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SYNODE DES ÉVÊQUES Synode sur la Parole de Dieu
I Le Synode des Évêques est une institution permanente établie par le Pape Paul VI, le 15 septembre 1965, en réponse au désir exprimé par les Pères du Concile Vatican II de maintenir vivant l'esprit positif engendré par l'expérience conciliaire. À proprement parler, le mot “synode” vient de deux mots grecs: syn qui signifie “ensemble”, et hodos qui signifie “chemin”, ce qui revient à dire “marcher ensemble”. Un Synode est une rencontre ou une assemblée religieuse à laquelle des évêques, rassemblés autour et avec le Saint-Père, ont la possibilité d’interagir ensemble et de partager les informations et les expériences, dans la commune recherche de solutions pastorales qui puissent avoir une validité et une application universelles. Le Synode se définit, généralement, comme une assemblée d’évêques représentant l’épiscopat catholique, et ayant la mission d’aider le Pape à gouverner l’Église universelle en donnant leurs avis. Le Pape Jean-Paul II a désigné le Synode comme “une expression particulièrement féconde et un instrument de la collégialité des évêques” (Discours au Conseil de la Secrétairerie du Synode des Évêques, le 30 avril 1983: L’Osservatore Romano, 1º mai 1983). Avant même le Concile Vatican II, grandissait l’idée d’une structure qui pourrait fournir aux évêques le moyen d’assister le Pape, d’une manière qui serait à préciser, dans le gouvernement de l’Église universelle. Son Éminence le Cardinal Silvio Oddi, alors Archevêque et Pro-Nonce Apostolique en République Arabe Unie (Égypte), proposait, le 5 novembre 1959, d’établir un organisme central de gouvernement de l’Église ou, selon ses propres termes, “un corps consultatif”. Il déclarait: “Dans de nombreux endroits du monde, on se plaint de ce que l’Église n’ait pas, en plus des Congrégations romaines, un organisme consultatif permanent. Ainsi, il faudrait établir une sorte de ‘Concile en miniature’ comprenant des représentants de l’Église du monde entier qui se réuniraient périodiquement, ne fut-ce qu’une fois par an, pour discuter des problèmes majeurs, et suggérer de nouveaux chemins possibles dans les tâches de l’Église. Cet organisme s’étendrait sur l’Église entière comme il en va de même pour les Conférences épiscopales qui font se rencontrer une partie ou la totalité de la hiérarchie d’un ou de plusieurs pays. D’autres organismes, tel le C.E.L.AM. (la Conférence épiscopale pour l’Amérique Latine), déploient leurs activités au profit du continent entier”. Le 22
décembre 1959, Son Éminence le Cardinal Bernardus Alfrink, Archevêque d’Utrecht,
écrivait: “En termes clairs, le Concile proclame que le gouvernement de l’Église
universelle est exercé de droit par le collège des évêques, avec le Pape à sa
tête. Il s’ensuit que, d’un côté, chaque évêque pris individuellement est
responsable du soin de l’Église universelle, et que, de l’autre, tous les
évêques participent au gouvernement de l’Église dans le monde entier. Cela peut
se faire non seulement en convoquant un Concile œcuménique, mais aussi en créant
de nouvelles institutions. Peut-être un Conseil permanent d’évêques
particulièrement qualifiés, choisis dans toute l’Église, pourrait-il remplir une
fonction législative en union avec le Souverain Pontife et les cardinaux de la
Curie Romaine. Les Congrégations Romaines ne garderaient alors qu’un pouvoir
consultatif et exécutif”. À la fin du discours inaugural de la dernière Session du Concile Vatican II (14 septembre 1965), le Pape Paul VI lui-même rendit publique son intention d’établir le Synode des Évêques, en ces termes: “ Nous avons la joie de partager avec vous l’annonce que, selon le souhait même de ce Concile, va être institué un ‘Synode des Évêques’ qui sera constitué d’évêques nommés en majorité par les Conférences épiscopales, avec notre approbation, et qui sera convoqué par le Pape, selon les besoins de l’Église, afin d’apporter ses avis et sa collaboration quand il sera jugé utile au bien-être de l’Église. Il va sans dire que cette collaboration de l’épiscopat devrait apporter la plus grande joie au Saint-Siège et à l’Église toute entière. En particulier, elle jouera un rôle très utile dans le travail quotidien de la Curie Romaine à laquelle Nous devons tant de reconnaissance pour son aide si efficace et dont Nous avons constamment besoin, comme évêques dans leurs diocèses, pour les tâches de Notre mission apostolique. Dès que possible, cette assemblée connaîtra les indications et les normes utiles à ce propos. Nous ne désirons pas nous priver de l’honneur et du plaisir de vous mettre au courant de cette brève communication de façon à Vous témoigner personnellement une fois de plus Notre confiance, Notre estime et Notre fraternité. Nous plaçons cette belle innovation si riche de promesses sous la protection de Marie, la Mère de Dieu”. Le lendemain matin, le 15 septembre 1965, à l'ouverture de la 128ème Assemblée Générale, Son Excellence Mgr Pericle Felici, Secrétaire Général du Concile, promulguait le Motu proprio Apostolica sollicitudo qui instituait officiellement le Synode des Évêques. La caractéristique principale du Synode des Évêques est d’être au service de la communion et de la collégialité des évêques du monde avec le Saint-Père. Il ne s’agit pas d’un simple organisme ayant une compétence limitée comme c’est le cas pour les Congrégations et les Conseils de la Curie Romaine. Au contraire, il a la pleine compétence de traiter de n’importe quel sujet en accord avec la procédure établie par le Saint-Père dans la lettre de convocation. Le Synode des Évêques, avec sa Secrétairerie Générale permanente, ne fait pas partie de la Curie Romaine et n’est pas à ses dépends; il est subordonné directement et uniquement au Saint-Père avec lequel il est uni dans le gouvernement universel de l’Église. Bien que le Synode des Évêques soit une institution permanente, son fonctionnement réel et sa collaboration concrète ne le sont pas. En d’autres termes, le Synode des Évêques se réunit et entre en fonction uniquement quand le Saint-Père estime qu’il est nécessaire ou opportun de consulter l’épiscopat qui, lors d’une Assemblée synodale, exprime “son opinion sur des sujets très importants et sérieux” (Paul VI, Discours aux Cardinaux, 24 juin 1967). Chaque Assemblée synodale doit partager d’une façon collégiale ce que l’épiscopat peut offrir au Saint-Père. Par l’acceptation de la part du Saint-Père des avis ou des décisions d’une Assemblée donnée, l’épiscopat exerce une activité collégiale qui s’approche mais ne s’identifie pas avec celle d’un Concile œcuménique. Ceci est le résultat immédiat de divers facteurs: la garantie d’une représentation de tout l’épiscopat, la convocation par le Saint-Père et “l’unité de l’épiscopat [qui], pour que celui-ci soit un, [exige…]qu’il y ait un Chef du Collège» (Jean-Paul II, Pastores gregis, 56), qui est le premier dans l’ordre épiscopal.
