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Les vertus de Saint Joseph

Pourquoi faut-il passer par Saint Joseph
pour trouver Jésus?

Pourquoi est-il fortement conseillé de passer par Saint Joseph pour trouver Jésus et Marie?

Ludolphe le Chartreux [1] (1300-1370)

Dominicain puis chartreux, Ludolphe nous l’apprend en contemplant les bergers : “Ils trouvèrent Jésus-Christ dans l’étable avec la Vierge Marie et le juste Joseph, pour nous apprendre que celui qui veut aller à Jésus-Christ doit avoir la pureté du coeur, signifiée par Marie, la justice vis-à-vis du prochain, signifiée par Joseph, l’humilité et le respect par rapport à Dieu, figurés par la pauvre étable. On ne peut trouver Jésus-Christ que par l’entremise de Marie et de Joseph.” 

C’est également à cause de ses vertus, et particulièrement de son obéissance, que Saint Joseph bénéficia de l’apparition des anges. Ainsi, pour expliquer le retour de l’exil en Égypte, Ludolphe se réfèrant à Saint Rémi, estime que l’apparition de l’Ange à Joseph pendant qu’il dormait a un sens mystique : “Il signifie que ceux qui ne sont pas troublés par l’amour des choses d’ici-bas et les préoccupations des affaires du siècle méritent de jouir de la vision des anges. Joseph, donc, se levant (voilà la promptitude dans l’obéissance) prit l’Enfant (voilà la sollicitude paternelle) et la Mère (voilà l’époux obséquieux, attentif), et commença à retourner dans la terre d’Israël. Ils partent tous trois et traversent le désert par où ils étaient venus.”

Les vertus de Saint Joseph

Joseph le Juste

Voulez-vous savoir pourquoi Joseph est appelé juste? Parce que, selon la conception de l’Ancien Testament,  il possédait la perfection de toutes les vertus.

Saint François de SALES, (1567-1622)

Saint François de Sales enseignait fréquemment ses religieuses de la visitation. Ses entretiens et ses enseignements, soigneusement recueillis par les visitandines, devinrent ce que l’on a appelé Les vrais entretiens spirituels.  Le dix-neuvième entretien est entièrement consacré à Saint Joseph, et c’est avec des termes à la fois tendres et lyriques que Saint François de Sales parle de Saint Joseph.

“O quel Saint est le glorieux Saint Joseph! Il n’est pas seulement patriarche, mais le coryphée de tous les patriarches; il n’est pas simplement confesseur, mais plus que confesseur, car dans sa confession sont encloses les dignités des évêques, la générosité des martyrs et de tous les autres saints. C’est donc à juste raison qu’il est comparé à la palme qui est le roi des arbres, lequel a la propriété de la virginité, celle de l’humilité et celle de la constance et vaillance, trois vertus desquelles le glorieux Saint Joseph a grandement excellé...

Les justes tiennent toujours leurs fleurs resserrées dans l’étui de la très sainte humilité... O combien ce grand Saint fut fidèle en ceci... car, nonobstant ce qu’il était, en quelle pauvreté et en quelle abjection ne vécut-il pas tout le temps de sa vie: pauvreté et abjection sous laquelle il tenait cachées et couvertes ses grandes vertus et dignités. Mais quelles dignités, mon Dieu! Etre gouverneur de Notre-Seigneur, et non seulement cela, mais être encore son père putatif, mais être époux de sa très Sainte Mère!... Il n’y a point de doute, mes chères soeurs, que Saint Joseph ne fût plus vaillant que David, et n’eût plus de sagesse que Salomon... Et quelle sagesse n’avait-il pas, puisque Dieu lui donnait en charge son Fils très glorieux et qu’il était choisi pour être son gouverneur?... Il n’y a nul doute que Saint Joseph n’ait été doué de toutes les grâces et de tous les dons que méritait la charge que le Père Éternel lui voulait donner, de l’économie temporelle et domestique de Notre Seigneur et de la conduite de sa famille, qui n’était composée que de trois, qui nous représentent le mystère de la très Sainte et très adorable Trinité.

Marie, Jésus et Joseph; Joseph, Jésus et Marie : Trinité merveilleusement recommandable et digne d’être honorée...”

Joseph MALÈGUE (1876-1940)

Pour Joseph Malègue Saint Joseph est surtout un juste, “ce qui signifie d’abord que de coeur et d’actes, il restait docile à la loi mosaïque .” Ne s’arrêtant pas aux apparences humaines, et parce qu’il était juste, il sut écouter la parole de l’Ange, et il prit chez lui Marie et l’Enfant à qui il servit de père. [2] 

Michel GASNIER

Comme la plupart des auteurs ayant médité sur la vie et les vertus de Saint Joseph, Michel Gasnier passe en revue tous ses titres de gloire que sont ses vertus. Rappelant des documents de Flavius Josèphe, il nous laisse entendre que Joseph n’était pas un ignorant car, par amour pour la Loi, beaucoup de jeunes apprenaient à lire, ne fût-ce que pour avoir le privilège de faire la lecture à la synagogue. Il est donc incontestable que Joseph savait lire.

Pauvre de biens matériels, Joseph était cependant content de son sort. Jamais il ne cherchait à se prévaloir de son titre de descendant de David: “Il lui suffisait d’être ce que Dieu avait voulu qu’il fût... Cependant sa pauvreté ne retirait rien à sa noblesse,... elle en faisait un prince privilégié de la première béatitude... Il était bien ce juste que son aïeul avait chanté en s’accompagnant de sa harpe.”

Michel Gasnier suppose que “le démon ne franchissait pas la porte de l’atelier de Joseph car il se sentait confondu et désarmé en face de son humilité. Satan, tout génial qu’il fût ne comprenait pas le mystère de cet homme qui lui paraissait à la fois sans défense et inattaquable. Il ne savait pas sous quel angle l’aborder et le tenter... Le spectacle de ce Juste lui était une torture.”

Le mot ‘juste’ dans le langage biblique désigne celui qui possède toutes les vertus. “C’est celui qui représente l’idéal de la rectitude morale tel que Dieu l’impose aux hommes... C’est celui dont le coeur est pur, qui est irréprochable en ses intentions et en sa conduite... Le juste ne fait rien sans s’enquérir de ce que Dieu ordonne ou défend: il le loue, il l’exalte, il bénit son nom, il lui donne une confiance sans limite, une obéissance empressée. Il tient en outre son coeur détaché de l’orgueil, de l’ambition, de la passion des richesses... Il est attentif à pratiquer la franchise, la droiture et la loyauté. Il s’applique pareillement à être bon, bienfaisant, compatissant, à se pencher avec amour sur tous ceux qui ont besoin d’être secourus, en un mot à exercer en plénitude les oeuvres de miséricorde temporelles et spirituelles.”

Bienheureux celui qui agit ainsi! Bienheureux Joseph qui a été juste dans toute l’acception du terme.

Michel Gasnier contemple la foi de Saint Joseph. La nuit de Noël Joseph prenant le nouveau-né dans ses bras n’hésite pas à reconnaître en lui le Fils de Dieu. “Il reconnaît en ce nouveau-né... la Sagesse incréée de ce Verbe que le Père prononce en un éternel Aujourd’hui. Sa foi brise l’apparence et pénètre jusqu’à la divinité... En même temps qi’il adore, se confirme en lui la conscience du ministère qu’il aura à exercer: Dieu lui confie son Fils pour le mettre sous sa garde.”

L’humilité de Joseph, homme de silence

Saint François de  SALES (1567-1682)

“Quelle plus parfaite humilité se peut-il imaginer que celle de Saint Joseph? Je laisse à part celle de notre-Dame, car nous avons déjà dit que Saint Joseph recevait un grand accroissement en toutes les vertus par forme de réverbération que celles de la Très Sainte Vierge faisaient en lui... Il a une très grande part en ce trésor divin qu’il avait chez lui, qui est notre Seigneur et notre Maître, et cependant il se tient si rabaissé et humilié qu’il ne semble point qu’il y ait de part.

