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Nous devons tout
faire
pour être en paix avec Jésus
Continuant la mission des prophètes, après Ezékiel et Amos, voici
Jérémie, dont l’appel se situe vers la fin du 7e siècle
avant Jésus-Christ.
Par la bouche de son prophète, Dieu reproche
sévèrement aux prêtres leur manque de zèle. Le pasteur en effet ne peut
se contenter de s’asseoir sur une pierre près de son troupeau : il doit
regarder où sont les brebis, où elles se déplacent, prévenir les
dangers, ramener celles qui s’éloignent. C’est une attention continue
qui ne laisse pas de place à l’insouciance ou au farniente.
La prophétie annonce la déclaration de Jésus
: C’est moi le pasteur, le bon (Ego
sum pastor bonus, Jn
10:11).
Dieu va Lui-même s’occuper de ces brebis, en
envoyant Son Fils, ce Germe
juste, issu
de David, qui naîtra six siècles après Jérémie et qui, autour de la
Croix et de l’Eglise, rassemblera tout le troupeau des humains de toutes
races, dans l’unité de la Foi, de la Doctrine, dans l’unique Famille de
Dieu.
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Le psaume 22 du Bon Pasteur évoque
évidemment le Pasteur unique et éternel, au nom duquel doivent agir tous
les pasteurs de l’Eglise.
Avec ce Berger, on ne manque
de rien ! C’est
bien le Christ qui s’est défini le Pain vivant (cf. Jn 6:51), la source
d’Eau vive (cf. Jn 7:37). Le banquet eucharistique, le psalmiste en
parle un peu plus loin : Tu
prépares la table pour moi devant mes ennemis :le
Corps et le Sang du Christ sont, comme l’a dit notre Maître, une
vraie nourriture et une vraie boisson (cf.
Jn 6:55), dont sont évidemment exclus ceux qui refusent d’y croire.
C’est le Christ qui fait
revivre ; qui conduit
par le juste chemin ; c’est
lui qui est avec
moi et qui
me guide et me rassure avec
son bâton. En
suivant le Christ, nous savons que nous sommes dans la Vérité, que nous
marchons vers la Vérité. Le bâton fait
certainement allusion au bâton de Moïse, dont il se servit pour faire
sortir de l’eau du rocher (cf. Ex 17:1-7) ; c’est bien sûr le bâton du
berger, dont il a besoin pour éloigner les loups et qui, arrondi, lui
permet aussi de retenir par la patte une brebis qui s’éloigne trop loin
; ce bâton est à l’origine de la crosse que tiennent les évêques dans
leur main gauche, durant les processions.
Le passage à
travers les ravins de la mort peut
s’entendre comme la nuit de la Pâque en Egypte, quand tous les
premiers-nés moururent, alors que le peuple de Dieu restait indemne (Ex
12:29sq) ; ou comme le passage de la Mer Rouge (Ex 14:15sq) ; ou comme
la traversée du désert (Ex 15-18) ; mais il peut aussi s’entendre comme
la mort du péché : même si ma conscience m’accuse, je sais que le Christ
est là pour me consoler et me pardonner.
En suivant un tel Guide, il est certain que
nous serons toujours dans la Grâce et
le Bonheur,
dans la
Maison du Seigneur, c’est-à-dire
dans l’Eglise, dans la Vie divine.
Le Christ l’a bien dit à saint Thomas : Il
est le
Chemin, la Vérité et la Vie (cf.
Jn 14:6). Et encore : Hors
de moi, vous ne pouvez rien faire (Jn
15:5).
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Jésus-Christ est le Centre de la Création.
Nous le lisons maintenant dans l’épître de Saint Paul aux Ephésiens.
Christ est le centre et l’aboutissement de
tout le créé : en Lui nous sommes créés, vers Lui nous marchons. Le
Christ est le ciment sacré de l’unité entre tous les hommes.
On sera frappé du nombre de fois que Paul
utilise le mot paix en
parlant du Christ : cinq fois dans ce petit extrait. Oui, Jésus est
notre paix ; nous n’aurons de paix qu’en Jésus, et nous n’obtiendrons
cette paix qu’en nous mettant en paix avec Jésus.
Cette paix, Jésus l’a achetée par son
sacrifice volontaire, par son sang librement versé. Ce Sacrifice Unique
préfiguré par les multiples sacrifices de l’Ancien Testament, les
couronnait et en même temps y mettait un terme. Dans le Nouveau
Testament, l’unique Sacrifice de Jésus-Christ efface tous les péchés et
nous ouvre la Porte du Ciel. Chaque fois qu’un prêtre offre ce Sacrifice
à la messe, il ne refait pas le Sacrifice du Christ, qui est mort et ne
souffre plus ; à l’autel, le prêtre actue ce Sacrifice sous nos yeux,
continuant à appeler sur l’Eglise les grâces divines.
Rappelons-nous ici les propres mots de Jésus
sur la paix. C’est après la dernière Cène. Saint Jean ne parle pas de
l’Eucharistie, car il sait que les trois autres Evangélistes l’ont fait
; mais il rapporte les dernières paroles de Jésus avant sa passion.
