Mieux connaître Marie

   
   
   
 

Paulette Leblanc

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Heureux les doux et les pacifiques
 

“Heureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre !”

Tout d'abord, il convient de se poser une question: qu'est-ce que la douceur, et qui sont ceux que Jésus appelle "les doux"? Les doux n'ont rien à voir avec ceux qui n'ont pas d'opinion personnelle, qui acceptent toutes les idées sans jamais les approfondir, qui se taisent toujours et approuvent tout, parce qu'ils ont peur. Les doux ne sont pas des gens qui ont des opinions mais qui n'osent pas l'avouer par crainte de représailles, de persécutions plus ou moins perfides. Non! Les doux ont d'authentiques opinions, et ils savent les présenter et les défendre, car ils ne sont pas des lâches.



Jules Laure - “Laissez venir à moi les petits enfants”

De qui le Seigneur veut-il parler lorsqu'il dit que les doux posséderont la terre? Jésus a vécu pendant trente ans au milieu du monde. Alors qu'il était encore tout petit, ses parents ont dû fuir en Égypte pour échapper à la haine d'un usurpateur. Puis Jésus a dû travailler, comme tous les autres hommes, et rencontrer toutes sortes de gens: des humbles, des personnes compréhensives, mais aussi des malhonnêtes, des voleurs, des menteurs, des violents, des gens jamais contents. Il a vu des querelles au sein de nombreuses familles, parce que personne ne voulait céder; ou bien on ne voulait pas reconnaître ses torts et encore moins ses erreurs. Jésus avait vécu toutes ces difficultés, aussi avait-il apprécié la douceur de ses parents, et surtout celle de Marie.

Si donc l'on contemple la Vierge Marie dans sa vie de tous les jours, on comprendra ce qu'est la douceur qui rend heureux tous ceux qui ont acquis cette grande vertu. Ainsi Marie ne se fâchait jamais: oh! cela ne veut pas dire qu'elle était d'accord avec tout ce qui se passait autour d'elle. Oh! Non! Mais elle savait reprendre "doucement" ceux qui faisaient mal; elle leur montrait en quoi ils avaient tort, avec le sourire, et même avec beaucoup d'amour. Son sourire et son amour aplanissaient bien des difficultés. Marie était douce de la douceur de Dieu, une douceur ferme car pleine de vérité et d'amour. Car la vraie douceur est la manifestation d'un amour véritable, donc de la vérité.

La douceur est manifestation de l'amour et de la vérité? Donc elle n'a rien à voir avec la lâcheté comme on voudrait trop souvent nous le faire croire. Au contraire, on peut parfois souffrir beaucoup dans son cœur, mais avoir assez de sang-froid pour conserver à la fois son calme et son intelligence. On souffre, mais on essaie de comprendre les raisons qu'a l'autre pour agir comme il le fait. Parfois nous avons envie de nous énerver, de crier, d'expliquer brutalement les raisons de notre désaccord. Mais la douceur nous dit: sois calme, donne tes raisons avec la foi que tu as en Dieu, mais surtout ne te fâche pas, tu ferais plus de mal que de bien.

Mais alors, il faut que je laisse passer ces erreurs monstrueuses? Il faut que lâchement je me taise, que je laisse ce mal se faire? Ce n'est pas en laissant tout dire et tout faire que je posséderai la terre, bien au contraire. Alors la douceur nous dit: non tu n'es pas lâche, car tu as dit la vérité à ceux qui étaient contre Dieu. Maintenant prie, prie beaucoup, avec la foi qui déplace les montagnes... Et travaille, doucement, avec les moyens, même très petits, qui sont à ta disposition pour faire connaître la vérité. Et le Seigneur te donnera la terre, c'est à dire la joie et le bonheur de travailler pour Lui et pour la conversion de tous les malheureux. Et sans même t'en rendre compte, devenu enfant de Dieu, tu feras la paix autour de toi.

