Notre-Dame d'Orcival

Mes chers amis, aujourd'hui, je vais vous parler de Notre-Dame d'Orcival. Tout d'abord, sachez qu’Orcival est une petite commune française, située dans le département du Puy-de-Dôme en région Auvergne-Rhône-Alpes, à 27 km de Clermont-Ferrand. Elle est surtout connue à cause de sa magnifique église romane classée monument historique. De plus, comme nous allons le voir, la basilique d'Orcival fait partie des églises majeures d'Auvergne avec Saint-Nectaire, Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand, Issoire et Brioude. Mais, blottie dans un creux des montagnes, emplacement inhabituel pour un édifice religieux, elle pose toujours de nombreuses questions.

L'église Notre-Dame d'Orcival fut édifiée entre 1146 et 1178.  Au XIe siècle, une église située à l'est du village accueillait une statue de la Vierge extrêmement vénérée; selon une légende, elle aurait été sculptée par saint Luc… C'est une statue de la Vierge, en bois, de 74 cm de haut, et recouverte de lamelles d'argent doré. La Vierge Marie est assise et présente au monde son petit Jésus assis sur ses genoux. La basilique actuelle fut construite en raison du succès grandissant du pèlerinage à Notre-Dame d'Orcival, qui devint alors le nouveau lieu d'accueil de la célèbre statue, conservée aujourd'hui dans le sanctuaire de l'église. De nos jours, un pèlerinage annuel a lieu le Jeudi de l'Ascension. Les autres jours de fête sont le 15 août, le 8 septembre et le dimanche qui suit.

Revenons aux légendes qui entourent la statue. Une première légende raconte que la statue aurait été faite de la main de saint Luc. Vous le savez déjà. Une autre dit qu’elle fut trouvée dans l’ancienne chapelle qui se trouvait en haut de la colline, près d’une source sacrée, à l’endroit que l’on nomme le Tombeau de la Vierge. Le maitre d’œuvre qui devait bâtir une nouvelle chapelle, désirait connaître l'endroit exact où il devait la construire. Il lança donc son marteau qui atterrit là où se trouve le sanctuaire actuel.

D'après de vieilles traditions, cet endroit aurait été un lieu sacré, depuis l'antiquité, donc bien avant la construction de la basilique. Selon Jérôme Coppack, conférencier et guide interprète en Auvergne, là où se trouve la basilique, il y aurait eu un lieu de culte celte. Et Jérôme Coppack précise: "La source qui se trouve aujourd'hui au niveau du narthex et qui est utilisée pour les baptêmes, était déjà utilisée par les celtes Gaulois, comme lieu de culte." Pour être encore plus complet, disons que le nom Orcival viendrait d'une racine préceltique: "ourche" qui veut dire "la source" et "val" pour la vallée, ce qui donne "la vallée de la source". Jérôme Coppack ajoute: "On retrouve cette mention ailleurs dans la toponymie locale comme à Orcines ou à Saint-Ours-Les-Roches." Notons aussi que la source qui coulait à l'intérieur de la basilique a été détournée.

Il faut ajouter que la basilique d'Orcival est également très fréquentée par les géobiologistes en raison des nombreux courants magnétiques et des rivières souterraines. Ce lieu serait donc électriquement très chargé.

La basilique a été gravement endommagée par les forts séismes qui secouèrent la région en 1477 et 1490. En 1641, lors d'un violent incendie qui menaçait d'embraser tout le bourg, malgré le vent qui soufflait très fort, le feu ne progressa pas. Restaurée et embellie au XVIIe siècle, la basilique et le sanctuaire furent gravement endommagés pendant la Révolution française. Tout fut dispersé et vendu; mais la statue de Notre-Dame qui avait été cachée dans un des murs de l'église, retrouva sa place en 1800. Et les pèlerinages reprirent… Mais revenons à la révolution. Le clocher fut renversé et les tombes ouvertes. Or, l'une de ces tombes contenait le corps de Catherine de Bourbon-Vendôme, morte en odeur de sainteté. Ce corps fut retrouvé intact; pourtant les révolutionnaires le brûlèrent sur la place publique…

Notre-Dame d'Orcival était aussi parfois appelée Notre-Dame-des-Fers pour son intercession en faveur des détenus. En effet, d'anciens prisonniers, qui avaient invoqué Marie pendant leur incarcération, portaient à Notre-Dame d'Orcival, après leur libération, les chaînes, les menottes, les boulets dont ils avaient été libérés, en signe de remerciement.

Aujourd'hui, en été, la basilique accueille environ 2000 fidèles par jour.  

Paulette Leblanc

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