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Saint Joseph dans les documents pontificaux

Joseph, en dehors de quelques évocations faites par-ci, par-là, est resté dans l’oubli pendant des siècles. Ce n’est que très rarement que Saint Joseph est pris en considération. Ainsi, c’est seulement en 1479, après que Bernardin de Sienne, Vincent Ferrier, Pierre d’Ailly et Jean Gerson eurent chanté les louanges de Saint Joseph,  que Sixte IV (pape de 1471 à 1484) insèra sa fête, le 19 mars,  dans le bréviaire romain.

Après lui, Innocent VIII (pape de 1484 à 1492)  éleva l’Office au rite double, et un siècle plus tard, Grégoire XIII (pape de 1572 à 1585) étendit la fête à tout l’univers catholique et la rendit obligatoire. C’est durant cette période qu’Isidore Isolani écrivit la Somme des dons de Saint Joseph, que Pierre d’Alcantara glorifia la sainteté de Joseph, et que Thérèse d’Avila, guérie par lui, miraculeusement, à 26 ans, lui dédia son premier couvent à Avila, puis plus des deux tiers de ses autres fondations.

Ensuite Clément X (pape de 1670 à 1676) composa un hymne Te Joseph celebrent  et éleva la fête au rite double de seconde classe.

Et Clément XI (pape de 1700 à 1721) refit l’Office en entier. Dans l’intervalle, à l’initiative des confréries d’artisans menuisiers et charpentiers, officiellement concédée par Rome en 1680,  la fête du patronage de Saint Joseph avait été ajoutée à la fête du 19 mars.

Malgré tout, ce n’est que lentement que le culte de Saint Joseph pénétra jusqu’au coeur des fidèles et que naquit un courant spécial de prières et de confiance.

Déjà, parlant de Saint Joseph, Bossuet  écrivait le 19 mars 1661, dans son second Panégyrique sur Saint Joseph:   “Joseph mérite les plus grands honneurs parce qu’il n’a jamais été touché de l’honneur:  l’Église n’a rien de plus illustre, parce qu’elle n’a rien de plus caché. Je rends grâces au Roi d’avoir voulu honorer sa sainte mémoire avec une nouvelle solennité. Saint Joseph fut considéré dès lors comme Patron du Royaume de France, et sa fête fut proclamée “chômée”.”

Benoît XIII, le 19 décembre 1726, fit entrer officiellement Saint Joseph dans les Litanies de saints.

Benoît XIV (pape de 1740 à 1758), s’appuyant sur Saint Augustin écrit:  “Saint Joseph appartient aux saints du Nouveau Testament, Jean-Baptiste, au contraire, à ceux de l’Ancien Testament dont il ferme la liste, de même que Marie et Joseph commencent  la série des saints du Nouveau.”

Pie VI, le 31 mai 1783  fit couronner une icône polonaise très célèbre dans ce pays. En effet, il existe à Kalisz, en Pologne, une icône qui attire une multitude de pèlerins depuis la deuxième moitié du XVIIè siècle. Il s’agit d’une représentation de la Sainte Famille, aux dimensions imposantes (h= 2,5 m sur l= 1,5 m) appelée image de Saint Joseph de Kalisz. Dans cette ville, se tint, en mars 1985, le 4ème Congrès international de Joséphologie. 

Sous le pape Pie VII, le 17 septembre 1815, le nom de Saint Joseph fut ajouté à l’oraison A cuntis. 

Plusieurs documents pontificaux, relativement récents, ont incité les fidèles chrétiens à honorer et prier Saint Joseph. Nous rappelons ci-dessous les points essentiels de plusieurs de ces documents.

Pie IX

Décret urbi et orbi,  du 27 avril 1865, de S.S.  Pie IX [1] 

Le pape Pie IX avait personnellement une grande dévotion pour Saint Joseph. Dès 1847 (10 décembre), il avait fixé au troisième dimanche après Pâques la fête et la liturgie pour le Patronage de Saint Joseph. En 1854, il déclarait que Saint Joseph était, après Marie, la plus sûre espérance de l’Église. Puis ce fut le Décret du 27 avril 1865.

Par ce décret, Pie IX a attaché au mois de mars consacré à Saint Joseph, les indulgences du mois de Marie, à savoir:

        – 300 jours pour l’exercice, soit public, soit privé, de chaque jour du mois,

        – et l’indulgence plénière un jour du mois à volonté, aux conditions ordinaires de la confession, de la communion et de la prière pour l’Église.

Décret du 8 décembre 1870, de S.S. Pie IX  Quemadmodum Deus

“De même que Dieu établit le patriarche Joseph, fils de Jacob, gouverneur de toute l’Égypte, pour assurer au peuple le froment  nécessaire à la vie, ainsi, lorsque furent accomplis les temps où l’Éternel allait envoyer sur la terre son Fils unique pour racheter le monde, il choisit un autre Joseph, dont le premier était la figure; il l’établit Seigneur et Prince de sa maison et de ses biens; il commit à sa garde ses plus riches trésors.” En effet, Joseph épousa l’Immaculée Vierge Marie, de laquelle, par la vertu du Saint-Esprit, est né Jésus-Christ, qui voulut aux yeux de tous, passer pour le fils de Joseph et daigna lui être soumis. Celui que tant de prophètes et de rois avaient souhaité de voir, non seulement Joseph le vit, mais il conversa avec lui, il le pressa dans les bras d’une paternelle tendresse, il le couvrit de baisers; avec un soin jaloux et une sollicitude sans égale, il nourrit Celui que les fidèles devaient manger comme le Pain de l’éternelle vie.

En raison de cette dignité sublime... l’Église a toujours exalté et honoré Saint Joseph d’un culte exceptionnel, quoique inférieur à celui qu’elle rend à la Mère de Dieu; toujours, dans les heures critiques, elle a imploré son assistance...

C’est pourquoi  le Saint Père Pie IX déclare solennellement Saint Joseph Patron de l’Église catholique  en ce jour consacré (8 décembre) à la Vierge Immaculée, Mère de Dieu, épouse du très chaste Joseph.”

Cet acte important fut confirmé par  la Lettre apostolique Inclytum Patriarcham  du 7 juillet 1871. Cependant, dès le 4 mars 1871, le cardinal Pie (1815-1880) évêque de Poitiers, avait déjà communiqué les décisions pontificales à son clergé, dans une importante Instruction Pastorale. 

Répondant à la question: “Pourquoi la dévotion à Saint Joseph a-t-elle été si tardive?” le cardinal Pie écrit: “Le culte de Saint Joseph était un de ces dons que le père de famille, comme un prudent économe, s’était proposé de tirer plus tardivement de son trésor... Le voile qui couvre le nom et la puissance du vénérable Joseph durant les premiers âges chrétiens apparaît comme le prolongement du silence dans lequel a été enveloppée sa carrière mortelle; c’est la continuation de cette vie cachée dont les splendeurs devaient d’autant plus émerveiller l’intelligence et le coeur des fidèles que la révélation en aurait été plus longtemps contenue.”

Léon XIII

Extraits de l’encyclique de Léon XIII  “Quamquam pluries”  du 15 août 1889

Dans cette encyclique, Léon XIII rappelle d’abord que, dans toutes les périodes de grandes difficultés, l’Église implore Dieu et Marie, avec ferveur et persévérance. Il indique également que la ferveur chrétienne s’étant beaucoup refroidie de son temps, les moyens humains sont impuissants pour porter remède aux graves dangers qui menacent l’Église. Aussi exhorte-t-il les fidèles à prier Marie davantage, notamment pendant le mois d’octobre, mois du Rosaire.

