À nos vénérables frères
Patriarches, Primats, Archevêques, Évêques et autres Ordinaires des
lieux,
demeurant en paix et en communion avec le Siège apostolique :
sur les prières et les sacrifices à présenter au Sacré-Cœur
dans les épreuves présentes du genre humain.
Vénérables Frères,
Salut et Bénédiction apostolique !
1. La charité du Christ
Nous poussait, le 2 octobre de l’année passée, à inviter, par
l’Encyclique Nova impendet, tous les fils de l’Église
catholique, tous les hommes de cœur à s’unir dans une sainte
croisade d’amour et d’aide mutuelle pour alléger quelque peu les
terribles conséquences de la crise économique, dans laquelle se
débat le genre humain. Et c’est vraiment avec un accord et un élan
admirables qu’ont répondu à Notre appel la générosité et l’activité
de tous. Mais le mal est allé croissant, le nombre des chômeurs a
augmenté dans presque tous les pays, et les partis avides de
bouleversement en profitent pour leur propagande ; aussi l’ordre
public est-il toujours plus menacé, et les dangers du terrorisme et
de l’anarchie pèsent-ils toujours plus graves sur la société.
Dans un tel état de
choses, la même charité du Christ Nous presse de Nous adresser de
nouveau à vous, Vénérables Frères, à vos fidèles, au monde entier,
pour exhorter tous les hommes à s’unir et à s’opposer de toutes
leurs forces aux maux qui accablent toute l’humanité et à ceux,
encore pires, qui la menacent.
L’ampleur de la crise actuelle
2. Si nous
remontons, par la pensée, la longue et douloureuse suite de maux
qui, triste héritage du péché, ont marqué pour l’homme déchu les
étapes du pèlerinage terrestre, difficilement, depuis le Déluge,
rencontrons-nous une crise spirituelle et matérielle aussi profonde,
aussi universelle que celle que nous traversons maintenant : les
plus grands fléaux eux-mêmes, ceux dont les traces sont restées
indélébiles dans la vie et dans la mémoire des peuples, s’abattaient
tantôt sur l’une nation, tantôt sur l’autre. Maintenant, au
contraire, c’est l’humanité entière qui se trouve étreinte par la
crise financière et économique et de façon si tenace que, plus elle
cherche à se dégager, plus 1 ses liens semblent impossibles à rompre
: il n’y a pas de peuple, il n’y a pas d’État, de société ou de
famille, qui ne soit plus ou moins gravement accablé par les
calamités ou ne sente le contrecoup de celles des autres.
Ceux-là mêmes, un tout
petit nombre, qui semblent avoir entre leurs mains, avec les
richesses les plus démesurées, les destinées du monde, ces quelques
hommes eux-mêmes qui, par leurs spéculations, ont été et restent en
grande partie la cause d’un tel mal, en sont bien souvent, eux
aussi, les premières et scandaleuses victimes, entraînant avec eux
dans l’abîme les fortunes d’une masse innombrable d’autres hommes ;
et ainsi se vérifie terriblement pour le monde entier ce que le
Saint-Esprit avait déjà proclamé de chaque pécheur en particulier :
Ce qui sert à l’homme pour pécher, sert aussi à son châtiment.
La cupidité racine de tous les maux
3. Déplorable condition
des choses, Vénérables Frères, qui fait gémir Notre cœur de Père et
Nous fait sentir toujours plus intimement le besoin d’exprimer selon
la mesure de Notre petitesse les sublimes sentiments du Sacré-Cœur
de Jésus : J’ai pitié de cette foule.
Mais encore plus déplorable est la racine d’où naît cette
lamentable condition de choses : car si ce que le Saint-Esprit
affirme par la bouche de saint Paul est toujours vrai : La racine
de tous les maux est l’amour de l’argent
4, combien plus cette
parole s’applique-t-elle au cas présent ! N’est-ce pas, en effet,
cette avidité des biens de cette vie que le poète païen appelait
déjà dans sa juste indignation auri sacra fames ; n’est-ce
pas ce sordide égoïsme qui trop souvent préside aux relations
individuelles et sociales ; n’est-ce pas, en somme, la cupidité,
quelles qu’en soient l’espèce et la forme, qui a entraîné le monde
aux extrémités que tous nous voyons et déplorons ? De la cupidité,
en effet, naît la mutuelle défiance qui stérilise toutes les
relations des hommes entre eux ; de la cupidité, l’odieuse jalousie
qui fait considérer comme un dommage pour soi tout avantage d’autrui
; de la cupidité, le mesquin individualisme qui utilise et
subordonne tout à son avantage propre, sans s’occuper des autres,
bien plus, en foulant cruellement tous leurs droits. De là, ce
désordre et ce déséquilibre injuste par lequel on voit les richesses
des nations accumulées entre les mains de quelques individus qui
règlent, selon leur caprice, le marché mondial, pour l’immense
dommage des masses, comme nous l’avons exposé l’année dernière dans
Notre Encyclique
Quadragesimo anno.
