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FAITES CECI EN MÉMOIRE
DE MOI…
« Toutes ces paroles que
le Seigneur a dites, nous les mettrons en pratique. »
Voilà ce que nous disons au
Seigneur, quand tout va bien… Mais, nous sommes si versatiles ! À la
moindre difficulté nous oublions vite nos belles promesses et “jugeons”
Dieu, pire encore : nous blasphémons contre Lui et oublions que nous
avons été aspergés par le Sang de l’Agneau, que notre salut nous le
devons à Celui qui a aimé et aimé à en mourir ; nous rompons l’alliance
que nous avions conclue avec Lui.
Mais le Seigneur n’est que
Miséricorde, Il nous pardonne nos mauvaises humeurs passagères et attend
avec beaucoup de patience que nous Lui disions de nouveau, avec
humilité : “Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâce,
j'invoquerai le nom du Seigneur. Je tiendrai mes promesses au Seigneur”.
Et, comme si un doute sur la Miséricorde divine nous venait alors, nous
ajoutons encore : “Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il
m'a fait ?” et encore : “Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
moi, dont tu brisas les chaînes ?”
Momentanément guéris de
notre indifférence et notre suffisance, nous nous mettons à réfléchir à
la bonté divine, à cette Miséricorde infinie qui remplit le Cœur de
notre Dieu et nous nous disons alors : “S'il est vrai qu'une simple
aspersion avec du sang d'animal, ou avec de l'eau sacrée, rendait à ceux
qui s'étaient souillés une pureté extérieure pour qu'ils puissent
célébrer le culte, le sang du Christ, lui, fait bien davantage”,
car, comme le dit l’auteur de l’épître aux hébreux, “poussé par
l'Esprit éternel, Jésus s'est offert lui-même à Dieu comme une victime
sans tache ; et son sang purifiera notre conscience des actes qui mènent
à la mort pour que nous puissions célébrer le culte du Dieu vivant”.
En effet, Jésus qui aima et
aima jusqu’à en mourir, subit cette mort “pour le rachat des fautes
commises”, afin que tous et chacun d’entre nous, nous puissions
“recevoir l'héritage éternel promis”.
Maintenant, mes amis, nous
allons ensemble faire un petit exercice qui nous aidera à méditer le
divin mystère, “le plus grand miracle de la divine Sagesse”, — selon
la bienheureuse Alexandrina de Balasar — que l’Évangile de ce jour nous
propose : l’institution de l’Eucharistie.
Fermons nos yeux et
représentons-nous une grande salle où sont réunies de nombreuses
personnes et probablement quelques femmes… Ce sont les disciples de
Jésus et les “femmes qui le suivaient”.
Nous laissons de côté le
lavement de pieds et d’autres scènes que nous connaissons tous... Allons
au plus important, au plus sublime de tous les actes de Jésus...
L'évangéliste ne dit pas
qu’ils étaient à table, mais simplement “pendant le repas” :
c’était le repas de Pâques et le dernier de Jésus avec les siens, car
peu après il sera livré aux juifs et condamné à mort.
Jésus, avec solennité et
rempli d’amour, les yeux levés vers le ciel, vers le Père, “prit du
pain, prononça la bénédiction, le rompit, et le leur donna, en disant :
« Prenez, ceci est mon corps. »”
Jésus savait qu’Il allait
partir vers le Père, mais Il voulait aussi rester avec les siens, avec
nous jusqu’à la fin des siècles : Il nous laissait son corps comme
aliment. Mais, ce n’était pas encore assez et, ce sang que peu de temps
après Il versera pour nous, il va aussi nous l’offrir, pour étancher
notre soif, pour alimenter notre amour si souvent défaillant. C’est
pourquoi “prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna, et
ils en burent tous”. Jusque-là, rien de surprenant : c’était de
repas de Pâques et il était normal que tous boivent. Alors que tous
avaient bu, Jésus leur annonce : “Ceci est mon sang, le sang de
l'Alliance, répandu pour la multitude”. Et Il leur annonce sa fin
prochaine, mais ils n’ont pas compris : “Amen, je vous le dis : je ne
boirai plus du fruit de la vigne, jusqu'à ce jour où je boirai un vin
nouveau dans le royaume de Dieu”.
Nous venons d’assister, par
la pensée, à la nuit du “plus grand miracle”, au déroulement du
mystère qui est au-dessus de tous les mystères : la présence
eucharistique de Jésus — et de la Trinité divine — sous les espèces du
pain et du vin. C’était la solution pour Jésus, de partir vers son Père
et de rester avec nous, afin que nous ne restions pas orphelins.
Le repas étant terminé et,
“après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des
Oliviers”, où une autre étape de la vie de Jésus allait commencer :
la plus douloureuse, celle qui le conduira à la mort.
“Gloire et louanges
soient rendues à tout moment, à Jésus au très Saint-Sacrement”.
Amen.
Alphonse Rocha |