

INDEX
Thérèse
Neumann 2 -
6 Portrait de Thérèse Neumann
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Remarques importantes:
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7 La vie spirituelle de Thérèse Neumann
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7-1-Une vie extraordinaire
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7-2-Thérèse Neumann, une bonne paysanne
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7-2-1-Une fille solide et pieuse
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7-2-2-Premières épreuves
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7-2-3-Les relations avec Thérèse de Lisieux
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7-2-4-La vocation de souffrance
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7-3-Les vertus de Thérèse Neumann
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7-3-1-La foi
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7-3-2-Disponibilité à la volonté de Dieu
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7-3-3-Autres vertus de Thérèse Neumann
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8 Les détracteurs et les amis
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8-1-Les nombreuses épreuves
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8-2-Les détracteurs
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Remarques:
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8-3-Les amis de Thérèse Neumann
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8-3-1-L'Abbé Naber
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8-3-2-Le docteur Fritz Gerlich
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8-3-3-Frédéric Georges von Lama
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8-3-4-Maria Anna Benedicta Spiegel von und zu Peckelsheim, abbesse de
l'abbaye bénédictine de Sainte Walbure d'Eichstätt
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8-3-5-Le Docteur Franz Wutz
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8-3-6-L'Abbé Helmut Fahsel
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8-3-7-Le baron Erwein von Aretin
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8-3-8-Le docteur Seidl
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8-3-9-Autres témoins
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9 La vie spirituelle de Thérèse Neumann
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9-1-La prière de Thérèse Neumann
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9-2-Thérèse et l'Église
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10 Position de l'Église
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Résumons:
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En conclusion
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Bibliographie
Il faut bien retenir que
Thérèse Neumann était une paysanne solide, attachée à la
terre,
et se livrant le plus souvent possible aux travaux des champs, de la
ferme, ou de son jardin, malgré la gêne provoquée par ses stigmates qui
la faisaient souffrir constamment. Ce que l'on remarquait
particulièrement chez elle, c'était:
– son extrême simplicité,
même avec les grands de la terre.
– son réalisme et son
esprit d'initiative.
– son incroyable ténacité
dans ses négociations.
– son active hors du
commun: sa capacité de travail était telle qu'elle étonnait tous ceux
qui la connaissaient bien.
– sa soif ardente de la
gloire de Dieu.
– son amour des fleurs et
de tout ce qui concernait la nature. Son grand bonheur était d'orner son
église paroissiale. Elle aimait aussi beaucoup les animaux, surtout les
oiseaux.
Thérèse était une femme
comme les autres: quand elle travaillait, rien ne la distinguait de ses
compagnons, et une personne non avertie n'aurait jamais pu imaginer
quelle était cette femme extraordinaire dont on parlait tant.
Thérèse aimait beaucoup les
malades et les soignait souvent. Connaissant par expérience le poids de
la souffrance, Thérèse savait trouver les mots justes pour apaiser les
malades et leur faire retrouver la paix.
On a beaucoup admiré
l'intelligence de Thérèse. En classe, elle avait été une très bonne
élève, mais elle n'avait reçu qu'une instruction élémentaire. Or,
pendant près de quarante ans, elle côtoya de nombreux savants, dans tous
les domaines, et, chose étonnante, elle devait, et put, soutenir avec
eux des discussions approfondies.
Il convient de remarquer
que ce qui gagnait les cœurs à Thérèse Neumann, c'était son extrême
gentillesse, et non pas les événements étranges qui meublaient sa vie.
On
a parlé de ses qualités humaines, de sa simplicité, de sa candeur, de sa
gaieté sereine et communicative. On appréciait ses bons mots, son amour
du travail, son incessante et prodigieuse activité, sa débordante bonté
et son inlassable dévouement. Tous ceux qui la connaissaient l'aimaient
comme leur propre sœur.
Enfin, il faut dire que
Thérèse Neumann avait une profonde horreur de la publicité, et que c'est
à corps défendant, et souvent avec beaucoup de souffrances, qu'elle dut
être exposée au grand jour, à la compassion des uns, mais aussi, et si
souvent, aux incompréhensions, à certains mépris et aux calomnies des
autres.
La vie de Thérèse Neumann
fut, en tous points, extraordinaire. Il est incontestable que ce fut une
très grande mystique, douée de charismes nombreux et étonnants. Peut-on,
aujourd'hui, 43 ans après sa mort, la considérer comme une sainte?
(Thérèse Neumann est décédée le 18 septembre 1962) Seule l'Église, dans
sa sagesse sera en mesure de se prononcer. Une vie de sainteté ne se
mesure pas en fonction des charismes, même nombreux et inexplicables,
manifestés par l'intéressé. Seules les vertus et la profondeur de la vie
spirituelle de la personne considérée doivent entrer en jeu pour dire si
oui ou non il y a héroïcité des vertus, et sainteté.
Mais en attendant,
aujourd'hui, il ne nous est pas interdit d'essayer d'entrer dans ce que
fut la vie spirituelle de Thérèse Neumann.
