Singulari quidem
LETTRE ENCYCLIQUE
DE SA SAINTETÉ PIE IX
sur
la situation de l’Eglise en Autriche
Source officielle du
CIC 1983, can. 217 sur le droit à l’éducation chrétienne dès
l’enfance ; du can. 305 § 1 sur la soumission des associations au
devoir de vigilance des évêques concernant la foi, les mœurs et la
discipline universelle ; du can. 460 sur l’importance du synode
diocésain en tant qu’assemblée de prêtres choisis pour aider
l’évêque (n. 10) ; du can. 506 § 1 sur les devoirs des chapitres
envers l’office divin ; du can. 528 § 1 sur les devoirs des curés ;
du can. 747 § 1 sur les devoirs de l’Eglise envers la vérité
révélée ; du can. 768 § 1 sur le contenu de la prédication ; du can.
770 sur les missions populaires ; du can. 771 § 2 sur
l’évangélisation des incroyants ;
À nos Fils
bien-aimés les Cardinaux, à nos vénérables Frères les Archevêques et
Évêques de tous les États impériaux et royaux d’Autriche,
PIE IX, PAPE.
CHERS FILS ET
VÉNÉRABLES FRÈRES,
Salut et bénédiction
apostolique.
Nous avons appris avec
une joie et une satisfaction toute particulière, Fils bien-aimés et
vénérables Frères, qu’empressés de déférer aux vœux exprimés presque
au même moment à chacun de vous par nous-même et par notre très cher
fils en Jésus-Christ, l’empereur François-Joseph, vous avez résolu,
sous l’inspiration de la foi qui vous distingue et de votre zèle
pastoral, de vous réunir dans la ville impériale et royale de
Vienne, pour y discuter et y conférer entre vous, afin qu’on puisse
mettre la dernière main aux conventions arrêtées entre nous et ce
fils très cher en Jésus-Christ, dans le Concordat que cet illustre
et religieux prince a eu soin de conclure avec nous. Ce concordat
nous comble de consolation ; il fait l’immortelle gloire du prince,
rend à l’Église ses droits usurpés et ravit de joie tous les gens de
bien. Or, en vous félicitant avec bonheur, du zèle remarquable que
vous faites éclater pour l’Église en tenant cette assemblée, nous ne
pouvons nous abstenir, Fils bien-aimés et vénérables Frères, de
profiter de cette circonstance pour vous parler avec amour, vous
montrer les sentiments intimes de notre cœur et vous faire ainsi
comprendre davantage combien est grande l’affection que nous avons
pour vous, et pour tous les peuples fidèles de ce vaste empire
confiés à vos soins.
Et d’abord pour ce qui
regarde l’exécution du concordat précité, vous n’ignorez pas qu’il
renferme un grand nombre d’articles qui vous concernent tout
spécialement ; mais nous désirons avec ardeur que pour la manière de
les accomplir, vous vouliez bien suivre la même voie, avoir une même
façon de les entendre. Ayez soin toutefois de prendre avec prudence
toutes les précautions que pourront réclamer les usages différents
des différentes provinces du vaste empire d’Autriche. Si certains
articles présentent des doutes, si des difficultés surgissent, ce
que nous ne croyons pas, il nous sera très agréable que vous nous en
fassiez part ; nous en conférerons avec sa majesté impériale et
apostolique, ainsi qu’il a été prévu par l’article 35 de ce
concordat, et nous pourrons donner les décisions convenables.
2. Maintenant l’ardente
charité qui nous fait embrasser dans un même sentiment d’amour tout
le troupeau du Seigneur, divinement confié à notre sollicitude par
Jésus-Christ lui-même, la charge redoutable du ministère apostolique
qui nous oblige à pourvoir de toutes nos forces au salut des nations
et des peuples, tout nous presse, Fils bien-aimés et vénérables
Frères, d’exciter de plus en plus, avec toute l’énergie dont nous
sommes capable, votre éminente piété, votre ardeur, votre vigilance
épiscopale à continuer de remplir avec un zèle de plus en plus
ardent et avec le plus grand soin toutes les fonctions de votre
charge pastorale ; n’épargnez ni soins, ni avis, ni labeur pour
conserver intact, inviolable, dans vos diocèses, le saint dépôt de
notre foi ; veillez sur l’innocence de vos ouailles, préservez-les
de tous les pièges et de toutes les embûches de leurs ennemis. Car
vous n’ignorez pas les coupables artifices, les manœuvres
multipliées, les séductions de tout genre et les monstrueux systèmes
employés par ces artisans perfides de perverses doctrines, pour
chercher traîtreusement à faire dévier du sentier de la vérité et de
la justice, surtout les imprévoyants et les simples et à les jeter
dans l’abîme de l’erreur et de la perdition.
