Né à Tours vers
1190, de Girard Berruyer, chevalier (que l'ancien Martyrologue de
Tours nomme Estienne, et sa mère Mathée), neveu de Saint Guillaume
de Donjon (évêque de Bourges en 1200) et de Eudes (ou Odon) De
Saint-Amant (Grand Maître de l'Ordre du Temple de 1171 à 1179).
Témoignant de
bonne heure de son intention d'entrer dans l'état ecclésiastique, il
y fut encouragé par sa mère. Après ses études faites à Paris, il
retournât à Tours, nommé chanoine à la cathédrale Saint Gatien ; il
fut ensuite nommé archidiacre de Tours, lorsque, fort jeune encore,
il en fut élu archevêque, mais son humilité lui fit contamment
refuser cette dignité. Cependant, à force de sollicitations, il se
vit en quelques sorte contraint en 1222 d'accepter l'évêché
d'Orléans. Il administra alors
sagement ce diocèse, donna là l'exemple de toutes ses vertus, prit
la défense des étudiants que les bourgeois trouvaient bruyants à
l'excès, releva des censures ecclésiastiques les frères desservant
l'Hôtel-dieu, fonda une maison pour filles repenties.
En 1236, il fut
nommé par Grégoire IX
archevêque de Bourges
que son oncle avait possédé. Il s'assura le concours des dominicains
en y établissant un de leurs couvents. Il supervisa la fin du
gros-œuvre de la cathédrale. Il semble s'être peu intéressé à la vie
matérielle de son diocèse, il suivait, comme son oncle le chemin du
spirituel.
Il apporta la
plus grande attention à soulager les pauvres, auxquels il faisait
distribuer d'abondantes aumônes, et en ayant toujours trois à sa
table. Il lui arrivait même de se dépouiller de ses propres habits
pour en vêtir des indigents, qui l'approchaient toujours plus
aisément que les personnes de la plus haute condition. Il pratiquait
de rigoureuses austérités ; le pape Innocent IV lui donna l'ordre de
les modérer pour ne pas priver l'église de ses services. Il profita
du crédit qu'il avait auprès du roi Saint-Louis pour être utilement
le défenseur de l'Eglise.
Il fut appelé au
ministère par la reine Blanche, qu'il aida pendant ses deux
régences. Il devint chef du conseil royal sous le gouvernement des
comtes d'Anjou et de Poitiers, et fut tenus en haute estime par
Saint Louis, qui l'employa toujours utilement dans les affaires les
plus délicates.
Il assista au
concile de Lyon en 1245, procéda en 1248 à la consécration de la
chapelle basse de la Sainte-Chapelle de Paris, assista en 1251 au
serment que la reine Blanche exigeait des bourgeois et de
l'Université de Paris. Il travailla à remettre en honneur le culte
des Saints, découvrit en 1235 le corps de Saint Ursin, procéda en
1259 à la translation des Reliques de Saint-Aignan.
Il se disposa
pieusement à sa mort dans sa maison de campagne de Toury ; après
avoir reçu les derniers sacrements, il renouvela sa profession de
foi et expira doucement le 9 janvier 1261. On l'honora pendant
quelques temps à la Sainte Chapelle de Paris. Il fut enterré dans la
cathédrale de Bourges, où on peut lire cette épitaphe :
Mole
sub hae lapidis sacrata sede sedentis,
Philippi Bituris ossa beata
jacent.
Clarus in orbe fuit, pauper sibi, pauperis altor,
Carnem mire domans assiduis precibus .
Vivus humoque jacens, medicamen praestitit aegris ;
Est sibi nunc crebis laurea pro meritis.
Guillaume de
Nangis précise que, Dieu ayant manifesté sa sainteté par des divers
miracles, des demandes ont été faites à Rome pour obtenir sa
canonisation. Il a été
béatifié,
et est fêté le 9 janvier. Le père Labe a écrit sa biographie.
http://www.berruyer.fr/celebres/genealogie-3-1-philippe.html |