Thérèse Neumann était une
solide fille de la campagne bavaroise, rude mais d'une grande charité,
simple et d'une franchise à toute épreuve, et ayant, comme l'on dit, les
deux pieds sur la terre. En un mot, rien ne semblait la préparer à
devenir une grande mystique.
Quelques points
particulièrement essentiels sont cependant à retenir: dès son plus jeune
âge Thérèse se montra très pieuse et très dévouée. Elle aurait souhaité
devenir religieuse infirmière, chez les bénédictines missionnaires de
Tutzing, mais le Seigneur en décida autrement: en effet, son père ayant
été mobilisé en 1914 comme tous les hommes valides, Resl avait dû rester
à Konnerseuth pour aider sa mère chargée d'une nombreuse famille. Plus
tard, ce furent une chute brutale et les douloureuses maladies, puis la
stigmatisation, le jeûne et les phénomènes mystiques: la vocation de
Thérèse, c'était la souffrance unie à la souffrance rédemptrice de
Jésus.
Avec
une générosité sans pareille, Thérèse sut répondre aux étranges appels
de Dieu. Elle ne cessa de s'offrir en sacrifice pour le salut des âmes.
Un mois après avoir recouvré la vue, elle disait à son ancienne
institutrice, le 27 mai 1923: "... j'ai été atteinte d'une petite
paralysie au cou de sorte que je ne pouvais plus prendre que des
liquides... Même la sainte communion, je devais la prendre dans l'eau et
rien qu'un tout petit morceau d'hostie... Cela dura douze jours... Je
crus que j'allais mourir... Mais dans mon estomac se formait un nouvel
abcès... Durant le carême, cela devint si grave, mon abcès prit de
telles proportions que le cœur et les poumons ne fonctionnaient plus par
suite de l'enflure. Je ne pouvais presque plus respirer. Cet état dura
jusqu'au 25 avril... Le 25 avril, l'abcès creva,
le soir du mercredi avant la béatification de la Petite Thérèse."
Alors qu'elle n'était
encore guérie que de sa cécité, et qu'elle souffrait un véritable
martyre de ses autres infirmités, elle écrivait déjà à une amie
religieuse, une lettre datée
du 7 novembre 1924:
"Je m'associe à tes
prières... surtout maintenant que j'ai de si violentes douleurs
internes. J'ai grand besoin de l'assistance de la grâce. Je prie et
j'offre beaucoup de mes souffrances pour vous toutes.... J'offre au Père
céleste la Passion de Jésus-Christ ainsi que les mérites de ses saints
et de toutes les âmes droites sur la terre." Et plus loin, dans la
même lettre: "Chère sœur, remercie avec moi le bon Sauveur de m'avoir
donné assez de forces pour pouvoir jouir de cette grande joie.
Sinon, je me serais laissée aller au désespoir. Mais ainsi, avec la
grâce de Dieu, j'ai pu tout supporter."
Pourtant ces souffrances
devaient être vraiment intolérables, car dans la même lettre, elle
précise: "Si je devais te décrire les souffrances que j'endure
actuellement, tu en serais épouvantée... Tu sais, j'ai certaines
douleurs internes et il est bien dur de les supporter. Souvent je crois
être au bord de l'enfer. J'ai alors de telles tentations contre la foi,
la patience, etc... que je ne sais plus qui je suis, si abandonnée du
bon Sauveur. Tout en moi est si noir, je crains tellement alors de
succomber..."
Le 16 juin 1925, à une
ancienne camarade d'école, religieuse: "Prie assidûment pour moi. Tu
sais, souvent j'ai tellement de souffrances intérieures que ce n'est
qu'avec patience que je peux les supporter. En outre, mon désir ardent
de mourir, de rejoindre la patrie éternelle est plus fort que jamais..."
Force est de constater que
la spiritualité de Thérèse Neumann fut, dès son plus jeune âge, orientée
vers le mystère de la Rédemption,
et vers l'Eucharistie. Mais avant tout, c'était une fille de foi.
Thérèse Neumann a vécu une
authentique relation avec la petite Thérèse de
Lisieux.
Quand Thérèse Neumann était jeune, ses seules lectures étaient très
limitées: elle n'avait lu que L'Histoire d'une âme de Thérèse de
Lisieux, l'Introduction à la vie dévote de saint François de
Sales et le Manuel Catholique d'Enseignement et d'Éducation de
Léonard Goffine. Elle était également abonnée à la revue Notburga,
destinée aux domestiques, et au périodique Rosenhain, (Le
Buisson de roses) dont le but était de faire connaître aux Allemands la
jeune carmélite française: Thérèse Martin. C'est la voix d'enfance,
prônée par Thérèse Martin qui semble avoir le plus guidé la piété de
Thérèse Neumann.
En décembre 1917, un an
avant son premier accident, Resl avait noté sur un livre, en s'adressant
à Thérèse de Lisieux: "... Digne servante du Seigneue, aide-nous
toujours à aimer davantage notre Seigneur, à lui faire confiance comme
un enfant, et à nous soumettre totalement à sa volonté. Je ne demande
pas seulement cette grâce pour moi, mais aussi pour tous ceux qui me
sont chers et pour tous les hommes. Avec la grâce de Dieu, ce sont tes
traces que j'aimerais suivre."