4. Que si ce même
égoïsme, abusant du légitime amour de la patrie et poussant à
l’exagération ce sentiment de juste nationalisme que l’ordre
légitime de la charité chrétienne non seulement ne désapprouve pas,
mais sanctifie et vivifie en le réglant, si cet égoïsme s’insinue
dans les relations entre peuple et peuple, il n’y a plus d’excès qui
ne semble justifié, et ce qui entre individus serait par tous estimé
condamnable est dès lors considéré comme permis et digne de
louanges, du moment qu’on l’accomplit au nom de ce nationalisme
exagéré.
À la place de la grande
loi de l’amour et de la fraternité humaine, qui embrasse toutes les
races et tous les peuples et les unit en une seule famille sous un
seul Père qui est dans les cieux, c’est la haine qui s’insinue et
pousse tout à la ruine. Dans la vie publique, on foule aux pieds les
principes sacrés qui étaient la règle de toute vie en société, on en
vient à saper les solides fondements du droit et de la fidélité sur
lesquels devrait s’appuyer l’État, on voit contaminer et tarir les
sources de ces vieilles traditions qui, dans la foi en Dieu et la
fidélité à Sa loi, voyaient les bases les plus sûres pour le vrai
progrès des peuples.
La guerre ouverte contre Dieu
5. Profitant d’un si
grand malaise économique et d’un si grand désordre moral, les
ennemis de tout ordre social, quel que soit leur nom : communistes
ou autres – et cela est le mal le plus redoutable de notre
temps – s’emploient avec audace à rompre tout frein, à briser tout
lien imposé par une loi divine ou humaine, à engager, ouverte ou
sournoise, la lutte la plus acharnée contre la religion, contre Dieu
même, en exécutant ce programme diabolique : bannir du cœur de tous,
même des enfants, toute idée et tout sentiment religieux, car ils
savent fort bien qu’une fois enlevée du cœur des hommes la foi en
Dieu, ils pourront faire tout ce qu’ils voudront. Et ainsi, nous
voyons aujourd’hui ce qui ne se vit jamais dans l’histoire : le
drapeau de la guerre satanique contre Dieu et contre la religion
effrontément déployé par la rage abominable des impies à travers
tous les peuples et dans toutes les parties de l’univers.
6. Il n’a jamais manqué
de méchants ; il n’a même jamais manqué de négateurs de Dieu : mais
ceux-ci étaient relativement peu nombreux, isolés, et constituant
des exceptions ; ils n’avaient pas l’audace ou ne croyaient pas
opportun de révéler trop ouvertement leur mentalité impie, ainsi que
semble vouloir insinuer lui-même l’auteur des Psaumes quand il
s’écrie : L’insensé dit dans son cœur :Il n’y a pas de Dieu !.
L’impie, l’athée, individualité au milieu de la multitude, nie Dieu,
son Créateur, mais dans le secret de son cœur.
Aujourd’hui, au
contraire, l’athéisme a déjà pénétré dans de larges masses humaines
: avec ses organisations, il s’insinue aussi dans les écoles
populaires, se manifeste au théâtre, et utilise, pour une plus large
diffusion, les inventions les plus récentes, films
cinématographiques, phonographe, concerts et conférences
radiophoniques ; il a ses librairies à lui ; il imprime des
opuscules dans toutes les langues, organise des cortèges publics,
des expositions de documents et monuments de son impiété. Bien plus,
il a constitué des partis politiques à lui, des formations
économiques et militaires à lui.
L’infernale propagande de l’athéisme.
Cet athéisme organisé
et militant travaille inlassablement par l’organe de ses agitateurs,
au moyen de conférences et d’images, avec tous les procédés de
propagande occulte et ouverte dans toutes les classes, sur toutes
les voies publiques ; il donne à cette activité néfaste l’appui
moral de ses propres Universités et enlace les imprudents dans les
liens puissants de ses fortes organisations. À voir tant d’activité
mise au service d’une cause détestable, elle Nous vient en réalité
spontanément à l’esprit et aux lèvres la plainte attristée du Christ
: Les enfants de ce siècle sont plus habiles entre eux que les
enfants de la lumière.
7. De plus, les chefs
de toute cette campagne d’athéisme, tirant parti de la crise
économique actuelle, cherchent avec une dialectique infernale à
faire croire aux masses que Dieu et la religion sont la cause de
cette misère universelle. La Croix sainte de Notre-Seigneur, symbole
d’humilité et de pauvreté, se trouve associée aux symboles de
l’impérialisme moderne, comme si la religion était alliée à ces
forces ténébreuses qui produisent tant de maux parmi les hommes.
Ils essayent ainsi, et
non sans succès, d’unir la lutte contre Dieu avec la lutte pour le
pain quotidien, avec le désir de posséder en propre un coin de
terre, d’avoir des salaires convenables, des habitations décentes,
en somme une condition de vie digne de l’homme.