O Dieu, qu’il faisait bon voir la révérence et le respect avec lesquels il traitait tant avec la Mère qu’avec le Fils! “ [3]

Saint Claude La COLOMBIÈRE ( 1641-1682)

Saint Claude La Colombière, directeur spirituel de Sainte Marguerite-Marie et apôtre du Sacré-Coeur a écrit deux panégyriques de Saint Joseph. Comme la plupart de ceux qui ont écrit sur Saint Joseph, Claude La Colombière fait remarquer que si l’on sait si peu de choses sur Saint Joseph c’est que les apôtres, “tout occupés, tout remplis des grandes choses qu’ils avaient à dire du Sauveur du monde, ont été comme incapables de songer au reste.”  A moins que le Saint-Esprit ait voulu nous montrer le silence et l’humilité de Saint Joseph, ainsi que son amour pour la solitude et la vie cachée. Mais Saint Joseph est surtout l’époux de Marie et c’est son plus grand titre de gloire. “Quand il n’y aurait pas d’autre raison pour louer Saint Joseph, il le faudrait faire, ce me semble, par le seul désir de plaire à Marie... Outre qu’elle le reconnaît pour son véritable époux et qu’elle a toujours eu pour lui tous les sentiments que doit avoir une honnête femme pour celui à qui Dieu l’a liée si étroitement, l’usage qu’il a fait de l’autorité qu’il avait sur elle, le respect qu’il a eu pour sa pureté virginale lui a inspiré une gratitude égale à l’amour qu’elle avait pour cette vertu et, par conséquent, un grand zèle pour la gloire de Dieu”.

Bénigne BOSSUET (1627-1704)

Un secret, c’est un dépôt: Jésus est révélé à Joseph pour le taire et le cacher, contrairement aux apôtres qui eurent la mission, et la charge, de le révéler par tout l’univers. Le secret du Père a été confié à l’humilité de Joseph.“Joseph a eu cet honneur d’être tous les jours avec Jésus-Christ, il a eu avec Marie la plus grande part à ses grâces; néanmoins Joseph a été caché, sa vie, ses actions, ses vertus ont été inconnues... c’est qu’on peut être grand sans éclat, on peut être bienheureux sans bruit... Celui qui glorifie les apôtres par l’honneur de la prédication, glorifie Saint Joseph par l’humilité et le silence... Tous les chrétiens ne peuvent pas être dans les emplois éclatants,... mais tous peuvent avoir l’honneur d’obéir à Dieu; et c’est la gloire de Saint Joseph... “

Dans son sermon Quaesivit sibi Deus virum juxta cor suum, Bossuet reviendra sur les vertus de Saint Joseph, les vertus cachées et intérieures, celles où “le public n’a point de part, où tout se passe entre Dieu et l’homme, celles qui, non seulement ne sont pas suivies, mais ne sont même pas entendues... C’est dans ce secret que consiste tout le mystère de la vertu véritable..” Ces trois vertus cachées du juste Joseph sont la simplicité, le détachement, et l’amour de la vie cachée.

Bossuet médite encore :

Généralement les hommes croient qu’ils n’agissent pas s’ils ne s’agitent pas, s’ils ne se remuent pas et s’ils ne font pas de bruit. Saint Joseph, dans sa maison avait de quoi attirer les yeux de toute la terre, mais le monde ne le connaît pas: il reste caché aux yeux des hommes. “Il possède un Dieu-Homme, et il n’en dit mot. Il est témoin d’un grand mystère, et il le goûte en secret sans le divulguer; les mages et les pasteurs  viennent adorer Jésus-Christ, Siméon et Anne publient ses grandeurs. Nul autre ne pouvait rendre meilleur témoignage du mystère de Jésus-Christ que celui qui en était le dépositaire, qui savait le miracle de sa naissance... Quel père ne parlerait pas d’un fils si aimable?...”  Saint Joseph, comme Marie,  gardait le silence. 

Bossuet conclut son sermon par ces mots: “Joseph a mérité les plus grands honneurs parce qu’il n’a jamais été touché de l’honneur: l’Église n’a rien de plus illustre parce qu’elle n’a rien de plus caché.” [4] 

Louis VEUILLOT (1813-1883)

Écrivain et polémiste chrétien, Louis Veuillot écrivit en 1876, une “Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ “ destinée à contrer la”Vie de Jésus” de Renan. Pour lui, Saint Joseph était un homme éminemment juste et humble.

Il écrit, notamment, ce qui peut être considéré comme un résumé des vertus de Saint Joseph : “C’est pourquoi, devant l’humble et doux Joseph le respect surtout nous domine, à cause de cette ombre d’identité avec le Père... Joseph a été une apparition dans le monde, une apparition du Père non engendré et éternel. Il est doux, clément, il est pauvre et obscur, il est passif et docile; il est en même temps la forteresse inexpugnable où s’abritent l’honneur de Marie et la vie de Jésus... Il communique avec Dieu pendant son sommeil, comme si son sommeil n’était que le repos mystique de la contemplation.

Le Père Frédéric FABER  (1814-1863)

Anglican converti, le Père Faber contemple l’humilité de la crèche de Bethléem et de ses occupants : Le fondement de l’adoration de Joseph était l’humilité. Son regard était toujours fixé sur sa propre indignité. Son humilité semble toujours surprise des dons qui lui avaient été accordés, et cependant elle est si  paisible qu’il n’y a rien en elle qui porte le caractère précipité et disgracieux de la surprise...”

“Saint Joseph s’approche de Jésus nouvellement né, afin de l’adorer avant de lui commander... Constamment occupé de la pensée et de la dignité de son office, il se cachait avec le plus profond respect dans les sentiments les plus bas de sa propre abjection... L’humilité de Saint Joseph a été, pendant toute sa vie, entretenue par  l’office qu’il avait à remplir de commander à Jésus et d’être le supérieur de son Dieu...”

André DOZE [5]

André Doze, contemplant l’obéissance de Jésus à Saint Joseph, ajoute : “Il me semble que le commandement dut inspirer à Saint Joseph des pensées prodigieuses. Il me semble que le nom de Jésus devait avoir pour lui des secrets étonnants. Il me semble que son humilité devait prendre quand il commandait, des proportions gigantesques, incommensurables avec les sentiments connus. Son humilité devait rejoindre son silence, dans son lieu, dans son abîme. Son silence et son humilité devaient grandir appuyés l’un sur l’autre. Jésus se prépare à montrer aux hommes le vrai visage du Père, chez ce père. Il se prépare à la mort avec celui que l’on regardera comme le Patron de la Bonne Mort. “ [6]

Saint Joseph est un exemple pour ceux qui veulent apprendre l’humilité

L’humilité de Saint Joseph a fait des émules, comme le prouve la vie de nombreux saints. On peut citer, parmi de nombreux autres:

Le bienheureux HERMANN-JOSEPH (1152-1241)

Entré très jeune dans l’ordre des Prémontrés, au couvent de Steinfeld, diocèse de Cologne, le bienheureux Hermann-Joseph fut un religieux si parfait que ses frères le surnommèrent Joseph. Son humilité s’en émut. Mais Marie lui apparut comme elle avait coutume de le faire, et, devant deux anges pour témoins, elle le prit solennellement pour époux, lui disant que par son tendre amour, il devait réprésenter sur la terre, l’Époux qu’elle avait eu en ce monde, et qui règne avec elle au Ciel. A partir de ce jour, Hermann ne s’appela plus que Hermann-Joseph, et mérita de plus en plus les faveurs de l’auguste Vierge.

