Fils de lumière, rayonnants de la Vérité du Christ
À l’entrée de l’été et à l’approche des vacances, voici
aujourd’hui une méditation sur l’accueil qu’on réserve aux
autres.
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La première lecture
nous fait lire un texte historique du livre des Rois, où le
prophète Élisée exprime au nom de Dieu toute sa
reconnaissance pour l’hospitalité que ce couple lui a
accordée ainsi qu’à son serviteur.
Pas plus qu’Elie, le
prophète Élisée n’a laissé d’écrit à la postérité. Ces deux
prophètes ont parlé et agi : c’est leur parole ou leur
action qui était prophétique et qui nous fut transmise dans
l’Écriture Sainte.
Un bienfait n’est jamais
perdu, disons-nous couramment, et l’enseignement
d’Élisée nous annonce la parole du Christ : Tout
ce que vous avez fait au moindre d’entre les miens, c’est à
moi que vous l’avez fait (Mt 25:40).
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Le psaume nous fait
chanter cette fidélité de Dieu pour nous : Ta
fidélité est plus stable que les cieux.
Il vaudrait la peine
de lire le psaume dans son intégralité. Ce long psaume est
un chant d’action de grâce pour tous les bienfaits de Dieu
et une supplique dans l’adversité.
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L’épître n’est pas
directement liée à ce thème. C’est la suite de cette longue
épître aux Romains, dont la lecture s’étale du neuvième au
quinzième dimanches ordinaires.
Saint Paul nous
rappelle que, quand le Christ est mort sur la croix, c’est
notre nature humaine qui a été crucifiée avec lui, avec les
péchés de tous les hommes.
C’est ce que veut dire
cette expression peu courante : Il
est mort au péché.
Avec le Christ, nous
sommes aussi morts au
péché. Nous sommes dans une vie nouvelle. Certes, nous
retombons parfois, mais le Christ nous pardonne, parce qu’il
est mort pour tous nos péchés, pourvu que nous les
regrettions sincèrement et patiemment, pour rester dans la
Lumière.
Cette certitude doit
nous aider à effacer de notre cœur tout sentiment de
désespoir en face de nos faiblesses et de nos chutes, et
surtout à rester dans la joie pour cette grâce immense
d’être fils de Dieu, avec le Christ.
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La parole de Jésus est
parfois dure à recevoir d’emblée : Qui
aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de
moi. Pourtant c’est Dieu lui-même qui nous a commandé : Honore
ton père et ta mère (Ex 20:12). Dans le Décalogue, ce
commandement qui concerne nos devoirs envers les parents
vient juste après les trois premiers commandements qui se
réfèrent à Dieu.
C’est Dieu qui nous a
donné nos parents, Il nous commande de les honorer
(Catéchisme de l’Église Catholique, 2197sq).
Ici encore, Jésus
n’abolit pas la Loi, mais la complète. Il dit bien plus
que moi, et là se trouve le nœud du problème : après
Dieu, les premiers sont nos parents. Dieu nous commande de
respecter la hiérarchie de nos devoirs, en donnant tout à
Dieu d’abord, puis en Son nom au Prochain : les parents en
premier lieu.
Dans l’histoire des
Saints, il n’est pas rare de lire que ceux-ci ont parfois
attendu - et longtemps, avant de rejoindre un monastère,
pour prendre le temps de s’occuper de leurs parents.
Mais il y eut aussi
des cas où des parents, considérant la persévérance tenace
de leur jeune fils (ou fille) à vouloir se consacrer à Dieu,
finirent par donner leur consentement. Parfois aussi, ces
jeunes se permirent d’affronter le déplaisir de leurs chers
parents, en suivant résolument leur vocation, car Dieu
passait avant eux.
Saint Jérôme, comme
d’autres Docteurs et Pères de l’Église, commente qu’en effet
nous ne devons pas accorder plus d’estime à nos proches,
parents ou enfants, qu’au Christ Lui-même, qui a tant donné
pour notre salut. Le faire passer après nos proches serait
vraiment être ingrat, et se rendre indigne de Lui.
Quand ensuite le
Christ nous demande de prendre
la croix, à sa suite, il fait bien sûr allusion déjà à
la Croix qu’il devait porter le premier et sur laquelle il
allait mourir. Nous avons tous une croix : notre croix à
nous, sont les épreuves de la vie, qui sont parfois
douloureuses et nous semblent insupportables : Jésus nous
demande de les supporter avec la même paix que Lui, sans
nous plaindre, sans révolte, sans maudire ceux qui nous font
souffrir.
Saint Grégoire ajoute
que, mystiquement, «porter sa croix» peut aussi signifier le
combat que nous mènerons pour faire mourir les voluptés du
monde ; ce combat peut parfois amener à un véritable martyre
spirituel. Ainsi saint Dominique Savio : une de ses
résolutions lors de sa Première communion était : La
mort, mais pas le péché ! Emporté par la maladie à
quinze ans, il apparut en songe à son maître, don Bosco,
avec une belle aube blanche et une ceinture rouge, lui
expliquant que cette belle ceinture rouge symbolisait le
martyre intérieur qu’il avait accepté pour conserver son
innocence. Il avait accepté de «porter sa croix».
Au contraire, celui
qui aura refusé ce combat ou qui aura refusé de proclamer le
nom du Christ, croira être en vie, mais il perdra la Vie.
Accueillir un prophète
- un missionnaire, un prêtre, un évêque… - c’est comme
accueillir le légat d’un chef d’état. Renvoyer un légat,
c’est se mettre en guerre avec le pays de ce légat ;
l’accueillir, c’est être en paix avec son pays. Accueillir
le légat de Dieu, c’est se mettre en paix ou rester en paix
avec Dieu. Mais accueillir ne signifie pas seulement ouvrir
sa porte, il faut aussi ouvrir nos oreilles et notre cœur.
Donner un verre d’eau
fraîche à un petit enfant “au nom du Christ”, c’est vraiment
accueillir le Christ lui-même. Comme ce verre
d’eau fraîche est agréable, par la chaleur de l’été !
Quand on donne à Dieu,
ou au nom de Dieu (ce qui revient au même), tôt ou tard Dieu
nous le rendra abondamment. Qui écrit en ce moment peut
attester qu’un homme pauvre avait un jour donné les uniques
60 francs qu’il avait en poche à une pauvre femme seule qui
ne pouvait payer sa note de téléphone : peu après, cet homme
reçut un chèque pour acheter sa voiture. L’épisode est vrai.
Et depuis, il n’a jamais plus manqué.
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Quelle joie y a-t-il à
entendre les promesses que le Christ nous fait. Certains
d’entre nous pourraient parfois penser que le Christ est
exigeant, mais quel bon maître serait-il sans être exigeant
pour ses élèves ? Et remarquons bien que les exigences du
Christ n’ont rien d’impossible, rien de tyrannique.
Les accepter ne
peuvent que nous aider à nous dépasser, à monter plus haut,
et ce, pour notre plus grande joie intérieure.
Rejoignons la Prière
du jour, et demandons de tout notre cœur d’être vraiment
des fils de lumière…
rayonnants de (sa) Vérité.
Abbé Charles Marie de Roussy |