Mieux connaître Marie

   
   
   
 

Paulette Leblanc

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La Pentecôte

 

Marie vient de dire aux apôtres que l'Esprit qu'ils attendent est maintenant tout proche. Luc raconte: "Comme le jour de la Pentecôte était arrivé, les apôtres étaient rassemblés tous ensemble au même lieu. Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d'un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis. Et ils virent paraître des langues séparées, comme de feu; et il s'en posa une sur chacun d'eux. Et tous furent remplis de l'Esprit-Saint, et ils se mirent à parler en d'autres langues, selon ce que l'Esprit leur donnait de proclamer." (Actes 2, 1 à 4)

Nous allons maintenant contempler longuement ce qui se passa le jour de la Pentecôte. Tout d'abord nous devons noter que la sage Marie est présente. Elle est "au milieu des apôtres". Marie est en train de prier avec les apôtres et de les enseigner. Ceci est tout à fait normal puisque Jésus l'avait instituée Mère de l'Église en lui confiant l'apôtre "qu'il aimait" et qui était le seul apôtre présent avec Marie et Marie-Madeleine, au pied de la Croix. Maintenant, reprenons plus en détail le texte des Actes des apôtres. 

"Comme le jour de la Pentecôte était arrivé, ils étaient tous ensemble au même lieu." Cela signifie que les apôtres, avec Marie, étaient tous réunis à Jérusalem, après l'Ascension de Jésus et que, fréquemment, ils se regroupaient autour de Marie, attendant "ce" que Jésus leur avait promis. Autant que l'on puisse en juger ils étaient certes à Jérusalem, mais enfermés dans la maison bien barricadée, tant ils craignaient les juifs. Qui sortaient faire les courses pour les repas? Incontestablement les femmes. On a vraiment l'impression, lorsque l'on médite à partir de ces textes liés à la Pentecôte, que les apôtres avaient été très perturbés par le départ définitif de Jésus, son Ascension au ciel. Il leur avait été demandé de retourner à Jérusalem, et d'attendre, et c'est ce qu'ils faisaient, mais on sent presque physiquement leur perplexité. Heureusement que Marie était avec eux! 

Donc, ce jour de la Pentecôte, les apôtres attendaient, réunis autour de Marie, lorsque "tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d'un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis." Réfléchissons: les Actes disent: "Un violent coup de vent..." Le bruit de ce vent emplit toute la maison. Que se passe-t-il dehors? Est-ce encore un tremblement de terre? Est-ce l'Esprit qui arrive? Que doivent-ils faire pour le recevoir? Doivent-ils sortir? Pauvres apôtres si désemparés! Mais Marie leur fait signe de rester là où ils sont et, à ce moment, "ils virent paraître des langues séparées, comme de feu; et il s'en posa une sur chacun d'eux." 

Instantanément la peur s'en va. Les personnes présentes ont toutes vu des langues de feu se poser sur Marie et sur chacun des apôtres. C'était l'Esprit qui se montrait d'une manière matérielle, afin de conforter la foi de tous ceux qui étaient encore plus ou moins incrédules. L'Esprit se montre, personne ne peut le nier, d'autant plus que "tous, remplis de l'Esprit-Saint, ils se mirent à parler en d'autres langues, selon ce que l'Esprit leur donnait de proclamer. (Actes 2, 1 à 4) Et immédiatement les apôtres sortent et se mettent à prêcher devant une foule nombreuse que le bruit avait attiré.  

Les Actes racontent encore: "Or il y avait, séjournant à Jérusalem, des Juifs, hommes pieux de toutes les nations qui sont sous le ciel." Tous ces juifs, de la diaspora étaient venus nombreux, à Jérusalem, pour célébrer les fêtes, et, étonnés par le "bruit produit, ils s'étaient  rassemblés en foule. Et ces gens furent bouleversés, parce que chacun les entendait parler en sa propre langue. Ils étaient stupéfaits et s'étonnaient, disant:  

— Tous ces gens qui parlent, ne sont-ils pas des Galiléens? Comment donc les entendons-nous chacun dans notre propre langue maternelle Partes, Mèdes, Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, du Pont et de l'Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l'Egypte et des contrées de la Lybie Cyrénaïque, Romains résidant ici, tant Juifs que prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons dire dans nos langues les merveilles de Dieu. 

Ils étaient tous stupéfaits et ne savaient que penser, se disant l'un à l'autre: 'Qu'est-ce que cela peut bien être'?" 

Nous n'avons rien à ajouter, mais simplement à signaler que la stupeur domine chez tous ceux qui entendent les apôtres, ces pauvres gens sans instruction, parler toutes les langues. À moins que l'Esprit ait aussi touché tous ces gens qui "entendent" dans leur langue, ce que les apôtres proclament en araméen. 

Mais évidemment, il y a, inévitablement, ceux qui refusent l'évidence[1] et qui se moquent:  

— Ils sont pleins de vin doux.  

C'est alors que Pierre, se présentant avec les Onze, prononça son premier grand discours. Il "éleva la voix et leur déclara:  

— Juifs, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez bien ceci, et prêtez l'oreille à mes paroles. Ces hommes en effet ne sont point ivres, comme vous le supposez, car c'est la troisième heure du jour."  

Pierre rappelle alors ce que le prophète Joël avait dit, notamment ce qui concerne l'Esprit: "...Je répandrai de mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront... Oui, en ces jours-là, je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes, et ils prophétiseront..." (Actes 2, 5 à 18) 

Pierre revient alors à l'événement du jour et rappelle ce qui s'est passé à Jérusalem concernant Jésus. Il proclame: 

— Israélites, écoutez ces paroles: Jésus de Nazareth, homme que Dieu a accrédité auprès de vous par les miracles, les prodiges et les signes que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes; lui, livré selon le dessein arrêté et la prescience de Dieu, que vous avez fait mourir en le crucifiant par la main des impies, Dieu l'a ressuscité, déliant les liens de la mort, parce qu'il n'était pas possible qu'elle le tînt en son pouvoir..."  

Puis, après avoir rappelé des paroles du roi David, qui, d'avance, "avait parlé de la résurrection du Christ, disant qu'il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts...", Pierre poursuit: " 

— ...C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité: nous en sommes tous témoins. Ayant donc été élevé par la droite de Dieu et ayant reçu du Père l'Esprit-Saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez. Car, David n'est pas monté aux cieux, mais il dit lui-même: 'Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Asseyez-vous à ma droite, jusqu'à ce que j'aie fait de vos ennemis un escabeau pour vos pieds." 

Et Pierre de conclure:  

— Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu l'a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié.  

Or, en entendant cela, ils eurent le cœur transpercé. (Actes 2, 21 à 37) Dès cet instant le christianisme va commencer à se répandre partout dans le monde. 

Et Marie? Marie va disparaître aux yeux du monde. Elle ne sera plus que la Maman de Jésus dont Jean a la charge. Marie, chaque fois que les apôtres auront des problèmes, des questions, des difficultés, c'est Marie qu'ils viendront trouver.


[1] C'est le péché contre le Saint-Esprit: je vois, je comprends, mais je refuse la vérité, même si elle est palpable.

   

 

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