Mais le Saint Père avait un autre dessein, objet de cette encyclique: inciter le peuple chrétien “à invoquer, avec une grande piété et une grande confiance, en même temps que la Vierge, Mère de Dieu, son très chaste Époux, le Bienheureux Joseph; ce que nous estimons de science certaine être, pour la Vierge elle-même, désiré et agréable.”  Cette dévotion est déjà répandue dans le peuple de Dieu grâce à l’action de nombreux Pontifes romains. Mais elle doit “s’enraciner davantage dans les moeurs et les institutions catholiques,”  et Léon XIII en donne les principales  raisons:

“Saint Joseph fut l’Époux de Marie et il fut le père de Jésus-Christ. De là ont découlé sa dignité, sa ferveur, sa sainteté et sa gloire.... Comme Joseph a été uni à la bienheureuse Vierge par le lien conjugal, il n’est pas douteux qu’il n’ait approché, plus que personne,  de cette dignité suréminente par laquelle la Mère de Dieu surpasse de si haut toutes les natures créées... En donnant Joseph pour époux à la Vierge, Dieu lui donna non seulement un compagnon de sa vie, un témoin de sa virginité, un gardien de son honneur, mais encore, en vertu même du pacte conjugal, un participant de sa sublime dignité... “

Ainsi, Joseph a été, de par la volonté divine, le gardien du Fils de Dieu, regardé par les hommes comme son père. “Et le Verbe de Dieu lui était humblement soumis, Il lui obéissait et lui rendait tous les devoirs que les enfants sont obligés de rendre  à leurs parents. “  

De son côté Joseph supportait les charges que la nature impose aux pères de famille. “Il s’appliqua à protéger avec un souverain amour et une sollicitude quotidienne son Épouse et le divin Enfant; il gagna régulièrement par son travail ce qui était nécessaire à l’un et à l’autre  pour la nourriture et le vêtement; il préserva de la mort l’Enfant menacé par la jalousie d’un roi, en lui procurant un refuge; dans les incommodités du voyage et les amertumes de l’exil, il fut constamment le compagnon, l’aide et le soutien de la Vierge et de Jésus. Or, la divine maison que Joseph gouverna avec l’autorité d’un père, contenait les prémices de l’Église naissante...”

C’est pourquoi la multitude des chrétiens qui composent l’Église lui est particulièrement confiée. “Il est donc  naturel et très digne du bienheureux Joseph que, de même qu’il subvenait autrefois à tous les besoins de la famille de Nazareth et l’entourait saintement de sa protection, il couvre maintenant de son céleste patronage et défende l’Église de Jésus-Christ... “  

L’Église admet que le “Joseph des temps anciens, fils du patriarche Jacob, fut la figure du nôtre et, par son éclat, témoigna de la grandeur du futur gardien de la divine famille.”  En effet, dans l’ancien patriarche, on reconnaît le nouveau: “Comme le premier Joseph fit réussir et prospérer les intérêts domestiques de son maître et rendit bientôt de merveilleux services à tout le royaume, de même le second, destiné à être le gardien de la religion chrétienne, doit être regardé comme le protecteur et le défenseur de l’Église, qui est vraiment la maison du Seigneur et le royaume de Dieu sur la terre.” 

Tous les hommes de la terre et de toutes les conditions peuvent se recommander à Saint Joseph:

        – ”les pères de famille trouvent en Joseph la plus belle personnification de la vigilance et de la sollicitude paternelle,

        – les époux, un parfait exemple d’amour, d’accord et de fidélité conjugale,

        – les vierges ont en lui le modèle et le protecteur de l’intégrité virginale,    

        – les nobles de naissance apprennent de Joseph à garder, même dans l’infortune, leur dignité,

        – les riches comprennent par ses leçons, quels sont les biens qu’il faut désirer et acquérir au prix de tous ses efforts,

        – les prolétaires, les ouvriers, les personnes de condition médiocre ont comme un droit spécial à recourir à Joseph et à se proposer son imitation.

Car Joseph, de race royale, uni par le mariage à la plus grande et à la plus sainte des femmes, regardé comme le père du Fils de Dieu, passa sa vie à travailler... Joseph, content du peu qu’il possédait, supporta les difficultés inhérentes à cette médiocrité de fortune avec grandeur d’âme... à l’imitation du Seigneur de toutes choses qui s’assujettit volontairement à l’indigence et au manque de tout.”

Saint Joseph est vraiment le modèle de tous ceux qui vivent du travail de leurs mains. Et “s’ils ont le droit de sortir de la pauvreté et d’acquérir une meilleure situation par des moyens légitimes, la raison et la justice leur défendent de renverser l’ordre établi par la Providence de Dieu. Bien plus, le recours à la force et les tentatives par voie de sédition et de violence sont des moyens insensés qui aggravent, la plupart du temps, les maux pour la suppression desquels on les entreprend....”

L’encyclique de Léon XIII conclut :

“Nous prescrivons que, pendant tout le mois d’octobre, à la récitation du Rosaire, ...,  on ajoute une prière à Saint Joseph. Il en sera ainsi fait chaque année à perpétuité...  C’est une pratique  salutaire et des plus louables... de consacrer le mois de mars à honorer, par des exercices de piété quotidiens, le Saint Patriarche...  Nous exhortons les fidèles à sanctifier autant que possible le 19 mars, par la piété privée, en l’honneur de leur céleste patron.”

Pie X

Décret de 1909 de Pie X

Saint Pie X (Joseph SARTO) approuva le décret de la S.C. des Rites publiant Les Litanies de Saint Joseph.  Ce décret précisait l’intervention du pape en ces termes:

“Notre Saint Père le pape Pie X a toujours professé une dévotion particulière et une piété profonde envers l’auguste Patriarche Saint Joseph, père putatif du divin Rédempteur, Époux très pur de la Vierge Mère de Dieu, et puissant Patron de l’Église catholique auprès de Dieu dont il a d’ailleurs reçu le nom glorieux au baptême.”

Benoît XV

Benoît XV (1854-1922), pape de 1914 à 1922, rédigea en 1919, plusieurs préfaces destinées aux messes en l’honneur de Saint Joseph ainsi qu’une préface de la messe des morts dont voici un extrait: “Ô Dieu, Père tout Puissant, c’est lui, Joseph, l’homme juste, que Vous avez donné comme époux à la Vierge Mère de Dieu, c’est lui le sage et fidèle serviteur que Vous avez placé à la tête de votre famille, pour qu’il veillât en qualité de père, sur votre Fils unique, conçu sous l’action de l’Esprit-Saint, Jésus-Christ, Notre Seigneur...”

Le 25 juillet 1920 Benoît XV publiait, à l’occasion du cinquantenaire de la proclamation du patronage de Saint Joseph sur l’Église entière, un Motu proprio, Bonum sane,  “tout débordant de tendresse et de particulière confiance.”

Dans son préambule Benoît XV écrit:

“Si nous considérons la situation difficile dans laquelle se débat aujourd’hui le genre humain, il semble qu’il soit nécessaire de recommander plus chaudement cette dévotion aux peuples et de lui donner une diffusion beaucoup plus large encore.”

Après avoir rappelé les détresses d’ordre moral causées par la guerre, Benoît XV ajoute: “Soucieux de préserver nos enfants qui gagnent leur vie du travail de leurs mains, de la contagion du socialisme, le plus mortel ennemi de la doctrine chrétienne, nous proposons avec instance Saint Joseph comme modèle et patron spécial à imiter et honorer.

