible? Elles guériront, sois-en sûre. Sois patiente. C'est la dernière épreuve. La blessure de ta main te fait-elle mal? Prie en réparation des péchés de l’humanité. Toutes les filles qui sont ici, et chacune en particulier, sont pour moi aussi précieuses que la prunelle de mes yeux. Dis-tu bien la prière des Servantes de l’Eucharistie? Allons, prions ensemble.

La statue était baignée d'une lumière éblouissante. Ensemble, la voix et Agnès dirent la prière des Servantes de l'Eucharistie, mais la voix interrompit Agnès pour lui indiquer que dorénavant il faudrait dire: "Jésus réellement présent dans l'Eucharistie" et pas seulement: "présent dans l'Eucharistie". Après la prière, la voix reprit:

-Prie beaucoup pour le Pape, les Évêques et les prêtres... Continue de prier beaucoup, beaucoup. Transmets à ton supérieur ce qui s'est passé aujourd'hui et obéis-lui dans tout ce qu'il te dira."

La lumière disparut et la statue repris son état normal. C'est alors que Soeur Agnès vit la blessure de Marie, sur la statue. Marie avait dans la paume de la main droite la blessure que Soeur Agnès avait dans la paume de sa main gauche. D'autres religieuses de la maison constatèrent le phénomène. Du sang s'écoula de la blessure en forme de croix de la statue. Cette blessure semblait vivre car son aspect changea à plusieurs reprises au cours de la journée. Toutes les religieuses furent témoins de ces faits insolites.

Par prudence l'évêque, Mgr Itö leur demanda de ne rien dire.

Texte de la prière des Servantes de l'Eucharistie: "Ô Jésus, réellement présent dans l’hostie et offert en sacrifice à chaque instant sur tous les autels de la terre, unis à votre divin Coeur pour rendre gloire au Père et implorer LA VENUE DE VOTRE ROYAUME, nous vous consacrons notre corps et notre âme. Daignez agréer cette humble offrande et en faire l’usage qui vous plaira pour la gloire de Dieu et le salut des âmes."

 

                    2-3-2-Le deuxième message

 

12 juillet 1973

Juste avant l'office du soir du soir, une religieuse fit signe aux autres: la main de la Sainte Vierge saignait de nouveau. Pendant la prière du soir, la main de Sœur Agnès redevint douloureuse

13 juillet au soir: le sang de la statue coula de nouveau. Que signifiait ce prodige défiant toutes les lois de la nature? Le jeudi suivant, 19 juillet, Agnès avait tellement mal qu'elle ne put coudre.

24 juillet 1973: visite de l'évêque qui est mis au courant des évènements.

L'Ange indique à Agnès:

-prie en réparation pour tous les hommes... Prie beaucoup pour le Pape, les Évêques et les prêtres.

Jeudi 26 juillet: le sang de la statue coule plus abondamment que les fois précédentes, en présence de la supérieure et de l'évêque. La souffrance de la plaie[2] de Sœur Agnès devint insupportable. La nuit fut paticulièrement atroce.

Le lendemain matin, 27 juillet 1973, pendant la messe, la main d'Agnès saignait beaucoup; la douleur devenait insupportable. La voix de l'Ange parla à son cœur:

-Tes souffrances prennent fin aujourd'hui. Grave soigneusement au fond de ton cœur la pensée du sang de Marie. Le sang versé par Marie a une profonde signification. Ce sang précieux a été versé pour demander votre conversion, pour demander la paix, en réparation des ingratitudes et des outrages envers le Seigneur. Comme la dévotion au Sacré-Cœur, appliquez-vous à la dévotion au Précieux Sang. Priez en réparation pour tous les hommes... Dis à ton supérieur que le sang est versé aujourd'hui pour la dernière fois. Ta douleur prend fin aujourd'hui. Rapporte-lui ce qui s'est passé aujourd'hui. Il comprendra tout, tout de suite. Et toi, observe ses directives.

L'ange disparut. La douleur s'était évanouie et la plaie de la main d'Agnès ne saignait plus. Mais la main de la statue saignait encore. Bientôt il ne resta plus de trace de blessure sur la main d'Agnès; la main de la statue ne saigna plus, mais la trace de la petite croix demeura visible pendant au moins deux mois.