II Pour pouvoir accomplir sa mission, le Synode des Évêques travaille selon une méthodologie fondée sur la notion de collégialité, laquelle caractérise le processus synodal dans toutes ses phases: de la préparation aux conclusions atteintes dans chaque assemblée synodale. En bref, cette méthode de travail voit s’alterner successivement l’analyse et la synthèse, la consultation des parties intéressées et les décisions prises par l’autorité compétente, suivant une dynamique de rétro-alimentation (feed-back) qui permet la vérification continue des résultats atteints et la programmation de nouvelles propositions. Chaque instant de ce processus se fait dans un climat de communion collégiale. Déjà durant l’étape préparatoire, le thème de l’assemblée synodale est le résultat de la collégialité. Le premier pas officiel dans ce processus de préparation est de consulter les Églises Orientales Catholiques sui iuris, les Conférences Épiscopales, les chefs des Dicastères de la Curie Romaine, et l’Union des Supérieurs Généraux afin qu’ils suggèrent des thèmes possibles pour un Synode. Normalement, lors des Assemblées Générales Ordinaires, cette consultation est anticipée grâce à une sollicitation informelle des Pères Synodaux, dans les derniers jours de l’assemblée générale, pour connaître leurs préférences en la matière. Dans tous les cas, cependant, on demande aux évêques de garder présents à l’esprit les critères suivants: a) que le thème ait un caractère universel, c’est-à-dire qu’il concerne l’Église tout entière; b) que le thème ait un caractère d'actualité et d’urgence, dans un sens positif, c’est-à-dire qu’il soit capable de susciter des énergies nouvelles et de faire grandir l’Église; c) que le thème ait une visée et une application pastorales aussi bien qu’une solide base doctrinale; d) que le thème soit faisable, en d’autres termes, qu’il puisse vraiment être réalisé. Les suggestions concernant le thème - qui doivent être justifiées et motivées de manière appropriée - sont ensuite classées, analysées et étudiées lors d’une réunion du Conseil de la Secrétairerie Générale du Synode des Évêques. Ensuite, le Conseil présente au Saint-Père les résultats de cette réunion, avec les recommandations pertinentes, et c’est ce dernier qui prend la décision finale sur le thème à traiter à l’assemblée synodale. Lors de la réunion suivante, le Conseil prépare un premier projet du document, connu sous le nom de Lineamenta, afin d’approfondir et de présenter le thème du Synode. La rédaction de ce document est un travail collectif auquel prennent part non seulement les membres du Conseil, mais aussi des théologiens appelés à collaborer en tant qu’experts en la matière à traiter par l’assemblée synodale et les membres de la Secrétairerie Générale qui coordonne les divers apports. Après avoir travaillé le texte et y avoir apporté les révisions nécessaires, le Conseil rédige une dernière version qui est soumise au Saint-Père afin d’obtenir son approbation. Le document est alors traduit dans les principales langues en usage dans le monde et envoyé à tous les épiscopats, dans l'intention de susciter, au niveau local, étude, la discussion et la prière en rapport avec le thème du Synode. Les Lineamenta, - d’un mot latin qui signifie “grandes lignes” - représentent un document qui, de par sa nature, a une portée très étendue et voudrait susciter un grand nombre d’observations et de réactions. Bien que les premiers destinataires de ce document, ceux qui doivent le recevoir en priorité, soient évidemment les évêques et les Conférences épiscopales, ceux-ci ont toute liberté d'élargir leur base de consultation. Après avoir recueilli et résumé les suggestions, réactions et réponses aux différents aspects des Lineamenta, les évêques rédigent un rapport ou une réponse officielle aux questions proposées dans le document qu’ils envoient ensuite à la Secrétairerie Générale à une date donnée. Après avoir recueilli ce matériel, le Conseil de la Secrétairerie Générale du Synode, toujours avec l’aide d’experts en la matière, procède à l’élaboration d’un second document appelé Instrumentum laboris qui servira de base et de point de référence durant le débat synodal. Bien que public, ce “document de travail” a seulement le caractère d’un texte provisoire qui fera l’objet de discussions durant le Synode. Ce document n’est pas une version provisoire des conclusions finales, mais seulement un texte destiné à aider à centrer la discussion sur le thème du Synode. Après avoir été soumis à l’approbation du Saint-Père, le document est traduit dans les principales langues et envoyé aux évêques ainsi qu’à ceux qui participeront à l’Assemblée générale. Depuis 1983, l’Instrumentum laboris de certaines Assemblées synodales a été rendu public de façon à bénéficier d’une large diffusion. Les évêques délégués et les autres membres lisent le document pour