Joseph, héritier légitime des rois de Juda, mais héritier dépossédé,  vivait dans la plus humble des conditions sociales. En acceptant sa pauvreté, il atteignit par là même la vraie grandeur.

Louis MARTIN, père de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus

Les parents de Thérèse de Lisieux ne sont pas encore sur les autels, mais nous savons que leur procès de béatification est en cours. C’est pourquoi Louis Martin, dans cette étude, a été placé parmi les saints.

Les vierges, et ceux et celles qui veulent vivre chastement savent qu’il ne leur suffit pas d’être vierges. S’ils ne sont humbles, et s’ils ne conservent pas leur pureté dans le vase précieux de l’humilité, ils ne pourront jamais entrer dans la salle des noces éternelles.[7] Pour eux, le vrai modèle est Saint Joseph. En effet, jamais il n’y eut d’adorateur de la Majesté divine, plus grand et plus humble que Saint Joseph. Tous les saints qui ont aimé et vénéré Saint Joseph en sont convaincus. Et parce que la vie de Saint Joseph fut une vie d’humilité, et comme telle, condamnée à l’oubli, et parce que cette vie fut une vie d’humilité, Dieu l’a donnée en exemple à des milliards d’êtres humains.

Et Saint Joseph sera de plus en plus, pour les générations présentes et futures, à cause de son humilité, non  seulement un modèle et un Patron très saint, mais également un père aimant et très aimé.

La patience et l’obéissance de Saint Joseph

La patience de Saint Joseph

Saint Alphonse de LIGUORI (1696-1787)

Être patient, “c’est supporter sans se plaindre ni se rebuter, les maux qui nous pressent, aussi prolongés qu’ils puissent être. “ C’est aussi, selon Saint Thomas d’Aquin, réagir victorieusement contre la tristesse qu’occasionne l’actuelle pression du mal, et par suite entretenir en son coeur une sainte joie: “Combien, à ce double point de vue fut patient Saint Joseph!...  Son étude constante était de prendre sur lui toutes les peines et les angoisses, et de n’en rien laisser passer jusqu’à Marie et jusqu’à Jésus. Sa patience était un bouclier qui recevait et émoussait tous les traits ennemis: sa vocation, son bonheur consistaient à s’immoler quotidiennement au profit de Jésus et de Marie.”

L’obéissance de Saint Joseph

Marie et Joseph obéissent avec joie à la volonté de Dieu qui est pour eux la plus sûre des consolations.

Saint François de Sales (1567-1622)

Comme Saint Joseph, il faut avancer dans la vie avec confiance dans l’obéissance au Seigneur. Saint François de Sales écrit :

“L”Ange commande à Saint Joseph de partir promptement et de mener Notre-Dame et son Fils très cher en Égypte. Voilà que soudain il part sans dire un mot. Il ne s’enquiert pas: où irai-je? Quel chemin tiendrai-je? De quoi nous nourrirons-nous? Qui nous recevra? Il part d’aventure avec ses outils sur son dos afin de gagner sa pauvre vie et celle de sa famille à la sueur de son visage... Combien est admirable cette obéissance de Saint Joseph!” [8] 

Saint Alphonse de LIGUORI (1696-1787)

Jésus, le Fils Unique du Père était venu pour sauver les hommes, et pour donner sa vie pour eux. Oui, mais à l’heure fixée par le Père, l’Heure de Jésus, son Heure, celle de la Croix. En attendant Jésus doit vivre, Dieu humble, au milieu des hommes, ses frères dans son humanité. Aussi, lorsque Hérode chercha à le faire mourir, “Dieu, voulant pour le moment préserver son Fils de la mort, envoya un ange avertir Joseph qu’il eût à prendre l’Enfant et la Mère et à s’enfuir en Égypte.”

L’obéissance de Joseph est prompte. “Joseph est bien résigné à la volonté du Père Éternel qui voulait que son Fils commençât, dès son enfance, à souffrir pour expier les péchés des hommes; mais son coeur tendre et aimant ne pouvait pas ne pas ressentir une peine bien vive en entendant Jésus pleurer à cause du froid et des autres incommodités qu’il éprouvait.” Mais l’Ange lui commande de partir promptement, et il part, sans s’enquérir des circonstances difficiles qui ne manqueront pas de se  présenter.

Bénigne BOSSUET (1627-1704)

Dans son sermon Quaesivit sibi Deus virum juxta cor suum Bossuet n’hésite pas à dire, se souvenant de la simplicité de Saint Joseph: “Quiconque cherche Dieu, qu’il cherche en simplicité Celui qui ne peut souffrir les voies détournées. Quiconque veut trouver Dieu, qu’il se détache de toutes choses pour trouver Celui qui veut être lui seul tout notre bien. Quiconque veut jouir de Dieu, qu’il se cache et qu’il se retire pour jouir en repos, dans la solitude, de Celui qui ne se communique point parmi le trouble et l’agitation du monde.”

La simplicité est proche de l’humilité et de l’obéissance. C’est une certaine droiture de cœur et une pureté d’intention. L’acte principal de cette vertu, c’est d’aller à Dieu de bonne foi et sans s’en imposer à soi-même. “ Les actes de piété doivent naître du fond du coeur, et non pas être empruntés de l’esprit ou de la mémoire. Le cœur de Joseph cherche Dieu en simplicité, et dans ses relations avec Marie, son épouse enceinte, il surpasse la foi d’Abraham qui avait cru l’enfantement d’une stérile. Joseph, lui, a cru celui d’une vierge.”

Joseph prend simplement et de bonne foi les sentiments que Dieu lui ordonne. “Si c’est la volonté du Père Céleste que Joseph tienne sa place en ce monde et qu’il serve de père à son Fils, il ressentira, n’en doutons pas, pour ce saint et divin Enfant, cette inclination naturelle, toutes ces douces émotions, tous ces tendres empressements d’un coeur paternel.” Et, constate Bossuet, il le révérera comme son Dieu, tant est grande sa foi, il exécutera ce que Dieu commande, sans s’enquérir. “Cette obéissance de Saint Joseph venait de ce qu’il croyait en simplicité.”

Dieu ne se donne qu’à ceux qui se contentent de Lui et se détachent des autres biens. Joseph a su vaincre toutes les douceurs qui nous charment. Et il est détaché de toutes ses passions. Même la jalousie, qui aurait été pour lui si légitime, ne l’atteint pas. “Ce monstre furieux (la jalousie) ne peut rien contre le juste Joseph. Admirez sa modération envers sa sainte et divine épouse. Il sent le mal tel qu’il ne peut la défendre; et il ne veut pas la condamner tout à fait. Il prend un conseil tempéré. Réduit par l’autorité de la Loi à l’éloigner de sa compagnie, il évite du moins de la diffamer, il demeure dans les bornes de la justice; et bien loin d’exiger le châtiment, il lui épargne même la honte... Mais encore ne presse-t-il pas l’exécution. Il veut attendre la nuit, cette sage conseillère dans nos ennuis, dans nos promptitudes, dans nos précipitations dangereuses. Et en effet, cette nuit lui découvrira le mystère, un ange vient éclaircir ses doutes...”

Mgr Joseph MARTIN (1891- ?)

Mgr J. Martin a consacré sa Lettre Pastorale du Carême 1954 à Saint Joseph qu’il présente comme un modèle d’obéissance, de respect de l’autorité, de confiance et de foi, et d’humble silence.

Saint Joseph modèle d’obéissance

“Saint Joseph obéit aux anges; il obéit aux hommes, du moins à ceux qui sont accrédités pour parler de la part de Dieu, et il nous donne ainsi un grand exemple de respect de l’autorité.

