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La Femme
Dans la Genèse, au chapitre 3,
versets 14 et 15, il est écrit:
"Yahweh Dieu dit au serpent:
'Parce que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux
domestiques et toutes les bêtes des champs; tu marcheras sur ton
ventre,
et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie. Et je
mettrai une inimitié entre toi et la Femme, entre ta postérité
et sa postérité; celle-ci te meurtrira à la tête, et tu la
meurtriras au talon'."
On a
l'habitude de considérer cette femme annoncée par Dieu après la
faute d'Adam et d'Ève, cette femme, ennemie du serpent que Dieu
vient de maudire, comme la Vierge Marie, Vierge Immaculée que
Dieu donnera pour Mère au Sauveur du genre humain. Ainsi, dès la
plus lointaine origine, Dieu promet aux hommes le salut, en
annonçant "une inimitié entre la Femme et le serpent
(Satan)."
Mais le
combat sera rude, et, même si la Femme l'emporte sur le serpent,
celui-ci " la meurtrira au talon", c'est-à-dire
lui brisera le cœur. Dès l'origine de l'homme, la Passion de
Jésus et de Marie, la Passion de "la Femme et de sa postérité"
est annoncée.
L'Ancien
Testament ne parlera plus de cette Femme et il nous faudra
attendre l'Évangile de saint Jean pour avoir deux nouvelles
rencontres avec LA Femme: d'abord aux Noces de Cana (Jean 2,4)
et lorsque Jésus, juste avant de mourir (Jean 19, 26) donnera
son disciple Jean, présent au pied de la Croix, à sa Mère, elle
aussi au pied de la Croix. Il faudra ensuite attendre
l'Apocalypse pour retrouver LA Femme. Nous assisterons même à
son combat contre le dragon. Le pape Jean-Paul 2 a commenté le
passage de l'Apocalypse qui relate cette lutte sans merci, lutte
à laquelle l'apôtre saint Jean assista.
Le pape dit:
"L’histoire de l’Église s’accompagne de 'signes' qui sont sous
les yeux de tous, mais qui demandent à être interprétés. Parmi
eux, l’Apocalypse présente le 'signe grandiose' apparu dans le
ciel, qui parle d’une lutte entre la Femme et le dragon.
La Femme ayant le soleil pour manteau, qui est en train
d’accoucher dans la souffrance
(cf. Ap 12, 1-2), peut désigner l’Israël des prophètes qui
enfante le Messie, 'celui qui sera le berger de toutes les
nations, les menant avec un sceptre de fer'. (Ap 12, 5; cf.
Ps 2, 9) Mais elle représente aussi l’Église, peuple de la
nouvelle Alliance, en proie à la persécution, mais protégée par
Dieu. Le dragon est 'le serpent des origines, celui qu’on nomme
Démon ou Satan, celui qui égarait le monde entier'.
Le combat est inégal: le dragon semble avoir l’avantage, tant
est grande son outrecuidance face à la Femme sans défense et
souffrante. En réalité, le vainqueur, c’est le fils que la Femme
vient de mettre au monde. Dans ce combat, une chose est sûre: le
grand dragon a déjà été vaincu, 'il fut jeté sur la terre, et
ses anges avec lui'."
(Ap 12, 9)
"Ceux qui l’ont vaincu, ce sont le Christ, Dieu fait homme, par
sa mort et sa résurrection, et les martyrs, 'par le sang de
l’Agneau et le témoignage de leur parole'.
(Ap 12, 11) Et même si
le dragon persiste dans son opposition, il n’y a rien à
craindre, car sa défaite est déjà consommée. Telle est la
certitude qui anime l’Église au long de son chemin, tandis
qu’elle relit son histoire de toujours à partir de la femme et
du dragon.
La Femme qui met au monde un enfant mâle nous rappelle aussi la
Vierge Marie, surtout au moment où, transpercée par la
souffrance au pied de la Croix, elle engendre de nouveau le
Fils, comme vainqueur du prince de ce monde. Elle est confiée à
Jean qui, à son tour, lui est confié
(cf. Jn 19, 26-27),
et elle devient ainsi la Mère de l’Église.
Jean-Paul II poursuit:
Grâce au lien qui unit Marie à l’Église, et l’Église à Marie, le
mystère de la Femme prend une clarté nouvelle: 'En effet, Marie,
présente dans l’Église comme Mère du Rédempteur, participe
maternellement au dur combat contre les puissances des ténèbres,
combat qui se déroule à travers toute l’histoire des hommes. Et
par cette identification ecclésiale avec la Femme enveloppée de
soleil',
(Ap 12, 1)
on peut dire que l’Église, en la personne de la bienheureuse
Vierge, atteint déjà la perfection qui la fait sans tache ni
ride.
En conséquence, il faut, insiste le saint Père, que "L’Église
entière regarde donc Marie. Grâce aux multiples sanctuaires
mariaux disséminés dans toutes les nations du continent, la
dévotion à Marie est très vivante et fort répandue parmi les
peuples européens. L'Église en Europe, continue à contempler
Marie, et reconnaît qu’elle apporte 'sa présence et son
assistance maternelles dans les problèmes multiples et complexes
qui accompagnent aujourd’hui la vie des personnes, des familles
et des nations', et qu’elle vient au secours 'du peuple chrétien
dans la lutte incessante entre le bien et le mal, afin qu’il ne
tombe pas ou, s’il est tombé, qu’il se relève'." (Transmis
par facebook)
Malgré les apparences d'aujourd'hui, le dragon est déjà vaincu
par le Fils de la Femme. Cette affirmation, c'est notre
espérance, car la vision de notre monde contemporain est
terrifiante. Même notre Église, liée au mystère de la Femme est
dangereusement attaquée. Et ce mystère de l'Église lié au
mystère de la Femme est aussi, malgré notre espérance, une
immense souffrance. La vue de tous ces gens qui ne connaissent
plus Dieu, de tous ces petits enfants que l'on souille
impunément, est difficilement supportable pour les vrais
chrétiens d'aujourd'hui. Et leurs cœurs ne cessent de pleurer
sur ces désastres dont nous sommes tous, hélas! plus ou moins
responsables, à cause de nos péchés, car, hélas! nous sommes
tous pécheurs.
Étrange! Les chrétiens voient aujourd'hui les ruines de notre
monde contemporain, ruines qui sont là, devant nous. Nous
constatons que le combat du dragon contre la Femme et sa
postérité est terrible. Mais nous savons que le Fils sera
vainqueur. Cela, nous ne le voyons que très peu car nous vivons
le mystère, mais c'est toujours notre espérance. Car le Fils est
ressuscité, et toute la postérité de la Femme avec Lui.
Et le combat doit se poursuivre jusqu'à la fin des temps... |