Ouvrons le chapitre 14, verset 27. Un seul verset, mais tout un
programme sociopolitique adressé aux apôtres et à tous les hommes de
bonne volonté : Je
vous laisse la paix ; je vous donne ma paix ; je ne vous la donne pas
comme le monde la donne.
Faut-il commenter ? Jésus n’est-il pas assez
clair ?
Tirons-en simplement une conséquence logique
: Toute communauté, petite ou grande, qui ne cherche pas à s’appuyer sur
les principes du Christ, est vouée à l’échec. Ce n’est pas un théorème
qui a besoin de démonstration ; on pourrait dire que c’est un postulat ;
un postulat qui a son corollaire : Toute situation conflictuelle (drame,
dispute, divorce, manifestation violente, révolte, attentat, assassinat,
guerre (froide ou déclarée), est le résultat de l’exclusion, volontaire
ou non, des principes chrétiens.
*****
Et voici qu’un drame s’est déroulé à
Jérusalem, tandis que Jésus était dans la région de Nazareth et qu’il
avait envoyé les apôtres en mission.
Marc raconte cela au chapitre 6 (mais
l’épisode n’est pas lu ce dimanche) : Hérode avait fait arrêter
Jean-Baptiste qui lui reprochait son adultère, puis le fit décapiter ;
cet épisode dramatique sera lu seulement au jour du Martyre de
Jean-Baptiste, le 29 août. Il est peut-être regrettable que ce passage
ne soit pas lu le dimanche, car ce serait une bonne illustration de ce
qu’on a dit plus haut sur la paix et les conflits.
Pendant cet épisode, donc, nos apôtres
reviennent de leur première mission. On les imagine racontant à Jésus ce
qu’ils ont vu, ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Quelle impression
profonde ont-ils ressentie en accomplissant ces premiers miracles, sur
ordre de Jésus ! Chasser les démons, oindre les malades, les guérir !
Vous, pénitents qui craignez un peu de vous approcher du prêtre pour
avouer vos péchés, sachez que non seulement ce prêtre ne saura jamais
répéter à qui que ce soit ce qu’il aura entendu, mais surtout : qu’il
est profondément heureux de lever la main vers vous et de vous dire
calmement : “Vos péchés vous sont remis. Allez en paix”. Ainsi, les
Apôtres, heureux d’avoir transmis la paix, au nom de Jésus.
Et Jésus se montre très humain avec eux :
Venez vous reposer ! Oui, l’homme a besoin de se reposer, c’est un
devoir qu’il se doit. Notre organisme a besoin de cette pause nocturne,
pendant que le soleil est absent, pour dormir et se détendre, pour
reprendre des forces. Notre société actuelle est ivre de mouvement et de
bruit. Certaines maladies cancéreuses sont directement liées à ce rythme
très désordonné. Jésus se préoccupe donc aussi de la santé de ses
Apôtres, qui n’ont
même plus le temps de manger.
Mais Jésus a aussi une grande préoccupation
: le Bien de tous ces gens qui viennent le voir, qui semblent être des
brebis sans berger. Les prêtres,
les lévites, les docteurs, ne manquaient pas, cependant, mais ils ne
cherchaient pas à s’occuper des brebis comme doit le faire l’Unique
Berger.
Ici, l’évangile fait écho à la première
lecture ; Jésus, le vrai Berger, veut que les Apôtres, et à leur suite
les prêtres et les évêques, s’occupent vraiment de guider les âmes dans
la Vérité, vers la Vérité, vers l’union avec Dieu. Pour un ministre du
culte, forte est toujours la tentation de présomption, d’orgueil, de
regarder le succès personnel, de considérer le peuple de Dieu un peu
comme sa propre “clientèle”.
Le prêtre français Jean-Marie Vianney (fêté
le 4 août), vers qui accouraient des milliers de pèlerins, et qui
n’avait pas non plus le temps de manger, ne s’attribuait aucun succès ;
son seul souci était le salut des âmes, la conversion des pécheurs. Rien
que pour le salut des âmes de sa paroisse, il s’imposa beaucoup de
mortifications, et le démon cherchait par tous les moyens à le
décourager. La patience persévérante du saint prêtre gagna la partie :
les dernières années, même le diable cessa de l’importuner.
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Nous devons tout faire pour être en paix
avec Jésus : Le suivre comme l’unique Pasteur, L’écouter comme l’unique
Vérité, Le remercier comme notre unique Sauveur.
Le prêtre redit à chaque messe : Seigneur,
tu as dit à tes apôtres : Je vous laisse la paix, je vous donne MA paix,
ne regarde pas nos péchés, mais la foi de ton Eglise…
Ai-je cette foi ? Je demande vraiment à
Jésus Sa paix ? Suis-je prêt à l’appeler, à lui ouvrir, à l’écouter ?
Je me
tiens à la porte et je frappe, dit le Seigneur.
Si
quelqu’un entend ma voix, s’il m’ouvre, j’entrerai chez lui… (Ap
3:20, antienne de Communion).
Abbé Charles Marie de
Roussy |