se familiariser avec les matières qui seront ensuite discutées au cours de l’assemblée synodale. Grâce au travail de préparation au niveau des Églises locales, sur la base des documents déjà cités - Lineamenta et Instrumentum laboris - les Pères synodaux peuvent présenter à l’assemblée synodale les expériences et les points de vue de chaque communauté ainsi que les fruits des débats préliminaires des Conférences épiscopales. Trois phases caractérisent les sessions de travail du Synode: a. Durant la première phase, chacun des membres présente aux autres la situation de son Église particulière. Ceci encourage un échange d’expériences de foi et de culture sur le thème du Synode et contribue à donner une première image de la situation de l’Église, qui nécessite toutefois d’être approfondie et affinée. b. À la lumière de ces présentations, le Rapporteur Général du Synode rédige une série de questions qui devront être débattues durant la deuxième phase, quand tous les membres du Synode se répartissent par groupes - appelés Carrefours (circuli minores) - selon les différentes langues parlées. Les rapports de chacun de ces groupes sont lus en assemblée plénière. À cette occasion, les Pères synodaux peuvent demander des éclaircissements sur les thèmes exposés et faire des commentaires. c. Lors d’une troisième phase, le travail procède en petits groupes afin de formuler des suggestions et des observations sous une forme plus précise et définie de sorte que, dans les derniers jours, l’assemblée puisse procéder au vote de propositions concrètes. Le travail initial des Pères synodaux, réunis en Carrefours, débouche sur la formulation de différentes propositions sur la base de la discussion dans la Salle du Synode et sur les Rapports des Carrefours. Dans les Carrefours, les Pères synodaux peuvent voter sur une proposition avec un “placet” (oui, accepté) ou un “non placet” (non, refusé). Les Propositions des Carrefours sont ensuite soumises au Rapporteur Général ainsi qu’au Secrétaire Spécial et réunies dans une Liste unifiée des propositions qui est présentée par le Rapporteur Général en session plénière. Ensuite, les Carrefours se rencontrent à nouveau pour discuter des propositions. C’est à ce moment-là que les Pères synodaux peuvent soumettre leurs amendements individuels à l’attention du Carrefour, dont le but sera de réunir l’ensemble des votes concernant les amendements aux propositions, attendues de chaque carrefour. Le Rapporteur Général et le Secrétaire Spécial donnent leur avis sur ces amendements collectifs et décident si les incorporer ou non dans la Liste finale des propositions, ce qui dépend de leur décision, et en cas de refus, ils doivent en donner la motivation dans un document appelé Étude des amendements. La Liste finale des propositions est ensuite présentée en session plénière, puis soumise au vote de chaque Père synodal qui peut décider en faveur ou contre la proposition. Au terme d’une Assemblée générale du Synode, le Secrétaire Général classe tout le matériel dans les archives de la Secrétairerie Générale et rédige le Rapport final sur les travaux synodaux accomplis pour le remettre au Saint-Père. En ce qui concerne le document final de l’assemblée synodale, il n’existe pas de norme préétablie. À la fin des trois premières Assemblées synodales (les Assemblées Générales Ordinaires de 1967 et de 1971 et l’Assemblée Générale Extraordinaire de 1969) leurs conclusions, accompagnées de recommandations relatives aux problèmes soulevés, furent remises à l’attention du Saint-Père. En revanche, après la Troisième Assemblée Générale Ordinaire de 1974, ce fut le Saint-Père lui-même qui, prenant en considération les propositions synodales et les relations finales, rédigea l’Exhortation Apostolique “Evangelii nuntiandi”. Le même processus se répéta pour les autres Assemblées Générales Ordinaires. (1977, 1980, 1983, 1987, 1990, 1994, 2001, 2005) auxquelles sont associées les Exhortations Apostoliques suivantes, Catechesi tradendæ, Familiaris consortio, Reconciliatio et pænitentia, Christifideles laici, Pastores dabo vobis, Vita consecrata, Pastores gregis et Sacramentum caritatis. À la conclusion de l’Assemblée Spéciale pour l’Afrique (1994), le Saint-Père a promulgué l’Exhortation Apostolique Post-synodale Ecclesia in Africa qui apporta de nombreux résultats positifs en encourageant des initiatives pastorales sur ce continent. Après la publication d’un document sur l’impact et la mise en œuvre de l’Exhortation Apostolique Post-synodale au niveau de l’Église locale, l’attention s’est focalisée sur la faisabilité d’une Seconde Assemblée Spéciale. Le 13 novembre 2004, le Pape Jean Paul II annonçait la convocation d’une Seconde Assemblée Spéciale pour l’Afrique qui fut ensuite confirmée par le Saint-Père Benoît XVI lors de l’Audience Générale Hebdomadaire du 22 juin 2005. En mai 1997, l’Exhortation