La vie d'intimité entre les
deux Thérèses, s'est encore approfondie à partir du 19 avril 1923: en
effet, c'est ce jour-là, jour de la béatification de Thérèse Martin, que
Thérèse Neumann recouvra soudainement la vue. Elle raconta plus tard à
une amie: "Personne n'aurait cru, et moi moins que les autres, que
dans l'état où je me trouvais je pourrais recouvrer la vue. Il y a un
an, le Docteur Seidl avait dit à ma tante: il n'y a plus d'espoir pour
ses yeux. Les nerfs sont morts, il faudrait un miracle pour qu'elle
guérisse..."
C'est le jour de la
canonisation de la petite Thérèse, le 17 mai 1625, que Thérèse Neumann
fut totalement et définitivement guérie. Une amie de Thérèse Neumann
rapporte que Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus lui apparaissait et lui
parlait de la mission que Dieu lui proposait. Thérèse Neumann accepta
librement. Un jour la voix mystérieuse lui demanda:
– Thérèse, veux-tu guérir?
– Tout ce qui me vient de
la part de Dieu m'est bon: la guérison, la maladie, comme il lui
plaira!"
– Ne désirerais-tu pas, au
moins un peu de soulagement dans souffrance? Si tu pouvais t'asseoir,
par exemple, ou marcher?
– Tout ce qui me vient de
la part du Sauveur m'agrée, confirmait Resl. Toute fleur, tout oiseau ou
même toute nouvelle souffrance. Ma plus grande joie, je la trouve dans
le Sauveur!
C'est alors que la voix de
la petite Thérèse lui dit:
– Thérèse, tu vas éprouver
une petite joie. Tu pourras désormais t'asseoir et marcher. Mais il te
faudra souffrir encore, beaucoup et longtemps. Aucun médecin ne pourra
te soulager. On sauve plus d'âmes par la souffrance que par les plus
beaux discours. Reste simple et confiante.
On peut relever aussi ces
paroles prononcées par Thérèse de Lisieux le 29 avril 1924, et notées
par le Père Naber:
– Accepte les souffrances
et les épreuves avec docilité et avec joie! Les âmes attendent cela de
toi. Ne te décourage pas! Aie une confiance aveugle! Tu es l'objet de
tant de témoignages d'amour... Nous ne t'abandonnerons pas. Tu devras...
t'efforcer de ressembler toujours davantage au Sauveur méconnu, méprisé
et persécuté.
Avant la guérison complète
de Thérèse Neumann, Thérèse de L'Enfant Jésus n'apparaissait pas
visiblement, malgré la merveilleuse lumière qui l'accompagnait. Les
guérisons subites et totales dont bénéficia Resl avaient pour but "de
faire savoir aux hommes qu'il y a une puissance supérieure." Après
ses guérisons, sainte Thérèse de Lisieux se montra encore assez souvent.
Le curé Naber a raconté ou écrit, à propos de ces venues de Ste Thérèse
de Lisieux:
– Le 29 avril 1928, à six
heures moins un quart du matin, la Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
apparaît à Thérèse sous forme lumineuse et donne des avertissements et
des commissions.
– Le 17 mai 1928, dans
l'après-midi, Thérèse voit la mort de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus,
dont c'est aujourd'hui l'anniversaire de la mort... Puis sainte Thérèse
apparaît dans la gloire céleste.
Une autre apparition a été
signalée le 21 avril 1931.
Thérèse Neumann aurait
souhaité être religieuse missionnaire. Les événements qui jalonnèrent sa
vie jusqu'à l'âge de 30 ans environ lui montrèrent qu'elle était
destinée à une autre vocation, une vocation de souffrance, librement
acceptée et unie aux souffrances du Sauveur durant sa Passion. À des
amis, dès 1923, elle écrivait:
"Je suis une fiancée du
Christ, une crucifiée. Même si je ne puis plus entrer au couvent, mon
lit n'est-il pas une cellule où je peux aussi m'offrir en sacrifice?...
Je dois souffrir beaucoup... Mais le Bon Dieu me donnera bien toujours
la force et la persévérance de supporter les épreuves, jusqu'au jour où
j'aurai atteint mon but, là où il n'y aura plus de souffrances: le
ciel... Même dans mon lit je veux être contente, car c'est là la volonté
de Dieu. S'il avait voulu me faire entrer au couvent, il n'aurait
certainement pas permis que je tombe malade. Ce que le Seigneur fait est
toujours pour le mieux. Souvent, sans doute, je ne voulais pas bien le
comprendre...
Je crois que même si je
ne puis être active, le Seigneur Dieu acceptera ma vie comme une
activité. Je dois intercéder pour tant de personnes dans mes prières, et
je voudrais me consacrer à tout le monde.... Je suis, moi aussi une
enfant de Thérèse (de Lisieux) et, en tant que telle, j'ai tant de
supplications à présenter... Je n'ai plus qu'un seul désir: n'être
qu'une source de joie pour le bon Sauveur et ne plus jamais l'offenser.
Mais justement pour cela, il me manque encore beaucoup."
