Ugolin Zeffirini
Religieux, Bienheureux
+ 1370

La ville de Cortone n’est pas la cité de sainte Marguerite, mais aussi celle d’un moine du XIVe siècle que l’église éleva aux honneurs des autels : Ugolin Zeffirini. Celui-ci naquit un siècle après la grande Sainte de Cortone.

Sa vie fut bien plus modeste, presque timide, si on la compare aux événements qui ont marqué la vie de la grande dame de Liviano. Plus qu'un acteur, on le qualifierait plutôt de spectateur des crises de son temps, un spectateur, cependant, capable de vivre profondément et de garder dans le secret de son âme, le ferment de sa vie et sa société. Marqué précocement par une vocation ascétique, les discordes civiles de sa ville, dans la dernière moitié de 1300, rendirent insupportable la vie dans sa patrie. Par conséquent il préféra émigrer, et se rendit dans la cour du duc Louis de Gonzague à Mantoue, un ami de sa famille. Mais même la cour ducale de Gonzague n’était pas un environnement propice à la vie spirituelle de l’homme de Cortone, c’est pourquoi il quitta la cour et entra dans un couvent d’ermites qui suivaient la Règle de Saint-Augustin. Il passa plusieurs années à Mantoue, jusqu’au moment où ses supérieurs l’envoyèrent dans le couvent des Augustins de Cortone, où Ugolin acquit sa réputation de sainteté, due certainement à d’autres faits que son implication apostolique. En effet, sa réputation avait beaucoup à voir avec son humilité et son affection envers les plus pauvres et sa disponibilité de tout instant. À cause du nombre de personnes qui le cherchaient, et pour éviter toute ostentation ou inutile vanité, il préféra quitter le monastère et alla s’installer dans un lieu solitaire, dans l'ermitage de S. Onofre, où il a passa le reste de ses jours dans la prière et les veilles, le jeûne et la mortification, comme un de ces solitaires de la Thébaïde, tel que l’avait été en son temps, saint Onofre, duquel l'ermitage portait le nom.

Après sa mort en 1370, une curieuse et douce tradition se développa autours de sa tombe, sur laquelle, à plusieurs reprises, des lis fleurirent. Plusieurs années plus tard, lors du transfert des reliques, conservées intactes, on remarqua sur la poitrine du bienheureux de Cortona de petites cicatrices, comme deux fentes. Par ces fissures a-t-on dit, seraient passées les tiges des lis prodigieux, fleurs tout droit sorties de son cœur. La fleur de lys, comme nous le savons, est la fleur symbolique de la pureté.

Dans l'histoire spirituelle de Cortone à la figure passionnée de sainte Marguerite, comme une rose charnue, hérissées d'épines de la pénitence est opposé en quelque sorte la figure épanouie du lis du bienheureux Ugolin Zeffirini.

 

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