Son obéissance est rapide. Il part en pleine nuit, aussitôt qu’il le faut. Il ne se fait pas répéter l’ordre deux fois: puisque Dieu veut qu’il en soit ainsi, cela suffit... Il n’attend pas d’avoir compris les raisons de ce qu’on lui commande pour obéir... L’ordre venu d’En-Haut lui suffit, car le fondement de l’obéissance est dans l’autorité de Celui qui commande, et non pas dans l’approbation, par le subordonné, des raisons qui motivent les ordres. Sa profonde conviction que l’autorité vient de Dieu qui donne à lui-même l’assurance dont il avait besoin comme chef de la Sainte Famille.”

Saint Joseph modèle de confiance et de foi

“Qui donc n’a remarqué dans l’Évangile que l’Ange avait trouvé Saint Joseph endormi toutes les fois qu’il était venu à lui?

Tant de gens s’inquiètent dans la vie! Joseph, lui, dormait tranquillement du sommeil du juste!... Son sommeil n’était pas celui du lâche, ou de l’indifférent... mais il était celui de l’homme de foi qui sait qu’à chaque jour suffisent sa grâce et sa peine, et que rien n’arrive que Dieu n’ait voulu ou permis, et que Dieu ne veut ou ne permet rien, en fin de compte, que pour notre plus grand bien.”

Saint Joseph est un exemple pour ceux qui veulent apprendre à obéir

Ainsi, Louis et Zélie MARTIN, très dévots envers Saint Joseph, n’ont abandonné leur état de continence absolue que par obéissance à leur directeur spirituel. Cela fut probablement dur pour Louis Martin. Mais cette obéissance lui fut encore plus difficile lors de sa maladie mentale car, dans un de ses moments de lucidité, il déclara: “J’avais toujours été habitué à commander et je me vois réduit à obéir, c’est dur. Mais je sais pourquoi le Bon Dieu m’a donné cette épreuve : je n’avais jamais eu d’humiliation de ma vie, il m’en fallait une.” [9] 

Lucien DEISS [10]

Lucien Deiss, lui aussi, contemple l’obéissance de Saint Joseph : “En présence de Marie et de Jésus, Joseph reste l’amour silencieux, et en présence de  Dieu, cet amour silencieux devient l’amour obéissant... Joseph n’apparaît pas au centre des récits. Il est simplement au service de l’Enfant et de sa Mère pour l’accomplissement des Écritures... Lui, Joseph,  l’obéissant, et Marie, servante du Seigneur, ont enseigné eux-mêmes à leur Enfant l’obéissance absolue au Père, la nécessité suprême de vivre toujours dans sa volonté. Leur vie quotidienne n’était-elle pas une demeure chez le Père? C’est bien dans l’intimité de la famille de la terre que Marie et Joseph avaient enseigné à l’Enfant à préférer à tout amour humain, l’intimité avec le Père du Ciel.” [11] 

Pour Joseph comme pour Marie, la foi et l’obéissance sont liées; “Nous connaissons l’humble soumission de la foi de Joseph à la volonté de Dieu: il est l’amour obéissant. Nous apprenons aussi, en contemplant Joseph, qu’une foi si parfaitement obéissante peut habiter une âme remplie d’angoisse: ‘vois, ton père et moi, torturés, nous te cherchions...’ Et nous apprenons aussi qu’une foi si soumise peut habiter un pays de ténèbres,  car ils ne comprirent pas la parole qu’il leur avait dite,” [12] la réponse de Jésus.

Avec André Doze on peut conclure ce chapitre sur l’obéissance de Joseph : “Chez les hommes on comprend et on fait; chez Joseph, on fait et on comprend.” [13] 

Obéissance de Jésus à Joseph  [14] 

Nous venons de contempler l’obéissance de Saint Joseph. Pourquoi ne nous arrêterions-nous pas un moment pour contempler aussi l’obéissance de Jésus envers Saint Joseph?

André DOZE [15]

André Doze, poursuivant sa méditation, s’émerveille aussi de cette obéissance de Jésus, Dieu fait homme, envers Saint Joseph. Le supérieur obéit à l’inférieur! Et, méditant sur le mystère du recouvrement de Jésus au Temple, il aboutit à une conclusion peu évidente à priori : Saint Joseph a appris à Jésus l’obéissance, et c’est lui, Joseph, qui interrompra la carrière débutante de Jésus, à l’âge de douze ans, pour lui apprendre l’effacement de Nazareth. “C’est chez Joseph que s’élabore le temps du Père, c’est-à-dire le temps vécu par le Coeur du Fils sur la terre avec une double finalité très précise: révéler le vrai visage de Dieu notre Père et jeter bas l’ennemi, le Prince de ce monde, comme l’exprime clairement la prière du Notre Père.

La vie de la Sainte Famille est entièrement centrée sur cette double finalité par la vertu du Sang du Christ. Joseph va refléter progressivement la justice, c’est-à-dire la sainteté de Dieu, lui le Juste, et Marie la miséricorde. Tous deux vont aider humblement le Fils Éternel dans sa lutte contre le Mal. C’est Marie qui, à l’occasion de l’affranchissement de ses douze ans, l’amènera à passer du Temple à Nazareth et à choisir ce père que Dieu lui montre...”

On a souvent dit et écrit que l’enfance de Jésus jusqu’à douze ans était le temps de Marie. Cette période prend fin par la scène dramatique de la recherche et du recouvrement de Jésus au Temple : Marie et Joseph ont connu de longues heures d’angoisse.  Cet évènement marque une rupture dans la vie de Jésus, “une sorte de mort : une époque finit, une autre commence, marquée par une vie si laborieuse et si effacée que Bossuet n’hésitera pas à l’appeler un état d’anéantissement... Cette longue période, la plus inconnue, c’est la période qu’on peut appeler celle de Joseph... Jésus  habitera chez Joseph. Il fera la volonté du Père, en obéissant à Joseph... C’est alors que Jésus vit  (du verbe vivre) l’enfouissement du grain de blé dont il parlera peu avant sa mort. C’est alors qu’il élabore son Évangile.”

La simplicité de Saint Joseph

André DOZE [16] 

“La simplicité est un don, un achèvement... C’est une rencontre heureuse entre le Créateur, si riche et si simple à la fois, et sa créature, lorsqu’elle prend acte de son indigence et se met à L’aimer afin de mieux s’ouvrir à la richesse divine. La simplicité c’est le Christ lui-même en qui le Père exprime tout par l’esprit, récapitule tout, comme dit Saint Paul, traduit tout ce qu’il est par une unique Parole... L’Église doit, peu à peu, réaliser la paternité de Joseph, retrouver les traces de l’obéissance de Jésus, accepter les exercices pratiques en descendant à Nazareth où nous attend la simplicité divine. Car il ne fait aucun doute que Marie, puis Joseph, constituent ensemble le secret de cette simplicité...”

André Doze se pose une question apparemment déconcertante : “On entrevoit que rien ne devrait entraver la liberté humaine, celle qui vient de l’Esprit de Dieu, mais on voit moins bien en quoi consiste concrètement le fait de penser à Dieu.” 

La réponse qu’apporte André Doze n’est pas moins déconcertante. Après avoir contemplé la Sainte Famille, il conclut : “Dieu est simplicité. Dieu est réalisme: Dieu est dans la mangeoire, dans la fuite en Égypte, dans l’atelier. Dieu est dans le combat quotidien pour survivre, même si on ne fait pas de grandes élévations, lorsqu’on est talonné par la maladie, les créanciers, un conjoint difficile, à condition que l’on vive un certain état d’esprit. A condition qu’il y ait un tout petit coin pour l’espérance, c’est-à-dire une certaine forme de courage et de désintéressement, si souvent présente, en fait, dans les pauvres efforts humains. Il y a une manière simple de se débattre, dans la vie terre-à-terre, dans le quotidien, qui rejoint le coeur de l’Évangile et la paternité de Joseph, sans qu’on en ait pris conscience... C’est là que la majesté divine et toute la cour céleste nous attendent. Ici, il n’y a plus de petites choses puisque les grandes, sans elles, n’existeraient pas non plus... Dans tous les cas, celui qui veut vivre à l’ombre de Joseph sent qu’il glisse dans un domaine de joie, de liberté, de beauté cachée, d’amitié où tout conspire à disposer l’âme favorablement, la conforter, l’encourager à continuer, lui donner un peu de souplesse et de patience, ce que j’appelle la magie divine...

