Raymond de PenaforT
Dominicain, Saint
1175-1275

6

JANVIER

Né près de Barcelone, dans le château familial de Villafranca de Penades, probablement vers 1175, Raymond de Penafort était apparenté aux comtes de Barcelone et aux rois d'Aragon. Il étudia à l'école cathédrale de Barcelone où, à peine âgé de vingt ans, il enseigna la rhétorique et la logique. En 1210, il partit étudier le droit civil et le droit canonique à Bologne. En compagnie de Pierre Ruber, il fit la route à pied, par Arles et Turin ; il s’arrêtèrent quelques jours à Briançon pour constater un miracle que venait d’opérer Notre-Dame de Delbeza qui rendit les yeux et les mains à un jeune homme mutilé par des brigands. Après avoir été reçu docteur (1216), il resta à Bologne où, pendant trois ans, il enseigna le droit canonique avec tant de succès que les Bolonais lui offrirent des appointements prélevés sur les ressources de la ville ; après avoir donné le dixième de son salaire au clergé de sa paroisse, il distribuait le reste aux pauvres, ne gardant pour lui que le strict nécessaire.

L'évêque de Barcelone, Bérenguer de Palou[1], qui passait par Bologne, au retour d’un pèlerinage à Rome, entendit si fort chanter les louanges de Raymond de Penafort qu'il le recruta pour le séminaire qu'il voulait fonder dans son diocèse, et l'emmena avec lui (1219). A Viterbe où résidait le pape Honorius III, ils rencontrèrent saint Dominique qui leur donna quelques uns de ses frères. Raymond de Penafort fut nommé chanoine de la cathédrale de Barcelone, puis prévôt du chapitre, archidiacre, grand vicaire et official (1220) ; outre qu'il fit donner une grande solennité à l'Ascension, il travailla fort au soin des pauvres qu'il nommait ses créanciers.

Le Vendredi Saint 1222, il quittait le clergé séculier pour les Dominicains, sans perdre pour autant son influence sur l'évêque et le diocèse de Barcelone. Voyant que ses supérieurs ne le traitaient pas comme les autres novices, le frère Raymond de Penafort demanda qu’on lui imposât une pénitence particulière pour les fautes commises pendant sa vie séculière ; c’est pour répondre à sa demande que le provincial lui ordonna d’écrire la « Summa de pænitentia », premier ouvrage du genre, qui rassemble les cas de conscience à l'usage des confesseurs.

Lorsque Pierre Nolasque[2], ancien marchand, fonda l'Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie de la Merci pour la rédemption des captifs (1223)[3], pour le rachat des prisonniers faits par les Musulmans, c'est Raymond de Penafort qui, dans la cathédrale de Barcelone, en présence de l'évêque et du roi Jacques I° d'Aragon[4], donna l'habit et le scapulaire aux premiers mercédaires ; il rédigera aussi la règle de ce nouvel ordre pour laquelle il obtiendra l'approbation du pape Grégoire IX (1235).

Quelques années plus tard (1229), le cardinal de Sainte-Sabine, Jean d'Abbeville[5], fut envoyé comme légat en Espagne pour prêcher la Croisade[6] contre les Maures, et mettre en application les décrets du quatrième concile du Latran ; [7] il devait aussi déclarer nul le mariage de Jacques I° d’Aragon avec Eléonore de Castille. Le légat s'adjoignit Raymond de Penafort qui le précéda dans toutes ses visites canoniques et prit part à tous les actes importants de la légation. Le cardinal de Sainte-Sabine en rendant compte de sa mission au Pape (Pérouse le 25 novembre 1229), mit en avant la coopération efficace de Raymond de Penafort qui, le 28 novembre, fut chargé par Grégoire IX[8] de prêcher dans les provinces d'Arles et de Narbonne la Croisade dirigée par Jacques I° d’Aragon pour chasser les Maures de Majorque.

