Saint Luc, né à Antioche, est une
des principales gloires de cette ville. On sait peu de chose de ses premières
années ; on ignore même si, avant sa conversion, il
était
païen ou observait la religion juive ; cette dernière opinion est la plus
généralement adoptée. Doué d'un caractère ferme et d'une belle intelligence, il
fut, paraît-il, très habile médecin, et ne dédaignait pas, dans ses loisirs, de
cultiver l'art de la peinture, pour lequel il avait un goût prononcé.
Luc serait sûrement arrivé à l'une
des premières charges de la cité, quand il renonça à son brillant avenir pour
aller voir, en Judée, ce Jésus qui venait d'inaugurer Sa vie publique, et dont
le nom, la doctrine, les miracles, faisaient grand bruit dans tous les pays
voisins. Il Le vit, crut en Sa mission divine, et prenant pour lui la parole du
Maître : Que celui qui veut être Mon disciple quitte tout et Me suive, il suivit
dès lors le Sauveur pas à pas dans Ses courses apostoliques ; il fut témoin de
Sa Passion, de Sa Résurrection, de Son Ascension, reçut le Saint-Esprit au
Cénacle, le jour de la Pentecôte, et partit pour évangéliser Antioche sa patrie.
Plein d'enthousiasme pour le génie
de saint Paul, il le prit pour son maître et se joignit à lui pour l'aider dans
ses travaux ; il lui fut si fidèle, qu'il l'accompagna dans tous ses voyages et
supporta patiemment avec lui fatigues, souffrances et persécutions.
Saint Luc écrivit, sous
l'inspiration de l'Esprit-Saint et avec une compétence personnelle qui est
incontestable, l'Évangile qui porte son nom et les Actes des Apôtres. Son
Évangile est surtout précieux par ses récits assez détaillés des mystères de
l'Incarnation et de la Nativité du Sauveur, de l'Annonciation et de la
Visitation. Les Actes des Apôtres servirent à faire disparaître beaucoup de
mensonges qu'on répandait sur le christianisme naissant, et à confirmer les
fidèles dans la foi.
Qui n'a entendu parler des Vierges
peintes par saint Luc ? D'après une tradition, il aurait obtenu de Marie la
grâce de faire Son portrait, et la divine Mère aurait consenti à poser devant
lui ; le travail terminé, la Sainte Vierge l'aurait béni en disant : “Ma grâce
sera toujours avec cette image.” Les Madones de saint Luc sont vénérées en
plusieurs lieux.
Après la mort du grand Apôtre, Luc
continua son apostolat en Italie, dans les Gaules, la Dalmatie, la Macédoine. Il
répandit son sang pour la foi, soit dans le Péloponèse, soit en Bithynie. – Les
peintres et les médecins le regardent comme leur patron.
Abbé L. Jaud
Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
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