Entre les maux sans
nombre et à jamais déplorables qui bouleversent et déchirent le plus
la société religieuse et civile, il en est deux surtout, vous le
savez, Fils bien-aimés et vénérables Frères, que l’on peut, à bon
droit, considérer comme la source de tous les autres. Vous
connaissez parfaitement, en effet, combien sont nombreuses et
funestes les calamités que jette sur l’Église et sur l’État la
source impure de l’indifférentisme. Avec ce système, en effet, on
néglige complètement tout devoir envers Dieu, quoique nous trouvions
en lui la vie, le mouvement et l’être, on met tout à fait de côté
notre sainte religion ; on ébranle, on renverse presque entièrement
tous les fondements du droit, de la justice et de la vertu.
De cette plaie hideuse
de l’indifférentisme diffère peu le système de l’indifférence en
matière de religion, système sorti des ténèbres, qui détourne ses
adeptes de la vérité, les rend hostiles à la pratique de toute vraie
croyance, oublieux de leur salut ; avec lui on enseigne des
principes contradictoires, on n’a point de doctrine arrêtée, on
n’admet aucune différence entre les professions de foi les plus
divergentes, on vit en paix avec toutes, et l’on prétend que toutes,
à quelque religion qu’elles appartiennent, conduisent au port de
l’éternelle vie. Eh! que leur importent leurs divisions
particulières, pourvu seulement qu’ils travaillent à la ruine de la
vérité. 1
3. Vous voyez, Fils bien-aimés et
vénérables Frères, de quelle vigilance vous devez faire preuve pour
empêcher la contagion de cette épidémie cruelle, de gagner vos
ouailles et de les perdre à jamais. Ne cessez donc de prémunir avec
le plus grand soin, contre ces erreurs damnables, les peuples qui
vous sont confiés ; de les pénétrer chaque jour plus intimement des
enseignements de la vérité catholique ; de leur apprendre que, comme
il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, son Christ et son Esprit, il n’y
a qu’une seule vérité divinement révélée, une seule foi divine,
principe du salut de l’homme, fondement de toute justification, vie
du juste, sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu ni de
parvenir à l’héritage de ses enfants (cf. Rm 1 ; Hb
11) ; 2
qu’il n’y a qu’une seule et véritable Église, 1’Église sainte,
catholique, apostolique, romaine ; une seule chaire dont le Seigneur
lui-même a posé le fondement sur Pierre,
3 loin de laquelle on ne
peut trouver ni véritable foi, ni salut éternel ; car celui-là ne
peut avoir Dieu pour père qui n’a pas l’Église pour mère, de plus,
il est absurde de se croire dans l’Église quand on divorce avec la
chaire de Pierre, sur laquelle repose l’Église comme sur sa base.
4 Mais il ne peut y avoir
de plus grand crime, point de honte comparable à celle de s’être
posé en adversaire du Christ, d’avoir travaillé à la destruction de
cette Église acquise et engendrée par son sang divin, d’avoir oublié
la charité évangélique, d’avoir lutté avec les fureurs de la
discorde cruelle, contre les cœurs unis, contre les enfants
paisibles de Dieu. 5
4. Le culte divin se compose de deux
éléments, de la foi et des œuvres ; point de vraie foi sans les
œuvres, point d’œuvres agréables à Dieu sans la foi. Ce qui rend
étroite et ardue la voie qui mène à la vie,
6 ce n’est pas seulement
l’obligation de pratiquer les vertus et d’observer les préceptes,
c’est aussi la nécessité de ne point s’écarter de la foi. Ne cessez
donc d’avertir, de presser vos peuples fidèles de devenir chaque
jour plus fermes et plus inébranlables dans leur croyance et de
rendre chaque jour plus assurée, par leurs bonnes œuvres, leur
vocation et leur admission parmi les élus.