Les conditions que le Père a voulues pour le Fils aboutissent à l’irrécusable simplicité de Joseph, le premier degré de l’échelle du paradis, comme disait saint Léonard de Port-Maurice. Personne ne devrait dire qu’il n’est pas digne, qu’il ne peut pas, qu’il ne sait pas puisque c’est Dieu qui fait tout, quand nous le laissons faire, à la manière de Joseph qui, précisément, ne pouvait faire que cela. L’art de devenir comme des enfants!...

En attendant regardons vers ce père que Dieu nous donne et que Marie nous montre. Nous verrons trois choses en lui:

        – Il ne parle pas et nous enseigne un certain silence.

        – On ne le voit pas et Jésus disparaît complètement entre ses mains; il a le secret de la Nuit.

        – Il faut rester avec lui: il nous apprend à vivre le Temps.”

Lucien DEISS [17] 

Le mystère de Joseph et la manière dont il a pu marquer l’âme de Jésus nous émerveillent. Qu’il nous suffise de savoir, pour conclure ce chapitre sur la simplicité de Saint Joseph, que “la tendresse d’un homme et d’une femme, vécue dans la simplicité de Nazareth, a contribué à bâtir la personnalité de Celui que notre foi acclame comme le Seigneur des éternités.” [18] 

La prudence de Joseph [19] 

“La vérité est que, comme l’explique Saint Jean de la Croix, dans La vive Flamme, le démon est un ennemi extraordinairement dangereux et que, si nous ne savons pas lui ressembler par quelque côté, comme Jésus nous y invite, jamais nous ne lui échapperons: voilà où Joseph triomphe. Il a le silence, l’incroyable souplesse du serpent, la science qui lui vient des anges, cette humilité au ras du sol qui le rend parfaitement invisible, quand il veut, tout ce qu’il faut pour semer un ennemi si puissant et si retors. La fuite en Égypte en est la parfaite illustration. Oui, devenir fils de Joseph, comme Jésus, comme Bernadette devient sa fille, est indispensable et le sera de plus en plus puisque, comme le dit si justement Maritain, il y aura toujours plus de vérités et plus de mensonges! Lui seul tient la clé de cet espace spirituel où tout est secrètement restauré, où le serpent redevient un symbole extraordinairement positif, plein d’enseignements indispensables, pour nous aider, comme tous les autres êtres, à marcher vers l’Enfant.” [20] 

La virginité de Joseph

Presque tous les auteurs “joséphologues” affirment que Joseph, vierge lors de son mariage avec Marie, établi par Dieu gardien de la virginité de Marie, est resté vierge, lui aussi, durant toute sa vie.

Saint Jérôme

Dans sa réponse à l’hérétique Elvidius, Saint Jérôme écrit :

— ”Tu oses nier la virginité de Marie, et moi je te réponds que non seulement Marie, mais Joseph aussi, son époux, devait être vierge, puisque Dieu avait décidé qu’à la suite de cette alliance virginale, naîtrait le Fils vierge par excellence.”

Le mariage de Joseph

Joseph gardien de la virginité de Marie

Joseph nourricier et protecteur de Jésus

Saint Jérôme

Cherchant les raisons qui avaient pu déterminer Dieu à donner Joseph pour époux à Marie,  Saint Jérôme  en découvre plusieurs :

— ”La plus grave est la nécessité de sauvegarder l’honneur de la mère et du Fils. Si, toute jeune encore et sans avoir contracté mariage, Marie avait donné le jour à un enfant, qu’est-ce qui l’aurait garantie de la flétrissure? Qui l’aurait mise à l’abri des tribunaux? Qui l’aurait soustraite à l’ignominie d’une sentence infâmante, de la lapidation? Car la loi de Moïse prescrivait ces châtiments contre les femmes coupables... Pensez-vous que les Hébreux dont l’esprit était aveugle et le coeur dur, eussent ajouté foi à une jeune fille qui serait venue leur dire: je suis la vierge d’Isaïe, j’ai conçu par l’opération du Saint-Esprit?”

Saint Jérôme attribue un second motif au mariage de Marie. D’après lui, Dieu le permit pour procurer à Marie un appui, une aide, un soutien.

La troisième raison, que Saint Jérôme emprunte au martyr Saint Ignace, c’est que l’enfantement miraculeux de la Vierge devait être ignoré du démon; il n’avait pas à savoir que Jésus était le Messie.

Ubertin de CASALE (1259-1329?) [21]

Ubertin de Casale a longuement contemplé le mystère de Jésus et de Joseph. Pour lui Joseph est un homme en tous points admirable : dans ses relations avec Marie, son épouse, avec Jésus, l’Enfant-Dieu, et avec tous les saints de l’Ancien Testament.

La cohabitation avec Jésus, qui se comportait à son égard comme un fils respectueux et obéissant, devait encore augmenter les vertus de Joseph et leur perfection. “A quelle hauteur dans la contemplation et à quel degré dans l’ardente charité ne devait pas s’élever l’âme de Joseph lorsque, dans son coeur, il méditait le spectacle qui s’offrait à ses yeux. Le Fils de Dieu s’était fait son fils, et c’était lui, Joseph, qu’il s’était choisi pour nourricier, guide, protecteur de sa vie mortelle!

Oh! quels doux baisers il reçut de Lui! Oh! avec quelle douceur il l’entendait tout petit Enfant, l’appeler du nom de père, et avec quelle suavité il se sentait doucement embrassé par Lui. C’est qu’un amour sans réserve et transformant le portait vers Lui, comme vers un fils très doux que le Saint-Esprit lui avait donné par la Vierge son épouse...”

Joseph fut grand aussi dans ses rapports avec son épouse, Marie “Dans tout mariage, l’union des coeurs s’établit à ce point que l’époux et l’épouse sont appelés une même personne. Aussi, à la Vierge, Joseph ne peut pas ne pas ressembler... Je tiens donc pour certain que Saint Joseph fut l’homme le plus pur en virginité, le plus ardent en amour et le plus élevé en contemplation.... Et, je le crois, Marie aimait très sincèrement Joseph. Il est à croire qu’ils firent l’un et l’autre voeu de virginité.... Et puisque les biens de l’épouse sont ceux de l’époux, je crois que la bienheureuse Vierge a communiqué à Joseph, des trésors de son coeur, tout ce qu’il pouvait recevoir...  Et on peut encore affirmer qu’une source de perfection venait à Joseph des exemples très saints que lui donnait son épouse. La sachant Mère de Dieu et toute remplie de l’Esprit-Saint, avec quels sentiments de respect, d’humilité, de pureté, ne dut-il pas vivre à ses côtés... et quels ne durent pas être les accroissements en vertus qui s’accomplirent dans l’âme de Joseph, du fait de son union avec la Vierge très sainte, donnée à lui comme épouse par le Saint-Esprit!...”

Joseph retira aussi une grande perfection des services qu’il eut à rendre à Marie : “Pour le coeur de Marie, ce n’était pas de petite importance que Joseph s’exposât à tant de dangers pour protéger la vie du Christ... J’ose dire que Marie aima Joseph plus que toute autre créature. Son amour pour Joseph venait tout de suite après celui qu’elle portait à Jésus, le fruit béni de son sein.”