Saint Joseph a mené, en effet, une vie semblable à la leur; aussi le Christ-Dieu voulut-il, lui, le Fils unique du Père éternel, être appelé le “Fils du Charpentier”. Joseph a paré l’humilité et la pauvreté de sa condition de vertus aussi nombreuses qu’éminentes, vertus qu’il convenait de voir resplendir dans l’époux de la Vierge Immaculée et dans le père nourricier du Seigneur Jésus...”

Et voici, dans ce même document, ce qui est comme une prophétie:

“En même temps que s’accroîtra la dévotion des fidèles envers Saint Joseph, se développera, par une conséquence nécessaire, leur culte envers la Sainte Famille de Nazareth dont il fut l’auguste Chef; naturellement l’une de ces dévotions fera fleurir l’autre. Joseph nous conduit directement à Marie, et par Marie, à la source de toute sainteté, Jésus, qui, par son obéissance à Joseph et à Marie, a sanctifié les vertus familiales...”

Enfin, en 1921, Benoît XV inséra le nom de Saint Joseph dans les acclamations au Saint Sacrement, après les “saluts”.

Pie XI

Pie XI, lors de la béatification, le 21 avril 1926, de deux bienheureux français, André-Hubert Fournet, fondateur des soeurs de la Croix, et Jeanne-Antide Thouret, fondatrice des Filles de la Charité, précisa, en parlant de Saint Joseph: “Voici un saint qui entre dans la vie et se dépense tout entier pour l’accomplissement d’une mission unique de la part de Dieu, la mission incomparable de garder la pureté de Marie, de protéger Notre Seigneur, de cacher, par son admirable coopération, le mystère, le secret ignoré de tous, à l’exception de la Très Sainte Trinité, celui de la Rédemption du genre humain, C’est dans la grandeur de sa mission que s’enracine la sainteté singulière et absolument incomparable de Saint Joseph, parce qu’une telle mission ne fut vraiment confiée à aucune autre âme, à aucun autre saint, et parce qu’entre Saint Joseph et Dieu, nous ne voyons et ne pouvons voir que la très Sainte Vierge avec sa maternité divine....

Il est évident qu’en vertu de cette mission si haute, ce Saint Patriarche possédait déjà le titre de gloire qui est le sien: celui de Patron de l’Église universelle... L’Église se trouvait déjà présente, près de Saint Joseph, quand il exerçait la fonction de gardien, de père tutélaire de la Sainte Famille. ”  [2]

A l’occasion de la lecture du décret sur l’héroïcité des vertus de Jeanne-Élisabeth Bichier des Ages, fondatrice des Soeurs de la Croix, le 19 mars 1928, Pie XI dit encore :

“Entre les deux missions, de Jean-Baptiste et de Pierre,  apparaît celle de Saint Joseph, mission recueillie, silencieuse, presque inaperçue, qui ne devait s’illuminer que quelques siècles plus tard, un silence auquel devait succéder sans doute, mais bien longtemps après, un retentissant chant de gloire. Et de fait, là où est plus profond le mystère, plus épaisse la nuit qui le recouvre, plus grand le silence, c’est justement là qu’est la plus haute mission, plus brillant le cortège des vertus requises et des mérites appelés, par une heureuse nécessité, à leur faire écho.”  Mission unique, très haute, celle de coopérer à l’Incarnation.

Le 19 mars 1935, Pie XI, pour exalter une religieuse française, Émilie de Vialar, fondatrice des Soeurs de Saint Joseph de l’Apparition, parlant du mystère de l’Incarnation, dit encore: “C’est le mystère, le secret de la divine Incarnation, de la Rédemption, que la Sainte Trinité révèle à l’homme. En vérité, il est impossible d’aller plus haut.  Nous sommes dans l’ordre de l’union hypostatique, de l’union personnelle de Dieu avec l’homme... Aucune gloire ne peut surpasser celle d’avoir eu la révélation de l’union hypostatique du Verbe divin... Saint Joseph fut celui-là. Il est celui qui peut tout auprès du divin Rédempteur et auprès de sa divine Mère, en une manière et avec une autorité qui dépassent celles d’un simple dépositaire.”

Dans son Encyclique Divini Redemptoris,  du 19 mars 1937 Pie XI indiquait: “Nous mettons la grande action de l’Église catholique contre le communisme athée mondial sous l’égide du puissant protecteur de l’Église: Saint Joseph.” 

Dans cette Encyclique, on peut encore lire: “Joseph appartient à la classe ouvrière. Il a fait la rude expérience de la pauvreté, pour lui et pour la Sainte famille dont il était le chef vigilant et aimant. Il reçut en  garde l’Enfant divin quand Hérode lança contre lui ses sicaires. par une vie de fidélité absolue dans l’accomplissement du devoir quotidien, il a laissé un exemple à tous ceux qui doivent gagner leur pain par le travail manuel, et il a mérité d’être appelé le Juste, modèle vivant de cette justice chrétienne qui doit régner dans la vie sociale.”

Enfin, le 19 mars 1938 Pie XI dit aussi: “Comme Saint Joseph était vraiment le chef ou le maître de la maison, son intercession ne peut pas ne pas être toute-puissante.”

Pie XII

Dans un document pontifical du 18 avril 1940, s’adressant à de jeunes époux, Pie XII les incite à tourner leur pensée vers Saint Joseph qui veilla sur la Mère de Jésus. “Ce favori de la confiance divine, qui devait servir comme de voile au double mystère de l’Incarnation du Verbe et de la maternité virginale de Marie, semble, dans sa vie terrestre, pour ainsi dire caché dans l’ombre. Toutefois, les rares et brefs passages où l’Évangile parle de lui, suffisent à montrer quel chef de famille fut Saint Joseph, quel modèle et quel patron spécial il est par conséquent pour vous, jeunes époux.”

Suit le rappel des principales étapes de la vie de Joseph qui est vraiment le modèle de tous les pères de famille: “C’est la Providence qui conduisit le premier Joseph par la main lorsque, trahi et vendu par ses frères, il fut d’abord esclave pour devenir ensuite surintendant, maître de toute la terre d’Égypte et pourvoyeur de sa propre famille. C’est la Providence qui conduisit le second Joseph dans ce même pays , où il arriva dénué de tout, sans en connaître ni les habitants, ni les moeurs, ni la langue, et d’où il revint néanmoins sain et sauf avec Marie toujours active et Jésus qui croissait tout en sagesse, en âge et en grâce.” 

La même Providence est toujours attentive aux besoins de ceux qui cherchent d’abord le Royaume des Cieux et sa justice. La fidélité de la Sainte Famille aux pratiques religieuses est explicitement attestée dans l’Évangile “lorsque Luc nous raconte que selon l’usage, Jésus allait avec Marie et Joseph au Temple de Jérusalem pour les fêtes de Pâques.”  Il est donc facile de se représenter la Sainte Famille fidèle aux prières quotidiennes présidées par Joseph, chef de famille. 

En 1945, s’adressant aux membres du premier Congrès National des Associations Chrétiennes des Travailleurs Italiens, Pie XII déclara, à propos de Saint Joseph:

“Le levain le plus efficace -nous pouvons même dire le seul vraiment efficace- ce sens de solidarité, sûre garantie de rectitude et de paix sociale, réside dans l’esprit de l’Évangile et afflue en vous du Coeur de l’Homme-Dieu, Sauveur du monde. Aucun travailleur n’en a jamais été aussi parfaitement et profondément pénétré que celui qui vécut avec le Christ dans la plus étroite intimité et communauté de famille et de travail, son père putatif, Saint Joseph.”