Mais en vous appliquant à procurer le
salut de votre troupeau, ne négligez point de travailler avec toute
la bonté, toute la patience et la sagesse possibles à faire rentrer
dans le bercail unique de Jésus-Christ les malheureux égarés, et
pour les rappeler à l’unité catholique, adressez-leur
particulièrement ces paroles d’Augustin : " Revenez, Frères, s’il
vous plaît, pour vous enter de nouveau sur le cep ; nous souffrons
de vous en voir retranchés et jetés à terre. Comptez seulement les
prêtres qui se sont succédé sur le siège de Pierre, comment sur
cette chaire de nos pères l’un a succédé à l’autre ; ce siège est la
pierre contre laquelle ne peut rien l’orgueil des portes
infernales ". 7
" Quiconque mange l’Agneau hors de cette enceinte est un profane ;
quiconque n’est pas dans cette arche de Noé au moment du déluge
périra ". 8
5. Une autre maladie, non moins
pernicieuse, étend maintenant ses ravages fruit de l’orgueil, elle
fait en quelque sorte parade de la raison et s’intitule
rationalisme. L’Église ne blâme certainement pas
9
l’ardeur qui veut savoir la vérité,
car c’est Dieu lui-même qui a mis au cœur de l’homme la passion du
vrai ; elle ne désapprouve pas non plus les efforts que s’impose une
raison droite et saine pour cultiver l’intelligence, étudier la
nature, percer les mystères les plus obscurs et mettre au jour les
secrets qu’elle cache dans son sein. Mère pieuse, elle sait, elle
est complètement sûre, que l’un des plus grands bienfaits du ciel
10
est cette raison qui nous élève au-dessus de ce qui tombe sous les
sens et nous aide à reproduire en nous-mêmes la grande image de
Dieu. Elle sait qu’il faut chercher jusqu’à ce que l’on trouve et
croire ce que l’on a découvert, pourvu que l’on se persuade encore
qu’il ne faut croire, et conséquemment rechercher, après l’avoir
trouvé et quand on le croit, que ce qui a été institué par le
Christ, car le Christ ne te commande d’étudier que ce qu’il a
établi. 11
Qu’est-ce donc que l’Église ne souffre
pas, ne permet pas ? Qu’est-ce qu’elle interdit absolument et
condamne, comme l’y oblige la charge qui lui est imposée de garder
le dépôt divin? Ce que l’Église réprouve de toutes ses forces, ce
qu’elle a toujours condamné et condamne encore, c’est l’abus que
font de la raison ceux qui ne rougissent ni ne craignent de
l’opposer avec autant de folie que d’impiété à la parole de Dieu, de
la mettre même au-dessus. Pleins d’arrogance et de présomption,
l’orgueil les aveugle, et perdant la notion du vrai, ils dédaignent
avec fierté la foi dont il est écrit qu’en manquer sera un motif de
condamnation (cf. Mc 16, 16) ; ils nient, dans leur confiance en
eux-mêmes, 12
qu’on doive s’en rapporter à Dieu sur Dieu, sur ce qu’il nous
propose de croire et de savoir de lui. C’est à ces hommes que
l’Église a constamment opposé que, sur la connaissance de Dieu, il
est juste 13
que nous nous en référions à Dieu lui-même, de qui nous tenons tout
ce que nous croyons sur lui : car jamais l’homme n’eût pu connaître
Dieu comme il doit être connu si Dieu même ne s’était révélé à lui
pour son salut. Ce sont ces hommes que l’Église s’efforce de
rappeler à l’usage du sens commun en leur disant : " Quoi de plus
contraire à la raison que de vouloir s’élever par la raison
au-dessus de la raison ? et quoi de plus contraire à la foi que de
refuser de croire ce que la raison ne peut saisir? "
14
L’Église ne cesse de leur répéter que
le fondement de la foi n’est pas la raison mais l’autorité ;
15 car il ne convenait
pas que Dieu parlant à l’homme se servît d’arguments pour appuyer
ses assertions, comme si l’on n’avait pas foi à sa parole ; mais il
s’est exprimé comme il a dû, c’est-à-dire comme le souverain arbitre
de toutes choses à qui il appartient d’affirmer, non de disputer.
16
Elle leur crie hautement que tout
l’espoir de l’homme, que tout son salut est dans la foi chrétienne,
dans cette foi qui enseigne la vérité, dissipe par sa lumière divine
les ténèbres de l’ignorance humaine, opère par la charité ; et en
même temps dans l’Église catholique, car elle conserve le vrai
culte, elle est le sanctuaire inébranlable de la foi même, et le
temple de Dieu hors duquel, sauf l’excuse d’une ignorance
invincible, il n’y a point de salut à attendre. Elle leur disait
aussi, avec beaucoup d’autorité, que si parfois l’on peut donner
dans l’explication de l’Écriture place à la science humaine,
celle-ci aurait mauvaise grâce de s’en prévaloir. Son rôle n’est pas
de prétendre avec arrogance faire la maîtresse, mais d’obéir comme
une humble suivante : en marchant la première elle pourrait
s’égarer, elle pourrait, en s’attachant trop aux signes extérieurs,
aux mots, perdre la lumière de la vertu intérieure et s’écarter du
droit sentier de la vérité.