L'année suivante, Grégoire IX l'appela à la cour pontificale et en fit son confesseur, puis son chapelain ; nommé pénitencier (1230), il fit instaurer l'Inquisition en Aragon, révisa les décrétales et en fit établir la nouvelle collection promulguée par la bulle « Rex pacificus » (5 septembre 1234). Après que le Pape eut accepté qu'il refusât l'archevêché de Tarragone pourvu qu'il en désignât lui-même le titulaire (1234), exténué de fatigue et brisé de maladie, Raymond de Penafort quitta Rome (avril 1236) pour rentrer en Espagne où il arriva par mer au début de l’été.

Lorsque Raymond de Penafort débarqua au port catalan de Zossa, on le conduisit près d’un malade appelé Barcelon du Fare ; le pauvre homme qui était à toute extrémité, avait perdu l’usage de ses sens, et ses parents se morfondait qu’il ne pût se confesser avant de mourir. Raymond de Penafort pria longtemps près de l’agonisant puis lui demanda s’il voulait se confesser, mais il n’obtint aucune réponse. Il fit alors mettre en prière tous ceux qui se trouvaient là. Au bout d’une longue prière collective, Raymond de Penafort reposa la question ; cette fois, le malade parut sortir d’un profond sommeil et dit : « Mais oui, je veux me confesser et j’en ai un vif désir. » Raymond de Penafort fit sortir les assistants, entendit le malade qui, l’absolution dite, rendit paisiblement l’âme.

Le 15 octobre, il participa aux Cortès où Jacques Ier d’Aragon prépara l’expédition contre le royaume maure de Valence. Le 5 février 1537, Grégoire IX le chargea d’absoudre Jacques Ier d'Aragon de l’excommunication qu’il avait encourue pour avoir quelque peu fait malmener à Huesca l'évêque élu de Saragosse qui s’en allait se faire sacrer à Tarragone. Il dut quitter un moment Barcelone puisqu’on le voit exercer les fonctions de pénitencier en 1237.

Après la mort en mer du bienheureux Jourdain de Saxe[9] (12 février 1237), le chapitre général de son Ordre qui se réunit à Bologne à la Pentecôte 1238, l'élit Raymond de Penafort comme maître général bien qu’il fût resté à Barcelone. Il résista aussi longtemps que possible à son élection puis finit par l’accepter, convaincu par les avis pressants de plusieurs provinciaux venus à Barcelonne, dont celui de France, Hugues de Saint-Cher[10].

Soucieux de conserver la régulière observance, dès le chapitre général de Paris (1239), Raymond de Penafort fit établir de nouvelles constitutions (approuvées en 1240, confirmées en 1241) qui restèrent en usage jusqu'en 1924. Il demanda à saint Thomas d'Aquin de rédiger la « Somme contre les gentils. »

Raymond de Penafort se démit de sa charge de maître général (1240) et retourna dans son couvent de Barcelone d'où il partit souvent pour de nombreuses prédications et pour conseiller le roi Jacques Ier d'Aragon. Il avait pour Jacques Ier d’Aragon une très forte affection mais il était parfaitement lucide sur les faiblesses du Roi qu’il n’excusait pas. Vers la fin du règne de Jacques Ier, Raymond de Penafort accompagna le roi dans l'île de Majorque qu’il fallait remettre en ordre. Or, après qu’il eut débarqué, Raymond de Penafort s’aperçu que le roi entretenait des relations coupables avec une dame de la cour ; comme, malgré ses objurgations, Jacques I° ne se décidait pas à rompre, le dominicain résolut de retourner à Barcelone, ce que voulut empêcher le roi qui fit défense à tout vaisseau de l’embarquer. Aucun marin n’ayant osé désobéir au roi, Raymond de Penafort s'avança sur les rochers que baigne la mer, et dit au frère qui l’accompagnait : « Puisque les hommes n’ont point de bateau à nous offrir, tu va voir comment Dieu va nous en fabriquer un » ; ce disant, il étendit sur l'eau son manteau, et en redressa un coin avec son bâton pour en faire une voile ; il monta sur le manteau qui surnagea et s'avança rapide sous les yeux stupéfaits du compagnon qui, demeuré timidement sur le bord, le vit disparaître à l'horizon. Ce fut assez pour que Jacques Ier cessa ses désordres.