Ludolphe le CHARTREUX [22] (1300-1370)

Dominicain puis chartreux, Ludolphe a exercé une influence considérable sur la piété chrétienne de son temps en publiant une Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ. Beaucoup de ses citations sont empruntées aux Pères de l’Église. Il s’est attaché à mettre en relief la figure de Saint Joseph. Toutefois ses récits s’appuyant aussi sur ses propres méditations et sur quelques récits apocryphes, il faut prendre ce qui suit avec une certaine prudence. Ainsi : “Selon certains auteurs la présence de Jésus-Christ dans le sein de la Vierge faisait briller son visage d’un tel  éclat que Joseph ne pouvait regarder face à face Celle sur qui le Saint-Esprit avait répandu sa plénitude.”

Mais voici qui est plus plausible: “Joseph demeure avec son épouse bénie, plein de contentement. Il l’aime d’un amour chaste vraiment ineffable. Il lui prodigue toutes ses attentions; et Marie est heureuse d’être avec Joseph: elle met en lui toute sa confiance. Ils vivent contents au sein de leur obscurité.”

Pierre d’AILLY et Jean GERSON ont été, au XVe siècle, les grands promoteurs du culte envers Saint Joseph, dont ils s’étaient faits les avocats.

Pierre d’AILLY (1350-1420) [23] 

Nous avons parlé ci-dessus[24] du long traité en latin : ”Les douze gloires de Saint Joseph”, que Pierre d’Ailly rédigea et dans lequel il disserte sur les motifs de gloire de Saint Joseph, en insistant particulièrement sur son rôle d’époux de Marie, donc sur sa qualité de témoin de la naissance et de l’enfance du Christ : la grossesse de Marie, la naissance de Jésus, et la venue des bergers qui “racontèrent des choses admirables sur cet enfant.” Nous n’y reviendrons pas. Nous rappellerons simplement que “c’est à Saint Joseph que furent soumis par une humble obéissance, non seulement la Mère de Dieu, non seulement la Reine et la Souveraine des anges, mais aussi le Fils de Dieu, le Roi et le Seigneur de toutes choses, devant qui tout genou fléchit au ciel, sur la terre et dans les enfers... “

Jean GERSON (1363-1429) [25] 

Jean Gerson succéda en 1395 à Pierre d’Ailly comme chancelier de Notre-Dame et de l’université de Paris. Il joua un grand rôle au Concile de Constance (1414-1418).

Il avait une grande dévotion à Saint Joseph et contribua, par ses interventions, notamment auprès du Duc Jean de Berry, à répandre l’amour du saint patriarche chez ses contemporains ainsi que le culte à lui rendre.

En 1413 il adressa une lettre à toutes les églises consacrées à Notre-Dame pour qu’elles célèbrent une fête en l’honneur du mariage virginal de Marie et de Joseph. Il reprit ce thème qui lui était cher au cours du Concile de Constance.

Il faut laisser à Jean Gerson la responsabilité de ses thèses dont certaines peuvent nous paraître surprenantes. Cependant il convient de dire ici, pour être tout à fait juste, qu’il fut loué par Saint François de Sales lui-même, lequel le trouvait “docte, judicieux, et dévot.”  [26] 

Écrivant au Duc Jean de Berry pour lui demander d’instaurer une fête en l’honneur de Saint Joseph, époux virginal de la Vierge Marie, Jean Gerson lui rappelle que c’est de Dieu qu’il en reçut l’inspiration, puis il insiste : “Je vous le demande au nom de Jésus... je vous le demande au nom de Joseph qui, vierge lui-même, fut l’époux et le gardien très fidèle de la Vierge des vierges, le protecteur du divin Enfant, qu’il a porté tant de fois dans ses bras, qu’il a couvert de baisers et qu’il a traité avec une familiarité inconnue à tout autre que lui...”

Isidore de ISOLANI (mort en 1528)

Comme nous l’avons vu plus haut,[27] Isidore de Isolani, dominicain, véritable prophète de Saint Joseph, fut l’un des écrivains qui auront le plus contribué à faire connaître Saint Joseph et à étendre son culte. Nous avons également mentionné une curieuse prophétie dans laquelle Isidore de Isolani disait prophétiquement combien les dons et les vertus de Saint Joseph seraient honorés dans les siècles futurs. 

Dans ce même ouvrage, Isidore, parlant de Nazareth, ne craignit pas d’affirmer ce qui suit, thème qu’il reprendra fréquemment par la suite : “Nazareth veut encore dire “onction”, ou “remède”; “gardien” ou “séparation”. Cette interprétation convient parfaitement à la vie de Joseph qui fut toujours pure par sa virginité, son innocence et sa soumission à la loi divine. Elle convient aussi à son ministère: il fut le gardien de la Vierge Immaculée et son époux séparé, uni à elle jusqu’à sa dernière heure par une protection continuelle, et séparé d’elle par une pureté angélique. Persévérant dans la virginité avec la divine Reine des Cieux, oint de la grâce suprême, brillant d’une merveilleuse pureté, gardien du paradis terrestre, et séparé des souillures de la chair, il fut d’abord connu de tous les anges, et ensuite manifesté aux mortels.”

Isidore ajoute, comme pour se justifier : “Lecteur intelligent, ne cherche pas pour le moment de plus fortes preuves à ce que je dis; mais, rentrant dans  ton coeur, et te renfermant dans l’intérieur de toi-même, tu verras que mes paroles sont plus claires que la lumière, tu leur accorderas ton assentiment, et tu affirmeras même de plus grandes choses de Joseph.” [28]

Saint François de SALES (1567-1622)

Saint François de Sales, dans un entretien sur Saint Joseph écrit : “En quel degré pensons-nous que Saint Joseph eut la virginité? Si la très Sainte Vierge ne fut pas seulement vierge toute pure et toute blanche, mais si elle était la virginité même, combien pensons-nous que celui qui fut commis de la part de Dieu pour gardien de sa virginité, ou pour mieux dire, pour compagnon, puisqu’elle n’avait besoin d’être gardée, combien dis-je, devait-il être grand en cette vertu!”

Admirant la chasteté de Joseph, Saint François de Sales écrit : “Si la très Sainte Vierge est une porte, dit le Père Éternel, nous ne voulons pas qu’elle soit ouverte; car c’est une porte Orientale par laquelle nul ne peut entrer ni sortir: au contraire, il la faut doubler et renforcer de bois incorruptible, c’est-à-dire lui donner un compagnon en sa pureté, qui est le grand Saint Joseph, lequel devait pour cet effet surpasser tous les saints, voire les anges et les séraphins, même en cette vertu tant recommandable de la virginité.”

L’éminence de la virginité de Saint Joseph est la base de son union avec Marie, Mère de Dieu. “Sa qualité d’époux de Marie demande qu’il soit associé, ressuscité lui-même, à Marie ressuscitée. Sa qualité de père adoptif, de nourricier de Jésus, postule sa glorification complète à côté de Jésus. L’unité intime de la Sainte famille exige que le chef, Joseph, soit en pleine harmonie de gloire avec les deux autres membres qui la composent, Jésus et Marie... Saint Joseph est donc au Ciel en corps et en âme; c’est sans doute.” Nous laisserons à Saint François de Sales la responsabilité de cette affirmation.

Extraits du Livre Saint Joseph, Époux de Marie [29] 

“L’Esprit, en Saint Joseph, était soumis à Dieu par une parfaite justice qui, identifiée de fait avec la charité, ornée du don de sagesse, lui fait sentir et suivre la volonté de Dieu en toutes choses, et le rendait admirablement docile aux conduites du Saint-Esprit. Par suite, la chair, en cet élu de Dieu, était parfaitement docile à l’esprit: Joseph le juste  fut le plus chaste des hommes...