À une religieuse, en 1924:
"La Voix
m'a bien dit que je devrais beaucoup souffrir encore. Et cela me cause
de la joie, car je ne peux m'imaginer la vie sans douleur ni
souffrance... La voix me parla avec insistance de la souffrance..."
En 1927, à l'abbé Wutz:
"Je sais avec certitude que le bon Sauveur ne me laisse pas souffrir
pour que la science, qui est si fière, interprète subtilement et ergote
sans, finalement, rien pouvoir expliquer... Demandons au Bon Sauveur
qu'il pardonne à tous ceux qui, par orgueil, s'opposent à ce qu'Il
accomplit ici-bas...."
En février 1937, elle écrit
encore au Docteur Wutz:
"Je ne fais que pleurer... Cette année le Carême est terrible. Je le
supporte avec l'aide de Dieu, mais c'est tout de même très dur... C'est
pour le Bon Sauveur et pour l'Église que j'ai souffert et perdu mon sang
pendant dix ans... Pour le moment c'est comme si je baignais dans la
souffrance... ma tête, mes épaules, mon cœur, mes mains, mes pieds et
mes genoux saignent... Quelquefois, quand c'est vraiment dur, je me dis:
'Si cela ne faisait pas mal, ce ne serait pas un sacrifice!'"
La foi de Thérèse Neumann
pour l'Eucharistie et pour le mystère de la Croix fut l'axe déterminant
de sa spiritualité depuis son enfance. Il semble d'ailleurs qu'elle ait
eu, encore jeune, des expériences religieuses très intenses. Mais elle
n'en parlait pas, ou très peu, et seulement à son confesseur, le Père
Naber.
Ce qui frappe dans la
spiritualité de Thérèse Neumann, c'est sa constante disponibilité à la
volonté de son Sauveur. Elle disait souvent: "Tout m'est égal, vivre
ou mourir, la santé ou la maladie, ce que le Bon Dieu voudra faire de
moi."
Elle voulait être
religieuse, mais il lui fallut d'abord s'occuper des travaux de la
ferme, pendant la guerre, pour remplacer son père mobilisé. Puis, elle
dut travailler comme domestique chez un aubergiste-cultivateur du pays.
Ce fut bientôt le premier accident du 10 mai 1918. Enfin survinrent les
maladies et les infirmités qui les accompagnaient. Tout cela lui fit
comprendre, ainsi que nous l'avons dit plus, haut, que sa vocation était
ailleurs. Déjà elle offrait toutes ses souffrances, comme le prouve ce
passage d'une lettre écrite à une amie religieuse, le 7 novembre 1924:
"Je prie beaucoup et offre beaucoup de mes souffrances pour vous
toutes... J'offre au Père céleste la Passion de Jésus-Christ, ainsi que
les mérites des saints et de toutes les âmes droites de la terre."
En dehors de ses lettres,
on ne connaît de la vie intérieure de Thérèse Neumann que ce que ceux
qui ont pu assister à ses nombreuses extases, en révélé. En effet,
pendant les extases, Thérèse parlait souvent à voix haute, et de
nombreux témoins, le curé Naber, notamment, ont pu noter les paroles
qu'elle prononçait, et qui étaient toujours l'expression de sa totale
soumission à la volonté de Dieu.
– La franchise
Thérèse était d'une
franchise exceptionnelle, incapable de la moindre dissimulation, et par
conséquent du mensonge qui lui faisait horreur: la "Resl" disait
toujours ce qu'elle pensait, et parfois même sans ménagement. Elle était
peu instruite, et pourtant elle dut recevoir et conseiller de nombreux
intellectuels, des théologiens de très haut niveau, des évêques, etc.
Jamais elle ne se départit de sa simplicité.
– La simplicité
L'intelligence de Thérèse
s'était développée rapidement au cours de ses entretiens avec d'éminents
intellectuels. Par ailleurs, elle se souvenait de tout ce qu'elle voyait
ou entendait dans ses visions et ses extases, et, ce qui est
remarquable, et rare, sa culture, qui était devenue quasiment
universelle, s'était étonnamment structurée et synthétisée. Monseigneur
Teodorowicz, évêque de Lemberg, a écrit d'elle: "Elle se distingue
par son esprit clair et possède une intelligence vive... Elle saisit
n'importe quelle question abstraite, si difficile soit-elle; et la rend
ensuite en quelques mots substantiels et concis."
Cependant elle avait su
conserver une simplicité qui la faisait aimer, et qui n'était autre que
l'expression de son humilité. Thérèse était la simplicité même:
"Naturelle, aimant la vérité, et surtout, simple: voilà les trois traits
dominant du caractère de Thérèse Neumann qu'il m'a été donné
d'observer... Grâce à la simplicité de son âme, Thérèse entre en
relation avec Dieu, et cette relation ne pourrait, en aucune manière,
acquérir de caractère plus profond, même en recourant aux plus grandes
mortifications.
Simple dans son
comportement, elle est non seulement exempte de tout artifice, mais
aussi de tout embarras, précisément en raison du fait qu'elle n'est
jamais préoccupée d'elle même. Elle est simple, concise, naturelle et
substantielle dans ses paroles, et extraordinairement simple en traitant
n'importe quel sujet de conversation."