Pour comble de malice,
les aspirations les plus légitimes et les plus nécessaires comme les
instincts les plus brutaux, tout sert à leur programme
antireligieux, comme si les lois éternelles promulguées par Dieu
étaient en opposition avec le bien de l’humanité, et comme s’il n’en
était pas, au contraire, le seul protecteur sûr ; comme si les
forces humaines, même avec les moyens de la technique moderne,
étaient capables d’introduire contre la volonté du Dieu
tout-puissant un ordre de choses nouveau et meilleur.
8. Hélas ! tant de
millions d’hommes, croyant lutter pour l’existence, s’attachent à de
telles théories dans un renversement total de la vérité, et
vocifèrent contre Dieu et la religion. Et ces assauts ne sont pas
dirigés seulement contre la religion catholique, mais aussi contre
quiconque reconnaît Dieu comme Créateur du ciel et de la terre et
comme Maître absolu de toutes choses.
Quant aux sociétés
secrètes, toujours prêtes à soutenir les ennemis de Dieu et de
l’Église, quels qu’ils soient, elles ne manquent pas de raviver
toujours davantage cette haine insensée, qui ne peut donner ni la
paix ni le bonheur, mais qui conduira certainement à la ruine.
9. Ainsi, cette
nouvelle forme d’athéisme, tandis qu’elle déchaîne les plus violents
instincts de l’homme, proclame avec une cynique impudence qu’il n’y
aura ni paix ni bien-être sur terre tant que ne sera pas arraché
jusqu’au dernier reste de religion, et supprimé son dernier fidèle.
Comme s’ils croyaient pouvoir étouffer l’admirable concert dans
lequel la créature chante la gloire du Créateur.
Le grand
remède : la prière
Motifs d’espérance
10. Nous savons
parfaitement, Vénérables Frères, que tous ces efforts sont vains et
qu’à l’heure fixée par lui Dieu se lèvera et ses ennemis seront
dissipés ;
nous savons que les portes
de l’enfer ne prévaudront pas ;
nous savons que notre divin Rédempteur, comme il l’a prédit
lui-même, frappera la terre de la verge de sa bouche et par le
souffle de ses lèvres fera mourir le méchant
et que surtout terrible sera pour ces malheureux l’heure où ils
tomberont dans les mains de Dieu vivant.
11. Cette confiance
inébranlable dans le triomphe final de Dieu et de l’Église se
trouve, par l’infinie bonté de Notre-Seigneur, tous les jours
raffermie en nous au consolant spectacle du généreux élan vers Dieu
d’âmes innombrables dans toutes les parties du monde et toutes les
classes de la société. C’est vraiment un souffle puissant du
Saint-Esprit qui passe en ce moment sur la terre, attirant les âmes,
de jeunes gens en particulier, vers le plus haut idéal chrétien, les
élevant au-dessus de tout respect humain, les rendant prêts à tous
les sacrifices, même les plus héroïques ; c’est un souffle divin qui
secoue toutes les âmes, fût-ce malgré elles, et fait éprouver une
inquiétude intime, une vraie soif de Dieu, même à celles qui n’osent
pas l’avouer.
Notre appel aux laïques
à collaborer avec l’apostolat hiérarchique dans les rangs de
l’Action Catholique a été lui aussi docilement et généreusement
écouté : dans les villes et dans les campagnes le nombre va sans
cesse croissant de ceux qui s’emploient de toutes leurs forces à
répandre les principes chrétiens et à les faire passer en pratique
jusque dans la vie publique, s’appliquant eux aussi à appuyer leurs
paroles par les exemples d’une vie sans reproche.
12. Toutefois,
devant une telle impiété, une telle ruine de toutes les traditions
les plus saintes, une telle perte d’âmes immortelles, un tel mépris
de la Majesté Divine, Nous ne pouvons pas, Vénérables Frères, ne pas
laisser s’épancher toute l’amère douleur que Nous en ressentons ;
Nous ne pouvons pas ne pas élever Notre voix et ne pas prendre, avec
toute l’énergie de Notre cœur apostolique, la défense des droits de
Dieu foulés aux pieds et des sentiments les plus sacrés du cœur
humain, pour qui Dieu est un besoin absolu. D’autant plus que ces
troupes pleines de l’esprit diabolique ne se contentent pas de
vociférer, mais unissent toutes leurs forces pour réaliser au plus
tôt leur néfaste entreprise. Malheur à l’humanité, si Dieu, outragé
à ce point par ses créatures, laissait dans sa justice libre cours à
cette inondation dévastatrice et s’en servait comme de verges pour
le châtiment du monde !