Le coeur de Joseph fut façonné de Dieu pour aimer la très pure Vierge Marie... Par un privilège spécial de la grâce aucun désir impur ne l’effleura jamais... La chasteté de Saint Joseph n’était pas une chasteté de lutte et de combat, mais une chasteté passée en nature et de tout repos; il fallait qu’elle eût ce caractère pour l’habiliter à des noces avec Marie, la très pure Vierge.”

Saint Claude La COLOMBIÈRE ( 1641-1682)

Directeur spirituel de Sainte Marguerite-Marie, Claude La Colombière estime que le plus grand titre de gloire de Saint Joseph c’est d’être l’époux de Marie. Il n’hésite pas à écrire : “On devrait donc louer Saint Joseph, quand il n’y aurait pas d’autre raison de le faire que ce qu’il a été l’époux de Marie.”

La présence continuelle de Marie à ses côtés a été pour lui la source de progrès constants dans toutes les vertus : “La seule présence d’une aussi modeste, aussi humble, aussi sainte personne que celle-là, la seule vue d’un modèle si accompli et si excellent ne pouvaient même manquer d’inspirer un grand amour pour toutes sortes de vertus et un désir ardent de les acquérir?... je ne doute nullement que le silence même de Marie ne fût extrêmement édifiant et que ce ne fût assez de la regarder pour se sentir à aimer Dieu et à mépriser tout le reste... La seule idée qu’on se forme en soi-même des secrets entretiens qu’ils avaient si souvent ensemble, sur les mystères qui s’accomplissaient à leurs yeux et sur les grâces qu’ils recevaient tous les jours, cette seule idée édifie et porte, ce me semble, au recueillement et à la ferveur. Mais qui peut imaginer quel était le fruit de ces mêmes entretiens pour celui à qui Marie communiquait ses admirables lumières... “

Le grand feu que Marie portait en elle, capable d’embraser toute la terre, n’a eu que le coeur de Joseph, son époux, à échauffer et à consumer durant un si grand nombre d’années.[30] 

Saint Jean EUDES (1601-1680)

Saint Jean Eudes est surtout connu comme apôtre du Sacré-Cœur de Jésus, et du Saint Cœur de Marie. Connaissant aussi parfaitement l’affection qui liait, et lie toujours, Jésus et Marie, il va de soi qu’il a dû pénétrer aussi très profondément dans l’amour qui unissait Saint Joseph, Jésus et Marie.

“Après Dieu, Saint Joseph est le premier objet de l’amour de sa très sainte épouse et il a première place dans son coeur; car Marie étant toute à Saint Joseph, comme l’épouse est à son époux, le coeur de Marie était à Joseph... La bienheureuse Vierge et Saint Joseph n’avaient qu’une âme et qu’un coeur par un un lien sacré  d’amour et de charité...

Il est donc constant que Joseph n’a qu’un cœur avec Marie, en suite de quoi nous pouvons dire que Marie n’ayant qu’un coeur avec Jésus, Joseph, par conséquent, n’a qu’un cœur avec Jésus et Marie.. De sorte que, comme dans la Trinité adorable du Père, du Fils et du Saint-Esprit, il y a trois personnes qui n’ont qu’un cœur ; ainsi dans la trinité de Jésus, Marie, Joseph, il y a trois cœurs qui ne sont qu’un  Cœur... Ô grand Saint Joseph, nous vous offrons nos cœurs ; unissez-les avec le vôtre et avec celui de Jésus et de Marie, les priant de faire en sorte que cette union soit inviolable et éternelle.” [31]

Saint Alphonse de LIGUORI (1696-1787)

Saint Alphonse de Liguori est le fondateur de l’Ordre des Rédemptoristes. Il a laissé une oeuvre écrite considérable dont Sept méditations en l’honneur de Saint Joseph. Il a, notamment, longuement médité sur la croissance continuelle de l’amour dans le coeur de Joseph, amour envers Marie, amour envers Jésus. “Parmi les hommes, à force de vivre ensemble, on finit d’ordinaire par n’avoir plus, les uns pour les autres, qu’un amour fort médiocre, parce que, au fur et à mesure que les relations durent, on découvre davantage les défauts l’un de l’autre. Saint Joseph, au contraire, ne cessait, en continuant à vivre avec Jésus, d’admirer davantage sa sainteté.”

Voici comment Saint Alphonse de Liguori imagine l’amour de Saint Joseph pour Jésus et Marie.

Amour de Saint Joseph pour Marie

“Marie méritait l’affection de Saint Joseph, et Saint Joseph, pour qui la vertu avait tant de charmes, aimait Marie de tout son coeur. D’autant plus qu’il recevait incessamment les marques de l’affection dont sa sainte épouse était animée pour lui... Il voyait dans Marie la bien-aimée de Dieu, celle que le Seigneur avait choisie pour Mère de son Fils unique. Combien donc le coeur si juste et si reconnaissant de Joseph devait aimer sa pure et admirable épouse!”

Amour de Saint Joseph pour Jésus

“Dieu ne pouvait charger Joseph de tenir lieu de père à Jésus sans lui mettre au coeur l’amour dont il fallait qu’un père fût animé pour un tel Fils, un Fils si digne d’amour, un Fils qui était en même temps son Dieu. Aussi l’amour de Joseph, fort différent de celui que les pères ont d’ordinaire pour leurs enfants, ne fut-il pas seulement naturel, mais encore surnaturel, Jésus étant tout à la fois et le fils de Joseph, et son Dieu.”

Car Joseph savait de science certaine que Jésus était le Verbe divin fait homme par Amour. Et Joseph savait qu’il avait été choisi, lui, entre tous les hommes, pour être le gardien et le protecteur de Jésus : “Quel incendie d’amour ne devait pas allumer dans l’âme du saint patriarche la considération de ces merveilles!... Quels sentiments de tendresse inondaient son âme quand il portait l’Enfant Jésus dans ses bras et que tous deux se témoignaient leur amour par les plus douces caresses, quand il l’entendait proférer ces paroles de vie éternelle dont chacune était comme une flèche d’amour qui lui perçait le coeur... Saint Joseph ne cessait, en continuant de vivre avec Jésus, d’admirer davantage sa sainteté.”  [32] 

Saint Alphonse de Liguori a également écrit : “Plus Saint Joseph conversait avec Jésus, plus il connaissait sa sainteté. Jugez de là combien il aimait Jésus!...” Quand on sait, par ailleurs, que le coeur de Saint Joseph avait été façonné par Dieu pour aimer la très pure Vierge Marie, on conçoit aisément quel amour devait emplir le coeur de Joseph et quel amour il devait porter à sa Famille. C’est pourquoi les âmes sensibles aux impulsions de l’amour divin voient en Joseph un exemple lumineux de la vie d’intimité et d’amour avec le Seigneur.

Bénigne BOSSUET (1627-1704)

La troisième vertu retenue par Bossuet, vertu qui accompagne ce dépôt (celui de Jésus confié à Saint Joseph), c’est l’humilité. En effet, Joseph qui possédait un si grand trésor, par une grâce extraordinaire du Père Éternel, “bien loin de se vanter de ses dons ou de faire connaître ses avantages, se cache autant qu’il peut aux yeux des mortels, jouissant paisiblement avec Dieu du mystère qu’Il lui révèle et des richesses infinies qu’Il met en sa garde.” [33] 

Et Bossuet donne quelques définitions permettant de préciser les trois points évoqués ci-dessus.

