Pancrace
Laïc, Martyr, Saint
† 304

Au temps des empereurs Valérien et Gallien, un jeune enfant nommé Pancrace, fils de Clédonius le Phrygien, perdit son père et fut placé sous la tutelle de l’un de ses oncles, nommé Denis, dont il est question le même jour que Pancrace au Martyrologe.

Le tuteur, chrétien dans l’âme mais pas encore baptisé, prit un grand soin de son neveu : quand celui-ci eut atteint l’âge de quatorze ans, tous deux se rendirent à Rome, y furent instruits de la religion chrétienne, reçurent le baptême et conçurent le grand désir de verser leur sang pour Jésus-Christ.

Denis mourut avant d’avoir obtenu ce bonheur : bientôt arrêté peu après son baptême par le pape, il mourut en prison.

Arrêté lui aussi, Pancrace fut amené devant l’empereur Dioclétien qui fit tous ses efforts pour déterminer l’adolescent à sacrifier aux idoles. Au contraire, le jeune garçon eut le cran d’afficher devant l’empereur une attitude digne de la plus parfaite maturité : “Je m’étonne, dit-il, que vous me commandiez d’avoir de l’estime pour vos dieux, alors que vous puniriez du dernier supplice des esclaves qui mèneraient une vie aussi dépravée.”

Irrité d’une telle réponse, l’empereur ordonna de décapiter Pancrace. La sentence fut exécutée sur la voie Aurélienne, le 12 mai 304. Une sainte femme, nommée Octavie, emporta secrètement le corps du martyr et l’ensevelit sur cette même voie Aurélienne.

Il y a à Rome une église de Saint-Pancrace-hors-les-Murs. Cette église est mentionnée par saint Grégoire le Grand : ceux qui allaient faire quelque serment solennel en l’église de Saint-Pancrace, étaient visiblement punis de Dieu quand ils ne disaient pas la vérité : ils tombaient morts sur place, ou ils étaient possédés du démon qui les tourmentait à la vue de tout le monde. La même église est maintenant un titre cardinalice.

Le culte de saint Pancrace s’est très répandu. Rien qu’à Rome, plusieurs sanctuaires possèdent des reliques de lui : son chef à Saint-Jean-de-Latran, d’autres reliques à Saint-Clément ; ailleurs, d’autres villes ont de ces reliques : Albano, Bologne, Venise, Milan, Marseille, Tours, Saintes, Saint-Riquier, Saint-Malo… Au VIIe siècle, le pape Vitalien envoyait des reliques de saint Pancrace à Wandrille, abbé de Fontenelle, qui construisit une église sous son invocation ; le même pape en envoyait au roi Oswi en Angleterre : Saint-Pancrace-de-Cantorbury fut la première église consacrée à Dieu dans ce pays, après la conversion des Anglais par saint Augustin.

A Milan, le nom de Pancrazio a été altéré en Brancaccio ou Brancas. Mais aussi en France, où l’on trouve l’invocation à Blancat, Planchat, Planchais, Planchers, Branchais… autant d’altérations qui témoignent de la célébrité du Saint.

Notons enfin que saint Mamert, saint Pancrace et saint Servais, qui sont fêtés successivement les 11, 12 et 13 mai, sont appelés les saints de glace, parce que ces jours-là se vérifie régulièrement un phénomène atmosphérique de refroidissement, après lequel on peut vraiment espérer que les froids hivernaux et printanniers sont passés.

 

 

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