 

          2-4-Nouveaux évènements

 

28 juillet 1973

L'évêque charge Agnès d'une mission spéciale: qu'elle pose à l'ange, quand il reviendra, les trois questions suivantes:

          1°Le Seigneur souhaite-t-il l'existence de notre institut?

          2°Sa forme actuelle lui convient-elle?

          3°Un groupe de contemplatifs est-il nécessaire dans un ordre séculier?

3 août 1973, premier vendredi du mois

Durant la nuit Agnès est réveillée en sursaut et la voix connue, celle de l'ange crie:

-Lève-toi! Lève-toi!

Agnès se lève et sent une forte odeur de brûlé dans le couloir. Elle se précipite dans la cuisine: la bouilloire métallique est devenue une boule de feu. Agnès a juste le temps de fermer le gaz et d'arroser la bouilloire avec de l'eau froide. On sut le lendemain qu'une sœur avait oublié la tisane sur le feu...

 

                    2-4-1-Mais voici le grand évènement: c'est Mgr Itô[3] lui-même qui raconte:

 

"Le vendredi 3 août, à 15 heures, Sœur Sasagawa (Sœur Agnès) se trouvait dans la chapelle et méditait la Passion du Seigneur. Ce jour-là, fait exceptionnel, l’ange était là et priait avec elle. À la fin, il demanda en souriant:

-As-tu quelque chose à demander?

Agnès allait répondre, mais une voix émanant de la statue l'interrompit:

-Ma fille, ma novice, aimes-tu le Seigneur? Si tu l’aimes, écoute ce que j’ai à te dire, car c’est très important. Tu en informeras ton Supérieur.

En ce monde, beaucoup d’hommes affligent le Seigneur. Je désire des âmes pour le consoler. Pour apaiser le courroux du Père céleste, j’attends, avec mon Fils, des âmes qui expient par leurs souffrances et leur esprit de renoncement à la place des pécheurs et des ingrats. Le Père s’apprête à laisser tomber un châtiment sur toute l’humanité pour faire connaître sa colère contre ce monde. Avec mon Fils, je suis intervenue tant de fois pour apaiser le courroux du Père. J’ai empêché la venue de calamités en lui offrant, avec toutes les âmes-victimes qui le consolent, les souffrances endurées par le Fils sur la croix, son Sang et son Âme très aimante. Prière, pénitence, renoncements et sacrifices courageux peuvent apaiser la colère du Père. Je le demande aussi à ta Communauté. Qu’elle demeure dans la pauvreté, qu’elle se sanctifie et prie en réparation des ingratitudes et des outrages de tant d’hommes.

Et comme en réponse à une des questions de l'évêque, la voix d'une beauté indéfinissable ajouta:

-Même dans un ordre séculier la prière est nécessaire. Déjà, les âmes qui veulent prier sont en train d'être rassemblées. Sans trop vous attacher à la forme, soyez fidèles et ferventes à la prière pour consoler le Maître.

Récitez la Prière des Servantes de l'Eucharistie en prenant bien conscience de son contenu; mettez-la en pratique; offrez en réparation des péchés. Que chacune s'efforce, selon ses capacités et sa position, de s'offrir entièrement au Seigneur. Et après un silence:

-Ce que tu penses dans ton cœur, est-ce vrai? Es-tu vraiment décidée à devenir la pierre rejetée? Ma novice, toi qui veux être sans partage au Seigneur pour devenir l'épouse digne de l'Époux, prononce tes vœux en sachant que tu dois être fixée sur la croix avec trois clous. Ces trois clous sont la pauvreté, la chasteté et l'obéissance. Des trois, l'obéissance est le fondement. Dans un total abandon laisse-toi conduire par ton supérieur. Il saura te comprendre et te diriger."

Comme Mgr Itô le lui avait demandé, Agnès consigna tout par écrit dans son cahier intitulé Journal d'une âme. Ce faisant elle constata que les réponses aux questions de l'évêque étaient contenues dans le message.

 

                    2-4-2-Disparition de la plaie

 

29 septembre 1973

Après le déjeuner, Sœur Agnès et une compagne récitaient le chapelet à la chapelle. Soudain la statue se mit à resplendir et la compagne d'Agnès s'écria:

-Oh! La plaie a disparu!