Et en 1947, aux membres de l’Action Catholique Italienne, il recommandait: “Il n’y a jamais eu d’homme aussi proche du Rédempteur par des liens domestiques, par des rapports quotidiens, par une harmonie spirituelle et par la vie divine de la grâce que Joseph, de la race de David, et néanmoins humble travailleur manuel... Comment ne l’auriez-vous pas choisi vous aussi comme votre céleste patron?” 

Pie XII institua en 1955, la fête de Saint Joseph artisan, destinée à remplacer celle du patronage de Saint Joseph. “...Il ne pourrait y avoir de meilleur protecteur pour vous aider à faire pénétrer dans vos vies l’esprit de l’Évangile... Il est certain qu’aucun travailleur n’en fut jamais aussi parfaitement et profondément pénétré que le père putatif de Jésus qui vécut avec lui dans la plus étroite intimité et communauté de famille et de travail. De même, si vous voulez être près du Christ, nous vous répétons encore: allez à Joseph...  Nous avons le plaisir de vous annoncer notre détermination d’instituer -comme nous instituons en réalité- la fête liturgique de Saint Joseph artisan, en la fixant précisément au 1er mai... “

L’institution de cette fête fut accompagnée d’une liturgie nouvelle: messe et office. [3]

Jean XXIII

Jean XXIII au cours d’une homélie prononcée le 26 mai 1960, à l’occasion de la canonisation de Grégoire Barborigo, accepte l’idée émise par Saint Bernardin de Sienne et reprise pas Saint François de Sales, que Saint Joseph et Saint Jean-Baptiste sont à compter parmi les saints qui ressuscitèrent avec le Christ et entrèrent avec Lui dans le ciel à son Ascension.

Lettre apostolique de Jean XXIII, du 19 mars 1961

Dans cette lettre, Jean XXIII rappelle la lente expansion du culte rendu à Saint Joseph.

Paul VI

Dans son Homélie du 19 mars 1965, Paul VI exalte la simplicité et l’humilité de Saint Joseph: “La figure de Joseph est tracée avec les lignes de la modestie la plus populaire, la plus commune, la plus insignifiante, suivant le terme employé pour les valeurs humaines, attendu que nous ne trouvons en lui rien qui puisse donner un motif de sa réelle grandeur et de l ‘extraordinaire mission que lui a confiée la providence et qui constitue, à bon droit, le thème de tant de considérations, voire de tant de discours en l’honneur de Saint Joseph... Joseph nous apparaît d’une humilité extrême: un modeste ouvrier, obscur, qui n’a rien de singulier, qui ne laisse, dans l’Évangile même, aucun accent de sa voix.” 

Seules sa réserve silencieuse et son obéissance parfaite sont signalées. “Joseph a été, à tout moment et d’une façon exemplaire, un insurpassable gardien, assistant et maître. Dans son dévouement total et soumis, il a donc été d’une grandeur surhumaine qui émerveille... Comme on entre facilement en confiance avec un saint qui ne sait pas vous intimider, qui ne met aucune distance entre lui et nous, et qui même, avec une condescendance qui nous confond, se met pour ainsi dire à nos pieds  pour nous dire: vois le niveau qui m’a été assigné!

Jésus a élu Joseph... Il a choisi comme collaborateur l’instrument le plus humble et le plus simple, qui manifeste en un certain sens, sa toute-puissance exclusive de rédemption.” 

Le Seigneur a voulu aussi montrer sa condescendance, sa gentillesse envers nous, sa courtoisie envers le genre humain pour mieux nous attirer à lui. En effet, “qui est conscient de la divine présence éprouve l’impulsion de s’écarter de Dieu avant même de se sentir attiré à s’approcher de Lui... Le Seigneur, au contraire, pour ne pas nous effrayer mais pour nous  appeler, pour nous inspirer confiance et entamer avec nous le dialogue de toutes les confidences les plus intimes, les plus profondes, les plus salutaires, s’est fait immensément petit... le Seigneur est descendu au tout dernier rang de l’échelle sociale. Quelle joie éprouvent les humbles, les pauvres, les pécheurs, les déshérités, ceux qui sont pleinement conscients de la misère humaine... Comme ils exultent d’être introduits auprès du Christ par un gardien, par un Patron tel que Saint Joseph!... Saint Joseph est une illustration du cri que nous devrions entendre comme l’un des plus expressifs du Saint Évangile: “Venez à Moi, vous tous qui êtes fatigués et dans la peine, et je vous consolerai.”

L’Homélie de Paul VI du 19 mars 1968  est véritablement une exaltation de l’humilité de l’Incarnation. C’est aussi un extraordinaire hommage à celui qui fait la volonté de Dieu.

“Saint Joseph se présente à nous sous les apparences les plus inattendues.” Pour accueillir le Fils de Dieu, Joseph est ce qu’il y a de plus ordinaire, de plus modeste, et de plus humble.  Le Christ a disposé que le cadre privé, personnel, de sa venue sur la terre, serait d’une extrême simplicité. “Joseph devait donner au Seigneur son état civil, son insertion dans la société...”

Mais Joseph, pourtant de la descendance de David, n’était qu’un simple boutiquier-artisan, sans renommée et sans histoire. “L’Évangile ne nous a donné de lui aucun détail. Un homme silencieux, pauvre, lié à son devoir, malgré son ascendance royale. Il était juste, c’est le seul attribut par lequel l’Évangile nous le signale...”

Cependant il y a dans l’humble existence de Joseph un aspect spécial qu’il faut souligner: “Par trois fois l’Évangile parle de colloques d’un ange avec Joseph pendant son sommeil... cela signifie que Joseph était guidé, conseillé intérieurement par le messager céleste... Son comportement ordinaire était mû par un dialogue caché qui indiquait ce qu’il avait à faire: Joseph, ne crains pas; fais ceci; pars, retourne... Nous découvrons dans cet humble personnage une étonnante docilité, une promptitude exceptionnelle d’obéissance et d’exécution. Il ne discute pas, n’hésite pas, ne fait pas intervenir des droits ou des aspirations... Joseph accepte son destin parce qu’il lui a été dit: “Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit-Saint...

Et Joseph obéit. Son rôle est d’éduquer le Messie au travail, aux expériences de la vie... il aura la prérogative sublime, le devoir de guider, diriger, aider le Rédempteur du monde. Et Jésus obéissait à Joseph et à Marie!... Les entreprises que le Seigneur propose aux destinées humaines peuvent coexister avec les conditions les plus communes de la vie et prendre appui sur elles. Nul n’est exclu de la possibilité  d’accomplir, et à la perfection, le bon plaisir divin.”  

Comme Joseph, chacun peut faire coïncider sa volonté capricieuse, indocile, souvent vagabonde avec la volonté de Dieu. “Aucune vie n’est banale, mesquine, négligeable, oubliée... Nous sommes tous appelés à devenir participants de la nature divine... Comment faut-il se comporter pour atteindre un but si merveilleux? Joseph nous l’enseigne par sa façon fidèle et constante d’écouter le Tout-Puissant...” Et l’état dans lequel chacun vient à se trouver moyennant la fusion de circonstances, d’honnêtes intentions avec la volonté de Dieu accueillie par celle de l’homme est d’immense valeur. Ainsi les devoirs de cet état sont établis à partir de la manifestation de la disposition divine. Qui les remplit bien donne à toute son activité une grandeur incomparable. En cela une fois encore nous voyons l’exemple que nous donne Joseph. De lui nous apprenons la recherche illuminée, généreuse, de la volonté du Seigneur sur notre vie.”

Il y a plus. “Non seulement Joseph nous enseigne la fidélité à la mesure idéale que Dieu a fixée pour nos pas, mais il est par ailleurs pour nous un protecteur de choix. Ici nous entrons dans le domaine mystique du Règne de Dieu... L’Église, dans sa sagesse, a conclu: si Joseph a été le protecteur du corps, de la vie physique et historique du Christ, au ciel, Joseph sera certainement le protecteur du Corps mystique du Christ, c’est-à-dire de l’Église.”