Raymond de Penafort fit beaucoup l’apostolat auprès des Juifs et des Musulmans ; il fut aussi un adversaire efficace de l’hérésie en Catalogne et en Espagne, obtenant que Jacques I° introduisît l’Inquisition en ses Etats. Pour former les missionnaires, il fonda quelques écoles de langues orientales comme l'école arabe de Tunis (1245) et l'école d'hébreu de Murcie (1266).

Outre la « Summa de pænitentia », Raymond de Penafort a laissé une œuvre écrite considérable dont la plupart des ouvrages servirent longtemps de référence chez les Dominicains et à l’Université de Paris. Il s’agit moins de traités théoriques que de réponses pratiques à des questions concrètes ; Raymond de Penafort que ses contemporains ont appelé le « Doctor humanus », donne des jugements et des conseils où il se montre plus soucieux du bien des pénitents que du juste équilibre d'un traité de Droit canon ; il est toujours nuancé, désireux de sauvegarder la bonne foi des autres, surtout des simples, alors qu'on pourrait les juger proches des courants hétérodoxes. Son mérite principal est de réaliser un ensemble équilibré de divers courants de pensée quant au renouveau de la vie chrétienne de son temps, singulièrement à propos de la formation des ministres sacrés en matière de vie morale, de doctrine et de prédication.

Raymond de Penafort qui, depuis sa démission de la maîtrise générale des Dominicains, s’était chaque jour préparé à la mort, accueillit avec joie sa dernière maladie. Entouré des rois d'Aragon et de Castille, il mourut à Barcelone le 6 janvier 1275, jour de l’Épiphanie, sur les dix heures du matin. En 1279, le concile de Tarragone demanda au pape Nicolas IV la canonisation de Raymond de Penafort pour sa « sainteté au service de la justice », mais il ne fut béatifié que par Paul III, en 1542, et canonisé par Clément VIII, le 29 avril 1601.