– L'enfance spirituelle
La simplicité de Thérèse
Neumann, était-ce un cadeau de la Petite Thérèse Martin? Problablement,
tant leur intimité était grande. La spiritualité de l'enfance
spirituelle, la grande découverte de Thérèse de Lisieux, fut
certainement le grand cadeau de la sœur aînée à la sœur cadette. Les
deux Thérèses avaient une indéfectible confiance en leur Père des Cieux
et en Jésus, leur Bien-Aimé. Cet esprit de simplicité et d'amour
explique aussi la familiarité de Thérèse Neumann envers Jésus avec qui
elle s'entretenait d'une manière "enfantine", ainsi que le révèlent ses
lettres et le bon curé Naber.
La prière de Thérèse
Neumann était un Cœur à cœur avec "le bon Sauveur" avec qui elle
passait, chaque nuit, de très longues heures d'adoration. Le Père Naber
et Thérèse avaient été reçus tertiaires de Saint François d'Assise le 3
septembre 1946;
il n'est donc pas étonnant que Thérèse ait tant aimé les fleurs, les
oiseaux, et toutes les beautés de la nature. Elle écrivit un jour à une
amie: "Qaund on pense que le Bon Dieu a aussi créé les petits oiseaux
pour notre joie, et si on les entend louer le Seigneur toute la
journée... il faudrait avoir un cœur de pierre pour rester insensible."
Pour Thérèse, tout devenait sujet d'oraison et prière de louange.
Grande simplicité, cœur à
cœur perpétuel avec son Sauveur, soumission humble et totale à la
volonté de Dieu, on ne s'étonnera pas de voir Thérèse Neumann toujours
joyeuse, aimant rire et faisant rire, malgré toutes ses souffrances.
C'est qu'elle avait compris l'immense valeur rédemptrice de la
souffrance. Thérèse aimait son Sauveur et tous les hommes. Un jour,
après une extase, dans un état de repos surélevé, elle s'écria:
"L'amour est tout, l'amour est la source de toute vertu, même de
l'humilité. Le Sauveur jugera un jour, d'après l'amour."
L'Église ne juge pas ses
saints mystiques sur les phénomènes extraordinaires dont ils furent
favorisés, mais sur leurs vertus réelles et héroïques et sur leur
soumission totale à la volonté de Dieu quelle qu'elle soit. En ce qui
concerne Thérèse Neumann l'Église ne s'est pas encore prononcée, mais on
peut, sauf avis contraire dûment autorisé, affirmer que Thérèse Neumann
a vécu, durant toute sa vie, toutes les vertus que le Seigneur exigea
d'elle, avec héroïcité.
Comme tous les vrais
mystiques, Thérèse Neumann connut une véritable et constante
persécution, surtout de la part de personnes qui ne la connaissaient
pas. La calomnie fut l'arme la plus employée pour salir, mettre en doute
ses charismes les plus évidents, et la traiter d'hystérique, de
simulatrice, ou, pire encore... Au nom d'une science maintenant
largement dépassée, de pseudo-scientifiques voulaient expliquer tous les
phénomènes dont Thérèse était l'objet par des causes naturelles, et
quand ils n'en trouvaient pas, ils les niaient. C'était, -peut-être
est-ce encore?- oublier que l'homme n'est pas seulement un être soumis
aux lois naturelles, mais qu'il est aussi un être spirituel.
On se souvient que Thérèse
Neumann qui avait, pendant plusieurs années, souffert de nombreuses et
douloureuses maladies, et de plusieurs infirmités, avait été
miraculeusement et totalement guérie en quelques mois. De tels faits
avaient suscité de l'étonnement, surtout dans son village. Mais, avec la
stigmatisation et son jeûne total, un cruel calvaire devait s'ajouter
aux douleurs de la Passion: les innombrables visites de ceux qui
voulaient la voir, lui parler et demander des grâces, les curieux
indiscrets ou malveillants, les contrôles médicaux, et surtout les
incroyables calomnies, souvent publiées, dont elle fut victime, ses
douleurs durent atteindre un paroxysme difficile à concevoir.
Toutes les visites de
personnes étrangères étaient une lourde charge pour Thérèse. Malgré son
tempérament vif et passionné, elle s'efforçait de donner à chacun tout
le temps nécessaire; mais l'égoïsme de certaines personnes en empêchait
d'autres d'être reçues. Avec les travaux quotidiens, les innombrables
visites, les souffrances expiatoires et les passions du vendredi,
Thérèse était souvent exténuée; pourtant nombreux étaient ceux qui la
quittaient le cœur plein de joie et d'espérance.