Apostolique Post-synodale de l’Assemblée Spéciale pour le Liban (1995) fut publiée lors d’une visite papale au Liban comme faisant partie de la période de célébration de l’Assemblée Spéciale. Le 23 janvier 1999, l’Exhortation Apostolique Post-synodale Ecclesia in America a été promulguée par le Saint-Père au sanctuaire de Notre-Dame de Guadeloupe, au Mexique. Le 6 novembre 1999, l’Exhortation Apostolique Post-synodale Ecclesia in Asia était signée par le Saint-Père à Delhi, en Inde. Depuis le Synode de 1987, les différents Conseils de la Secrétairerie Générale et le Secrétaire Général ont été impliqués collégialement dans le processus qui porte à la publication de l’Exhortation Apostolique post-synodale, le document papal issu du Synode. Il est intéressant de suivre l’histoire et le développement de ces Conseils. Entre la deuxième et la troisième Assemblée Synodale, un Conseil consultatif pour la Secrétairerie Générale a été formé, composé de 12 évêques élus et de 3 personnes nommées par le Pape. Un tel Conseil s’est réuni pour la première fois du 12 au 15 mai 1970 pour faciliter la communication avec les Conférences épiscopales et pour élaborer l’ordre du jour de l’assemblée suivante. Après cette réunion, une consultation générale des évêques du monde entier s’est tenue sur les thèmes proposés pour les futures Assemblées (cette consultation commence maintenant pendant les derniers jours d’une Assemblée Générale Ordinaire). Depuis lors, les Conseils Ordinaires de la Secrétairerie Générale, élus par chaque synode en vue de préparer le prochain, sont devenus une structure permanente de la Secrétairerie Générale: -
Deuxième Conseil Ordinaire (6 novembre 1971 - 27 septembre 1974); Avec la tenue des assemblées synodales continentales ou régionales, le Saint-Père a décidé de constituer durant les assemblées spéciales des Conseils Post-Synodaux par élection et désignation papale. Par conséquent, outre le Conseil Ordinaire, la Secrétairerie Générale compte les Conseils Post-Synodaux suivants depuis leur date de constitution. Avec la révision du Règlement du Synode des Évêques (2006), ces conseils sont désormais appelés “Conseils spéciaux”: -
Conseil Post-Synodal pour les Pays-Bas (31 janvier 1980); De même, dans la préparation d’une Assemblée Spéciale, le Saint-Père nomme un groupe d’évêques, principalement du continent et de la région pris en considération, pour constituer des Conseils Pré-Synodaux. Ces conseils se déroulent à partir de la date de la nomination jusqu’au premier jour de l’assemblée synodale. Par conséquent, voici la liste des Conseils Pré-Synodaux passés avec leur date de déroulement: -
Conseil Pré-Synodal pour l’Afrique (6 janvier 1989 - 10 avril 1994); Comme on peut l’observer, la méthodologie collégiale est mise en œuvre dès le commencement (pour le choix du thème), durant la préparation (pour l’approfondissement du thème dans les Lineamenta), durant la célébration de l’Assemblée Synodale proprement dite, jusqu’à la publication du document qui est le fruit et le couronnement du Synode lui-même. Ainsi, on peut dire que le Synode agit comme un organisme collégial au moyen duquel, dans une première étape, sont prises en considération les expériences de foi et de vie des communautés chrétiennes, puis durant la session plénière ces éléments sont synthétisés et éclairés à la lumière de la foi, et enfin, dans un esprit de communion, des propositions sont formulées. Celles-ci, sous l’autorité du Saint-Père, qui est source d’unité dans l’Église, retournent aux Églises particulières comme le sang oxygéné qui retourne dans les artères pour vivifier le corps humain. Pour que cette collégialité puisse pleinement réaliser ses potentialités, il est indispensable qu’existe un esprit de collaboration désintéressée de la part de toutes les parties appelées à intervenir dans la préparation de l’Assemblée Synodale et, en particulier, les Églises Orientales Catholiques sui iuris et les Conférences Épiscopales qui réunissent les Pasteurs des Églises locales où la foi du Peuple de Dieu est vécue et expérimentée avec richesse et vigueur. Le principal mode de participation collégiale des organismes épiscopaux se concrétise dans les réponses au questionnaire des Lineamenta. Plus grand est le nombre d’organismes épiscopaux qui répondent, plus grande est la richesse et la variété des éléments qui, reflétant la vie des Églises locales, constituent de valides points de référence pour l’élaboration de l’Instrumentum laboris et pour le débat dans la Salle du Synode au cours de l’Assemblée. III 1.
Iº Assemblée Générale Ordinaire Le Synode demanda aussi la révision du Code de Droit Canonique de 1917 pour tenter de le rendre plus pastoral et plus actuel dans le ton et la formulation. Plus tard, ce travail fut commencé par Paul VI et terminé sous Jean-Paul II avec la promulgation, en 1983, du Code de Droit Canonique Révisé.
