Vincent de Paul est né dans une
famille modeste à Ranguines, petit hameau de la paroisse de Pouy près de Dax
dans les Landes, le 24 avril 1581.
Vincent
était le troisième de six enfants, quatre garçons et deux filles. Il participe
d'abord à la garde du troupeau familial. Il fait ensuite de bonnes études
élémentaires au collège des Cordeliers de Dax, là il logeait chez M. de Comet
rue des Fusillés.
En 1597 il rejoint l'Université de
Toulouse pour étudier la théologie pendant sept ans et est ordonné prêtre en
1600, à Château-l'Evêque, près de Périgueux.
En 1605, il dut se rendre à
Marseille afin d'y recueillir un modeste héritage. Sur la voie du retour, par
mer, en direction de Narbonne, il fut capturé par des pirates. Vincent fut
emmené à Tunis, prisonnier, puis vendu comme esclave. Son dernier maître était
un renégat originaire de Nice qui repentit se sauva avec Vincent. Ils abordèrent
en juin 1607 à Aigues-Mortes d'où ils se rendirent à Avignon. A cette date,
Vincent fut chargé d'une mission secrète auprès d'Henri IV.
En 1610 il est aumônier à la cour
de la Reine Marguerite de Valois.
Il fut pendant quelques temps curé
de Clichy, avant d'entrer en 1613 comme précepteur dans la maison d'Emmanuel de
Gondi, général des galères de France. Madame de Gondi le prit pour directeur de
conscience. Toute cette famille s'adonnait à de nombreuses bonnes oeuvres,
visitait les malades, et faisait des aumônes.
En 1617, Vincent rencontre par deux
fois "les pauvres" et décide de consacrer sa vie à leur service, c'est l'année
déterminante, il crée la première "Confrérie de la Charité", composée de
dames modestes travaillant pour les pauvres et les malades dans la paroisse de
Châtillon-de-Dombes dans l'Ain.
Nommé aumônier général des galères
en 1619 il fit tout ce qui était en son pouvoir pour améliorer le sort des
forçats, les assister et les consoler.
Après la mort de François de Sales en 1622, il devint le supérieur du premier
monastère parisien de l'"Ordre de la Visitation Sainte-Marie".
Puis en 1625, Madame de Gondi mit à
la disposition de Vincent les moyens de fonder, au Collège des Bons-Enfants, une
congrégation de missionnaires dont Vincent fut le supérieur, afin de poursuivre
auprès des paysans de ses domaines, le bien que sa famille avait entrepris.
C'est l'année de la fondation de la "Congrégation de la Mission". C'est
en 1633 que le nom de "Lazaristes" fut donné à cette congrégation lorsqu'elle
établit son siège à l'ancien prieuré Saint-Lazare à Paris, Ce prieuré avait été
cédé à la congrégation par les chanoines réguliers de Saint-Victor.
"Monsieur Vincent" ne se
contenta pas de diriger l'ordre, mais créa avec d'autres personnes plusieurs
organisations charitables.
Vincent fut secondé dans la gestion
et les visites par Marguerite Naseau de Suresnes chargée du service de la
"Confrérie de Saint-Nicolas-du-Chardonnet", à Paris, et fut bientôt suivie
d'autres jeunes filles, pour la plupart, issues comme elle du milieu rural. Une
femme pieuse et dévouée Mademoiselle Legras ( Louise de Marillac) l'aida à
fonder en 1634 l'"Institution des Filles de la Charité" ("Soeurs de
Saint-Vincent-de-Paul") pour le service des pauvres et des malades. Cette
institution était la suite de la Confrérie de la Charité crée à Châtillon mais à
Paris cette fois, où des Dames de la noblesse ou de la haute bourgeoisie se sont
engagées, entraînées par le zèle et l'enthousiasme apostolique de Vincent.
Rapidement la France entière se
couvrira d'un vaste réseau de "Charité", depuis la cour de Saint-Germain
jusqu'aux villages de la France profonde.
Ces bonnes volontés, vouées à Dieu
pour le servir à travers les Pauvres, étaient dispersées dans Paris, chacune au
service d'une Confrérie différente; Louise de Marillac perçut la nécessité de
les regrouper, afin de mieux les former et les accompagner dans leur service,
tant corporel que spirituel.
En novembre 1633, elle reçut chez
elle les six premières "Filles" ( à l'époque, ces "Filles" étaient servantes des
"Dames" des Charités). C'était une nouveauté dans l'église, qui n'admettait pas
que des Religieuses soient hors des cloîtres...
Quel que soit le lieu où il
s'exerce, le service est encore aujourd'hui défini comme corporel et spirituel:
il s'adresse à tous, malades de tous âges, handicapés physiques; les enfants
abandonnés ou défavorisés sont accueillis ou pris en charge; les démunis, les
prisonniers sont secourus.
En 1633 sont instituées les "Conférences
du Mardi" où se retrouve régulièrement l'élite du Clergé (Bossuet et
d'autres).