Tous ceux qui ont vu
Thérèse, lui ont parlé ou ont assisté à ses extases ou à ses
stigmatisations, étaient généralement radicalement convertis. Mais la
plupart de ses adversaires ne l'avaient jamais vue ni entendue. Nous ne
citerons ici que quelques personnes dont les écrits furent
particulièrement odieux. Il semble nécessaire, en effet, en faisant
revivre rapidement une âme choisie, de constater l'acharnement insensé
auquel Satan se livre toujours contre ceux qui se sont donnés à Dieu,
pour les détruire et empêcher le bien qui pourrait se faire, grâce à
elles. Nous citerons, entre autres:
– Le Docteur Deutsch, un
médecin nazi, qui ne vint jamais à Konnersreuth, mais qui estimait utile
de flétrir par des jugements insensés et faux, tout ce qui, dans la vie
de Thérèse, ne pouvait pas se prouver scientifiquement.
Il est à l'origine du fameux rapport Martini, pamphlet haineux rédigé à
partir des notes du Docteur Martini. Il semble par ailleurs que les
dates aient été trafiquées. Mais la virulence de ce pamphlet était telle
que c'est à partir de ce moment que Mgr Buchberger, l'évêque de
Ratisbonne, a commencé à montrer de la bienveillance envers Thérèse et
son directeur, le Père Naber. Il prononça un jour, dans un sermon, ces
phrases pleines de bon sens: "La vie de sainteté consiste dans
l'humilité et dans l'amour de Dieu. Mais l'humilité est l'essentiel. Je
souhaiterais que ce message de Konnersreuth fût encore plus remarqué que
les phénomènes miraculeux ou tenant du mirzcle."
– Le Docteur Leschler
publia en 1933 un livre dans lequel il expliquait que les stigmates
relevaient de la névropathie ou de la médiumnité. Ce livre, rapidement
tombé dans l'oubli, ferait sourire les médecins d'aujourd'hui.
– Le R.P. Paul Siwek
écrivit un important ouvrage consacré à Thérèse Neumann, et des articles
publiés dans la revue américaine The Priest, Huntington, Indiana
(juin, juillet, août 1958). Ses attaques contre Thérèse Neumann, qu'il
ne connaissait pas et qu'il n'avait jamais vue, furent des plus
virulentes et des plus mensongères. La plupart de ses affirmations ont
été contredites par d'éminents savants, médecins, psychologues ou
théologiens. On peut regretter que ce livre ait empêché, en France, de
nombreuses personnes de connaître la véritable Thérèse Neumann.
Les polémiques à propos de
Thérèse Neumann furent innombrables. On a écrit des monceaux
d'absurdités dont beaucoup se sont montrées d'une étonnante grossièreté.
Certaines s'appuyaient sur des informations fausses, non contrôlées. Il
ne paraît pas utile de s'arrêter davantage à ces âneries, voire à ces
abjections.
1-La décision
d'adresser une requête pour demander l'introduction du procès de
béatification a été prise le 3 septembre 1963. Anni Spiegl, une amie de
Thérèse, constata, sept ans plus tard, soit en 1970, qu'on ne parlait
plus beaucoup de Konnersreuth. Certes, il y avait toujours des pélerins,
mais le monde oubliait Thérèse Neumann. Qu'en est-il maintenant?
Attendons! Ne devançons pas le jugement de l'Église. Nous pouvons
seulement dire que Dieu a fait de grandes choses à Konnersreuth, grâce à
une âme qui, pendant des années, revivait chaque semaine la Passion de
Jésus-Christ.
2-Un fait curieux
doit être signalé ici. En 1948, une fausse mystique, véritable
hystérique, fut soignée à la clinique neuro-psychiatrique d'Innsbruck.
Elle s'appelait aussi, étrangement, Thérèse Neumann, nom fréquent en
Bavière et au tyrol. Une enquête révéla qu'il s'agissait d'une
toxycomane qui avait été condamnée à plusieurs reprises pour trafics
frauduleux...
Il
faut d'abord citer l'abbé Josef Naber, curé de Konnersreuth de 1909 à
1960. C'est lui qui dirigea Thérèse Neumann depuis ses années de
catéchisme et sa première communion, jusqu'à sa mort. Il notait
soigneusement tout ce qui arrivait à Thérèse. Beaucoup de ces précieuses
notes ont été brûlées lors de l'incendie de la maison paroissiale en
1945. Les autres auraient été confiées au Dr Steiner. Le curé Naber,
homme simple, loyal, profondément dévoué et excellent prêtre, servit
longtemps d'intermédiaire entre Thérèse et ses nombreux visiteurs; ce
n'était pas une tâche facile. L'abbé Naber fut unanimement apprécié.
Pour se rendre compte de l'authenticité des faits extraordinaires qu'il
constatait chez Thérèse, il n'hésitait pas à la soumettre à de
nombreuses épreuves. Cependant il eut vite compris que la mission de
Thérèse Neumann, "c'était de gagner des âmes et de les rapprocher
davantage du sauveur."
Malgré les innombrables
demandes d'audience qu'il recevait de la part de ceux qui désiraient
voir Thérèse, le Père Naber remplissait parfaitement toutes ses tâches
pastorales: offices à l'Église, célébration des sacrements, visites des
malades, baptêmes, enterrements, etc. Beaucoup le considéraient comme un
saint.
Après 62 ans de prêtrise,
et après avoir été le curé de Keunnersreuth pendant 51 ans, le Père
Naber s'éteignit saintement le 23 février 1967, à l'age de 97 ans.