D’autres questions pastorales furent aussi discutées et soumises au Pape sous
forme de recommandations: que les Conférences épiscopales jouissent d’une plus
grande faculté de contrôle sur les séminaires dans leurs régions respectives;
des procédures concernant les mariages mixtes ont été recommandées et approuvées
par le Pape en 1970. Il fut encore question du Nouvel Ordre de la Messe qui fut
approuvé et publié pour être mis en pratique en 1969. Avec ce document comme point de référence, les Pères synodaux discutèrent, un mois durant, du thème général de l'Evangélisation sous divers angles: 1. Proclamation du Message; 2. Inculturation; 3. Dialogue; 4. Justice et Paix; 5. Moyens de Communication Sociale. Outre les débats profonds et vivants sur le thème durant les différentes phases de l’activité synodale, les cérémonies d’ouverture et de clôture incorporant de nombreux éléments de traditions liturgiques en Afrique ont constitué un moment fort de l’Assemblée Spéciale. La documentation qui en résulta comprenait un long “Message au peuple de Dieu” publié à la fin de l’Assemblée Spéciale et l’Exhortation Apostolique Post-Synodale “Ecclesia in Africa” du 14 septembre 1995, signée et présentée à l’Église durant la Visite synodale faite en Afrique par le Saint-Père, du 14 au 20 septembre 1995 dans le cadre de la phase de célébration de l’Assemblée Spéciale. Un Conseil Post-Synodal, élu par l’Assemblée Spéciale, continue d’apporter son assistance à la Secrétairerie Générale. Son devoir consiste à évaluer l’impact et l’application de l’Exhortation Apostolique Post-Synodale au niveau de l’Église locale. Le Conseil a rédigé un rapport qui a été envoyé à tous les évêques d’Afrique, aux chefs des Dicastères de la Curie Romaine et aux Présidents des Conférences épiscopales du monde entier, ainsi qu’aux autres parties intéressées. Ce Conseil se réunit périodiquement pour vérifier la situation, mettre à jour les données et encourager les évêques d’Afrique dans l’application des riches contenus du document. Le 13
novembre 2004, au cours du Symposium des Évêques d’Afrique et d’Europe, qui se
tenait à Rome, le Pape Jean-Paul II, “accueillant les aspirations du Conseil
post-synodal”, annonça la convocation d’une Seconde Assemblée spéciale pour
l’Afrique en réponse aux “espoirs des pasteurs africains”. Au cours de
l’Audience générale du 22 juin 2005, le Pape Benoît XVI a confirmé cette
décision “prise par mon vénéré prédécesseur”. Ni la date ni le thème de cette
Seconde Assemblée spéciale n’ont été annoncés. Durant l’assemblée, les Pères synodaux ont pris en considération les différentes caractéristiques de la vie de l’Église et de la société sur le continent américain et ont cherché les meilleurs façons et moyens permettant au peuple d’Amérique de rencontrer Jésus-Christ. À cet égard, ils ont discuté sur le lien qui existe entre l’Evangile et la culture et sur les principaux concepts de conversion, de communion et de solidarité en rencontrant les grands défis de la société contemporaine sur le continent. À la fin de l’Assemblée Spéciale, les Pères synodaux ont publié l’habituel Nuntius ou “Message au Peuple de Dieu”. Un Conseil Post-Synodal, élu pendant l’assemblée, s’est réuni en diverses occasions pour évaluer les résultats du Synode et assister le Saint-Père dans la rédaction de l’Exhortation Apostolique Post-Synodale “Ecclesia in America”, du 22 janvier 1999, promulguée par le Saint-Père le 23 janvier 1999, pendant la phase de célébration de l’Assemblée Spéciale à Mexico City, au Mexique. Le lendemain, de nombreux participants au Synode provenant de tout le continent assistaient à la Liturgie Eucharistique célébrée au Sanctuaire de Notre-Dame de Guadeloupe. Par
la suite, le Conseil Post-Synodal a tenu plusieurs réunions, pour évaluer la
mise en œuvre du document et pour encourager les évêques dans leurs initiatives
sur le continent en réponse au document post-synodal. En 2002, un Bilan à ce
sujet fut préparé et expédié à chacun des membres de la hiérarchie en Amérique,
aux Chefs des Dicastères de la Curie Romaine, aux Patriarches, aux Archevêques
majeurs et Métropolites des Églises orientales sui iuris, aux Présidents des
Conférences épiscopales du monde entier et aux autres parties intéressées. Le
Conseil spécial se réunit régulièrement afin de continuer à discuter des
problématiques prioritaires sur le continent mises en évidence par le Bilan. Durant l’Assemblée Spéciale, les Pères synodaux, tenant compte à la fois que l’Église est un troupeau petit mais vibrant sur un continent Asiatique où les Grandes Religions du Monde sont présentes, ont concentré leur attention sur l’unicité de la personne de Jésus comme Sauveur et sur Son don de vie en abondance dans le contexte du programme d’une nouvelle évangélisation de l’Église. La manière dont l’Église peut, dans un programme pastoral concret, poursuivre la mission d’amour et de service du Seigneur en Asie, était d’un intérêt particulier. En conclusion, les Pères synodaux ont publié un Nuntius ou “Message au Peuple de Dieu” concernant les divers points du thème synodal. Un Conseil Post-synodal fut issu de l’Assemblée. Après s’être réuni à plusieurs reprises dans le sillage de cette dernière, le Conseil offrit son assistance en vue de l’analyse des recommandations de l’Assemblée spéciale et contribua à la rédaction de l’Exhortation Apostolique Post-Synodale “Ecclesia in Asia”, qui a été signée par le Saint-Père le 6 novembre 1999 en la Cathédrale du Sacré-Cœur, à New Delhi, en Inde, lors de la période de célébration du Synode du 5 au 8 novembre. Depuis lors, le Conseil Post-Synodal s’est réuni périodiquement pour évaluer la distribution et l’application du document dans l’Eglise en Asie. En 2002, un Bilan fut préparé et expédié à chaque membre de la hiérarchie sur le continent asiatique, aux Chefs des Dicastères de la Curie Romaine, aux Patriarches, aux Archevêques majeurs et Métropolites des Églises orientales sui iuris, aux Présidents des Conférences épiscopales du monde entier et aux autres parties intéressées. Lors
