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Samedi-Saint
Peu de
chrétiens aiment le Samedi-Saint, ce temps d'attente, sans
liturgie eucharistique, et même sans la présence de
l'Eucharistie dans les tabernacles. Nos églises sont vides, et
même si nous venons y prier en
attendant
le Jour de Pâques, nous sommes un peu désorientés. Dieu n'est
plus là. Certes, Dieu est là, comme Il est partout, mais la
présence visible et sensible de son Verbe s'est absentée. Car
hier on a tué Jésus.
Hier, il y a
deux mille ans, on a tué Jésus, on L'a crucifié, on L'a torturé
autant qu'il était possible. Comme on voulait que rien ne
subsiste de Lui, on L'a même sali par des moqueries stupides,
des réflexions plus ou moins morbides. Même les saintes paroles
de Jésus avaient été utilisées contre Lui... La Passion de Jésus
s'est poursuivie tout au long des siècles, malgré sa
Résurrection que tant de peuples ont niée. Et cela continue, de
pire en pire, aujourd'hui, dans de nombreux pays, et même en
France... Les vrais chrétiens souffrent un authentique martyre,
mais, paradoxalement, les chrétiens fidèles sont les seuls êtres
humains, aujourd'hui, à connaître le bonheur, le bonheur
véritable. Malgré toutes leurs souffrances...
La
Vierge et Marie Madeleine au Tombeau |
Mais
revenons à Marie. C'est l'aube. Le ciel est de nouveau clair et
transparent. Marie sort dans le grand jardin attenant à la
maison du Cénacle. Comme c'est étrange: tous les nuages sombres
et menaçants ont quitté le ciel qui a retrouvé sa limpidité. Un
calme étrange règne: pas de vent, pas de bruit, même les oiseaux
se taisent, comme s'ils attendaient quelque chose. Marie pleure
de nouveau mais vite elle essuie ses larmes: elle aussi, elle
attend quelque chose, quelque chose de grand, d'infini,
d'étonnant... Aujourd'hui, c'est le deuxième jour: il sera long,
très long, mais demain quelle joie! Jésus ressuscitera et Il
viendra de nouveau la prendre dans ses bras.
Marie
cependant ne peut pas retenir ses larmes. Aussi rentre-t-elle
doucement pour ne pas réveiller ceux qui dorment encore. Tout
doucement elle s'agenouille, et prie... Elle pleure aussi, mais
dans une grande espérance.
Pour mieux
comprendre ce que Marie a vécu durant son Samedi-Saint, essayons
de voir comment nous réagissons vis-à-vis de Dieu. Depuis
longtemps on entend, trop souvent des prêtres et des religieux
dire: "Nous n'avons pas besoin de 'sentir' Dieu; la foi nous
suffit." Ont-ils raison? Devons-nous être d'accord avec ces
réflexions, qui sont peut-être aussi des convictions, mais que
nous avons du mal à partager. En effet, nous sommes tous des
hommes, des êtres humains ayant un corps sensible, un cœur qui
aime et une âme spirituelle. Notre corps, pour connaître, a
besoin de voir, de toucher, de sentir et d'entendre; notre cœur
et notre âme, ont aussi besoin de connaître pour aimer, mais
comment peuvent-ils connaître? Nos cœurs et nos âmes ne
"verront" jamais Dieu, ne Le toucheront jamais, cela n'est pas
possible, mais, parfois ils peuvent "l'entendre" et même
"sentir" sa présence, son amour. Cela est inexplicable, mais
cela est.
Nous disons
que nous aimons Dieu notre Seigneur; nous aimons surtout Jésus,
qui, pour les êtres humains que nous sommes, est plus facile à
"saisir". Nous aimons Dieu, et parfois nous nous "fâchons" quand
nous lui parlons. Nous lui disons alors qu'Il est toute notre
vie, et que nous avons besoin, un grand besoin de Lui. En effet,
nous sommes de toutes petites créatures, faibles qui avons un
grand besoin d'être aidées, conseillées, guidées. Nous avons
besoin de Dieu et de ses paroles, de sa Loi d'amour et de son
Amour. Comment pourrions-nous avancer dans le bien et la volonté
de Dieu si personne ne nous dit ce qu'il faut faire et où aller?