Le choix s’impose : pour Dieu ou
contre Dieu
13. Il est donc
nécessaire, Vénérables Frères, qu’inlassablement nous élevions
une muraille autour de la maison d’Israël
unissant, nous aussi, toutes nos forces en un groupe compact, qui
oppose un front unique et solide aux phalanges malfaisantes,
ennemies de Dieu aussi bien que du genre humain. Dans cette lutte,
en effet, il s’agit de la décision la plus importante qui puisse
être demandée à la liberté humaine : pour Dieu ou contre Dieu, c’est
là de nouveau le choix qui doit décider du sort de toute l’humanité
: dans la politique, dans les questions économiques, dans la morale,
dans la science, dans l’art, dans l’État, dans la société, dans la
famille, en Orient et en Occident, partout ce problème se présente
comme décisif, par les conséquences qui en dérivent. Au point que
les représentants mêmes d’une conception entièrement matérialiste du
monde voient sans cesse reparaître devant eux cette question de
l’existence de Dieu qu’ils croyaient écartée pour toujours, et dont
ils sont toujours obligés de reprendre la discussion.
14. Nous conjurons donc
dans le Seigneur aussi bien les individus que les nations de
vouloir, en face de tels problèmes et dans un moment de luttes si
acharnées et si vitales pour l’humanité, laisser de côté cet étroit
individualisme, ce bas égoïsme qui aveugle les esprits les plus
perspicaces et stérilise les initiatives les plus nobles, pour peu
qu’elles sortent d’un cercle étroit de petits intérêts particuliers
; qu’ils s’unissent tous, au prix même de lourds sacrifices pour
leur propre salut et pour celui de l’humanité entière.
Dans une telle union
d’esprits et de forces, ceux-là, naturellement, doivent être les
premiers qui se glorifient du nom de chrétiens, fidèles à la
glorieuse tradition des temps apostoliques, quand la multitude
des croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme ;
mais que tous ceux qui admettent encore un Dieu et lui adressent
leurs adorations apportent, eux aussi, leur concours sincère et
cordial, afin d’éloigner de l’humanité le grand danger qui la menace
tout entière. La croyance en Dieu est, en effet, sur la terre le
fondement inébranlable de tout ordre social et toute autorité
humaine ; tous ceux donc qui ne veulent pas de l’anarchie et du
terrorisme doivent s’employer énergiquement à empêcher les ennemis
de la religion d’atteindre leur but si fortement et si ouvertement
proclamé.
Les moyens humains
15. Nous savons,
Vénérables Frères, que dans cette lutte pour la défense de la
religion il faut avoir recours à tous les moyens humains légitimes
qui sont en notre pouvoir. C’est pour cela que, suivant les traces
lumineuses de Notre prédécesseur de sainte mémoire Léon XIII, Nous
avons, dans Notre Encyclique Quadragesimo anno, revendiqué si
énergiquement une plus juste répartition des biens de la terre, et
marqué les moyens les plus efficaces pour faire retrouver santé et
force au corps social si malade et rendre le repos et la paix à ses
membres souffrants. L’irrésistible aspiration à trouver même sur la
terre le bonheur convenable n’est-elle pas mise dans le cœur de
l’homme par le Créateur de toutes choses, et le christianisme
n’a-t-il pas toujours reconnu et favorisé tous les justes efforts de
la vraie civilisation et du progrès bien compris pour le
perfectionnement et le développement de l’humanité ?
Ils ne suffisent pas
16. Mais, en face de
cette haine satanique contre la religion, qui fait penser au
mystère d’iniquité
dont parle saint Paul, les seuls moyens humains et les ressources de
la prévoyance des hommes ne suffisent plus : Nous croirions,
Vénérables Frères, manquer à Notre charge apostolique, si Nous ne
rappelions pas à l’humanité ces merveilleux mystères de la lumière
qui seuls recèlent en eux les forces nécessaires pour dominer le
déchaînement des puissances des ténèbres.
Lorsque Notre-Seigneur,
descendant des splendeurs du Thabor, guérit l’enfant tourmenté par
le démon et que les disciples n’avaient pu guérir, à leur humble
demande : Pourquoi n’avons-nous pas pu le chasser ? Il
répondit par ces mémorables paroles : Ce genre de démon n’est
chassé que par le jeûne et la prière.
Il nous semble, Vénérables Frères, que ces divines paroles
s’appliquent exactement aux maux de notre temps, qui ne peuvent être
conjurés que par la prière et la pénitence.
La prière est le grand remède
17. Nous souvenant donc
de notre condition d’êtres essentiellement limités et absolument
dépendant de l’Être suprême, recourons avant tout à la prière. Nous
savons par la foi combien grande est la puissance de la prière
humble, confiante, persévérante : à aucune autre œuvre de piété le
Dieu Tout-Puissant n’a jamais attaché de promesses aussi amples,
aussi universelles, aussi solennelles qu’à la prière. Demandez,
et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on
vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et
l’on ouvrira à celui qui frappe.
En vérité, en vérité, je vous le dis ; Tout ce que vous
demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donnera.