de sa dernière réunion en Novembre 2007, le Conseil Spécial a partagé
d’ultérieures réactions au document Post-synodal, évalué la signification de
l’Assemblée Spéciale sur le continent asiatique, fait le point sur le dialogue
œcuménique et interreligieux dans différents pays et discuté de différents
travaux liés au document Post-synodal. La particularité unique de cette Assemblée synodale a consisté dans le fait que tous les évêques de la Région devaient participer en tant que membres ex officio. Pour pallier aux difficultés de voyage et pour limiter l’absence des évêques de leurs Églises locales, des dispositions ont été prises pour faire coïncider les visites ad limina habituelles avec l’Assemblée Spéciale. Malgré la grande différence des situations pastorales dans la région, un grand nombre de préoccupations communes ont été mises en évidence au cours des travaux synodaux, comme l’inculturation de l’Évangile, une attention renouvelée pour la catéchèse et la formation, la revitalisation de la foi des croyants, la sollicitude pastorale envers la jeunesse, les migrants et les populations indigènes, etc., le tout centré sur la personne du Christ, le chemin, la vérité et la vie. Le 11 décembre, les membres de l’Assemblée Spéciale ont élu un Conseil Post-Synodal pour lequel le Saint-Père a nommé trois membres. Ce Conseil a tenu plusieurs réunions pour discuter le résultat de l’assemblée spéciale et pour collaborer à l’élaboration par le Saint-Père de l’Exhortation Apostolique Post-Synodale “Ecclesia in Oceania”, promulguée le 22 novembre 2001 avec une importante cérémonie historique durant laquelle le document fut envoyé simultanément via internet à tous les diocèses de la région. Ecclesia in Oceania devint ainsi le premier document papal de l’ère de l’électronique à être transmis via internet. En
2003, le Conseil Post-synodal se réunit pour commencer à évaluer l’impact et la
mise en œuvre d’Ecclesia in Oceania dans la région, sur la base d’un rapport
envoyé aux Évêques d’Océanie et partagé avec l’Église universelle en 2006. Lors
de sa réunion en février 2008, les Membres du Conseil décidèrent de tenir la
prochaine réunion en Australie, à l’occasion de l’Assemblée Plénière de la
Fédération des Conférences Épiscopales Catholiques d’Océanie, en mai 2010. Le 9 février 1997, le Saint-Père a nommé le Conseil Pré-Synodal pour contribuer à la préparation de cette Assemblée synodale. Ce groupe, avec l’aide de théologiens européens et du personnel de la Secrétairerie Générale, a rédigé les Lineamenta - publiés au printemps 1998 - et l’Instrumentum laboris - rendu public le 21 juin 1999 - de l’Assemblée Spéciale. Au cours de la Seconde Assemblée Spéciale, les Pères synodaux examinèrent les diverses réalités de l’Église en Europe et le moment historique particulier représenté par le projet d’unification du continent. Le thème de Jésus-Christ, vivant dans son Église, domina les débats synodaux sur les racines culturelles du continent tout en servant, en même temps, de source d’espérance en vue de la construction d’une nouvelle Europe fondée sur la foi. Le Conseil Post-synodal, élu durant l’Assemblée, s’est réuni à diverses reprises pour analyser les résultats du Synode et contribuer à la rédaction par le Saint-Père de l’Exhortation Apostolique Post-Synodale “Ecclesia in Europa”, promulguée au Vatican le 28 juin 2003 durant les premières Vêpres de la Solennité des Apôtres Saint Pierre et Saint Paul. Par
la suite, le Conseil Post-synodal a commencé à évaluer l’impact et la mise en
œuvre d’Ecclesia in Europa sur le continent. À ce propos, un questionnaire a été
établi et envoyé aux Conférences épiscopales et aux organisations continentales
d’Europe. Les réponses à ce questionnaire ont été utilisées pour évaluer
certains aspects de la mission de l’Église en Europe. Durant l’Assemblée synodale, les Pères synodaux concentrèrent leur attention sur la personne et le rôle de l’évêque dans son diocèse au début du Troisième Millénaire. Le 26
octobre 2001, l’Assemblée synodale a élu les membres du Xº Conseil Ordinaire de
la Secrétairerie Générale, pour lequel le Saint-Père nomma trois membres. Dans
les réunions suivantes, le Conseil analysa le matériel résultant du processus
synodal, en particulier les Propositions du Synode, pour assister le Saint-Père
dans la rédaction de l’Exhortation Apostolique Post-Synodale “Pastores gregis”,
promulguée le 16 octobre 2003, à l’occasion du 25ème anniversaire de l’élection