[1] Berenguer de Palou fut évêque de Barcelone, de 1212 à sa mort, le 23 août 1241.
[2] Saint Pierre Nolasque, issu de la noble famille des Nolasco, apparenté par sa mère aux comtes de Toulouse et aux rois d’Aragon, naquit vers 1189 au mas des Saintes-Puelles (diocèse de Saint-Papoul). Après avoir renoncé au mariage pour se consacrer à Dieu, il rejoignit les armées de Simon de Montfort. A la bataille de Muret où le roi Pierre d’Aragon fut tué, son fils, Jacques, âgé de six ans, fut fait prisonnier ; Simon de Monfort confia l’enfant à Pierre Nolasque, puis les envoya tous deux en Espagne. Loin de la cour, Pierre Nolasque enseigna son royal élève et lui montra l’exemple de sa piété et de sa charité.
[3] Dans la nuit du 1er août 1218, fête de Saint-Pierre-aux-Liens, la vierge Marie, accompagnée d’anges et de saints, apparut à Pierre Nolasque : « Mon fils, je suis la Mère du Fils de Dieu qui, pour le salut et la liberté du genre humain, répandit tout son sang en souffrant la mort cruelle de la Croix ; je viens ici chercher des hommes qui veuillent, à l’exemple de mon Fils, donner leur vie pour le salut et la liberté de leurs frères captifs. C’est un sacrifice qui lui sera très agréable. Je désire donc que l’on fonde en mon honneur un Ordre dont les religieux, avec une foi vive et une vraie charité, rachètent les esclaves chrétiens de la puissance et de la tyrannie des Turcs, se donnant même en gage, s’il est nécessaire, pour ceux qu’ils ne pourront racheter autrement. Telle est, mon fils, ma volonté ; car, lorsque dans l’oraison tu me priais avec des larmes de porter remède à leurs souffrances, je présentais tes vœux à mon Fils qui, pour ta consolation et pour l’établissement de cet Ordre sous mon nom, m’a envoyée du ciel vers toi. » Pierre répondit : « Je crois d’une foi vive que vous êtes la Mère du Dieu vivant et que vous êtes venue en ce monde pour le soulagement des pauvres chrétiens qui souffrent dans une barbare servitude. Mais que suis-je, moi, pour accomplir une œuvre si difficile au milieu des ennemis de votre divin Fils et pour tirer ses enfants de leurs cruelles mains ? » Notre-Dame lui dit : « Ne crains rien, Pierre, je t’assisterai dans toute cette affaire et, pour que tu aies foi en ma parole, tu verras bientôt l’exécution de ce que je t’ai annoncé et mes fils et mes filles de cet Ordre se glorifieront de porter des habits blancs comme ceux dont tu me vois revêtue. » Pierre Nolasque, après avoir passé la nuit en prière, rejoignit Raymond de Penafort qui lui dit : « J’ai eu cette nuit la même vision que vous : j’ai été aussi favorisé de la visite de la Reine des anges et j’ai entendu de sa bouche l’ordre qu’elle me donnait de travailler de toutes mes forces à l’établissement de cette religion et d’encourager dans mes sermons les catholiques fidèles à venir en aide à une œuvre de charité si parfaite. C’est pour remercier Dieu et la très sainte Vierge que j’étais venu si matin à la cathédrale. » Le Roi entra alors dans la cathédrale et leur dit : « La glorieuse Reine des anges m’est apparue cette nuit, avec une beauté et une majesté incomparables, m’ordonnant d’instituer, pour la rédemption des captifs, un Ordre qui porterait le nom de Sainte-Marie de la Merci ou de la Miséricorde ; et, comme je connais en toi, Pierre Nolasque, un grand désir de racheter les esclaves, c’est toi que je charge de l’exécution de cette œuvre. Pour toi, Raymond, dont je sais la vertu et la science, tu seras le soutien de l’Ordre par tes prédications. »
[4] Jacques I° d’Aragon, dit le Conquérant, fils de Pierre II, né à Montpellier en 1206, est l’enfant prisonnier remis par Simon de Montfort à Pierre Nolasque. Allié au roi de Castille dont il épouse la fille (1221), il conquiert une partie du royaume musulman de Valence (1225) qu’il prendra tout entier (1253). Il conquiert les Baléares (1229-1235). Au profit du comte Thibault de Champagne, il renonce au royaume de Navarre que lui a laissé Sanche VII. Au traité de Corbeil (1256), saint Louis renonce en sa faveur aux comtés de Barcelone et de Roussillon ainsi qu’à Montpellier. En 1262, il partage ses Etats entre ses deux fils : Pierre a l’Aragon, la Catalogne et Valence ; Jacques a Majorque, le Roussillon, la Cerdagne et Montpellier. Il meurt en 1276.
[5] Jean Halgrin d'Abbeville, d’abord maître régent à la faculté de théologie de Paris, fut archevêque de Besançon (1225), patriarche latin de Constantinople (1226), cardinal-évêque de Sabine (1227). Il fut légat en Espagne (1228-1229) puis auprès de l’empereur Frédéric II (1230-1234). Il mourut en 1237.