Vers la fin de l'office du soir, la statue ruissela de lumière, et l'une des sœurs aperçut un liquide ruisselant comme de la sueur. Agnès sentit quelqu'un à côté d'elle: c'était l'ange qui lui dit:

-Marie est encore plus triste que lorsqu'elle versait du sang. Essuie la sueur.

Les sœurs épongèrent le corps de la statue, tout trempé. Elles avaient beau essuyer, la sueur suintait sans arrêt. Les cotons étaient tout trempés. Les analyses de laboratoire ont montré qu'il s'agissait d'un liquide humain.

 

                    2-4-3-Le parfum

 

Après le dîner, les sœurs retournèrent voir la statue: elle était à nouveau en sueur. Affolées, les Sœurs recommencent à l'essuyer... Au bout d'un moment, l'une des Sœurs fit remarquer que les cotons sentaient bon; ils  dégageaient une essence subtile dont on ne pouvait dire si elle tenait de la rose, de la violette ou du lys. Ce fut un ravissement général, on n'avait jamais senti une essence aussi merveilleuse. Le parfum resta longtemps dans la chapelle.

2 octobre 1973, fête des saints anges gardiens: Sœur Agnès raconte:

-Pendant la messe de six heures et demi, le matin, au moment de la Consécration, une lumière éblouissante a soudain jailli.... J'ai eu l'intuition que cette adorable splendeur était celle de la présence de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans l'Eucharistie... Au même instant sont apparues des silhouettes d'anges en prière devant l'hostie rayonnante...Ils étaient au nombre de huit... et semblaient être enveloppés dans une sorte de lumière blanche... Devant un spectacle si étrange... je ne pensais plus à rien d'autre... Au moment de la communion, l'ange gardien s'est approché de moi qui restais prostrée pour m'inviter à avancer vers l'autel. À ce moment-là j'ai distingué nettement celui de mes compagnes qui se tenait tout proche de leur épaule droite...

Après le dîner j'ai fait le récit complet de cette vision à Monseigneur. Il y avait bien huit anges... alors que nous n'étions que sept. Avec l'évêque, cela faisait huit...

7 octobre 1973  Fête de N.D. du  Rosaire

Le parfum, dans la chapelle, était très intense. Soudain l'ange fut là:

-Jusqu'au 15 seulement. Après vous ne pourrez plus jamais sentir cette essence sur la terre. Toi aussi amasse les mérites comme autant de parfums délicats. En y mettant tous tes efforts, sous la protection de Marie, tu y parviendras.

Et l'ange disparut. Effectivement, après le 15 octobre le parfum avait disparu.

 

                    2-4-4-Le troisième message

 

13 octobre 1973

Après la récitation des Laudes, pendant qu'elle récitait son chapelet, Sœur Agnès revit "la splendeur lumineuse du Saint-Sacrement." Au même moment la statue de Marie exhala le parfum qui emplit toute la chapelle. Ses compagnes devant s'absenter, Agnès resta seule à la maison. Elle sortit son chapelet, et la voix d'une si grande beauté lui dit:

-Ma fille chérie, écoute bien ce que je vais te dire. Tu en informeras ton supérieur.

 Et après un court silence Marie ajouta:

-Comme je te l’ai déjà dit, si les hommes ne se repentent et ne s’améliorent pas, le Père céleste infligera un châtiment terrible à l’humanité tout entière. Ce sera un châtiment plus grave que le déluge, tel qu’on n’en a encore jamais vu. Un feu tombera du ciel et anéantira une grande partie de l’humanité, n’épargnant ni les prêtres ni les fidèles. Les survivants se trouveront dans une telle désolation qu’ils envieront les morts. Les seules armes qui vous resteront alors seront le Rosaire et le Signe que le Fils a laissé. Priez tous les jours le Rosaire pour le pape, les évêques et les prêtres.

L’action du diable s’infiltrera même dans l’Église, de sorte qu’on verra des cardinaux s’opposer à des cardinaux et des évêques se dresser contre d’autres évêques. Les prêtres qui me vénèrent seront méprisés et combattus par leurs confrères. Les églises et les autels seront saccagés. L’Église sera pleine de ceux qui acceptent les compromis. Le démon poussera beaucoup de prêtres et de consacrés à quitter le service du Seigneur. Il s’acharnera spécialement contre les âmes consacrées à Dieu. La perspective de la perte de nombreuses âmes me rend triste. Déjà la coupe déborde; si les péchés croissent en nombre et en gravité, bientôt il n’y aura plus de pardon pour ceux-ci. Avec courage parle à ton Supérieur[4]. Il saura encourager chacune d'entre vous à prier et à accomplir des œuvres de réparation.