du Saint-Père. Les Lineamenta, rédigés par le Xº Conseil Ordinaire de la Secrétairerie Générale avec l’aide de théologiens, ont été envoyés le 31 mars 2004 aux Conférences épiscopales, aux Églises orientales sui iuris, aux Chefs de Dicastères de la Curie Romaine, à l’Union des Supérieurs Généraux et à tous les autres intéressés. Lors d’une réunion suivante, le Conseil a analysé les réponses aux questions posées dans les Lineamenta et, avec l’aide d’experts, il a rédigé l’Instrumentum Laboris, qui a été rendu public le 7 juillet 2005. Après son élection, le Pape Benoît XVI a confirmé les dates de cette Assemblée synodale et a également approuvé les innovations suivantes au sein de la procédure synodale: une réduction de la durée de l’assemblée synodale à trois semaines; une heure de discussion libre au cours du débat, en conclusion des sessions plénières de l’après-midi; une votation électronique de la part des Membres - en sus du vote écrit habituel - sur les Propositions ou les recommandations synodales et la remise au public pro hoc vice d’une traduction italienne des Propositions. Une session spéciale a été tenue pour commémorer le 40ième anniversaire de l’institution du Synode des Évêques, au cours de laquelle différents Pères synodaux ont évoqué les aspects théologique, juridique et historique du synode. Par la suite, ces présentations ainsi que le matériel de référence des assemblées synodales ont été publiés dans un livre intitulé: “Le Synode des Évêques: 40 ans d’histoire” (Lateran University Press). La
documentation officielle issue de l’assemblée synodale comprend un Message au
Peuple de Dieu (Nuntius), rédigé au cours de l’Assemblée et approuvé par les
Pères Synodaux ainsi que l’Exhortation Apostolique Post-synodale Sacramentum
Caritatis du Saint-Père (22 février 2007). Par la suite, les Membres du Conseil, avec l’aide de théologiens, ont rédigé les Lineamenta, publiés le 27 avril 2007, qui fixent les lignes directrices préliminaires sur le sujet et contiennent une série de questions pour la discussion et la prière au niveau local. Lors de réunions ultérieures, le Conseil a analysé les réponses aux questions posées dans les Lineamenta, faites par les groupes précédemment mentionnés, ainsi que les observations faites par les différents groupes et individus et a rédigé l’Instrumentum laboris, qui a été rendu public le 12 juin 2008. Cette Assemblée synodale sera la première à avoir lieu après la révision du Règlement du Synode des Évêques, approuvé par le Saint-Père le 29 septembre 2006, suivant l’avis du Conseil de la Secrétairerie Générale du Synode des Évêques relatif aux opportunités d’une mise à jour des statuts afin de les conformer à l’actuel Code de Droit Canonique et au Code des Canons des Églises Orientales. Une
caractéristique particulière de cette Assemblée synodale est qu’elle a lieu au
cours de l’Année Paulinienne, commencée le 29 juin 2008. Afin de la commémorer,
la liturgie d’ouverture du Synode sera célébrée en la Basilique Papale de
Saint-Paul-Hors-les-Murs. Par la suite, le Conseil Spécial pour l’Afrique a formulé le thème du Synode qui a reçut l’approbation papale. L’Église en Afrique au service de la Réconciliation, de la Justice et de la Paix: “Vous êtes le sel de la Terre... Vous êtes la lumière du Monde”(Mt 5: 13, 14). Avec l’aide d’experts, le Conseil a procédé à la rédaction des Lineamenta qui présentent le thème et contiennent une série de questions pour la discussion et la prière au niveau local. Après avoir été rendu public le 27 juin 2006, le document a été envoyé à l’Église en Afrique où il a été largement distribué et reçu avec enthousiasme. Des réponses aux questions doivent être envoyées à la Secrétairerie Générale d’ici la fin du mois de novembre 2008 de manière à pouvoir être utilisées dans le cadre de la rédaction de l’Instrumentum laboris, qui établira l’agenda de l’assemblée synodale prévue du 4 au 25 octobre 2009. Les Conférences épiscopales et les assemblées procèdent actuellement à l’élection des Membres de la Seconde Assemblée Spéciale pour l’Afrique, basée sur des critères spécialement élaborés, ayant reçu l’approbation papale. PRIÈRE POUR LE SUCCÈS DU SYNODE
Seigneur Jésus Christ, que le Père nous a demandé d’écouter comme son Fils
bien-aimé: illumine ton Église, afin que celle-ci n’ait rien de plus saint que
d’entendre ta voix et venir à ta suite. Toi, qui es le Souverain Pasteur et
Guide de nos âmes. Tourne les yeux vers les Pasteurs de l’Église, qui se
réunissent ces jours-ci avec le bienheureux Successeur de Pierre pour célébrer
le Synode, et daigne les sanctifier dans la vérité et les confirmer dans la foi
et dans l’amour. La conception et l’aménagement de la chapelle du synode ont été conçus pour communiquer et célébrer les concepts théologiques de communion et collégialité qui sont à la base du Synode des Évêques, qui se réunit en assemblée cum Petro et sub Petro. C’est pourquoi la représentation du collège épiscopal a une place importante dans la conception artistique et l’aménagement de la chapelle et s’inspire tout particulièrement de deux passages bibliques majeurs, les Actes des Apôtres 2, 1-4 et l’Évangile selon Saint Jean 20, 19-29, traitant tous deux de la descente de l’Esprit Saint sur l’assemblée des apôtres. Bien que l’Église ait été engendrée mystiquement lors de la crucifixion du Christ, naissant, comme l’observe saint Augustin, telle la nouvelle Ève de la côte du Nouvel Adam, l’Église a toujours enseigné que la première manifestation de l’Église dans le monde a eu lieu le jour de la Pentecôte, quand l’Esprit Saint descendit en langues de feu sur les apôtres réunis avec Marie, la Mère de Jésus, au Cénacle. S’agissant d’un événement particulièrement fort dans la vie du collège épiscopal en tant que groupe, et donc de l’Église, la conception de la chapelle a pour but de recréer visuellement l’expérience de la Pentecôte (cf. Ac 2, 1-4). Le
vitrail ovale du plafond représente l’Esprit Saint sous la forme d’une colombe
se détachant sur un triangle d’or qui rappelle la Sainte Trinité, source de
communion dans l’épiscopat et dans l’Église tout entière. Le mouvement du
vitrail en différents tons de rouge, jaune et orange met l’accent sur la
descente de l’Esprit en langues de feu, qui a converti les apôtres en témoins
éloquents du Christ. Les propriétés du feu - lumière et chaleur - correspondent
