Introduction
et avertissement
Quand on étudie la vie
des saints de la fin du XIXème siècle, on est souvent étonné par
leurs désirs de souffrir beaucoup... Ils veulent souffrir pour
ressembler à Jésus en Croix, afin de sauver beaucoup d'âmes, et de
consoler le Seigneur. Cette mentalité peut nous sembler étrange,
mais il faut se souvenir que la France avait été profondément
marquée par les suites de la Révolution, les persécutions contre
l'Église,
toujours actuelles, et un héritage encore vivace du romantisme et du
jansénisme. Comme par ailleurs la médecine de cette époque était
bien balbutiante et incapable de soulager les trop grandes douleurs,
mieux valait s'en accommoder, en les offrant au Seigneur pour
réparer, voire expier, les offenses faites à Dieu.
Lorsqu'on a bien
compris cela, on ne s'étonne plus de l'accent mis, par de nombreux
saints et mystiques de cette période de l'histoire, sur ce que l'on
appelait "la justice de Dieu" ou "sa colère vengeresse",
et par conséquent, le devoir de s'offrir à Dieu, de réparer,
pour soi et pour les autres. Il ne s'agit pas ici de masochisme,
mais d'un véritable désir de travailler avec Jésus, pour Lui et pour
le salut des âmes.
Il faut ajouter que le
vocabulaire évoluant constamment, certaines expressions du XIXème
siècle ont changé de sens, et elles ne correspondent plus totalement
à notre langage du XXIème siècle. De plus, il ne faut pas oublier
qu'Élisabeth de la Trinité fut une grande amoureuse de Dieu et que
sa volonté à elle, c'était de vivre avec "ses Trois", avec le Père,
avec Jésus et avec l'Esprit. Ce n'était pas la souffrance en
elle-même qu'elle aimait, mais ce qui la mettait en relation et en
conformité avec Celui qui était son unique amour et qui lui
permettait de vivre l'Évangile, avec Lui, Jésus, Un avec le Père et
l'Esprit, au sein de la Trinité Sainte. Élisabeth aimait la
souffrance par amour pour Jésus Crucifié donnant sa vie pour nous
tout au long de sa Passion rédemptrice.
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