17
Il n’en faut pas néanmoins conclure
que dans l’Église du Christ, la religion ne fait aucun progrès, elle
en fait certainement, et de très considérables, mais il est
nécessaire que ce soient des progrès et non des changements dans la
foi. Faites donc croître, il le faut, faites progresser
énergiquement et le plus possible, pendant le cours des siècles et
des âges, l’intelligence, la science, la sagesse, de tous, de
chacun, et de toute l’Eglise ; que l’on voie plus clairement ce que
l’on croyait sans le voir ; que la postérité soit heureuse de
comprendre ce que l’antiquité vénérait seulement par la foi ; que
l’on polisse les pierres précieuses du dogme, qu’on les adapte avec
fidélité, qu’on les monte avec sagesse, qu’on y ajoute l’éclat, la
grâce et la beauté, sans toutefois rien changer, c’est-à-dire sans
rien changer au dogme, au sens, à la pensée, en variant la forme non
le fond. 18
Nous le croyons, Fils bien-aimés et
vénérables Frères, nul d’entre vous ne s’étonne si à raison de notre
primauté spirituelle et de notre autorité suprême
19
nous vous avons entretenus itérativement de ces erreurs déplorables
et funestes qui atteignent la religion et la société ; et si nous
avons cru devoir exciter contre elles votre admirable vigilance
épiscopale. Puisque l’homme ennemi ne cesse de semer l’ivraie au
milieu du froment, puisque d’un autre côté nous sommes chargé par la
divine providence de veiller sur le champ du Seigneur, et que nous
sommes le serviteur fidèle et prudent établi sur la famille du
Maître, 20
nous ne pouvons cesser de remplir les devoirs inséparables de notre
charge apostolique.
Maintenant ce que nous
demandons à la piété et à la prudence qui vous distinguent, c’est
que dans votre assemblée vous appliquiez votre pénétration et votre
sagesse à former surtout entre vous les desseins que vous jugerez
capables d’étendre la gloire de Dieu et de procurer le salut des
hommes dans toutes les parties de ce vaste empire. Il est vrai, nous
nous réjouissons amplement dans le Seigneur de savoir que beaucoup
d’ecclésiastiques, voire même de laïques, animés à un haut degré de
l’esprit de foi et de charité chrétiennes, répandent la bonne odeur
de Jésus-Christ ; mais aussi notre douleur n’est pas légère à la
pensée que dans quelques lieux plusieurs membres du clergé oublieux
de leur dignité et de leur devoir ont cessé de vivre dans l’esprit
de leur vocation, et que le peuple chrétien peu instruit des divins
enseignements de notre sainte religion, exposé aux plus graves
dangers, renonce malheureusement aux œuvres de piété, à la
fréquentation des sacrements, s’écarte de l’honnêteté des mœurs, des
règles de la vie chrétienne et court à sa perdition. Nous en sommes
intimement persuadé, votre sollicitude épiscopale bien connue
consacrera tous ses soins et toutes ses pensées à mettre un terme à
tous ces maux.
Vous savez, Fils
bien-aimés et vénérables Frères, quelle est pour améliorer la
discipline ecclésiastique, corriger les mœurs des peuples, et
détourner les périls qui les menacent, l’influence des conciles
provinciaux, sagement prescrits par les saints canons, et
constamment employés pour le bonheur de l’Eglise par les plus saints
prélats ; notre vœu le plus ardent est donc que vous célébriez selon
les règles canoniques, ces synodes provinciaux. Vous y trouverez les
remèdes convenables et efficaces aux communes souffrances de chaque
province ecclésiastique de l’empire. Comme vous aurez à traiter dans
ces synodes des questions graves et nombreuses, nous désirons que
dans cette réunion de Vienne vous preniez avec votre sagesse et d’un
plein accord, des résolutions sur les questions principales qui
devront y être traitées et décidées, et sur les mesures que votre
zèle également réglé, devra employer pour assurer à notre religion
divine et à ses salutaires enseignements, dans toutes les provinces
de cet empire, une vigueur, une beauté, une autorité qui croissent
chaque jour davantage ; et pour obtenir que les peuples fidèles
s’éloignent du mal, pratiquent le bien, marchent comme des enfants
de lumière dans la bonté, dans la justice et dans la vérité.
De tous les moyens qui
peuvent porter continuellement les autres à la vertu, à la piété, à
l’amour du service de Dieu, il n’en est point de plus puissant que
la vie et l’exemple de ceux qui se sont dévoués au saint ministère ;
ne négligez donc pas de prendre entre vous et avec toute votre
prudence les moyens propres à rétablir la discipline dans le clergé,
partout où elle aura subi quelque échec, et à la faire prospérer, où
le besoin s’en fera sentir.
6. Par conséquent, Fils
bien-aimés et vénérables Frères, après avoir mis en commun vos idées
et vos désirs, employez tout votre zèle, toute votre ardeur à faire
que les ecclésiastiques n’oublient jamais leur dignité ni leurs
devoirs, s’éloignent de tout ce que le clergé ne peut se permettre
sans faute et sans inconvenance ; qu’ornés de toutes les vertus ils
servent d’exemple aux fidèles dans leurs paroles, leur genre de vie,
dans la charité, la foi et la chasteté dont ils feront preuve ;
qu’ils récitent les heures de chaque jour avec l’attention et la
piété désirables ; qu’ils s’exercent à la prière et à la méditation
des choses du ciel ; qu’ils aiment la beauté de la maison de Dieu ;
qu’ils accomplissent les fonctions saintes et les cérémonies du
culte sans s’écarter du Pontifical et du Rituel romain ; qu’ils
remplissent les devoirs particuliers de leur ministère avec ardeur,
science et sainteté ; qu’ils n’interrompent jamais l’étude surtout
des sciences sacrées, et qu’ils travaillent constamment à procurer
le salut des hommes qui leur sont confiés.