18. Et quel objet plus
digne de notre prière et convenant mieux à la personne adorable de
Celui qui est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes, le
Christ Jésus fait homme,
que de l’implorer pour la conservation sur terre de la foi dans le
seul Dieu vivant et vrai ? Une telle prière porte déjà en elle-même
une part de son exaucement, puisque là où prie un homme, là il
s’unit à Dieu et pour ainsi dire maintient déjà vivante sur la terre
l’idée de Dieu. L’homme qui prie, par l’humilité même de son
attitude, professe devant le monde sa foi dans le Créateur et
Seigneur de toutes choses ; en outre, lorsqu’il le fait en commun
avec autrui et non plus en particulier, par cela seul, il reconnaît
que non seulement l’individu, mais aussi la société humaine ont
au-dessus d’eux un Maître suprême et absolu.
19. Quel spectacle
n’offre pas au ciel et à la terre l’Église en prières ! Sans
interruption, le jour entier et la nuit entière, se répète sur la
terre la divine psalmodie des chants inspirés ; il n’est pas d’heure
du jour qui ne soit sanctifiée de sa liturgie spéciale ; il n’est
pas de période, brève ou courte, de la vie, qui n’ait une place dans
l’action de grâces, dans la louange, dans les demandes, dans la
réparation de cette prière commune du Corps mystique du Christ, qui
est l’Église. Ainsi la prière
elle-même assure la
présence de Dieu parmi les hommes, comme le promit le divin
Rédempteur : Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je
suis au milieu d’eux.
La prière source de paix intérieure et
extérieure
20. La prière, de plus,
fera précisément disparaître la cause elle-même des difficultés
actuelles, signalées plus haut par Nous. Nous voulons dire
l’insatiable cupidité des biens terrestres.
L’homme qui prie
regarde en haut, vers les biens du ciel, qu’il médite et désire ;
tout son être se plonge dans la contemplation de l’ordre admirable
établi par Dieu, qui ne connaît pas la passion des vains succès ni
les vaines luttes pour une vitesse toujours plus grande ; et ainsi,
comme spontanément, se rétablira cet équilibre entre le travail et
le repos qui, au grand dommage de la vie physique, économique et
morale, manque totalement à la société d’aujourd’hui. Si ceux qui,
par suite d’une excessive surproduction, ont été jetés dans le
chômage et le dénuement, voulaient donner le temps convenable à la
prière, travail et production rentreraient bien vite dans les
limites convenables, et la lutte qui divise actuellement l’humanité
en deux grandes armées de combattants pour la défense d’intérêts
passagers, ferait place à la lutte noble et pacifique pour
l’acquisition des biens célestes et éternels.
21. De la sorte
s’ouvrirait aussi la voie vers la paix tant désirée, comme l’indique
heureusement saint Paul, lorsqu’il unit précisément le précepte de
la prière avec les saints désirs de la paix et du salut de tous les
hommes : Avant tout, j’exhorte donc à faire des prières, des
supplications, des intercessions, des actions de grâces pour les
âmes, pour les rois et pour ceux qui sont constitués en dignité,
afin que nous passions une vie paisible en toute tranquillité et
honnêteté. Cela est bon et agréable aux yeux de Dieu, notre Sauveur,
qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la
connaissance de la vérité.
22. C’est pour tous les
hommes qu’on doit implorer la paix, mais spécialement pour ceux qui,
dans la société humaine, ont les graves responsabilités du
gouvernement : comment pourraient-ils donner la paix à leurs
peuples, s’ils ne l’ont pas eux-mêmes ? Et c’est précisément la
prière, qui, suivant l’Apôtre, doit apporter le don de la paix : la
prière, qui s’adresse au Père céleste qui est père de tous les
hommes ; la prière, qui est l’expression commune des sentiments de
famille, de cette grande famille qui s’étend au-delà des frontières
de tous les pays et de tous les continents.
23. Des hommes qui,
dans toute nation, prient le même Dieu pour la paix sur la terre ne
peuvent pas être en même temps les agents de la discorde entre les
peuples ; des hommes qui se tournent, dans la prière, vers la divine
Majesté ne peuvent pas fomenter cet impérialisme nationaliste qui,
de chaque peuple, fait son propre Dieu : des hommes qui jettent leur
regard vers le Dieu de paix et d’amour,
qui s’adressent à lui par l’intermédiaire du Christ qui est Pax
nostra,
ne s’accorderont pas de repos jusqu’à ce que, finalement, la paix,
que le monde ne peut pas donner, descende de l’Auteur de tout bien
sur les hommes de bonne volonté.
La paix soit avec
vous
fut le salut pascal du Seigneur à ses apôtres et à ses premiers
disciples ; ce salut béni, de ces premiers temps jusqu’à nous, n’a
jamais cessé dans la liturgie sacrée de l’Église, et aujourd’hui
plus que jamais, c’est lui qui doit réconforter et soulager les
cœurs humains ulcérés et oppressés.