[6] Le décret sur la Croisade concluait le IV° concile du Latran qui ordonnait sa prédication dans toute la chrétienté ; il étendait le bénéfice de l'indulgence plénière à ceux qui contribuaient à la construction des navires croisés, dans les mêmes conditions que  pour ceux qui allaient combattre en Terre Sainte. Le décret conciliaire frappa d'un impôt du vingtième les revenus ecclésiastiques et du dixième les biens du pape et des cardinaux, pendant trois ans. L'excommunication était portée contre tous ceux qui commerçaient avec les infidèles. Ainsi le décret se proposait, non seulement de susciter une nouvelle croisade (et ce sera la cinquième), mais en outre de mettre l'idéal de la croisade à la portée de tout l'Occident chrétien en permettant à ceux qui ne pouvaient pas partir de bénéficier de tous ses avantages spirituels. C'était une manière d'associer aux combattants toute la grande masse des chrétiens restée sur place : il leur suffisait d'aider financièrement à l'organisation de la croisade, de regretter leurs fautes et de s'en confesser, pour bénéficier des indulgences réservées jusqu'alors aux croisés.
[7] Le IV° concile du Latran qui fut réuni par Innocent III les 11, 20 et 30 novembre 1215, laissa soixante-dix canons disciplinaires et dogmatiques et un décret sur la Croisade. Comme le premier but de ce concile était de condamner l’hérésie cathare et d’organiser sa répression, il établit l’Inquisition (canon 3), dépouilla le comte de Toulouse et donna à la Croisade contre les hérétiques les mêmes privilèges qu’à celle contre les Musulmans. Le canon 21 de Latran IV qui est toujours en vigueur, oblige tous les fidèles parvenus à l’âge de raison à se confesser une fois par an et à communier à Pâques (décret utriusque sexus).
[8] Grégoire IX, élu le 19 mars 1227, mourut le 22 août 1241.
[9] Jourdain de Saxe fut le premier successeur de saint Dominique. Né vers 1185, à Burgberg (Westphalie), il fut à Paris maître ès arts puis bachelier en théologie. A cette activité scolaire se rattachent son Commentaire in Priscianum minorem et ses Postilles sur l'Apocalypse. Entré en relation avec saint Dominique, il prit l'habit des Frères prêcheurs à Saint-Jacques (Paris), le 12 février 1220. Deux mois après, son couvent le délégua au premier chapitre général de l'Ordre, à Bologne. En 1221, lorsque saint Dominique fit organiser les provinces dominicaines, Jourdain fut choisi comme premier provincial de Lombardie ; le 22 mai 1222, au chapitre général de Paris, il fut élu à la succession de saint Dominique. Remarquable directeur spirituel et grand prédicateur, Jourdain était particulièrement apprécié des étudiants qu’il rencontrait au fur et à mesure de ses perpétuels voyages entre les chapitres généraux qui, à la Pentecôte, le ramenaient régulièrement une année à Paris, une année à Bologne. Soucieux que l'Ordre des Prêcheurs reste fidèle aux volontés du fondateur Jourdain de Saxe entreprit de relater les conditions dans lesquelles saint Dominique conçut l'idée d'un Ordre « qui s'appellerait et serait réellement de Prêcheurs », et selon quelles étapes il le réalisa. Après la canonisation de Dominique (3 juillet 1234), il raconta en outre, les événements de la solennelle translation du corps, dont il fut témoin à Bologne. Au retour d’un voyage en Terre Sainte, Jourdain de Saxe périt (12 février 1237), dans un naufrage au large des côtes syriennes ; son corps rejeté par la mer fut enterré au couvent dominicain de Saint-Jean-d’Acre.
[10] Hugues de Saint-Cher, né à Saint-Cher (Isère) à la fin du XII° siècle, d’abord élève à l’abbaye de Saint-Cher, fit à Paris des études de philosophie, de théologie et de droit, puis fut un professeur de droit renommé. Il reçut l’habit dominicain au couvent parisien Saint-Jacques (22 février 1226), et fut nommé provincial de France pour trois ans (1227-1230), après quoi il termina ses études de théologie, et se consacra à l’enseignement. Régent de l’école Saint-Jacques puis prieur du couvent, il fut de nouveau provincial en 1238. Après la démission de Raymond de Penafort et avant l’élection de Jean le Teutonique (20 mai 1241), Hugues de Saint-Cher, nommé vicaire général, gouverna l’ordre dominicain. Honoré de la confiance d’Innocent IV pour ses talents administratifs, il fut créé cardinal de Sainte-Sabine (28 mai 1244). Il fut fort lié au gouvernement d’Innocent IV, singulièrement pendant le concile de Lyon (1245) ; il fit beaucoup pour l’institution de la Fête-Dieu pendant qu’il était légat en Allemagne (1250-1253). Alexandre IV et Urbain IV le gardèrent près d’eux. Il mourut à Orvieto le 19 mars 1263 ; son corps fut porté dans l’église des Dominicains de Lyon.

 

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