Dans l’Homélie du 19 mars 1969 de Paul VI, c’est la vie pauvre et cachée de Saint Joseph qui est mise en valeur: “Saint Joseph, père légal et putatif de Jésus Notre Seigneur fut aussi déclaré protecteur de l’Église qui continue dans le temps et reflète dans l’histoire l’image et la mission du Christ...

Son langage, c’est le silence;  c’est l’écoute de voix angéliques qui lui parlent pendant le sommeil; c’est l’obéissance prompte et généreuse... C’est le travail manuel sous ses formes les plus modestes et les plus rudes, celles qui valurent à Jésus le qualificatif de fils du charpentier... Sa vie n’est qu’une vie obscure, celle d’un simple artisan dépourvue de tout signe de grandeur personnelle. Cependant, cette humble figure, si proche de Jésus et de Marie... de la descendance promise à la maison de David... se révèle riche d’aspects et de significations... L’Église dans son culte traduit ces aspects multiples sous forme de litanies: Joseph, protecteur de l’enfance, protecteur des époux, protecteur de la famille, protecteur des travailleurs, protecteur des vierges, protecteur des réfugiés, protecteur des mourants.”

Homme pauvre, honnête, laborieux, timide, mais ayant une vie intérieure profonde, Saint Joseph est le “juste” par excellence. “De la famille, il a accepté la condition, la responsabilité et le poids, mais en renonçant à l’amour naturel conjugal qui la constitue et l’alimente, en échange d’un amour virginal incomparable. Il a ainsi offert en sacrifice toute son existence aux exigences impondérables  de la surprenante venue du Messie auquel il imposera le nom à jamais béni de Jésus... Joseph est donc un homme engagé:  envers Marie... envers Jésus... A lui le service, à lui le travail, à lui le sacrifice, dans la pénombre du tableau évangélique... où il nous plaît de le proclamer heureux, bienheureux. “ 

Saint Joseph est le modèle des humbles... “Il est le type évangélique que Jésus, après avoir quitté l’atelier de Nazareth pour entreprendre sa mission de prophète et de maître, annoncera comme programme pour la rédemption de l’humanité. Saint Joseph est le modèle des humbles que le christianisme élève à de grands destins. Saint Joseph est  la preuve que pour être bon et vrai disciple du Christ, il n’est pas nécessaire d’accomplir de grandes choses; qu’il suffit de vertus communes, humaines, simples, mais authentiques.”

Saint Joseph est un exemple à imiter et un protecteur à invoquer: “Comme protecteur l’Église l’invoque dans un profond et très actuel désir de faire reverdir son existence séculaire par des vertus véritablement évangéliques telles qu’elles ont resplendi en Saint Joseph... L’Église le veut comme protecteur, guide et défenseur du Corps mystique du Christ.”

Lettre de Paul VI au Cardinal VILLOT (25 novembre 1970)

A l’occasion du Symposium national de Rome, Paul VI encourage les travaux de recherche sur Saint Joseph, afin, écrit-il, “de toujours mieux comprendre et apprécier la place singulière que la Providence a confiée à Joseph, en union avec Marie, son épouse, dans le mystère du Christ et de l’Église.”

L’homélie de Paul VI, du 19 mars 1975, met en évidence la situation unique de Saint Joseph, choisi par Dieu qui se fait homme pour lui donner “le nid, la généalogie historique, le foyer, l’ambiance sociale, la profession, la parenté, en un mot la famille, cette cellule sociale de la société, communauté d’amour librement constituée, indivisible, perpétuelle, grâce à laquelle l’homme et la femme se révèlent réciproquement complémentaires et destinés à transmettre le don naturel et divin à d’autres êtres humains, leurs fils.”

Par ailleurs, Joseph était cependant un être privilégié: il avait le charisme des songes révélateurs, par exemple: “ Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse...”  Joseph obéit, il accepte le sacrifice demandé, il sera le père de l’enfant. “Situation unique, miraculeuse, qui met en évidence la sainteté personnelle de  la Vierge Marie, mais tout autant celle de son modeste, de son sublime époux.”

Chaque famille peut se mirer dans la Sainte Famille où règne l’amour. “Et tout d’un coup se propage une lumière nouvelle, aveuglante: l’amour acquiert une splendeur surnaturelle. La scène se transforme: le Christ y prend le dessus; les figures humaines qui lui sont voisines assument la représentation de l’humanité nouvelle, l’Église; le Christ est l’Époux, l’Église est l’Épouse; le cadre du temps s’ouvre sur le mystère de l’au-delà du temps; l’histoire du monde se fait apocalyptique, eschatologique...”

Jean-Paul II

Homélie de Jean-Paul II, du 19 mars 1982,  sur la sainteté de Joseph.

La sainteté de Saint Joseph réside d’abord dans sa foi, héroïque, à toute épreuve. “L’espérance va de pair avec la foi d’Abraham, père de notre foi et de notre espérance,  (Espérant contre toute espérance, il crut... et cela lui fut compté comme justice.) A Saint Joseph fut compté comme justice le fait d’avoir cru en ce Dieu qui donne la vie aux morts et appelle le néant à l’existence... La foi de Joseph de Nazareth s’est manifestée dans la même mesure que la foi d’Abraham. Elle s’est manifestée plus encore quand le Verbe s’est fait chair dans le sein de Marie, épouse de Joseph, qui, à l’annonce de l’Ange se trouva enceinte par l’opération du Saint-Esprit.”

“Ainsi la foi de Joseph devait se manifester devant le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu.”   Et c’est là que Joseph subit la grande épreuve de sa foi. “Joseph de Nazareth crut en Dieu; il crut quand Dieu lui parla avec les paroles de l’Ange du Seigneur... Il prit chez lui son épouse et prouva ainsi qu’il était un vrai descendant d’Abraham selon la foi... Il  a été appelé par la voix de Dieu pour que l’espérance du salut puisse se réaliser dans le monde.

L’Église vit de l’héritage de la foi d’Abraham... Elle rattache également ses débuts à l’accomplissement de l’espérance dans le monde, à la foi de Joseph de Nazareth... Joseph de Nazareth est un homme droit parce qu’il vit de la foi, totalement. C’est un saint parce que sa foi est vraiment héroïque...

Sans parole Joseph démontre la profondeur de sa foi. Saint Joseph est grand par l’esprit. Il est grand par sa foi, non pas parce qu’il prononce des paroles qui lui sont propres, mais surtout parce qu’il écoute la voix du Dieu vivant. Saint Joseph fut  toujours à l’écoute de la Parole de Dieu”.

Et nous? “Nous voyons comment la Parole du Dieu vivant tombe profondément dans l’âme de cet homme, Joseph... Savons-nous écouter la parole de Dieu? L’accueillons-nous, cette parole, silencieusement, intérieurement prêts, comme Joseph de Nazareth?... Nous avons tant besoin de la foi! La foi est tellement nécessaire à l’homme d’aujourd’hui, celui de notre si difficile époque. Et une grande foi est tellement nécessaire!“ particulièrement “aux hommes, aux familles, aux communautés, à l’Église.”

L’homélie de Jean-Paul II, du 19 mars 1986 établit un parallèle entre la paternité humaine et la paternité divine.