Alors là, nous devons nous arrêter et réfléchir: ainsi, je ne fais rien, ou pas grand'chose, et je possède la terre? Je ne dis rien, et je fais la paix car je suis un véritable enfant de Dieu? Mais alors Seigneur, nous arrivons, sans que nous nous en soyons aperçu, à une nouvelle béatitude, la béatitude de ceux qui font la paix autour d'eux.

Faire la paix autour de soi, est-ce possible, même dans des circonstances blessantes, surtout lorsque c'est Dieu que l'on blesse et que nous-mêmes nous nous sentons persécutés? Immédiatement une béatitude exprimée par saint Luc qui vient à notre esprit: "Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu'ils vous excommunieront et insulteront, et proscriront votre nom comme mauvais à cause du Fils de l'homme." (Luc 6, 22) Par ailleurs actuellement, depuis bientôt six mois, voire davantage, des impies créent des spectacles ignobles pleins de blasphèmes contre Jésus. Un responsable d'un spectacle blasphématoire qui se joue à Paris en ce moment, se justifie en citant une parole de Jésus rapportée par saint Matthieu: "Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je suis venu apporter, non la paix, mais le glaive. Car je suis venu séparer le fils de son père, la fille de sa mère, et la bru de sa belle-mère; et on aura pour ennemis les gens de sa propre maison." (Matthieu 10, 34) Et, naturellement, de rapporter quelques faits évidemment douloureux qui se sont produits au cours des siècles dans l'Église... Mais revenons à la béatitude de ceux qui font la paix.

“Heureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu !”

Seigneur, il faudrait d'abord que Tu T'expliques. Es-Tu venu apporter le glaive sur la terre, ou la paix? Apporter le glaive sur la terre, nous comprenons très bien. Quand il y a un ou plusieurs chrétiens dans une famille majoritairement athée, que de réflexions perfides et destructrices le ou les chrétiens doivent entendre! Car la liberté de pensée, n'est-ce pas, elle n'existe que pour les athées ou ceux qui travaillent à la destruction de l'Église Catholique. Mais cette liberté n'est pas pour les Catholiques.

De nos jours la liberté n'est pas pour les Catholiques, ni le respect. Que de gens se régalent lorsqu'on souille l'Église! Et comme ils jubilent si l'un des responsables de l'Église (évêques, prêtres, religieux...) se laisse aller à commettre des péchés graves. On n'aura de cesse d'abreuver les médias de ces informations toujours tendancieuses... On en rajoutera même. Quelle souffrance pour les cœurs purs! Et comme, dans certains cas, il est difficile d'aimer, non pas nos ennemis personnels qui généralement ne sont pas très nombreux, mais les ennemis de l'Église et de Jésus-Christ!

Trop souvent nous perdons la paix intérieure, car vraiment, les gens sont trop méchants. Et voici que soudain nous comprenons la parole de Jésus: "Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je suis venu apporter, non la paix, mais le glaive. Car je suis venu séparer le fils de son père, la fille de sa mère, et la bru de sa belle-mère; et on aura pour ennemis les gens de sa propre maison."

Oui, ce sont souvent ceux de notre propre famille qui nous font le plus souffrir; ils sont été "notre glaive". Et lorsqu'on voit la haine qui déferle de plus en plus sur les chrétiens, et les persécutions de plus en plus nombreuses et violentes qu'ils doivent subir de nos jours, nous nous demandons comment Jésus a pu dire aussi: "Heureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu!"

Nous sommes devant un dilemme insoluble, et seule la sainte Vierge Marie pourra nous faire comprendre ce mystère trop grand pour chacun d'entre nous, et aussi trop contradictoire. "Heureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu!" Comment concilier cette béatitude avec cette autre: "Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu'ils vous excommunieront et insulteront, et proscriront votre nom comme mauvais à cause du Fils de l'homme." Et comment y intégrer le fait que Jésus ait dit qu'il n'était pas venu apporter la paix sur la terre, mais le glaive?

   

 

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