Alors nous nous énervons et nous appelons le Seigneur: Jésus,
fais quelque chose! Aide-nous! Viens à notre aide! Et nous
pleurons aussi...
Eh! bien,
pour Marie, pendant son grand Samedi-Saint, n'en fut-il pas
ainsi. Son Fils venait de disparaître dans les conditions les
plus atroces qu'on puisse imaginer. Elle avait vu le corps mort
de son Jésus reposer dans ses bras, puis elle avait vu mettre ce
corps dans un tombeau. Tout, maintenant, était fini. Jamais plus
elle ne le... Si, elle le reverrait son Fils bien-aimé, criait
une voix au fond de ses épaisses ténèbres. Si, demain Jésus
ressuscitera... Si, demain Il lui redira "Maman". Mais cette
voix de l'Espérance était vite recouverte de la douleur dont les
ténèbres où elle était plongée, l'enveloppaient. Marie,
pleurait, puis espérait, puis Marie gémissait, puis de nouveau
se redressait dans une nouvelle espérance. Alors Marie
s'adressait à Dieu et Lui rappelait qu'elle n'était, elle aussi,
qu'une toute petite créature, et qu'elle avait besoin de Lui.
Marie
méditait ainsi dans le noir qui envahissait son âme, quand
soudain elle sursauta: quelqu'un frappait doucement à la porte
de sa chambre. C'était Marie-Madeleine. Marie-Madeleine
sanglotait toujours. Elle se précipita vers Marie et enfouit sa
tête sur les genoux de Marie qui se mit à lui caresser les
cheveux. Et Marie murmura:
— Madeleine,
ma chérie, cesse de pleurer. Reprends courage, laisse
l'Espérance pénétrer en toi. Souviens-toi: Jésus avait prévu
tout ce qui est arrivé. Une seule chose n'est pas encore
arrivée: sa résurrection. Prie, Madeleine chérie, prie et
espère: je t'assure que demain Il sera là, et ton bonheur sera
inexprimable. Prie, et espère: Jésus n'a jamais trompé personne
et Il ne s'est jamais trompé. Maintenant, va préparer un peu de
boisson fraîche pour aider ceux qui vont bientôt arriver ici...
Madeleine se
leva. À peine avait-elle fermé la porte que quelqu'un frappa de
nouveau: c'était Pierre. Pierre se mit à genoux devant Marie et
pleura. Il pleura longtemps tout en gémissant:
— Marie,
pardonne-moi! J'ai renié ton Fils! J'ai affirmé que je ne le
connaissais pas. Dieu peut-il me pardonner? Je ne suis plus
digne de rien, je suis un misérable!
Marie laissa
pleurer Pierre pendant longtemps, puis elle dit:
— Pierre,
cela suffit; redresse-toi, il est temps maintenant. Le Seigneur
te pardonne à toi aussi puisqu'Il a dit, pensant à tous les
pécheurs, ses tortionnaires: "Père, pardonne-leur, ils ne
savent pas ce qu'ils font!" Jésus te pardonne, Pierre,
crois-le et espère. Maintenant, va chercher ceux qui sont à la
porte et qui n'osent pas entrer, parce que, eux aussi ont eu
peur, et eux aussi ont abandonné leur Maître. Dis-leur d'entrer:
nous allons prier tous ensemble.
Pierre se
leva et fit entrer ses amis. Il y avait Jean qui était sorti
pendant quelques instants, pour voir... Revenu au Cénacle, il
avait donné à ceux qui étaient là quelques informations sur la
mort de Jésus et sa mise au tombeau; il y avait Matthieu et
Simon le Zélote; il y avait aussi les deux Jacques, Philippe et
Jude. André, le premier des disciples de Jésus avec Jean se
tenait derrière, avec Nathanaël. Ils n'osaient pas entrer, mais
Marie les appela. Seul Thomas manquait.