Marie dit: “Vois! ton père et moi, nous te cherchions, angoissés... C’est l’unique évènement de l’adolescence de Jésus rapporté par les Évangiles.... Et cet évènement jette une lumière particulière sur le mystère de la paternité de Joseph de Nazareth... car Jésus répond: “...Je dois être aux affaires de mon Père!... Notre pensée se tourne alors vers la promesse faite à Abraham qui, espérant contre toute espérance, crut et devint ainsi père d’une multitude de peuples... La paternité d’Abraham se fondait sur l’espérance... celle de Joseph est fondée sur la foi . 

Et dans la figure lumineuse de Joseph nous voyons le lien existant entre la paternité humaine et la paternité divine. “C’est pour cela que les fils appartiennent d’abord à Dieu, puis à leurs parents... Là est la grandeur de la mission confiée au père et à la mère: être des instruments du Père céleste dans le travail formateur des enfants.” 

On voit alors la richesse des enseignements contenus dans la Famille de Nazareth, pour les parents et pour les enfants: “Pour mettre un homme au monde, il suffit de quelques mois; pour le faire grandir et l’éduquer, une vie ne suffit pas... Cela demande du temps, exige de la patience, requiert une réserve inépuisable d’intelligence, de tact, d’amour.”

C’est un parcours que toute la famille: parents et enfants, est appelée à accomplir ensemble, jour après jour. Et l’on découvre combien l’amour entre l’homme et la femme “transcende l’expérience dans le temps et s’ouvre à la perspective de la future résurrection glorieuse, où la génération physique sera évidemment dominée, mais l’union spirituelle des coeurs n’en sera pas diminuée pour autant.” 

Joseph, dans son mariage avec Marie“a anticipé l’expérience définitive du Ciel, mettant sous nos yeux les richesses d’un amour conjugal construit sur les harmonies secrètes de l’âme qui s’abreuve aux sources intarissables du coeur.”

Marie et Joseph cherchaient Jésus tout angoissés. On voit ici quelle fut la sollicitude de Marie et de Joseph à l’égard de Jésus. Cet épisode de la vie de Marie et de Joseph  cache un autre enseignement: “Dans l’atmosphère de la sollicitude du père et de la mère  s’épanouit dans l’âme de l’enfant l’espace intérieur de la vocation qui provient de Dieu Lui-même...”  La paternité humaine “restitue l’homme à Dieu: à la paternité même de Dieu.”

Jean-Paul II, dans son homélie du 1er mai 1988, revient, grâce à l’exemple de Saint Joseph, sur le thème de la dignité du travail et sur sa valeur rédemptrice.

Joseph était un ouvrier, un artisan: “Il invite les travailleurs, mieux, il les convoque avec autorité, à trouver, avec lui et comme lui, leur place près de Jésus, connu de ses contemporains comme le “fils du charpentier”... Le  travail et ceux qui l’exercent sont entrés dans l’histoire du salut, c’est-à-dire dans cette oeuvre que Jésus est venu accomplir dans ce monde en notre faveur, d’abord par sa vie de charpentier, ensuite par son ministère de prédicateur et de thaumaturge, enfin par sa mort et sa résurrection.”

Réaffirmant que le travail est une dimension fondamentale de l’existence humaine, Jean-Paul II insiste sur le drame qu’est le chômage: “Celui qui travaille se met en harmonie avec sa propre vocation d’homme et de femme et contribue, de cette manière, au développement de chaque homme et de tous les hommes... C’est pourquoi le chômage est un grand mal parce qu’il empêche la personne qui n’a pas de travail de gagner honnêtement sa vie..., et surtout parce qu’il prive tant de personnes de la possibilité de réaliser leur vocation humaine, les mettant pour ainsi dire en marge de la société et de l’histoire...”

Le travail, “moyen privilégié que le Seigneur nous donne pour transformer la nature, pour mettre en oeuvre notre domination sur la création”, n’est pas une condamnation mais un droit autant qu’un devoir. “C’est Dieu, en effet, qui nous appelle au travail: c’est lui qui a mis dans notre nature le besoin et par conséquent le droit et le devoir de travailler... Et Saint Joseph est le protecteur de tous ceux qui veulent travailler selon la volonté de Dieu, pour occuper ainsi la place qui leur revient dans toute société humaine bien organisée.”

Extraits de l’exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989, publiée à l’occasion du centenaire de la publication de l’Encyclique Quamquam pluries  du pape  Léon XIII.

Dès la première phrase de son exhortation apostolique, le pape Jean Paul II donne toute l’orientation de son texte: “Appelé à veiller sur le Rédempteur, Joseph fit ce que l’Ange du Seigneur lui avait prescrit: il prit chez lui son épouse.”   [4] 

Ainsi, la vocation de Joseph, c’est de veiller sur le Rédempteur, donc sur sa Mère. Sa vertu principale, c’est l’obéissance: il fait ce que l’Ange lui demande de faire. Il devient le modèle des époux, donc des pères, et par là même le fondateur des familles saintes et le modèle des chefs de famille: il prend chez lui son épouse. Dans ces quelques mots sont comme résumées toutes les vertus et les qualités qui constituent le mariage et l’assise des familles chrétiennes.

Saint Joseph est déjà marié avec Marie, son épouse qui doit rester vierge et qui cependant attend un enfant. Joseph, homme juste est indécis sur la décision à prendre jusqu’à ce que l’Ange “l’introduise dans le mystère de la maternité de Marie,”  [5] dans le mystère de l’Incarnation. Dès lors il aura à assumer toutes les responsabilités d’un époux légal selon la loi juive, et d’un véritable père. “Il manifesta ainsi une disponibilité de volonté semblable à celle de Marie à l’égard de ce que Dieu lui demandait par son messager.”  [6] Dès lors, Joseph se comportera comme le dépositaire du mystère de Dieu,  et le père de Jésus aux yeux des hommes .  Comme Marie, on pourra dire de lui: ”Bienheureux celui qui a cru.” “car il a répondu affirmativement à la Parole de Dieu quand elle lui a été transmise... “  Obéissant dans la foi, “il fit ce que l’Ange lui avait prescrit.”  [7] 

Dépositaire du mystère de Dieu avec Marie,  Joseph participe à la phase culminante de la révélation que Dieu fait de lui-même dans le Christ... Joseph est le premier à participer à la foi de la mère de Dieu, et, ainsi, il soutient son épouse dans la foi à l’Annonciation divine. Il est celui qui est placé le premier par Dieu sur le chemin du pèlerinage de foi sur lequel Marie, surtout à partir du Calvaire et de la Pentecôte, sera la première d’une manière parfaite.”  [8] 

Cependant, quoique “le chemin de foi de Joseph suive la même direction”  que celui de Marie,  son chemin personnel se conclura le premier, “avant que Marie ne se tienne au pied de la Croix sur le Golgotha, et avant  “ la Pentecôte. [9] 

Joseph père de Jésus aux yeux des hommes - La Sainte Famille

La Sainte Famille est fondée sur le “mariage de Marie, fondement juridique de la paternité de Joseph. C’est pour assurer une présence paternelle auprès de Jésus que Dieu choisit  Joseph comme époux de Marie.”  La paternité de Joseph passe par le mariage avec Marie, c’est-à-dire, par la famille. [10] Pour l’Église, il est aussi  important de proclamer la conception virginale de Jésus que de défendre le mariage de Marie avec Joseph, car c’est de ce mariage que dépend, juridiquement, la paternité de Joseph. D’où l’importance de lire la généalogie de Joseph.

Époux, Joseph prendra Marie chez lui. Père, il reçoit l’ordre de donner à l’enfant, son nom. La maternité de Marie, elle vient de l’Esprit-Saint. Et Marie elle-même appellera Joseph, le père du Christ. Et le Fils de Marie est appelé le fils de Joseph: Marie et Joseph sont les parents de Jésus, par l’esprit, et non par la chair.” 