Né à Stettin, le 15 février
1883, dans une famille calviniste, Fritz Gerlich reçut une éducation
très rigide. Il fit des études supérieures à la fois scientifiques,
juridiques, littéraires et historiques et fut le rédacteur en chef, de
1920 à 1928, du journal Münchner Neweste Nachrichter. C'est à
cette époque qu'il eut connaissance des prodiges de Konnersreuth. Il se
rendit sur place et fut bouleversé. Il se convertit au catholicisme et
devint un ardent défenseur de Thérèse qu'il rencontrait fréquemment.
Convaincu qu'Hitler voulait anéantir la religion chrétienne Gerlich
combattit le nazisme de toutes ses forces. Il fut arrêté le 9 mars 1933,
torturé, envoyé dans des camps et sauvagement abattu dans la nuit du 30
juin au 1er juillet 1934.
Éminent historien, Frédéric
Georges von Lama écrivit beaucoup à propos des événements de
Konnersreuth. La stigmation de Thérèse retint longtemps son attention,
et il s'attacha à répandre le message de Konnersreuth. Ayant pris
position contre Hitler, il fut définitivement arrêté le 14 juillet 1944,
accusé d'avoir écouté les émissions de Radio Vatican et d'avoir conspiré
contre le régime avec les membres du clergé. Il décéda peu après d'une
soit-disant crise cardiaque...
Femme d'une intelligence et
d'une culture exceptionnelles, la Mère Benedicta fut une amie intime de
Thérèse Neumann. À ce titre, elle avait une connaissance directe des
phénomènes konnersreuthiens. Elle rendit compte de bien des faits et
anecdotes liés à Thérèse.
Le Docteur Franz Wutz était
un éminent professeur à l'université d'Eichstätt. Exégète, philosophe,
théologien et saint prêtre, il connaissait plusieurs langues anciennes,
dont l'hébreu et l'araméen. C'est lui qui identifia de manière certaine
la langue que Thérèse utilisait durant ses extases: l'araméen, la langue
de Jésus. Thérèse séjourna plusieurs fois dans la maison du Dr Wutz,
pour y rencontrer sa sœur Odile qui en était la gouvernante. Très
affecté par la tournure que prenaient les événements liés au régime
hitlérien et les abominations nazies en Allemagne, il mourut le 19 mars
1938. Il fut un des témoins importants de la vie de Thérèse Neumann.
Helmut Fahsel venait d'un
milieu protestant. Converti au catholicisme, et devenu prêtre, il
multiplia les séjours à Konnersreuth pour étudier le comportement normal
de Thérèse ainsi que ses extases. Il fut un des plus ardents défenseurs
de Thérèse Neumann, multipliant articles et conférences.
Journaliste, c'est lui qui,
probablement l'un des premiers, fit connaître au monde les événements de
Konnersreuth. Menant ouvetement campagne contre Hitler, il fut arrêté,
envoyé à Dachau, et horriblement torturé. Pourtant il ne mourut pas...
et fut définitivement libéré le 17 mai 1934. Dès lors, il mit sa plume
au service de Thérèse Neumann en réagissant contre les innombrables
attaques calomnieuses qu'elle devait subir; il mourut le 25 février
1952.
Le docteur Seidl était
médecin généraliste et chirurgien. Sans l'avoir voulu, il fut la cause
de bien des souffrances causées à Thérèse, au sujet de son inédie.
– L'abbé Härtl fut
officiellement chargé de noter tout ce qui pouvait concerner Thérèse
Neumann. Vivant dans l'intimité de sa famille, il connaissait bien
Thérèse et était fermement convaincu de l'authenticité de ce qui se
passait à Konnersreuth.
– Le Docteur R.W. Hynek
spécialiste des sciences paranormales, fut un ardent défenseur de
Thérèse.
– Le Révérend Père Longin
de Munter, s'intéressa au cas de Thérèse Neumann pendant près de
cinquante ans. Après quatre séjours à Konnersreuth, il dénonça dans un
livre, l'attitude scandaleuse et le parti pris indéniable de ceux qui
condamnaient Thérèse Neumann, sans jamais s'être livrés à aucune
enquête.
– Mgr Rudolf Graber évêque
de Ratisbonne fit ouvrir le procès informatif de Thérèse Neumann en vue
de sa béatification.
– Le Docteur Franz Xaver
Mayr, affecté au diocèse d'Eichstätt, enseignait au grand séminaire de
cette même ville. Il multiplia ses visites auprès de Thérèse Neumann, à
la demande du Dr Wutz, son ami. Il fut un ardent défenseur de Thérèse.
– Le Docteur Johannes
Steiner fut un grand témoin de Thérèse Neumann. Ami du curé Naber, il
fréquenta Thérèse pendant trente ans et assista à de nombreuses extases.
Il fonda une maison d'édition Schnell et Steiner. Arrêté par les
nazis, c'est presque miraculeusement qu'il échappa à la Gestapo.