Veillez avec un égal
souci à ce que les chanoines de métropoles, de cathédrales, de
collégiales et les autres bénéficiers astreints au service du chœur
s’attachent par la gravité de leurs mœurs, la pureté de leur vie,
leur amour pour la piété, à briller de tous côtés comme des lumières
placées sur le chandelier dans le temple du Seigneur ; qu’ils
remplissent avec zèle tous les devoirs de leur ministère ; qu’ils
travaillent à la splendeur du culte divin, observent la résidence,
veillent avec bonheur pour célébrer les louanges du Seigneur avec
application, régularité, piété, religion, évitant d’avoir l’esprit
et les yeux distraits, une attitude peu décente ; qu’ils n’oublient
jamais que s’ils font l’office du chœur ce n’est pas seulement pour
rendre à Dieu le culte sacré et le respect qui lui sont dus, mais
encore pour le supplier de répandre sur eux et sur autrui toutes
sortes de grâces.
7. Mais chacun de vous
sait parfaitement combien servent à entretenir, à nourrir l’esprit
ecclésiastique, et à asseoir la constance dans le bien, ces
exercices spirituels que les Pontifes romains nos prédécesseurs ont
enrichis d’indulgences sans nombre. Ne cessez donc de les
recommander à tous vos ecclésiastiques et de les y porter de plus en
plus que pour un nombre de jours déterminés ils se retirent souvent
dans un endroit convenable. Là, faisant trêve à toute occupation
humaine, ils devront examiner devant Dieu, avec le plus grand soin,
toutes leurs actions, leurs paroles et leurs pensées ; méditer
constamment les années éternelles, songer aux immenses bienfaits
qu’ils ont reçus de Dieu, s’attacher ainsi à effacer les fautes dont
ils se sont souillés dans la poussière du monde, à faire renaître la
grâce qui leur a été donnée par l’imposition des mains, à se
dépouiller du vieil homme et de ses mœurs pour revêtir le nouveau
qui a été créé dans la justice et la sainteté.
8. Comme les lèvres des
prêtres doivent être les dépositaires de la science, afin de pouvoir
répondre à ceux qui veulent par eux connaître la loi et de repousser
les attaques des contradicteurs, il importe, Fils bien-aimés et
vénérables Frères, que vous employiez toute votre sollicitude à
procurer au clergé une bonne et saine éducation. Consacrez donc tous
vos efforts et tous vos moyens à faire fleurir, surtout dans vos
séminaires, les études bonnes et entièrement catholiques ; que dès
l’âge le plus tendre, les jeunes clercs y soient formés, par des
maîtres éprouvés, à la piété, à la vertu et à l’esprit
ecclésiastique ; qu’ils y puisent, avec la science de la langue
latine et des lettres humaines, des connaissances philosophiques
pures et éloignées de tout péril d’erreur. Veillez ensuite et
particulièrement à leur faire enseigner la théologie, soit
dogmatique soit morale, d’après les livres divins, la tradition des
saints Pères et l’autorité infaillible de l’Eglise ; à leur faire
acquérir aussi, pendant le temps nécessaire et convenable, avec le
plus grand soin et d’une manière solide, la science des lettres
sacrées, des saints canons, de l’histoire ecclésiastique et de la
liturgie. Veillez particulièrement au choix des livres, dans la
crainte qu’entraînés par le déluge d’erreurs dont nous sommes
inondés, les jeunes ecclésiastiques n’abandonnent témérairement la
voie des saines doctrines ; maintenant surtout, vous le savez, que
des hommes instruits mais séparés de nous en matière de religion et
retranchés de 1’Eglise, ont publié la Bible et les ouvrages des
Pères traduits avec une certaine élégance, mais souvent, hélas!
viciés et détournés du sens véritable par les commentaires infidèles
qui les accompagnent.
Nul de vous n’ignore
combien l’Église a besoin, particulièrement à notre époque, de
ministres capables, distingués par la sainteté de leur vie, par
l’étendue et la droiture de leur science en œuvres et en paroles,
habiles à défendre la cause de Dieu et de sa sainte Église et à
édifier au Seigneur une maison fidèle. On ne doit donc rien négliger
pour donner aux jeunes clercs dès leur bas âge une éducation docte
et sainte ; c’est l’unique moyen de former pour l’Eglise des
ministres vraiment utiles. Or, afin d’arriver de plus en plus à
procurer aux clercs une éducation qui réponde à votre éminente
piété, à votre sollicitude pastorale, à ce qu’exigent la gloire de
l’Église et le salut des peuples, ne vous lassez pas d’exhorter, de
prier les ecclésiastiques distingués de vos diocèses, les laïques
opulents mais bien disposés en faveur de la religion catholique, de
vouloir bien, à votre exemple, fournir de bon cœur quelque somme
d’argent pour vous mettre à même de construire et de doter
convenablement des séminaires, destinés à donner dès l’enfance une
bonne éducation aux jeunes clercs.