Quel enseignement sur la grandeur du mariage! “purifié, renouvelé, réalité nouvelle, sacrement de la Nouvelle Alliance... Au seuil du Nouveau Testament comme de l’Ancien: un couple. Ici, Marie et Joseph d’où la sainteté se répand sur le monde.”    7 Cette Sainte Famille,  prototype et exemple de toutes les familles chrétiennes, c’est l’Église en miniature.

La paternité de Joseph

Appelé par Dieu, Saint Joseph, en exerçant sa paternité et son autorité légale sur la Sainte Famille, a coopéré “dans la plénitude du temps au grand mystère de la Rédemption... il a fait de sa vie un service, un sacrifice au mystère de l’Incarnation et à la mission rédemptrice qui lui était liée... A Saint Joseph, serviteur fidèle et prudent, a été confiée par Dieu la garde de la Sainte Famille pour qu’il veille comme un père sur le Fils unique de Dieu, “

Le Verbe fait chair ”était humblement soumis à Joseph, il lui obéissait et lui rendait les devoirs que les enfants sont obligés de rendre à leurs parents... En effet, la salut qui passe par l’humanité de Jésus se réalise dans des gestes qui font partie de la vie quotidienne familiale, en respectant l’abaissement” inhérent à l’économie de l’Incarnation... Marie est l’humble servante du Seigneur... Joseph est celui que Dieu a choisi pour être “l’ordonnateur”  de la naissance du Seigneur... Toute la vie “privée” ou “cachée” de Jésus est confiée à sa garde.”  [11] 

Et de son côté, Joseph eut, à l’égard de Jésus “tout l’amour et toute l’affectueuse sollicitude que peut connaître un coeur de père.”

Joseph dans la vie de Jésus – Le recensement et la naissance

“En se rendant à Bethléem pour le recensement,... Joseph accomplit à l’égard de l’Enfant la tâche importante d’inscrire officiellement le nom de “Jésus”, fils de Joseph de Nazareth, à l’état civil de l’empire...  car il fallait que le Christ fût recensé dans ce dénombrement de l’univers parce qu’il voulait être inscrit avec tous pour sanctifier tous les hommes.”  [12] 

“Dépositaire du mystère caché depuis les siècles,... Joseph est avec Marie, en la nuit de Bethléem, le témoin privilégié et oculaire de la venue au monde du Fils de Dieu... Il fut aussi le témoin de l’adoration des bergers,... et, plus tard, le témoin de l’hommage rendu par les mages venus de l’Orient.”  [13]  

La circoncision et l’imposition du  nom

“La circoncision d’un fils était le premier devoir religieux du père: par ce rite, Joseph exerce son droit et son devoir à l’égard de Jésus... A cette occasion, Joseph donne à l’Enfant le nom de Jésus ... dont la signification avait été révélée à Joseph au moment de son “annonciation”... En lui donnant son nom Joseph manifeste sa paternité légale à l’égard de Jésus et, en prononçant ce nom, il proclame la mission de sauveur qui est celle de l’Enfant.”  [14] 

La présentation de Jésus au Temple et la fuite en Égypte

“Avant le retour en Galilée il faut placer un évènement très important pour lequel la divine Providence a encore recours à Joseph: la fuite en Égypte... De même qu’Israël avait, “de l’état d’esclavage”, pris le chemin de l’exode pour commencer l’Ancienne Alliance, de même Joseph, dépositaire et coopérateur du mystère providentiel de Dieu, veille aussi en exil sur celui qui réalise la Nouvelle Alliance.”   [15] 

Joseph et Jésus à Nazareth. La majorité de Jésus

“Le lieu de la présence de Jésus parmi les hommes a été la Sainte Famille de Nazareth. Là, Jésus grandissait et se fortifiait... La croissance de Jésus “en sagesse, en taille et en grâce” s’accomplit dans le cadre de la Sainte Famille, sous les yeux de Joseph qui avait la haute tâche d’élever, c’est-à-dire de nourrir Jésus, de le vêtir et de lui apprendre la Loi et un métier, conformément aux devoirs qui reviennent au père... Dans le sacrifice eucharistique, l’Église vénère la mémoire de la bienheureuse Marie toujours Vierge, mais aussi celle de Saint Joseph, car il a nourri celui que les fidèles devaient manger comme pain de la vie éternelle.”  [16] 

Quand Jésus eut douze ans, l’âge de la majorité chez les juifs, Jésus fut de nouveau présenté au Temple pour remplir les formalités requises.  Mais, quand les fêtes furent terminées, Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents qui ne le retrouvèrent que trois jours plus tard, au milieu des docteurs. Quand Marie lui demanda: “mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Vois! ton père et moi, nous te cherchions, angoissés.” Jésus répondit: “Pourquoi donc me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père?” Cette réponse fut entendue de Joseph dont Marie venait de dire “ton père”. Tout le monde, en effet, disait et pensait que Jésus “était, à ce qu’on croyait, fils de Joseph.”

Dès lors, Joseph savait qu’il était dépositaire du mystère de Dieu...”  Pourtant Jésus était soumis à ses parents “payant respectueusement de retour les attentions de “ses parents”. Ainsi voulait-il sanctifier les devoirs de la famille et du travail qu’il exécutait aux côtés de Joseph.”  [17] 

Joseph, l’homme juste et l’époux

Comme celle de Marie, la vie de Joseph fut un pèlerinage dans la foi et la fidélité à Dieu, et dans l’humilité et le silence: “Il ne proféra aucune parole lors de son “annonciation”: il fit simplement ce que l’Ange du Seigneur lui avait prescrit. “ Aucune parole ne fut dite par Joseph, “mais son silence a une portée particulière: grâce à lui, on peut saisir pleinement la vérité contenue dans le jugement que l’Évangile émet sur Joseph, le juste.”  [18] 

L’homme juste de Nazareth est d’abord un époux, car  Marie lui avait été accordée en mariage.  “Selon la coutume du peuple hébreux, le mariage se concluait en deux étapes: on célébrait d’abord le mariage légal (vrai mariage), et c’est seulement après  que l’époux faisait venir l’épouse chez lui...”

Joseph était donc l’époux de Marie qui avait le désir de se réserver exclusivement à Dieu. “La maternité de Marie par le fait de l’Esprit-Saint est la forme de don que Dieu Lui-même attend de la Vierge accordée en mariage à Joseph... Le fait que Marie soit accordée en mariage à Joseph est compris dans le dessein de Dieu... Les paroles adressées à Joseph sont très significatives: “Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse: ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit-Saint.  S’adressant à Joseph, l’Ange s’adresse à lui comme à l’époux de la Vierge de Nazareth... confirmant ainsi le lien sponsal qui préexistait déjà entre Marie et Joseph... Dans sa maternité divine, Marie doit vivre comme une vierge épouse d’un mari. Dans les paroles de l’”Annonciation” nocturne, non seulement Joseph entend la vérité divine sur la vocation de son ineffable épouse, mais il y réentend aussi la vérité sur sa propre vocation... L’enfant vient de l’Esprit-Saint,... et son amour d’homme est, lui aussi régénéré par ce même Esprit-Saint.” 

