Né le 28
octobre 1877 à Sierakow, Narcyz (Narcisse) était le fils
d’un aubergiste, Wladyslaw, et de Josepha Brodniewiczow.
Il reçut le baptême le 25 novembre 1877.
Il
fréquenta le collège et le lycée à
Sainte-Marie-Madeleine de Poznan et passa son
baccalauréat en 1898. Puis il entra au séminaire à
Poznan et Gniezno, et reçut l’ordination sacerdotale en
1901.
Il reçut
plusieurs postes successifs : administrateur à
Boruszynie, vicaire à Obrzycko, à Szamotuly, à Wronki;
curé à Ludzisku.
Il était
très actif ; il participait activement à diverses
associations polonaises. Avant la première Guerre
mondiale, il prit part au mouvement coopératif dans
Szamotuly et voyagea en Allemagne, où il soutenait
l’Union des Polonais.
À partir de
1920, il fut administrateur à Bydgoszcz, et, quand fut
érigée la nouvelle paroisse du Sacré-Cœur, il en fut le
curé.
Son action
principale était de «poloniser» cette paroisse, où une
population polonaise avait pris la place de l’ancienne
population allemande ; il rendit visite aux familles
polonaises et supprima les homélies en allemand.
Dans son
attention pour les enfants, il organisa avec d’autres
responsables la ferme de Jastrzebiec (près de
Bydgoszcz), dont purent bénéficier près de deux-cents
enfants durant l’été 1924.
Dès 1920,
il eut des responsabilités diverses au sein même du
conseil municipal, dans la comptabilité, et pour tout ce
qui concernait la formation culturelle : bibliothèque,
théâtre, école.
Le père
Narcyz fut appelé à des charges plus importantes
encore : en 1925 il fut nommé curé à Poznan, où il
s’occupa de l’embellissement de l’église
Saint-Adalbert ; à partir de 1930, il reçut d’autres
charges importantes à la curie, fut nommé chanoine
honoraire de la cathédrale de Poznan, membre du conseil
d’administration du diocèse, responsable de l’éducation
religieuse dans les établissements du diocèse.
Infatigable, il présida l’association sacerdotale Unitas, participa
à des réunions de lutte contre la franc-maçonnerie,
s’impliqua dans la rédaction de divers magazines
paroissiaux, et comme cela ne lui suffisait pas, il fit
aussi partie du Conseil municipal de Poznan, où il fut
chargé des finances, de l’aménagement des jardins
municipaux, et de l’administration de la propriété
Naramowicach. Depuis 1916, il fut aussi membre de la
Société des Amis de la Science à Poznan.
Au moment
de l’invasion allemande (1939), il se trouvait à
Varsovie, où il fut arrêté le 4 octobre. Conduit dans un
premier temps à Pawiak, il fut relâché après deux
semaines, mais de nouveau arrêté à Poznan le 9 novembre
et emprisonné au Fort VII : durant son calvaire, il
subira le harcèlement, la torture, sans jamais priver
ses compagnons de prison de son exemple de patience et
de soutien moral.
Le 24 avril
1940, il fit partie du premier convoi à destination de
Dachau. Le 6 juin, on le mit dans le camp de Gusen, pour
travailler aux carrières et à la construction du camp.
Il souffrit beaucoup, surtout parce qu’il n’avait qu’un
rein. Il organisa clandestinement la prière avec les
codétenus, s’efforçant d’élever leur esprit.
Revenu à
Dachau, le 8 décembre 1940, il fut affecté aux
plantations, puis à la bonneterie. Son numéro matricule
fut 22064.
Malade, il
mourut à l’infirmerie le 5 décembre 1942, officiellement
des suites d’une pneumonie. Certaines sources affirment
qu’on lui aurait injecté de l’essence. Son corps sera
ensuite brûlé dans le four crématoire du camp.
Narcyz Putz
fait partie des cent-huit Martyrs polonais béatifiés en
1999. |