Pierre Jean Claver, jésuite
espagnol, naquit à Verdú, province de Lérida, le 24 juin 1580, de Juan Pedro
Claver, cultivateur, et de Miguela y Ana
Corberó
y Claver.
Après sa scolarité, et pendant
quelques années encore il aida son père dans les travaux des champs, puis, se
sentant attiré par la vie religieuse et le don de soi, il fut tonsuré le 8
décembre 1595 dans l’église de Vertú, partant ensuite ―en 1596 ― pour Barcelone
pour y suivre les cours à l’Université.
Le 7 août 1602 il entra au noviciat
des jésuites, à Tarragone et, le 8 août 1604, il fit ses premiers vœux, pour
entrer définitivement chez les jésuites.
Il alla ensuite à Palma de Mallorca
et, le 11 novembre 1605, entra au Collège de Montesión avec le ferme propos d’y
étudier la philosophie avec les ignaciens. Là, pendant trois ans il eut comme
professeur le père Blas Bayllo. Il y rencontra également Alonso (ou Alphonse)
Rodriguez ― lui aussi canonisé le 15 janvier 1888 ― frère de 73 ans et portier
du Collège Montesón, qui le dirigea spirituellement.
À l’âge de 28 ans, Pedro Claver
termina le cours de philosophie et revint à Barcelone, où il attendit, pendant
deux ans, l’autorisation de partir pour le “Nouveau Royaume de la Terre
Ferme” ― l’Amérique du Sud.
Il commença ses études théologiques
au Collège de Belén au mois de novembre 1610, date à laquelle il reçut une
lettre du provincial José Villegas, lui ordonnant de se rendre à Séville pour y
prendre place dans le bateau qui le mènerait en Amérique du Sud.
Il partit pour Carthagène le 15
avril de cette même année 1610 ; il avait alors trente ans. De là, fin 1610 ou
début 1611 il fut envoyé à Santa Fé de Bogota. Passant par Magdalena ils sont
arrivés ― Pedro et ses compagnons de voyage ― à Barranca de Mateo, port distant
de peu de kilomètres de l’actuelle Calamar, où ils prirent une pirogue pour se
rendre à Honda, en passant par Tenerife. Pour cette traversée de 43 kilomètres
une journée était alors nécessaire. De là ils se rendirent à Mompós, ce qui leur
prit encore trois ou quatre jours, puis à Nare et enfin, quatre ou cinq jours
après, à Honda. La suite du voyage se réalisa à cheval jusqu’à Santa Fé, au
Collège Saint-Barthélemy, où Pierre Claver servit comme frère coadjuteur.
Il fut ensuite transféré au Collège
de Tunja en 1614 et de là il revint à Santa Fé en 1615, pour entreprendre de le
voyage vers Carthagène.
Ce fut en cette dernière ville
qu’il reçut le sous-diaconat, le 21 décembre, le diaconat le 23 février 1616 et
enfin la prêtrise le 19 mars de cette même année des mains de Frère Pedro de la
Vega, de l’Ordre de saint Dominique : il fut le premier à recevoir ce sacrement
à Carthagène.
Le 3 avril il fit ses vœux
perpétuels dans la Compagnie de Jésus et y scella pour toujours sa vie comme
“Pedro Claver, esclave des noirs pour toujours” ; il était alors âgé de 42
ans.
Il assista impuissant aux
répressions de l’Inquisition envers les esclaves noirs accusés de sorcellerie et
brûlés ensuite en place de grève.
À Pierre Claver on attribue des
miracles, comme les effets admirables d'une croix en noyer qu'il portait
toujours au cou et avec laquelle il faisait des prodiges. Il avait, en outre,
des reliques qu'il imposait aux malades, car à cette époque-là on croyait à
l’effet et au pouvoir curatif des prières et de l’application d’objets sacrés
sur les plaies des blessés ou malades. Avec une admirable humilité il lavait les
blessures des infirmes, leur donnait à manger et mangeait dans la même assiette
qu’eux.
Il a probablement baptisé plus de
300 000 noirs et consacra toute son existence à aider les pauvres, les esclaves
et le nécessiteux, y compris ceux qui étaient atteints de la lèpre à
Saint-Lazare.
En 1650 il tomba malade et décéda
quatre ans plus tard, en 1654, après des grandes et douloureuses souffrances.
Pierre Claver fut béatifié par Pie
IX le 20 juin 1850 et canonisé par Léon XIII en 1888, en même temps que saint
Alphonse Rodriguez, l'ami de toujours.
Sa fête fut fixée au 8 septembre.
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