11
l'Annonciation
Marie est sur son
métier: elle file. Elle prie aussi, poursuivant la prière de son
oraison: si le Messie doit naître prochainement, comme elle
aimerait être la servante de la bienheureuse mère! Les doigts de
Marie
travaillent
vite: bientôt elle aura terminé la fabrication d'une grosse
pelote de laine... Mais, soudain, un éclair, une lumière: une
personne est là, devant elle. Marie sent la peur l'envahir; elle
lâche son fil et veut se lever, mais elle entend:
— Ne craignez pas,
Marie, je suis l'ange Gabriel, le messager du Père céleste. Je
vous salue, Marie; vous avez trouvé grâce devant Dieu.
Marie se lève, un
peu tremblante et recule. L'ange sourit:
— Ne craignez pas,
Marie, comblée de grâces, le Seigneur est avec vous.
Marie regarde
l'ange et s'étonne: pourquoi cette visite et cette salutation?
— Ne craignez pas,
dit l'ange pour la troisième fois. Vous êtes bénie entre toutes
les femmes, et le Seigneur vous a choisie pour être la Mère du
Messie, Celui qui sera le Sauveur du monde. Voici que vous allez
concevoir et que vous enfanterez un fils. Vous lui donnerez le
nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut; le
Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il régnera
éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n'aura point
de fin.
Marie se tait; elle
ne comprend pas. Elle, elle désirait seulement être la servante
de la mère du Sauveur... Et puis, comment pourrait-elle être
mère puisqu'elle s'est totalement livrée à Dieu et Lui a
consacré sa virginité? Marie est profondément troublée et dit :
— Comment cela
pourrait-il se faire puisque je dois rester vierge?
— N'ayez aucune
inquiétude, répondit l'ange, l'Esprit-Saint Lui-même vous
couvrira de son ombre, par la vertu du Très-Haut. C'est pourquoi
l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu.
— Et Joseph?
murmura Marie.
— Dieu fera le
nécessaire, assura l'ange.
Pourtant Marie
doutait: n'était-elle pas dans l'illusion? Était-elle bien
éveillée, ou rêvait-elle ? Alors, l'ange comprenant ce qui se
passait en Marie voulut lui donner une preuve que ce qui se
passait était bien réel. Il sourit et ajouta:
— Le Seigneur vous
donne un signe: voici qu'Élisabeth, votre parente, a conçu, elle
aussi, un fils dans sa vieillesse, et ce mois-ci est le sixième
pour celle que l'on appelait stérile; car rien n'est impossible
pour Dieu.
Marie s'inclina
profondément et dit :
— Je suis la
servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon votre parole.
L'ange s'inclina
devant Marie et la quitta dans un flot de lumière. (d'après Luc,
1, 26-38)
Marie resta
longtemps en oraison, en adoration. Elle ne comprenait pas très
bien, mais elle fera la volonté de Dieu. En attendant, un
bonheur inouï inondait son âme et son cœur. Elle aurait voulu
crier partout la bonne nouvelle et surtout à Joseph. Mais elle
se retint: elle savait que Dieu ferait lui-même le nécessaire.
Elle devait faire confiance.
Remarque
importante :
La scène de
l'Annonciation est connue de tous les chrétiens, et l'on doit
noter que dès l'Annonciation, la Sainte Trinité est déjà
présente dans ce récit : le Père envoie son ange ;
l'Esprit-Saint sera le Père de l'humanité de Jésus, le Fils du
Père, Incarné. |