Marie
s'adressa à eux et dit:
— Mes
amis, vous pleurez car vous croyez avoir abandonné Jésus. Mais
n'oubliez pas que c'est Jésus qui vous a demandé de partir:
N'a-t-il pas dit, en effet, aux bourreaux qui arrivaient:
"Vous cherchez Jésus de Nazareth? C'est moi! Si donc c'est moi
que vous cherchez, laissez partir ceux-ci." Qu'avez-vous
fait alors? Certes, vous avez tous été pris de panique, mais
vous êtes allé vous réfugier chez Lazare. Lazare vous a
accueilli, il vous a dit qu'il vous attendait de la part du
Seigneur; vous avez prié toute la nuit, avec lui et Marthe.
Maintenant vous êtes ici. Thomas ne tardera pas à venir nous
rejoindre; il est resté toute la nuit dehors, caché dans la rue,
plein de tristesse et de honte d'avoir abandonné son Maître. Sa
foi n'est pas encore suffisante et il n'a pas trouvé l'Espérance
qui lui permettrait de vivre, mais bientôt il aura retrouvé
toutes ses forces, et avec vous tous, il retrouvera, ici même,
Jésus ressuscité. Maintenant implorons le Père car chacun de
vous peut dire: "Comme un cerf altéré cherche l'eau vive,
ainsi mon âme te cherche, toi, mon Dieu. Mon âme a soif de Dieu,
le Dieu vivant..."
Marie et les
apôtres pleurent silencieusement. Oui, leur âme a soif du Dieu
vivant. Entre deux sanglots ils arrivent à dire: "Je n'ai
d'autre pain que mes larmes, le jour, la nuit, moi qui chaque
jour entends dire: 'Où est-il ton Dieu?'
Suit un long
temps de silence, puis Marie murmure:
— Souvenez-vous,
mes enfants, de ce qui s'est passé il y a six jours, quand Jésus
est entré triomphant à Jérusalem. Et les apôtres de chuchoter,
sans plus: Oui, "je me souviens, et mon âme déborde: en ce
temps-là, je franchissais les portails!"
Soudain
toute l'assistance, d'un seul cœur, modifie les paroles du
psaume et chante: "Jésus conduisait vers la maison de mon
Dieu la multitude en fête, parmi les cris de joie et les actions
de grâce." Tous se taisent et regardent Marie qui fait signe
à Jean de continuer: "Pourquoi te désoler, ô mon âme, et
gémir sur moi? Espère en Dieu! De nouveau je rendrai grâce:
Jésus, notre Maître est mon sauveur et mon Dieu!"
Jean ne peut
plus continuer et éclate en sanglots. Alors Jacques, celui que
l'on appellera "le Mineur", celui qui connut, autrefois, à
Nazareth, les enseignements de Marie, alors Jacques poursuit:
"Si mon âme se désole, je me souviens de toi, depuis les terres
du Jourdain et de l'Hermon, depuis mon humble montagne... La
masse de tes flots et de tes vagues a passé sur moi..."
Jacques
s'arrête, lui aussi et dit:
— Oui,
je me souviens de Jésus, quand Il apaisa la tempête, quand Il
marcha sur les flots. "Au long du jour, le Seigneur envoyait
son amour; et la nuit, son chant était avec nous..." Mais
aujourd'hui, où est Jésus? Voici que je pense à ce qu'il disait,
autrefois, et que nous ne voulions pas comprendre. Et Jacques de
prendre les paroles que Jésus essayait de leur expliquer: "Je
dirai à Dieu, mon rocher: Pourquoi m'oublies-tu? Pourquoi
vais-je assombri, pressé par l'ennemi? Outragé par mes
adversaires, je suis meurtri jusqu'aux os..."
Cette fois
c'est Jacques qui ne peut plus aller plus loin. Tous les apôtres
s'effondrent, ayant comme perdu toutes leurs réactions. Marie,
alors, doucement s'adresse à eux et achève le psaume:
"Pourquoi te désoler, ô mon âme, et gémir sur moi? Espère en
Dieu! De nouveau je rendrai grâce: il est mon sauveur et mon
Dieu! (Psaume 41)
Le silence
est profond dans la pièce du Cénacle. Tous les apôtres se
taisent et pleurent. Soudain on entend des sanglots plus forts.