La Voix reprit:

-Prie beaucoup les prières du Rosaire. Je suis la seule à pouvoir encore vous sauver des calamités qui approchent. Ceux qui mettront leur confiance en moi seront sauvés.

Quand Agnès releva la tête, la lumière éblouissante avait disparu, et il n'y avait plus que la statue de bois qui avait retrouvé son aspect habituel

15 octobre,  fête de sainte Thérèse d'Avila

Comme prévu, il n'y avait plus de parfum dans la chapelle.

 

          2-5-La puanteur et les vers

 

16 octobre 1973

Une puanteur indescriptible, étrange, emplit la chapelle. L'odeur, dans la sacristie qui servait aussi de confessionnal était spécialement infecte. Il fut impossible de découvrir l'origine de cette pestilence. C'était l'heure des Laudes, et il fallait prier. Après le chapelet une sœur sursauta: là, devant sa voisine, il y avait un ver. Chaque religieuse remarqua aussi qu'il y avait un ver devant sa voisine respective. "Quand j'ai vu ce ver blanc et luisant, je n'ai pu m'empêcher de penser que l'image de mon état repoussant m'était reflété," pensa Agnès. Les autres sœurs pensaient la même chose... Les vers n'apparurent qu'une seule fois; l'odeur fétide demeura pendant trois jours.

 

          2-6-Autres faits étranges

 

4 novembre 1973, l'évêque revient.

Après la messe, l'ange gardien d'Agnès lui dit:

-Ton supérieur s'apprête à adresser à Rome la demande de reconnaissance officielle de votre Institut qu'il souhaite depuis longtemps. Annonce qu'il y aura beaucoup d'obstacles, mais qu'il plaira au Saint-Père de l'accorder, car Marie l'a encouragé à aimer la pauvreté et à accomplir des actes de réparation.

 

Un miracle

 

30 janvier 1974

Des chutes de neige impressionnantes s'abattaient sur la région. Sœur Agnès se réveilla plusieurs fois pendant la nuit à cause d'un rêve: le toit de la maison était sur le point de céder sous le poids de la neige, et elle, Agnès, le soutenait de ses deux bras, ce qui l'épuisait. Quand ses bras fléchissaient, l'ange gardien prenait la relève. Le matin après les Laudes, elle fit part de ses inquiétudes à la responsable de l'entretien... On décida d'aller voir: une grande partie du toit avait déjà cédé; mais par miracle, il était resté à hauteur normale au-dessus de la chambre d'Agnès, formant une sorte de chapeau empêchant le reste du toit de s'effondrer. Deux hommes firent tomber la neige. Plus tard, quand on fit remettre le toit en état, on constata que quarante deux poutres avaient été rompues.

 

3-Le jardin japonais

Le 10 mars 1974,  le Père Teiji Yasuda arriva à Yuzawadaï.

 

Le Père Yasuda fut d'abord très déconcerté quand les sœurs racontèrent ce qu'elles avaient vécu. Avant de se faire une opinion, il attendit quelque chose qui lui permettrait de croire à ces évènements surprenants. Cependant il gardait dans son cœur un projet ancien concernant la christianisation du Japon; et pour cela, il devait obtenir la protection de Marie via une authentique dévotion mariale.

Le Père Yasuda n'était pas encore convaincu de l'authenticité des phénomènes d'Akita, mais il pensait de plus en plus à l'aménagement d'un Jardin de Marie, conçu sur le modèle des jardins japonais propices à la prière, dans un cadre de silence et de paix; le site d'Akita s'y prêtait admirablement...  Le 31 mai 1974, le Père Yasuda décida de mettre son projet à exécution. En effet, la veille, tout le monde était à la chapelle quand une sœur s'écria:

-Le visage de Marie a changé!