Il faut
joindre la pénitence à la prière
24. Mais à la prière
doit aussi se joindre la pénitence, l’esprit de pénitence et la
pratique de la pénitence chrétienne. C’est là l’enseignement du
divin Maître, dont la première prédication fut précisément la
pénitence : Jésus commença à prêcher, disant : Faites pénitence
. C’est aussi l’enseignement de toute la tradition chrétienne, de
toute l’histoire de l’Église : dans les grandes calamités, dans les
grandes épreuves de la chrétienté, lorsque le besoin du secours
divin se faisait plus urgent, les fidèles, soit spontanément, soit
plus souvent mus par l’exemple et les exhortations de leurs
pasteurs, ont toujours pris en main l’une et l’autre des deux plus
puissantes armes spirituelles : la prière et la pénitence. Grâce à
cet instinct religieux par lequel le peuple chrétien se laisse
guider presque sans le savoir, lorsque les semeurs de zizanie ne
viennent pas le dévoyer, et qui du reste n’est pas autre chose que
ce sens du Christ
dont parle l’Apôtre, les fidèles ont toujours en pareil cas senti
aussitôt le besoin de purifier leurs âmes du péché par la contrition
du cœur et par le sacrement de la réconciliation, et d’apaiser aussi
la divine justice par des œuvres extérieures de pénitence.
Vertus méprisées qu’il faut remettre
en honneur
25. Nous le savons,
assurément, et Nous le déplorons avec vous, Vénérables Frères, de
nos jours l’idée et les mots mêmes d’expiation et de pénitence ont,
auprès de beaucoup d’âmes, perdu en grande partie le pouvoir de
susciter ces élans de cœur et ces héroïsmes de sacrifices qu’ils
savaient inspirer en d’autres temps, quand ils se présentaient aux
yeux des hommes de foi marqués d’un caractère divin par les exemples
du Christ et de ses saints : il ne manque pas d’hommes qui
voudraient qu’on laissât de côté les mortifications comme choses
d’un autre âge ; sans même parler de l’homme moderne qui, au nom de
l’autonomie de la volonté, méprise orgueilleusement la pénitence
comme un acte servile. Il est, en effet, bien naturel que plus
s’affaiblit la foi en Dieu, plus devienne confuse et finisse par
disparaître l’idée d’une faute originelle et d’une révolte primitive
de l’homme contre Dieu, et que par suite plus encore se perde la
pensée d’une nécessité de la pénitence et de l’expiation.
26. Mais Nous,
Vénérables Frères, Nous devons en vertu de Notre charge pastorale
maintenir bien haut ces mots et idées et les conserver dans leur
vraie signification, dans leur authentique noblesse, et plus encore
procurer leur application pratique à la vie chrétienne.
La défense même de Dieu
et de la religion pour laquelle Nous combattons Nous en fait un
devoir : la pénitence, en effet, est par sa nature même une
reconnaissance et une restitution de l’ordre moral dans le monde, de
cet ordre moral qui se fonde sur la loi éternelle, c’est-à-dire sur
le Dieu vivant. Qui satisfait à Dieu pour le péché reconnaît par
là-même la sainteté des principes suprêmes de la morale, leur force
propre d’obligation, la nécessité d’une sanction contre leur
violation.
27. C’est assurément
une des erreurs les plus dangereuses de notre temps que d’avoir
prétendu séparer la morale de la religion, enlevant ainsi toute base
solide à n’importe quelle législation. Cette erreur d’ordre
intellectuel pouvait peut-être passer inaperçue et sembler moins
dangereuse tant qu’elle n’était le fait que d’un petit nombre, et
que la foi en Dieu était encore un patrimoine commun de l’humanité
et restait tacitement supposée même de ceux qui n’en faisaient plus
une profession explicite.
Mais aujourd’hui, quand
l’athéisme se répand dans les masses populaires, les terribles
conséquences de cette erreur deviennent chaque jour plus tangibles
et se montrent partout. À la place des lois morales qui
disparaissent avec la perte de la foi en Dieu, c’est le règne de la
force brutale, foulant aux pieds tous les droits. Les antiques
vertus de fidélité et d’honnêteté dans la conduite personnelle et
dans les relations avec autrui, si louées même par les rhéteurs et
poètes païens, font place aujourd’hui à des spéculations sans
retenue et sans conscience, aussi bien dans les affaires propres de
chacun que dans celles des autres. Et de fait, comment peut tenir un
contrat quelconque, et quelle valeur peut avoir un traité, là où
manque toute garantie de conscience ? Et comment peut-on parler de
garantie de conscience, là où a disparu toute foi en Dieu, toute
crainte en Dieu ? Enlevée cette base, toute loi morale s’écroule
avec elle, et il n’y a plus aucun remède qui puisse empêcher de se
produire, peu à peu, mais inévitablement, la ruine des peuples, des
familles, de l’État, de la civilisation même.
La pénitence arme salutaire...