Pour lui, la virginité chrétienne “c’est une imitation de la vie des anges... c’est comme un milieu entre les esprits et les corps... La virginité, c’est ce qui fait que Dieu ne refuse pas de venir vivre avec les hommes... Si la pureté angélique est le bien de la divine Marie, elle est le dépôt du juste Joseph... Marie a voué sa virginité; Joseph la conserve... C’est pourquoi Jésus est le fils de Joseph, non pas à la vérité de la chair, mais il est son fils par l’esprit, à cause de l’alliance virginale qui le joint avec sa mère.”

Saint Léonard de PORT-MAURICE (1676-1751)

Pour Saint Léonard, franciscain, Saint Joseph se présente essentiellement comme un juste, un époux et un père.

Saint Joseph est un juste. “Avant de devenir l’époux de Marie, il a fallu que Joseph fût déjà l’âme la plus grande qui ait jamais paru dans le monde, excepté l’auguste Vierge que je sous-entends toujours... Je ne parle pas ici de cette grandeur dont s’enorgueillit l’ambition, qui ne vise qu’à faire l’étalage de titres pompeux, pour s’attirer la vaine estime des hommes... Non, la grandeur qui rehausse sa dignité, c’est celle qu’il emprunte à tant de vertus héroïques et qui lui valut le beau titre de juste: voilà le trésor qui lui plaît davantage; car c’est pour cela qu’il sera l’admiration de tous les siècles et portera gravé sur le front cet éloge qui résume toutes ses gloires: “Joseph autem vir ejus cum esset justus.”

Dom Prosper GUÉRANGER (1805-1875)

Dom Guéranger, abbé de Solesmes, est surtout connu pour ses travaux sur le chant et la musique grégorienne. Toutefois, dans l’Année Liturgique,  il fait précéder les divers offices et les messes par des considérations édifiantes. Il fut particulièrement élogieux lorsqu’il présenta Saint Joseph.

“... Jusqu’à ce que le fils de Marie fût reconnu pour le Fils de Dieu, l’honneur de sa mère demandait un protecteur: un homme devait donc être appelé à l’ineffable gloire d’être l’époux de Marie. Cet heureux mortel, le plus chaste des hommes, fut Joseph... seul digne d’un tel trésor. Ce ne fut pas la seule gloire de Joseph d’avoir été choisi pour protéger la Mère du Verbe Incarné; il fut appelé à exercer une paternité adoptive sur le Fils de Dieu lui-même.” Et le Fils de Dieu, Jésus, lui était soumis comme il était soumis à Marie.

Dom Bernard MARÉCHAUX (1849-1927)

Pour Dom Maréchaux, la virginité de Joseph ne fait aucun doute car la virginité est la loi de ce mariage qui, cependant, en tant que mariage, réclame un fruit. Et ce fruit, comme le dit Saint Augustin, Dieu le lui donne en la personne de son propre Fils Incarné dans le sein de Marie : Jésus est le fruit du mariage virginal de Marie et de Joseph. “Ô Joseph, époux de la Mère de Dieu!... Vous êtes l’époux de la Vierge mère de Dieu, parce que vierge vous-même, vierge d’âme et de corps!

Ajoutons que Dom Maréchaux est également souvent cité par l’auteur anonyme d’un ouvrage de méditations sur Saint Joseph [34] “Saint Joseph, Époux de Marie”. Parlant du silence et de la vie intérieure de Saint Joseph, il écrit : “Jamais il n’y eut d’adorateur plus grand et plus humble de la Majesté divine, cachée sous un voile de chair, que Saint Joseph... “

Louis MARTIN, père de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus

Jeune homme, Louis Martin porte en son coeur un grand amour de Dieu auquel il a décidé de consacrer sa vie. Mais Dieu en a décidé autrement. Il devra se marier, et celle que le Seigneur a choisie pour lui est Zélie Guérin, elle aussi amoureuse de Dieu. Leur mariage va commencer par une longue période de continence absolue, à l’image de Marie et de Joseph.

Voici ce qu’écrit Louis Martin : “Le lien qui constitue le sacrement est indépendant de sa consommation. Nous avons une preuve éclatante de cette vérité dans la Sainte Vierge et Saint Joseph qui, bien que véritablement mariés, ont gardé une continence perpétuelle. Ces illustres époux ont eu pour imitateur plusieurs saints vivant dans le mariage, se bornant à l’union pure du coeur, renonçant d’un commun consentement au commerce charnel qui leur était permis. Ces mariages  (comme celui de Marie et de Joseph) avaient tout l’essentiel nécessaire à leur validité, ils avaient même cet avantage sur les autres de représenter d’une manière plus parfaite l’union chaste toute spirituelle de Jésus-Christ avec son Église.” [35] Ainsi, sans le savoir, Monsieur Martin se prépare à devenir, à l’instar de Saint Joseph, gardien des vierges, puisque ses cinq filles se consacreront au Seigneur.


[1]  Cité par Mgr Villepelet dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph” - Éditions du Vieux Colombier (1959)

[2] Cité par Mrg VILLEPELET dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”

[3]  Cité par Mrg VILLEPELET dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”

[4] BOSSUET “Quaesivit sibi Deus “-  Éditions DMM

[5] André DOZE ”Joseph,  Gardien du Shabbat” -  Éditions des Béatitudes

[6] André DOZE ”Joseph,  Gardien du Shabbat” -  Éditions des Béatitudes

[7] “Saint Joseph, Époux de Marie”  Éditions Traditions monastiques  

[8] Cité par le chanoine LAMOTHE-TENET  “Saint Joseph, patron des communautés religieuses” 

Éditeur J.Martel aîné,Imprimeur de N.S.P. le Pape. Montpellier (1879)

[9] Cité parFrère Éphraïm “Joseph, un père pour le nouveau millénaire”  Éditions des Béatitudes

[10]  Lucien DEISS“Joseph, Marie, Jésus”   Éditions Saint Paul

[11]  Lucien DEISS “Joseph, Marie, Jésus”   Éditions Saint Paul

[12]  Lucien DEISS“Joseph, Marie, Jésus”   Éditions Saint Paul

[13]  André DOZE ”Joseph, Ombre du Père” -  Éditions des Béatitudes

[14] André DOZE ”Joseph,  Gardien du Shabbat “-  Éditions des Béatitudes

[15] André DOZE ”Joseph, Ombre du Père” -  Éditions des Béatitudes

[16] André DOZE ”Joseph, Ombre du Père” -  Éditions des Béatitudes

[17] Lucien DEISS “Joseph, Marie, Jésus”   Éditions Saint Paul

[18] Lucien DEISS “Joseph, Marie, Jésus”   Éditions Saint Paul

[19]  André DOZE  “Joseph, gardien du Shabbat”   Éditions des Béatitudes

[20] André DOZE  “Joseph, gardien du Shabbat”   Éditions des Béatitudes

[21] ”Arbor vitae crucifixae Jesu”  Livre II, ch. VI “La fuite en Égypte” de Ubertin de Casale. Cité par Mgr Villepelet dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”  - Éditions du Vieux Colombier (1959)

[22]  Cité par Mgr Villepelet dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph” - Éditions du Vieux Colombier (1959)

[23] Cité par Mgr Villepelet

[24] Voir page 139

[25] Cité par Mgr Villepelet

[26] ”Traité de l’Amour de Dieu”  de Saint François de Sales

[27] Voir page136

[28] Cité par Mrg Villepelet dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”

[29] “Saint Joseph, Époux de Marie”  Éditions Traditions monastiques (1997)  

[30] Cité par Mrg Villepelet dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”

[31]“Oeuvre complètes”  de Saint Jean EUDES

[32]  Cité par Mgr VILLEPELET dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”

[33] BOSSUET “Depositum custodi “  Éditions DMM

[34] Cité par l’auteur anonyme de “Saint Joseph, Époux de Marie” publié par les traditions Monastiques

[35] Cité par Frère Éphraïm “Joseph, un père pour le nouveau millénaire”  Éditions des Béatitudes

   

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