9. N’ayez pas moins
d’ardeur, Fils bien-aimés et vénérables Frères, à chercher les
moyens de donner à la jeunesse de vos diocèses, quels que soient sa
condition et son sexe, une éducation chaque jour plus catholique.
Déployez donc l’énergie de votre vigilance épiscopale pour que,
pénétrée de bonne heure et avant tout, de l’esprit de crainte de
Dieu, et abreuvée du lait de la piété, la jeunesse acquière, outre
les éléments de la foi, une connaissance exacte et plus complète de
notre sainte religion, se forme à la vertu, aux bonnes mœurs, à
l’esprit de la vie chrétienne et s’éloigne de toutes les séductions,
de tous les dangers où le vice triomphe, où succombe l’innocence.
Même sollicitude pour
ne cesser jamais d’exciter de plus en plus et par tous les moyens
possibles les peuples fidèles qui vous sont confiés, à la piété et à
la religion. Ainsi donc faites tout pour nourrir chaque jour
davantage ces peuples du pain salutaire de la vérité et de la foi
catholique, leur faire aimer Dieu de tout leur cœur, observer
parfaitement ses préceptes, visiter souvent et religieusement son
sanctuaire, sanctifier le dimanche, assister fréquemment, avec le
respect et la piété nécessaires, au divin sacrifice, s’approcher
dignement aussi des augustes sacrements de Pénitence et
d’Eucharistie, servir et honorer avec une dévotion toute
particulière la très sainte Mère de Dieu, l’immaculée vierge Marie,
avoir entre eux une mutuelle et impérissable charité, persévérer
dans la prière, vivre ainsi d’une manière digne de Dieu, lui
plaisant en toutes choses et fructifiant en toutes sortes de bonnes
œuvres.
Comme les missions
faites par des ouvriers capables sont éminemment propres à réveiller
dans les peuples l’esprit de foi et de religion, à les faire rentrer
dans le sentier de la vertu et du salut, nous désirons vivement que
de temps en temps vous en fassiez célébrer dans vos diocèses. Nous
félicitons ardemment, et comme ils le méritent, tous ceux d’entre
vous qui ont déjà introduit dans les limites de leur juridiction
cette œuvre salutaire des missions, d’où nous sommes heureux que
soient sortis, sous l’influence de la grâce divine, des fruits
abondants.
10. Ce que, dans votre assemblée, vous
devez avoir préférablement devant les yeux, Fils bien-aimés et
vénérables Frères, c’est de vous préparer à faire face, par des
efforts communs, aux maux dont vous souffrez tous. En effet, pour
réparer les pertes principales que vos diocèses peuvent avoir subies
et augmenter leur prospérité, il n’y a rien de plus efficace que des
visites fréquentes et des synodes régulièrement tenus, vous le
savez. Vous savez aussi que le Concile de Trente surtout a
recommandé et prescrit ces deux moyens.
21 La sollicitude et la
charité remarquables dont vous faites preuve envers le troupeau
confié à vos soins demandent donc que, conformément aux lois
canoniques, vous n’ayez rien plus à cœur que de visiter vos diocèses
avec le plus grand zèle et de faire, avec soin, tout ce qui peut
assurer le fruit de la visite. Or, en accomplissant ce devoir,
attachez-vous fortement, par vos soins, surtout par vos avis
paternels, par vos utiles discours et par tous les moyens les plus
convenables, à déraciner les erreurs, les désordres et les vices qui
auraient pu se glisser dans votre troupeau ; à distribuer à tous
l’enseignement du salut, à raffermir la discipline du clergé, à
aider, à fortifier les fidèles principalement en leur distribuant
tous les secours spirituels, et à les gagner tous à Jésus-Christ.
Prenez également à
tâche de célébrer les synodes diocésains, conformément aux règles
des saints canons, et d’y faire les ordonnances que votre prudence
jugera les plus propres à procurer le plus grand bien de chacun de
vos diocèses.
Il est à craindre que dans les prêtres
qui doivent s’appliquer à l’enseignement et à l’étude, à qui incombe
la charge d’instruire le peuple des choses dont la connaissance est
indispensable au salut, et d’administrer les sacrements,
22 on ne voie s’affaiblir
l’amour de la science et se refroidir le zèle ; aussi, nous désirons
souverainement que dans les différentes parties de vos diocèses vous
établissiez, sitôt que vous le pourrez, des conférences où l’on
s’occupe préférablement de théologie morale et de liturgie. Les
prêtres surtout seront tenus de s’y présenter avec une réponse
écrite aux questions posées préalablement par vous, d’y discuter,
pendant un temps déterminé par vous également, sur la théologie
morale, sur les règles liturgiques, après que l’un d’eux aura
prononcé un discours qui devra traiter principalement des devoirs du
sacerdoce.