28. La pénitence est
donc comme une arme de salut mise entre les mains des vaillants
soldats du Christ, décidés à combattre pour la défense et le
rétablissement de l’ordre moral dans l’univers. C’est une arme qui
atteint la racine même de tous les maux, c’est-à-dire la
concupiscence des biens matériels et des plaisirs désordonnés de la
vie. Par des sacrifices volontaires, par des renoncements pratiques,
même douloureux, par les diverses œuvres de pénitence, le chrétien
vraiment généreux subjugue les viles passions qui tendent à
l’entraîner à la violation de l’ordre moral. Mais si le zèle pour la
loi divine et la charité fraternelle sont en lui aussi grands qu’ils
doivent l’être, alors non seulement il s’applique à l’exercice de la
pénitence pour son propre compte et pour ses péchés personnels, mais
il prend encore sur lui d’expier les péchés d’autrui, à l’exemple
des saints, qui souvent se sont faits victimes héroïques de
réparation pour les péchés de générations entières ; mieux, à
l’exemple du divin Rédempteur, devenu volontairement l’Agneau de
Dieu qui porte les péchés du monde.
... et mystère de paix.
29. Mais ne se
cache-t-il pas aussi, Vénérables Frères, dans cet esprit de
pénitence, un suave mystère de paix ? Il n’y a pas de paix pour
les impies,
dit le Saint-Esprit, parce qu’ils vivent dans une lutte et une
opposition incessante contre l’ordre voulu par la nature et par son
Créateur. C’est seulement le jour où cet ordre sera rétabli, où tous
les peuples, spontanément et fidèlement, le reconnaîtront et
l’observeront, où les conditions de la vie à l’intérieur des peuples
et les relations extérieures entre nations seront fondées sur cette
base, c’est alors seulement que sera possible sur la terre une paix
vraiment stable. Au contraire, à créer cette atmosphère de paix
durable, ne suffiront ni les traités de paix, ni les conventions les
plus solennelles, ni les réunions et les conférences
internationales, ni les efforts, même les plus nobles et les plus
sincères, des hommes d’État, si d’abord on ne reconnaît pas les
droits sacrés de la loi naturelle et divine. Aucun de ceux qui
dirigent la vie économique des peuples, aucun talent d’organisation,
ne pourra jamais dénouer pacifiquement les difficultés sociales, si
d’abord, sur le terrain économique lui-même, ne triomphe la loi
morale appuyée sur Dieu et sur la conscience. Là est la valeur
fondamentale, source de toutes les valeurs dans la vie aussi bien
économique que politique des nations ; c’est la « monnaie » la plus
sûre : si on la conserve bien solide, toutes les autres seront
stables, étant garanties par l’autorité la plus forte, par la loi de
Dieu immuable et éternelle.
30. Mais pour les
individus aussi la pénitence est fondement et source de paix
véritable : elle les détache des biens terrestres et caducs, elle
les élève jusqu’aux biens éternels, elle leur donne, au milieu même
des privations et des adversités, une paix que le monde, avec toutes
ses richesses et tous ses plaisirs, est incapable de donner. Un des
chants les plus sereinement joyeux qui aient jamais été entendus
dans cette vallée de larmes, n’est-il pas le célèbre Cantique du
Soleil de saint François ? Or, celui qui le composa, qui
l’écrivit, qui le chanta, fut un des plus austères parmi les
disciples du Christ, le Pauvre d’Assise, qui ne possédait absolument
rien sur la terre et portait sur son corps épuisé les stigmates
douloureux de son Maître crucifié.
31. Esprit de prière
donc et esprit de pénitence, ce sont là les deux esprits puissants
que Dieu nous envoie en ces jours pour ramener à lui l’humanité
égarée qui erre çà et là sans conducteur ; ce sont là les deux
esprits qui doivent faire disparaître et guérir la première et
principale cause de toute révolte et de toute révolution, la révolte
de l’homme contre Dieu. Mais ce sont les peuples eux-mêmes qui sont
appelés à faire leur choix définitif : ou ils se livreront à ces
bons et bienfaisants esprits, et ils se tourneront, humbles et
repentants, vers leur Maître et leur Père miséricordieux, ou ils
s’abandonneront, eux-mêmes et le peu de bonheur qui reste encore sar
la terre, à la merci de l’ennemi de Dieu, à l’esprit de vengeance et
de ruine spirituelle.
32. Il ne nous reste
donc autre chose à faire que d’inviter ce pauvre monde qui a répandu
tant de sang, qui a ouvert tant de tombes, qui a détruit tant de
biens, qui a privé de pain et de travail tant d’hommes, il ne nous
reste, disons-Nous, qu’à lui adresser les tendres paroles de la
sainte liturgie : Reviens au Seigneur ton Dieu !