Marie et Joseph sont unis par un amour sponsal et virginal. Ces deux amours représentent ensemble “le mystère de l’Église, vierge et épouse, dont le mariage de Marie et de Joseph est le symbole... Joseph, sur l’ordre exprès de l’Ange, garde Marie chez lui et respecte son appartenance exclusive à Dieu. “

“En donnant Joseph pour époux à la Vierge, Dieu lui donna non seulement un compagnon de sa vie, un témoin de sa virginité, un gardien de son honneur, mais encore, en vertu du pacte conjugal, un participant de sa sublime dignité. Ce lien de charité a constitué la vie de la Sainte Famille d’abord dans la pauvreté de Bethléem, puis dans l’exil en Égypte et enfin dans l’existence à Nazareth. “  C’est pourquoi l’Église vénère la Sainte Famille, modèle de toutes les familles.

Joseph, et le travail, expression de l’amour

Grâce à Joseph, le travail humain a pris un accent spécial dans l’Évangile. Ce travail est entré dans le mystère de l’Incarnation en même temps que l’humanité du Fils de Dieu. “La soumission, c’est-à-dire l’obéissance de Jésus dans la maison de Nazareth, est aussi comprise comme une participation au travail de Joseph.” [19] Saint Joseph, modèle des humbles, que le christianisme élève vers de grands desseins, a, en définitive, sanctifié la vie quotidienne. [20] 

La vie intérieure de Saint Joseph

“Le climat de silence qui accompagne tout ce qui se réfère à la figure de Joseph s’étend aussi à son travail de charpentier. Toutefois, c’est un silence qui révèle d’une manière spéciale son profil intérieur.” Joseph vivait dans un climat de profonde contemplation.

Joseph fit le sacrifice absolu de sa vie aux exigences de la venue du Messie dans sa maison. Et c’est dans son “insondable vie intérieure”  qu’il a trouvé la force d’accepter “la condition, la responsabilité et le poids de la famille... Cette soumission à Dieu qui est promptitude de la volonté à se consacrer à tout ce qui concerne son service, n’est autre que l’exercice de la dévotion qui constitue une des expressions de la vertu de religion.”  [21]

“Si  l’amour de Jésus, par son humanité, rayonnait sur tous les hommes, les premiers bénéficiaires en étaient bien évidemment ceux que la volonté divine avait placés dans son intimité la plus étroite: Marie, sa mère, et Joseph, son père putatif.”  

La relation Jésus-Joseph fut tout à fait singulière, et Joseph “est un exemple lumineux de vie intérieure.”

Chez Joseph l’union de la vie active et de la vie contemplative est arrivée à sa perfection, “et nous pouvons dire que Joseph a expérimenté aussi bien l’amour de la vérité divine qui rayonnait de l’humanité du Christ, que l’exigence de l’amour, c’est-à-dire l’amour, pur lui aussi, du service, requis par la protection et le développement de cette même humanité.” [22] 

Saint Joseph, Patron de l’Église de notre temps

Pie IX, en des temps difficiles, avait confié l’Église à la protection de Saint Joseph. De même Jean-Paul II a désiré que le troisième millénaire soit expressément placé sous le patronage de l’époux de Marie, réputé père de Jésus-Christ.

“Ce patronage doit être invoqué, et il est toujours nécessaire à l’Église.... surtout pour la soutenir dans ses efforts redoublés d’évangélisation des pays et des nations... En plus de la protection efficace de Joseph, l’Église a confiance en son exemple insigne... proposé à toute la communauté chrétienne... L’Église invoque Saint Joseph comme protecteur... en vue de raviver les vertus évangéliques véritables, telles qu’elles ont resplendi en lui. ”  [23]

L’Église prie aussi Saint Joseph, qui s’est consacré tout entier à servir le Verbe Incarné,  pour qu’il nous fasse vivre dans la justice et la sainteté. L’Église implore donc la protection de Joseph:“Par l’affection qui l’a uni à la Vierge immaculée, Mère de Dieu, elle lui confie tous ses soucis, en raison notamment des menaces qui pèsent sur la famille humaine...

Et aujourd’hui encore, nous avons des motifs permanents de recommander chaque personne à Saint Joseph... Il est certain , en effet, que la prière et la figure de Joseph ont acquis un renouveau d’actualité pour l’Église de notre temps, en rapport avec le nouveau millénaire chrétien.”  [24] 

Homélie de Jean-Paul II du 19 mars 1990

Le travail humain est encore la préoccupation principale de Jean-Paul II. Joseph était un artisan et Jésus a grandi à ses côtés, près de l’établi. “De cette manière, un sceau du  mystère de Dieu qui ne pourra jamais être ôté, a été imprimé -pour tous les temps- sur le travail humain.”  Si le travail est sacré, le repos dominical l’est aussi.  Le travail ne doit pas éteindre l’esprit, il doit se mettre à son service. A l’école de Saint Joseph “il faut que soit respecté le dimanche qui est le jour du Seigneur.”

“En chacun de nous l’humanité est embrassée par l’éternel dessein divin. Elle est embrassée par le Verbe qui est le “premier-né de toute créature”. Elle est rachetée par Lui. Rachetée par le sacrifice de la Croix sur le Golgotha. Rachetée également par le sacrifice du travail de Nazareth, aux côtés de Joseph, le Charpentier.”

Homélie de Jean-Paul II du 19 mars 1993

Jean-Paul II s’attarde à décrire les difficiles conditions actuelles de la famille, institution fondamentale et base de toute société humaine, aujourd’hui si menacée. S’adressant à Saint Joseph, gardien de la Famille de Nazareth, il le supplie de prendre soin des familles, de les aider à résoudre les “problématiques si nombreuses et si compliquées qui rendent le futur incertain.”

S’adressant aux familles elles-mêmes, il leur demande, à l’exemple de la Sainte Famille, de faire, de leur famille, le lieu privilégié de la rencontre vivante avec le Christ et ses frères. “Très fidèle Joseph, nous nous tournons vers toi. Ne cesse pas d’intercéder pour nous; ne cesse pas d’intercéder pour la famille humaine tout entière.”   

Angélus commenté par Jean-Paul II, le 19 mars 1995

Jean-Paul II contemple “la maison de Nazareth où Joseph et Marie s’aidaient mutuellement à maintenir leur famille et à prendre soin de l’Enfant Jésus. Joseph était artisan au vrai sens du terme... Marie pourrait être considérée aujourd’hui comme une femme au foyer.”

Aujourd’hui il est plus que jamais nécessaire“de s’employer en faveur de la revalorisation sociale des fonctions maternelles , du labeur qui y est lié, et du besoin que les enfants ont de soins, d’amour et d’affection.  A cet égard aussi la Famille de Nazareth offre un exemple significatif: Marie travaille aux côtés de Joseph, d’une manière personnelle et féminine, comme le laissent deviner les récits évangéliques. Leur harmonie est sans aucun doute encore plus favorisée par le travail artisanal du mari: en effet, Joseph peut travailler près de sa famille, et initier le petit Jésus à son métier de charpentier.”


[1] D’après Mgr Léon Cristiani. ”Saint Joseph, Patron de l’Église universelle”   Apostolat de la presse (1962) 3ème partie, chapître  III

[2] Cité par Mgr Léon Cristiani. ”Saint Joseph, Patron de l’Église universelle” Apostolat de la presse (1962)

[3] On trouvera l’hymne de l’Office des Matines avec les prières adressées à Saint Joseph.

[4] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 1

[5] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 2

[6] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 3

[7] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 4

[8]cPaul II du 15 août 1989- paragraphe 5

[9] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 6

[10]Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 7

[11] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 8

[12] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 9

[13] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 10

[14] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 11 et 12

[15] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 13 et 14

[16] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 16

[17] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 15 et 16

[18] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 17 à 21

[19] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 22

[20] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe  24

[21] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe  26

[22] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe 27

[23] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe  29 et 30

[24] Exhortation apostolique “Redemptoris custos”  de Jean Paul II du 15 août 1989- paragraphe  32.
 

   

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