Les curés surtout vous
prêtent aide et secours dans la conduite de votre troupeau ; vous
les avez admis au partage de votre sollicitude et ils sont vos
coopérateurs dans le plus grand de tous les arts. Ne cessez donc,
Fils bien-aimés et vénérables Frères, d’enflammer leur zèle, de les
exciter de tout votre cœur à accomplir leurs devoirs avec toute
l’activité et la religion convenables. Répétez-leur que jamais ils
ne doivent omettre de nourrir avec soin le peuple qui leur est
confié, par la prédication de la parole de Dieu, la dispensation des
sacrements, la distribution des nombreuses grâces divines ;
d’enseigner avec amour, avec patience aux ignorants, surtout aux
petits enfants, les mystères de la foi chrétienne et les vérités de
notre religion ; de faire rentrer les égarés dans le chemin du
salut ; de s’appliquer particulièrement à détruire les haines, les
rancunes, les inimitiés, les discordes, les scandales ; à fortifier
les pusillanimes, à visiter les malades, à leur procurer
préférablement les secours spirituels ; à consoler les malheureux,
les affligés et tous ceux qui sont dans la peine ; enfin à apprendre
et à exciter tout le monde, conformément à la saine doctrine, à
rendre religieusement à Dieu ce qui est à Dieu, à César ce qui est à
César ; car, en tout ce qui n’est contraire ni aux lois de Dieu, ni
aux lois de l’Eglise, tous doivent se soumettre, obéir aux princes
et aux puissances, non seulement par crainte de la colère, mais par
devoir de conscience.
Continuez comme vous
faites, et à la grande gloire de votre nom, Fils bien-aimés et
vénérables Frères, à envoyer à la Congrégation du Concile, aux
époques déterminées, un rapport exact sur la situation de vos
diocèses respectifs, à nous mettre avec soin au courant de ce qui
les intéresse, afin que nous puissions être plus utiles soit à vous,
soit à ces diocèses. Il nous est parvenu que dans plusieurs diocèses
du territoire germanique certaines coutumes ont prévalu sur la
collation des paroisses et que quelques-uns d’entre vous en désirent
la conservation. Nous sommes disposé à user d’indulgence à cet
égard, après avoir cependant soumis à un examen attentif ces mêmes
coutumes dont nous attendons que chacun de vous nous fasse une
relation détaillée et approfondie ; nous pourrons les autoriser dans
les limites que la nécessité et les circonstances principales des
provinces paraîtront exiger ; notre devoir, avant tout, est de faire
observer soigneusement les prescriptions canoniques.
Avant de clore cette
lettre, où nous avons le bonheur de vous entretenir, vous tous
prélats de l’empire d’Autriche, nous nous adressons à vous
spécialement, vénérables Frères archevêques et évêques, qui dans ce
grand empire, en union avec nous dans la vraie foi, dans la doctrine
catholique, et attachés à cette chaire de Pierre, suivez les rites
de l’Eglise orientale et ses louables coutumes, approuvées ou
permises par le Saint-Siège. Vous avez appris, vous comprenez quel
prix ce Siège Apostolique a toujours attaché à vos rites : il en a
souvent exigé l’observation, comme l’attestent surabondamment les
décrets et constitutions de tant de Pontifes romains nos
prédécesseurs, et parmi ces décrets et constitutions les lettres de
Benoît XIV du 26 juillet 1755, qui commencent ainsi : Allatœ,
et celles que nous-même avons envoyées le 6 janvier 1848 à tous les
Orientaux et qui commencent par ces mots : In suprema Petri
Apostoli Sede. Ainsi donc nous vous engageons aussi de toutes
nos forces non seulement à remplir votre ministère, avec toute la
religion et toute la sollicitude pastorale qui vous animent, non
seulement à fixer vos regards sur tout ce que nous venons de dire,
mais surtout à employer continuellement vos soins, votre
intelligence, votre vigilance, pour obtenir qu’orné de toutes les
vertus, profondément instruit des sciences et surtout des sciences
sacrées, votre clergé s’occupe avec un zèle soutenu à procurer
l’éternel salut des fidèles, à faire marcher les populations
chrétiennes dans la voie qui conduit à la vie ; à étendre, à
augmenter de jour en jour et de plus en plus la sainte unité de la
religion catholique, à administrer les sacrements et à célébrer les
divins offices selon votre discipline, mais en faisant usage des
livres liturgiques qui ont reçu l’approbation du Saint-Siège. Et
comme nous ne désirons rien tant que d’avoir le bonheur de venir en
aide à vous et aux fidèles de votre juridiction, n’oubliez pas de
recourir à nous, de nous rendre compte des affaires de vos diocèses,
d’en envoyer chaque quatre ans le rapport à notre Congrégation de la
propagande.