Prière
et réparation
en l’octave du Sacré-Cœur de Jésus
33. Et quelle occasion
plus opportune pourrions-Nous vous indiquer, Vénérables Frères, pour
une telle union de prières et de réparation que la fête prochaine du
Sacré-Cœur de Jésus ? L’esprit propre de cette solennité, comme Nous
l’avons amplement montré il y a quatre ans dans Notre Encyclique
Miserentissimus, est précisément un esprit d’amour réparateur,
et, c’est pourquoi, Nous avons voulu qu’en un tel jour chaque année,
à perpétuité, l’on fît, dans toutes les églises de la terre, acte
public d’amende honorable pour tant d’offenses qui blessent ce Cœur
divin.
34. Que cette année, la
fête du Sacré-Cœur soit donc pour toute l’Église un jour de sainte
émulation dans la réparation et la prière. Que les fidèles accourent
nombreux à la Sainte Table, qu’ils accourent au pied des autels pour
adorer le Sauveur du monde sous les voiles du Saint Sacrement, que
vous, Vénérables Frères, veillerez à faire exposer solennellement en
ce jour dans toutes les églises ; qu’ils répandent dans ce Cœur
miséricordieux, qui a connu toutes les peines du cœur humain,
l’abondance de leurs douleurs, la fermeté de leur foi, la confiance
de leur espérance, l’ardeur de leur charité Qu’ils le prient, en
recourant à la puissante intercession de Marie, Médiatrice de toutes
les grâces, pour eux et pour leurs familles, pour leur patrie, pour
l’Église ; qu’ils Le prient pour le Vicaire du Christ et pour les
autres pasteurs qui partagent avec lui le poids redoutable du
gouvernement des âmes ; qu’ils le prient pour leurs frères dans la
foi, pour leurs frères qui sont encore dans l’erreur, pour les
incrédules, pour les infidèles, pour les ennemis mêmes de Dieu et de
l’Église, afin qu’ils se convertissent.
36. Et que cet esprit
de prière et de réparation persévère aussi intense, aussi vivant et
actif chez tous les fidèles pendant toute l’octave par laquelle Nous
avons voulu accroître la solennité de cette fête ; que pendant cette
octave, de la manière que chacun de vous, Vénérables Frères, croira
opportun, suivant les circonstances locales, de prescrire ou de
conseiller, l’on fasse des prières publiques et autres exercices de
piété aux intentions brièvement indiquées plus haut, afin
d’obtenir miséricorde et de trouver grâce pour être secourus en
temps opportun.
36. Que cette octave
soit vraiment pour tout le peuple chrétien une octave de réparation
et de sainte tristesse ; que ce soient des jours de mortification et
de prière. Que les fidèles s’abstiennent au moins des spectacles,
des divertissements mêmes licites ; quant aux personnes plus aisées,
qu’en esprit d’austérité chrétienne, elles fassent quelque réduction
volontaire sur leur train de vie, même déjà modeste, et donnent de
préférence aux pauvres le produit d’un tel retranchement, car
l’aumône, elle aussi, est un excellent moyen de satisfaire à la
divine Justice et d’attirer la divine Miséricorde.
Que les pauvres, et
tous ceux qui, en ce moment, sont durement éprouvés par la pénurie
du travail et le manque de pain, offrent avec un égal esprit de
pénitence, avec une plus grande résignation, les privations que leur
imposent la difficulté des temps et la condition sociale que la
divine Providence leur a assignée dans ses dispositions
mystérieuses, mais, cependant, toujours inspirées par l’amour ;
qu’ils acceptent de la main de Dieu, d’un cœur humble et confiant,
les effets de la pauvreté, rendus plus durs par la gêne dans
laquelle se débat actuellement l’humanité ; que, par une générosité
plus grande encore, ils s’élèvent jusqu’à la divine sublimité de la
Croix du Christ, se rappelant que, si le travail est une des valeurs
les plus grandes de cette vie, c’est, cependant, l’amour d’un Dieu
souffrant qui a sauvé le monde ; qu’ils se consolent dans la
certitude que leurs sacrifices et leurs peines chrétiennement
supportées contribueront efficacement à hâter l’heure de la
miséricorde et de la paix.
37. Le Divin Cœur de
Jésus ne pourra pas ne pas exaucer les prières et les sacrifices de
son Église, et Il dira enfin à son Épouse bien-aimée qui gémit à ses
pieds sous le poids de tant de peines et de tant de maux : Ta foi
est grande ; qu’il te soit fait comme tu le désires.
38. Remplis de cette
confiance que vient encore augmenter le souvenir de la croix, signe
sacré et précieux instrument de notre Rédemption, et dont nous
célébrons aujourd’hui la glorieuse invention, à vous, Vénérables
Frères, à votre clergé et à votre peuple, à tout l’univers
catholique.
Nous accordons de toute
l’affection de notre cœur paternel la Bénédiction apostolique.
39. Donné à Rome, près
Saint-Pierre en la fête de l’Invention de la Sainte Croix, le 3 mai
de l’an 1932, onzième de Notre Pontificat.
Pie XI, Pape
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