La même année voit encore la
"Fondation de la confrérie de l'Hôtel-Dieu" à Paris où interviennent les Filles
de la Charité.
On lui doit la création des
hôpitaux de Bicêtre pour les aliénés, de la Pitié, de la Salpétrière pour les
pauvres, en 1654 l'Hôpital du Saint Nom-de-Jésus à Paris pour les vieillards.
En
1638 débute l'œuvre des "Enfants Trouvés". Il créa pour cela un établissement
pour les enfants trouvés. Le sort de ces malheureux fut longtemps incertain
malgré ses efforts. En 1648 il convoque une assemblée de dames charitables et
prenant la parole il rappelle que l'oeuvre en a déjà sauvé six cents mais que
les ressources manquent pour poursuivre. Ses paroles furent pathétiques et
convaincantes, puisque le jour même l'hôpital des enfants trouvés avait trouvé
les capitaux pour poursuivre sa tâche.
Il créa également des retraites
spirituelles au cours desquelles se retrouvaient des gens de toutes conditions,
le pauvre et le riche, le laquais et le seigneur priaient ensemble et prenaient
leurs repas au même réfectoire.
Vincent assiste Louis XIII dans ses
derniers moments en 1643. Un peu plus tard il est nommé au "Conseil de
Conscience" (Conseil de Régence pour les affaires ecclésiastiques) par la
régente Anne-d'Autriche
Pendant les troubles de la Fronde,
il soulagea la misère publique. Vincent organisa également des collectes à Paris
pour porter secours aux victimes des guerres de Religions; il fut perçu comme un
véritable ministre de l'assistance.
Son action ne s'arrêtait jamais. Il
envoyait ses missionnaires dans tout le royaume et à l'étranger:
– 1639 voit Vincent organisé les
secours en Lorraine (ravagée par la guerre, la peste et la famine).
– 1646 Fondation de la mission
d'Alger.
– 1648 Fondation de la mission de
Madagascar.
– 1649 Démarche de Saint Vincent
auprès de la Reine et Mazarin en faveur de la paix.
– 1651 Vincent organise des secours
en Picardie, Champagne et Ile-de France, dévastées par la guerre. C'est l'année
de la Fondation de la mission de Pologne.
Accablé d'infirmités et de
souffrances à la fin de sa vie, il mourut à Saint-Lazare le 27 septembre 1660.
On lui fit des funérailles exceptionnelles. Toutes les oeuvres qu'il avait
créées étaient représentées, Les princes se mêlaient aux pauvres dans la foule
venue honorer le bienfaiteur que l'on vénéra comme un saint.
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Humble prêtre-paysan, Vincent de
Paul a su mobiliser au service des pauvres les grands noms de la noblesse et de
la bourgeoisie française, parmi elles citons:
– Madame de Gondi, épouse du
général des galères de France.
– La Présidente Goussault, veuve du
président de la Cour des Comptes, elle fut la première Présidente des Dames de
Charité. Très fortunée et très belle, elle aimait les pauvres de toute son âme.
– Mademoiselle de Fay, de très
noble naissance, elle était disgraciée quant à la nature. Elle supportait avec
le sourire cette pénible infirmité, elle avait une jambe hydropique. Elle ne
refusait rien aux pauvres, ni à Dieu. "Je n'ai jamais vu une âme aussi unie à
Dieu" disait d'elle M. Vincent.
– La Duchesse d'Aiguillon, nièce du
Cardinal de Richelieu, elle disposait d'une fortune colossale qu'elle distribua
en bonnes oeuvres.
– La Reine Anne d'Autriche, veuve
de Louis XIII, elle n'oublia jamais que M. Vincent avait assisté le défunt roi à
son lit de mort.
– La Princesse de Condé, mère du
vainqueur de Rocroy, elle était le grand appui financier de Louise de Marillac.
– Louise de Gonzague, très
mondaine, cette haute princesse était pourtant très assidue à visiter les
malades de l'hôtel-Dieu qu'elle se plaisait à combler. Devenue Reine de Pologne,
elle voulut absolument avoir des Soeurs de Charité et des Missionnaires. M.
Vincent ne put les lui refuser.
– Madame de Miramion, admirable
apôtre, elle fonda une Maison d'Enfants Trouvés et un Refuge pour filles
perdues.
– Madame de Polaillon, ouvrait de
son côté un foyer pour jeunes filles en danger moral.
– Madame de Lamoignon, épouse du
Premier Président du Parlement de Paris, elle recevait tous les pauvres en son
magnifique hôtel particulier. "Vous allez nous réduire à la mendicité",
gémissait le Président.
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Il fut béatifié par Benoît XII le
12 août 1729 et canonisé par Clément XII le 17 juin 1737. Actuellement son corps
est exposé dans la Chapelle des Lazaristes, 95, rue de Sèvres, à Paris-VIe.
SOURCE :
http://www.medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/stvincpa.html |