Nous vous supplions, en
terminant, Fils bien-aimés et vénérables Frères, d’employer tous vos
efforts pour conserver, entretenir et augmenter chaque jour et de
plus en plus la paix et la concorde parmi les ecclésiastiques du
rite latin et du rite grec-catholique de tous ces diocèses ; que
ceux qui combattent sous l’étendard du Seigneur, animés, sans
exception, l’un pour l’autre, d’une affection mutuelle, d’une
fraternelle charité, et se prévenant par des témoignages d’honneur,
s’attachent tous d’un commun accord et avec grande ardeur à procurer
la gloire de Dieu et le salut des âmes.
Voilà, chers Fils et
vénérables Frères, ce que, dans notre immense amour pour vous et
pour les fidèles de ce vaste empire, nous avons cru devoir vous
faire connaître. Nous tenons pour certain qu’inspirés par vos
éminentes vertus, votre religion, votre piété, votre foi et votre
respect si connu pour nous et pour cette chaire de Pierre, vous vous
empresserez d’obéir à nos avis, à nos paternels désirs, vous irez
même au-delà. Bien plus, nous ne doutons pas, Fils bien-aimés et
vénérables Frères, que, les yeux continuellement fixés sur le Prince
des pasteurs, sur Jésus-Christ qui s’est montré doux et humble de
cœur ; qui a donné son âme pour ses brebis, nous laissant son
exemple pour nous inviter à marcher sur ses traces, vous
travaillerez de toutes vos forces à le prendre pour modèle, à suivre
ses enseignements, à veiller assidûment sur le troupeau qui vous est
confié, à vous occuper toujours, à remplir votre ministère, à
rechercher, non ce qui vous plaît, mais ce qui plaît à Jésus-Christ,
à vous montrer, non les dominateurs du clergé, mais ses pasteurs,
mais ses pères très affectueux, à devenir le modèle du troupeau, à
ne trouver rien de si pénible, rien de si difficile, rien de si ardu
que vous ne le souffriez, que vous ne l’entrepreniez, que vous ne
l’accomplissiez avec toute la patience, toute la mansuétude, toute
la douceur et toute la prudence possibles pour le salut de vos
ouailles.
Pour nous, nous ne
cessons d’adresser les prières les plus ferventes au doux Père des
lumières et des miséricordes, au Dieu de toute consolation. Nous lui
demandons de répandre toujours abondamment les effusions de sa bonté
propice sur vous, et de les faire descendre largement sur les chères
brebis dont vous avez la garde. Comme gage de ce divin secours,
comme témoignage de notre vive affection, de notre dévouement envers
vous, nous accordons avec amour et de tout notre cœur la bénédiction
apostolique à chacun de vous, Fils bien-aimés et vénérables Frères,
à tous les clercs et à tous les fidèles de vos diocèses.
Donné à Rome, près
Saint-Pierre, le 17 mars de l’année 1856, dixième de notre
Pontificat.
PIE IX, PAPE
Pie IX P.M. Acta,
I/2, pp. 510-530 ; CIC Fontes 2 (n. 521), pp. 901-911.
1
Tertullianus, De praescript., cap. 41.
2
Cf. Conc. Trid., Sess. 6, cap. 8.
3
S. Cyprianus, Epist. 43.
4
S. Cyprianus, De unitate Ecclesiae.
5
S. Cyprianus, Epist. 72.
6
S. Cyrillus Hierosol. Cath. IV
Illuminand., n. 2 ; S. Leo M., Sermo 5 de Nativit.
Dom.
7
In psalm. Contr.
Part. Donat.
8
S. Hieronymus, Epist. 14 [15, 2] (al. 57) ad Damas.
9
Lactantius, De divinis
institutionibus, lib. 3, cap. 1.
10
Clemens Alex., Stromata,
lib. 1, cap. 3 ; lib. 2, cap. 2 ; et Gregorius Thaumaturg.,
Orat. Panegyr., cap. 7, 13.
11
Tertullianus, De praescript., cap. 9.
12
S. Hilarius, De Trinitate, lib. 4.
13
Cassianus, De
Incarnatione, lib. 4, cap. 2.
14
S. Bernardus, Epist. 190.
15
S. Bernardus, De
consideratione, lib. 5, cap. 3.
16
Lactantius, De divinis institutionibus, lib. 3, cap. 1.
17
S. Petrus Damian., Opuscul., 36, cap. 5.
18
Vincentius Lirinensis,
Commonitorium.
19
S. Ambrosius, De Incarnatione, cap. 4, n. 32. Cassianus,
de Incarnatione, lib. 3, cap. 12.
20
S. Ambrosius, De fide ad Gratianum Imperat., lib. 5, in
prolog.
21
Sess. 24, de Reformatione, cap.
2, 3.
22
Conc. Tridentinum, Sess. 23, De reformatione, cap. 14.
|