– Le docteur Josef Klosa,
médecin-chimiste, spécialiste en médicaments, écrivit en 1974, un
ouvrage remarquable consacré aux maladies de Thérèse. Il en fait
l'historique, depuis la chute du 10 mars 1918 jusqu'à sa mort, pour
arriver à la conclusion que tous les faits vécus à Konnersreuth par
Thérèse Neumann sont absolument authentiques. Il conclut son livre par
ces mots, au sujet de l'inédie: "Le rôle que joue la nourriture de
façon générale pour l'organisme humain a été remplacé chez Thérèse par
l'hostie consacrée et transformée en le Corps et le sang du Christ... Le
point central de l'ensemble de ce miracle permanent est la présence
réelle du Christ dans l'hostie, efficace pour Thérèse, non seulement
spirituellement, mais aussi biologiquement, en entretenant les fonctions
du corps."
Thérèse Neumann eut la
chance exceptionnelle d'être suivie et guidée, durant toute sa vie, par
un homme remarquable: le Père Naber, curé de Konnersreuth. Il notait
régulièrement tout ce qui concernait son étrange dirigée et a laissé de
nombreux cahiers de notes auxquelles nous n'avons pas eu accès. La
correspondance aurait pu nous éclairer, mais, comme les plaies de ses
stigmates la gênaient beaucoup pour écrire, elle préférait téléphoner.
Aussi ce chapitre sur la spiritualité de Thérèse Neumann sera-t-il peu
développé.
Thérèse priait beaucoup:
elle passait de nombreuses heures en oraison et ses nuits étaient
souvent des nuits de prière.
Les spectacles de la nature la ravissait parfois jusqu'à l'extase.
Ce que Thérèse aimait pas
dessus tout, c'était d'entretenir l'église paroissiale: éclairage,
nettoyage, ornementation, etc. Ce qu'elle voulait, c'est que la maison
de Dieu fût très belle, et elle réussissait. Mais Thérèse n'en profitait
guère car, pour échapper aux regards indiscrets, elle assistait à la
messe derrière l'autel.
Il convient d'ajouter, ce
que nous avons déjà remarqué tout au long de ces quelques pages, que la
spiritualité de Thérèse Neumann fut, tout au long de sa vie, entièrement
orientée vers la Passion et la Croix du Christ, et l'Eucharistie. Sa vie
fut extraordinaire, exceptionnellement vouée à la souffrance, mais
toujours dans une parfaite et totale soumission à la volonté de Dieu.
L'Église n'a pas encore
porté de jugement officiel sur les événements de Konnersreuth. Ces cas
de personnes mystiques qui sortent de l'ordinaire sont délicats à juger,
et l'Église, avec juste raison, se montre très prudente. Cependant tout
ce que Thérèse Neumann a vécu semble parfaitement authentique.
Pendant presque toute la
vie de Thérèse Neumann la hiérachie catholique a été présente auprès
d'elle: le saint curé Naber, pendant 51 ans, le professeur Wutz,
l'évêque de Ratisbonne, Mgr Buchberger, l'archevêque Teodorowicz. En
1926,
l'archevêque
de Munich, qui deviendra le cardinal Faulhaber, prononça un discours
célèbre dans lequel il exprimait clairement sa bienveillance à l'égard
de Thérèse Neumann, et incitait ses contemporains à se convertir: "Ô
hommes des temps modernes, et de la détresse moderne, revenez à
la dévotion de la Passion. La villageoise de Konnersreuth s'est vouée de
toute son âme à la Passion du Christ, surtout le vendredi, le jour
consacré au souvenir de la Passion et à la dévotion à la Passion. Par
compassion pour les souffrances du Christ, elle a versé des larmes de
sang, elle est devenue une image vivante du crucifié."
Notons aussi que le
cardinal Pacelli qui deviendra Pie XII avait transmis à l'Ordinaire de
Ratisbonne la bénédiction autographe adressée par Pie XI à Thérèse
Neumann et à son confesseur, l'abbé Naber. À la bénédiction du pape, qui
s'intéressait beaucoup à Konnersreuth, était jointe une relique de saint
François d'Assise.
De très nombreux évêques,
et même un archevêque, rencontrèrent Thérèse Neumann. Beaucoup ont tenu
à exprimer leur intérêt, très officiellement. Il y eut beaucoup de
conversions à Konnersreuth, et des conversions spectaculaires de
médecins protestants réputés.
Thérèse Neumann a rappelé
au monde la nécessité de méditer longuement la Passion de Jésus-Christ.
Elle-même a su la revivre, devant nous. Elle nous a également montré que
l'Eucharistie était, non seulement la nourriture de notre âme, mais
également, la nourriture de notre corps, lorsque Dieu le désirait. À
travers toute la vie de Thérèse Neumann tous les chrétiens peuvent voir
et comprendre le lien très fort et indestructible qui relie la Passion
de Jésus, et son Eucharistie.
* * *
Anni Spiegl
Thérèse Neumann, un
signe pour notre temps
Publié par les éditions
Anbetungskloster D-8591 Konnersreuth
Ennemond Boniface
Thérèse Neumann la
crucifiée de Konnersreuth devant l'Histoire er la science
Publié par P.Lethielleux


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