à l’illumination (sagesse) et à la force (zèle), des éléments qui caractérisent
la mission de Pierre et des apôtres. L’Esprit Saint continue d’exercer sa force
dynamique dans la mission pastorale du Pape et du collège épiscopal, en
particulier dans la célébration du synode. Le thème ci-dessus est renforcé par l’ouvrage d’art du vitrail de la porte d’entrée de la chapelle: une mitre, au centre, portant les clés apostoliques, symbole de Pierre, entourée de onze mitres, qui annoncent le thème de la chapelle. Les mitres sont placées en cercle pour indiquer leur unité comme collège à travers le don de la communion trinitaire. Toujours sur le thème de la collégialité et de la communion du collège apostolique, l’autel symbolise la proue d’un bateau, fendant les eaux. Le Nouveau Testament contient de nombreux passages dans lesquels un bateau est le cadre d’expériences significatives pour les apôtres en tant que groupe ou collège. -
Après que Jésus ait calmé les vents et la mer, les apôtres, réunis dans une
barque, reçoivent pour la première fois la révélation que Jésus est plus qu’un
homme ordinaire. Ils s’émerveillent: “Qui est celui-ci, que même le vent et la
mer lui obéissent?” (cf. Mt 8, 23-27; Lc 8, 22-25; Mc 4, 37-41). - Après la multiplication des pains et des poissons, Jésus envoie les apôtres dans une barque sur la Mer de Galilée. Bien que le Seigneur passe la nuit en prière au sommet de la colline, les apôtres ne le perdent jamais de vue. Comme une tempête se lève, Jésus s’approche d’eux en marchant sur l’eau et dit ces mots: “C’est moi, n’ayez pas peur”. Après l’avoir pris avec eux dans le bateau, ils touchent immédiatement la rive et les apôtres demeurent perplexes, car - comme le raconte Marc - ils ne comprennent pas la signification de la multiplication des pains et des poissons (cf. Jn 6, 16-21; Mt 14, 22-27; Mc 6, 45). Le
bateau a une signification spéciale non seulement pour le collège apostolique,
mais pour la personne de Pierre. - Jésus prêche dans une barque, vraisemblablement celle de Pierre, à la foule réunie sur le rivage (cf. Mt 13, 2; Mc 3, 9; 4, 1). - La foi de Pierre est confirmée par le Christ, devant les autres apôtres, après que le Christ lui ait ordonné de venir à Lui en marchant sur les eaux. Suite à cet épisode, les apôtres louent le Seigneur et s’exclament, “Vraiment, tu es Fils de Dieu!” (cf. Mt 14, 28-33). - Dans un autre épisode après la Résurrection, c’est depuis la barque de Pierre que les apôtres jettent leurs filets, à la demande de Jésus, et prennent la pêche miraculeuse de poissons. Pierre est alors celui qui tire à terre le filet plein de poissons (cf. Jn 21, 4-11), symbole de l’Église. Outre les associations que nous venons d’indiquer, le bateau a aussi une signification eucharistique en évoquant le collège apostolique, et renforce ainsi l’utilisation de ce symbole comme base de l’autel où est conservé le Saint-Sacrement. - Après la multiplication des pains et des poissons, Jésus fait une sortie en bateau avec ses apôtres, durant laquelle il leur fait le discours sur “le levain des Pharisiens” (Mt 16, 5-12; Mc 8, 14). - Une référence biblique particulièrement significative à l’Eucharistie nous vient de l’Évangile de Marc. Après la multiplication des pains et des poissons, préfiguration de l’Eucharistie, les Écritures disent que les apôtres n’avaient apporté avec eux qu’“un seul pain” (cf. Mc 8, 14). Le sens caché est que Jésus est ce “seul pain” ou Pain céleste. Dans ce cas, Jésus cherche à leur faire comprendre la signification du miracle des pains et des poissons ainsi que celle de ses paroles et de l’enseignement sur l’Eucharistie à l’occasion de cet événement miraculeux. Le bateau est souvent utilisé aussi comme symbole de l’Église tout entière, comparée à la “barque de Pierre”. En ce sens, le crucifix complète bien le mât de l’humble barque de pêcheur de Pierre. Le mouvement de la sculpture, y compris les morceaux de toile à l’arrière-plan une allusion au linceul et à la résurrection - est une évocation supplémentaire du travail de l’Esprit Saint, qui fournit le “vent” pour les voiles de la barque de Pierre, poussant toujours l’Église en avant dans le temps vers le Seigneur, dans l’accomplissement de la promesse. Le simple tabernacle de bronze porte les tiges de blé et le raisin pour l’Eucharistie. Les poissons, indiquant Pierre le pêcheur et la mission des apôtres comme “pêcheurs d’hommes” (Mt 4, 19; Mc 1, 17) se retrouvent aussi sur le tabernacle, les chandeliers et la lampe du sanctuaire. Le poisson est aussi un ancien symbole du Christ, obtenu à partir du mot grec ΙΧΘΥΣ qui signifie poisson, mais qui est aussi l’acronyme de la phrase: “Jésus Christ, Fils de Dieu Sauveur”. Les stations du chemin de Croix, qui ont été travaillées dans la nacre en Palestine, rappellent la suite du Christ, une vocation que les évêques partagent avec tous les chrétiens dans l’Église. La statue mariale de Notre-Dame de l’Espérance est un rappel de la présence de la Vierge auprès des apôtres rassemblés en prière au Cénacle. Elle étend la main, dans son étonnement devant les merveilles de la grâce de Dieu, pour accueillir la flamme de l’amour de l’Esprit Saint et lui permettre de porter du fruit. En vraie servante du Seigneur et de son Évangile et image de l’Église qui donne mystiquement naissance aux enfants, Marie est la Mère des Apôtres et de leurs successeurs. En effet, les apôtres, réunis autour de Marie au Cénacle, la regardent comme dans un miroir, un miroir dans lequel ils se voient eux-mêmes comme Église, “Épouse du Christ”.
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