C'était vrai, le visage n'avait plus la même couleur. Sœur Agnès raconta plus tard qu'elle avait senti que la statue était bien vivante. Beaucoup de personnes remarquèrent depuis que le visage de la statue changeait souvent d'expression.

Revenons au Jardin Japonais. À l'inauguration des travaux il y eut beaucoup de monde, y compris la bonzesse du temple voisin. Rapidement le terrain fut défriché avec l'aide des gens du village. Les pierres nécessaires furent ramassées et transportées. Hélas! en juillet, il n'y avait plus d'argent pour continuer les travaux... On mit les ouvriers en vacances, et, à la fin du mois d'août, un chèque de plusieurs millions de yens fut envoyé par une personne qui expliqua qu'elle ne pouvait pas participer elle-même aux travaux. Mais durant la troisième année des travaux, pendant une absence du Père Yasuda, quelqu'un, qui prétendait être envoyé par la commission d'enquête déclara:

-Les phénomènes survenus sur la statue de Marie ne sont pas une grâce surnaturelle. Ils sont le seul résultat des facultés ectoplasmatiques de Sœur Agnès et il ne faut pas s'en servir pour abuser les gens. L'aménagement du Jardin de Marie est un acte de propagande qui ne fera qu'induire les gens en erreur et vous devez arrêter cela tout de suite...

Quand le Père Yasuda eut connaissance de cette visite, il se souvint d'une réflexion de l'ange gardien d'Agnès:

-Plus vous offrirez cette bonne intention, plus les difficultés et les obstacles seront nombreux.

Malgré tout les travaux s'achevèrent, et le 11 octobre 1977,  le Jardin de Marie fut inauguré en présence du maire d'Akita.

 

4-La vérité va éclater

          4-1-La première guérison de Sœur Agnès

Lors du premier message donné par la Vierge Marie, par l'intermédiaire de la statue, Agnès "entendit":

-Ta surdité est-elle pénible à supporter? Tu guériras bientôt, sois-en sûre. Sois patiente.

 18 mars 1974 et 13 octobre 1974

L'ange vint confirmer les paroles de Marie:

-Tes oreilles s'ouvriront en août ou en octobre; tu entendras, tu seras guérie. Mais cela ne durera qu'un moment, car le Seigneur souhaite encore cette offrande, et tu redeviendras sourde. En voyant que tes oreilles entendent à nouveau, le cœur de ceux qui doutaient encore fondra et ils croiront. Aie confiance et prie dans de bonnes intentions. Rapporte ce que je t'ai dit à celui qui te dirige...

Le 13 octobre 1974, pendant l'adoration du Saint-Sacrement, Sœur Agnès qui était sourde depuis un an et sept mois fut soudain guérie: elle entendait parfaitement. La guérison fut instantanée, et elle produisit une forte impression sur les personnes présentes. Cette guérison fit connaître au public la Vierge de Yuzawadaï. Mais Sœur Agnès savait que sa guérison n'était pas définitive.

 

          4-2-Les premiers doutes

 

3 novembre 1974

Les théologiens que Mgr Itô avaient consultés s'étaient tous montrés très réservés. Mais le public commençait à être informé. Le 3 novembre, un journaliste de la revue Catholic Graph  vint faire une enquête sur place et publia un premier article en décembre, sous le titre: "La Vierge Marie apparaît à Akita! La vérité sur les faits." L'auteur était prudent, estimant qu'il était impossible à ce jour, d'affirmer si les évènements étaient réellement miraculeux. Cependant il indiquait que Dieu seul était capable de faire des miracles, et il cita les paroles du Père Yasuda: "Pour sauver le monde actuel, il faut que les croyants prennent conscience de l'urgence de la prière. La guérison des oreilles de Sœur Agnès est la preuve de l'authenticité des messages. La blessure en forme de croix est une autre preuve tangible..."


[1] Il ne peut s'agir que d'une voix intérieure: n'oublions pas que Sœur Agnès est sourde.

[2] La plaie de Marie et la plaie de Soeur Agnès, étaient identiques, l’une et l’autre en forme de croix.

[3] Toute décision, en cette sorte de faits surnaturels, est réservée à l’évêque du lieu où ils se produisent. Ici, au Japon, et pour la première fois, Marie fait de l’évêque le témoin des merveilles qui allaient advenir.

[4] Mgr Itô qui dirigeait alors la communauté

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