Marie se lève et va voir: c'est Thomas qui est là, à genoux et
prosterné. Marie s'approche et le prend dans ses bras, l'aide à
se relever et le fait entrer. Certes une tristesse profonde
baigne l'assemblée. Oui, la douleur est grande dans la maison.
Oui, chacun, intérieurement regrette tous ses péchés, toutes ses
misères; oui, la détresse est grande chez les apôtres. Mais
Marie est là, et tout en essuyant ses propres larmes elle leur
dit:
— Mes
enfants, espérez. Pensez à ce que Jésus vous a répété plusieurs
fois: le troisième jour je ressusciterai.
Les apôtres
soupirent; ils regardent Marie, essaient de lui sourire un peu,
mais ils ne sont pas très convaincus.
Les apôtres
pleurent; ils ne savent plus où ils en sont. Heureusement voici
Marie-Madeleine avec de l'eau fraîche et des coupes. Chacun boit
silencieusement, puis Thomas s'écrie en regardant Marie:
— Ah!
Si seulement nous savions quoi faire!
Marie
répond:
— Mes
enfants, aujourd'hui nous n'avons rien d'autre à faire que
d'attendre demain, le troisième jour. Nous pouvons pleurer
aussi, car notre douleur est grande; nous pouvons aussi, nous
devons surtout prier, et réfléchir aux mots de notre prière qui
nous montreront combien l'Écriture parle de votre Maître et
comment elle avait montré ce que nous vivons depuis jeudi.
Marie-Madeleine est sur le point de sortir, mais Marie l'arrête
et lui dit:
— Madeleine,
va chercher les autres femmes. Elles doivent prier elles aussi,
et méditer les paroles de l'Écriture.
Les saintes
femmes entrent dans la pièce du Cénacle et se pressent de long
d'un mur, tout près de Marie qui entonne: "Dieu, je crie mon
appel! Je crie vers Dieu: qu’il m’entende!" Marie s'arrête;
elle ne peut plus chanter tellement elle pleure; aussi fait-elle
signe à Jean de continuer: "Au jour de la détresse, je
cherche le Seigneur; la nuit, je tends les mains sans relâche,
mon âme refuse le réconfort."
Jean
s'arrête tandis que les autres acquiescent tout en chantant à
voix basse: "Je me souviens de Dieu, je me plains; je médite
et mon esprit défaille. Tu refuses à mes yeux le sommeil; je me
trouble, incapable de parler."
— C'est
vrai, je n'en peux plus, j'ai honte de moi, s'exclame Pierre.
Oh! oui! "Je pense aux jours d’autrefois, aux années de
jadis; je me souviens de mon chant, je médite en mon cœur, et
mon esprit s’interroge." Le Seigneur me pardonnera-t-il
quand Il reviendra? S'il revient... murmure-t-il en lui-même. En
effet, le psaume ne dit-il pas aussi: "Le Seigneur ne
sera-t-il jamais plus favorable? Son amour a-t-il donc disparu?
S’est-elle éteinte, d’âge en âge, la parole? Dieu oublierait-il
d’avoir pitié, dans sa colère a-t-il fermé ses entrailles? J’ai
dit: Une chose me fait mal, la droite du Très-Haut a changé."
Pierre
s'arrête. Tous ses amis sanglotent. Marie qui a "entendu" les
doutes de Pierre, incite cependant les apôtres à continuer:
"Je me souviens des exploits du Seigneur, je rappelle ta
merveille de jadis; je me redis tous tes hauts faits, sur tes
exploits je médite." Mais cela est trop dur à entendre et
tout le monde se tait. Marie attend un moment puis elle ajoute:
— Vous
ne comprenez donc pas encore? Le psaume évoque toutes les
douleurs, celles de Jésus et les nôtres; alors, si nous adhérons
à ces paroles, pourquoi ne croirions-nous pas à la suite?
