Vilmos Apor naît en
1892. Avant son épiscopat il mérite déjà, comme prêtre, le titre de
"curé des pauvres".
Nommé évêque
de Györ par Pie XII en janvier 1941, il poursuit son service de
charité: généreux bienfaiteur des indigents, il met sa voiture à
disposition des pauvres. Quant à ses prêtres, ils peuvent venir le
trouver n'importe quand et sans prévenir. Il reçoit souvent à
déjeuner un groupe de séminaristes. En cette sombre période de la
Seconde Guerre mondiale, défenseur des persécutés, il ne craint pas
d'élever la voix pour stigmatiser au nom des principes évangéliques
les injures et les violences perpétrées contre les minorités, en
particulier contre la communauté juive. En juin 1944, 300.000 Juifs
ont déjà été déportés. Grâce aux appels pressants du Pape Pie XII et
peut-être aussi grâce à la protestation des ambassadeurs des nations
neutres (Suisse, Suède, Portugal, Espagne) d'autres déportations
sont évitées, au moins temporairement. De nouveaux dangers
apparaissant, le Pape, pressé par l'ambassadeur des États-Unis,
écrit le 26 octobre au Primat de Hongrie invitant les évêques et les
fidèles à redoubler d'aide envers les victimes de la guerre sans
tenir compte de leur race. C'est bien ce qu'a fait Mgr Vilmos Apor.
Et quand arrivent les bombardements anglais, il s'affaire auprès des
victimes.
Lorsque les Hongrois
sont soi-disant "libérés" par les Rouges, Mgr Apor met son palais
épiscopal à la disposition de ceux qui fuient ce nouveau fléau. Une
centaine de femmes, notamment, trouve refuge dans les caves de
l'évêché. Le Vendredi-Saint de l'année 1945, des jeunes femmes
préparent une soupe pour les pauvres. Les Russes envahissent
l'évêché. Mgr Apor désarme un officier, puis intervient quand la
soldatesque s'en prend aux femmes. Il est blessé par un officier
russe qui tire sur lui, volontairement, plusieurs coups de feu. Il
meurt trois jours plus tard. Ainsi réalise-t-il sa "Pâque
personnelle en passant du témoignage d'amour envers le Christ et de
solidarité envers ses frères à la couronne de gloire promise au
fidèle serviteur".
Sa tombe est longtemps
l'objet d'une interdiction. Finalement son corps est transféré à la
cathédrale. |