Aignan d’Orléans
Évêque, Saint
† 453

Or croit que saint Agnan était originaire de Vienne dans la Gaule, et qu'il vécut quelque temps reclus dans une cellule près de cette ville. Il se rendit depuis à Orléans, où il fut attiré par la réputation du saint évêque Euverte. Ayant été ordonné prêtre , il eut la conduite du monastère de Saint-Laurent des Orgerils, situé dans le faubourg d'Orléans, et qui n'est plus qu'un prieuré de Cluny. S. Euverte, qui sentait sa fin approcher, le demanda pour successeur, ce qui lui fut accordé ; il quitta l'administration de son diocèse, et mourut peu de temps après , c'est-à-dire , le 7 Septembre 391.

Saint Aignan, évêque d'Orléans

Saint Aignan devant Attila

Saint Agnan justifia par sa conduite le chois qu'on avait fait de lui. Il fit rebâtir avec plus de magnificence l'église de Sainte-Croix, fondée par son prédécesseur. On lui attribue l'obtention du privilège qu'ont les évêques d'Orléans, de délivrer tous les prisonniers à leur entrée dans la ville[1].

Il y avait près de soixante ans qu'il était évêque, lorsque les Huns, conduits par Attila, vinrent mettre le siège devant Orléans. Il avait prévu l'orage, et avait fait le voyage d'Arles, pour demander du secours au général Aëtius. Cependant les barbares pressaient le siège. Saint Agnan encourageait son peuple, et l'exhortait à mettre en Dieu sa confiance. Tous s'adressèrent au Ciel par de ferventes prières, dans l'attente du secours qui leur avait été promis.

Enfin, lorsque tout semblait désespéré, les Romains, auxquels s'étaient joints les Visigoths, parurent, vainquirent et dispersèrent les barbares. On attribua cette victoire encore plus aux prières et à la prudence du saint évêque, qu'à la bravoure d'Aëtius, qui presque seul soutenait l'empire romain sur le penchant de sa ruine.

On met la mort de saint Agnan, le 17 Novembre 453. On l'enterra dans l'église de Saint-Laurent des Orgerils, d'où son corps fut depuis transféré dans celle de Saint-Pierre, qui a pris le nom du Saint. Il est nommé en ce jour dans les anciens martyrologes. Les huguenots pillèrent sa châsse en 1562, et brûlèrent ses reliques avec celles de plusieurs autres Saints qui reposaient dans le même lieu.

SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.


[1] Ce privilège est du moins fort ancien. Yves de Chartres, Ep. ad Sanctium Aurelîan en parle comme d'un usage qui de son temps avait déjà passé en coutume.

 

 

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