"Dieu, la sainteté est ton chemin! Quel Dieu est grand comme
Dieu? Tu es le Dieu qui accomplis la merveille, qui fais
connaître chez les peuples ta force: tu rachetas ton peuple avec
puissance, les descendants de Jacob et de Joseph. Même les eaux,
en te voyant, Seigneur, les eaux, en te voyant, tremblèrent,
l’abîme lui-même a frémi."
Marie
s'arrête, puis revit intérieurement les heures terribles qu'elle
a vécues: "Les nuages déversèrent leurs eaux, les nuées
donnèrent de la voix, la foudre frappait de toute part. Au
roulement de ta voix qui tonnait, tes éclairs illuminèrent le
monde, la terre s’agita et frémit."
Tout le
monde se tait de nouveau en repensant au tremblement de terre, à
l'éclipse, à l'orage, aux éclairs, aux trombes d'eau. Que
voulait donc Dieu, alors? Pourquoi Jésus devait-il mourir dans
de telles conditions? Mais les voies de Dieu ne sont pas les
voies des hommes. Tous ceux qui sont présents auprès de Marie
murmurent:
— À
ce moment là, quand Jésus mourait, "par la mer passait le
chemin de Dieu, ses sentiers, par les eaux profondes, et nul
n’en connaît la trace."
— Mais
nous, poursuit Marie, nous devons attendre la Résurrection,
c'est notre espérance, en pensant que Dieu nous conduit depuis
toujours, comme Il "conduisait son peuple comme un troupeau,
par la main de Moïse et d’Aaron." (Psaume 76)
L'assemblée
présente autour de Marie est bien triste. Mais voici que la paix
est revenue en chacune des personne présentes. Les femmes se
retirent pour vaquer aux soins de la maison. Les apôtres
décident de rejoindre Lazare pour parler avec lui, lui qui est
aussi un ressuscité. Quant à Marie, elle se retire dans sa
petite pièce, pour prier le Père du Ciel.
Tout est
très calme dans Jérusalem qui fête le Grand Sabbat. On n'entend
que quelques cris d'enfants qui jouent. Le temps passe et
Marie-Madeleine, et plusieurs autres femmes... décident d'aller
jusque chez Lazare: c'est tout près, et cette petite marche ne
dépassera pas la distance autorisée pendant le sabbat.
Marie-Madeleine, en effet, avait vu que le corps de Jésus, que
Joseph avait placé dans son tombeau, n'avait pas été embaumé
comme il fallait, vu le manque de temps. Aussi avait-elle décidé
de faire le nécessaire, dès le lendemain matin.
Étrange!
Marie-Madeleine avait-elle de nouveau oublié que Jésus devait
ressusciter le troisième jour? N'avait-elle pas compris les
paroles de consolation que Marie, la Maman de Jésus, leur avait
adressées à plusieurs reprises? Demain, c'était bien le
troisième jour, ce jour où Jésus avait déclaré "qu'Il se
lèverait d'entre les morts."
Marie-Madeleine et les autres femmes n'avaient-elles pas encore
la foi? Pourtant, elles avaient bien assisté à la Résurrection
de Lazare... oui mais entre ressusciter un mort, et se
ressusciter soi-même, il y a un abîme. Et un abîme qui devrait
nous faire réfléchir, nous aussi: nous ne devons jamais oublier
que Jésus est le Fils, le Verbe de Dieu, donc Dieu dans sa
plénitude, sa sainte Trinité. Et rien n'est impossible à Dieu.
La
Résurrection de Jésus, pour nous, c'est notre foi, et cependant,
ce n'est pas toujours facile à comprendre; alors pour ses
contemporains de Jésus, quel mystère! Avant sa Résurrection, et
même après...
La journée
du Sabbat solennel se termine. Après avoir beaucoup pleuré, les
femmes ont grignoté quelques restes de pain avec des olives. La
Vierge Marie a tout refusé: elle attend le Troisième Jour, dans
les pleurs et dans l'Espérance. Les apôtres, eux, sont restés
chez Lazare.
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