Chapitre VII
La
Sainte Vierge Marie,
Mère de Notre-Seigneur Jésus-Christ
7
Les charismes de la Vierge Marie
7-1-Consolatrice des affligés
(Livre 3, chapitre 12)
Un jour du mois de mai, la Vierge
Marie déclara à Marie Lataste que pour consoler un affligé, il
fallait avoir été soi-même dans l’affliction; on est alors mieux
à même de compatir à sa douleur, la compassion étant la clef de
la consolation. Et Marie précisa: "Je suis la consolation des
affligés. Il est des afflictions qui souvent abattent le cœur de
l'homme et lui enlèvent toute sa force. Heureux ceux qui
tournent leurs regards vers moi, parce qu'ils sont consolés!...
Or, ma fille, toutes les afflictions ont été en moi, hormis
celles du péché... Cependant, le péché des autres a été une
affliction pour moi, parce qu'il offense Dieu et qu'il a fait
mourir mon Fils. J'ai été exilée de ma patrie... j'ai vu mon
Fils mourir sur la croix, et dans ce moment j'ai reçu en moi
toutes les afflictions qu’un coeur peut éprouver ou supporter...
Je saurai donc compatir à toutes les douleurs... et faire
disparaître l'affliction en donnant la soumission à la volonté
de Dieu... en montrant que toutes choses passent, et que les
épreuves, loin d’être un sujet d’affliction, sont au contraire
un sujet de gloire et de bonheur... À celui qui souffre, je
donnerai ma parole, je lui donnerai aussi mon Fils, source de
toute joie et principe de tout bonheur sur la terre et dans le
ciel.
7-1-2-Les
infirmités que la Vierge Marie console
La Vierge Marie dit à Marie Lataste:
"Il y a deux sortes d'infirmités, celles du corps et celles
de l’âme. Je guéris également les unes et les autres. Ces deux
infirmités ont eu pour principe le péché de l'homme... Le péché
a assujetti l'homme à la mort et aux diverses maladies qui
torturent son corps dans le cours de la vie; il a tristement
incliné l'âme vers le mal, et ce penchant de l'âme pour le mal
s’appelle l’infirmité de l'âme. Je n'ai jamais commis le péché;
jamais le péché n'a eu d’accès dans mon coeur. J'ai donné, au
contraire, naissance à Celui qui s’appelle Saint, et ... cela
m’a donné d’immenses prérogatives, comme, par exemple, de guérir
ce que l’opposé de la sainteté avait apporté dans l’homme. J’ai
donné au monde son Sauveur, et j’ai gardé le pouvoir de guérir
des suites du péché.
Je guéris les corps infirmes.
Voyez dans le monde, combien
d’infirmes, désespérant du salut de leur vie, ont recouvré la
santé en recourant à moi...
Je guéris les âmes malades.
Combien de jeunes gens et de jeunes
filles, combien d’hommes mûrs et avancés en âge sentent en eux
l’infirmité de leur âme, et l’inclination qui les porte au mal.
Ils implorent mon secours, mon assistance, ma protection, mon
appui, et, brisant cette inclination perverse, je les incline au
contraire vers le bien...
7-1-3-Marie,
refuge des pécheurs
Je suis le refuge des pécheurs...
Tous les pécheurs, même les plus grands pécheurs, peuvent venir
à moi. Je n’en rejette aucun; je permets à tous d’habiter dans
cette cité qui est moi-même.
Là, ils peuvent se dépouiller et ils
se dépouillent complètement de leurs vices, de leurs crimes, de
tout ce qu'il y a de souillé en eux. Aussi la justice de Dieu ne
les frappe-t-ils pas; au contraire, Dieu abaisse sur eux des
regards de miséricorde... Oh! venez tous à moi, vous qui êtes
affligés, je vous consolerai; venez à moi, vous tous qui êtes
infirmes, je vous guérirai; venez à moi, vous tous qui êtes
pécheurs, je vous sanctifierai."
(Livre 3, chapitre 12)
7-2-Marie Porte du Ciel
(Livre 3, chapitre 13)
Un autre jour de mai, Marie dit à
Marie Lataste: "Ma fille, je suis la mère de tous les
hommes et la porte du ciel."
7-2-1-La
Mère de tous les hommes
"Je suis la mère de tous les
hommes. La première femme qui sortit des mains de Dieu a été
appelée la mère de tous les hommes; mais elle a été leur mère en
les engendrant dans la mort. La première femme de la seconde
création a produit un effet tout contraire: j’engendre tous les
hommes à la vie... Si la première femme a recouvré la vie, après
l’avoir perdue, c'est à moi qu’elle l’a due. Ainsi, j'ai été la
mère de la première femme elle-même... Je ne parle pas seulement
de la vie spirituelle, de la vie de l'âme, mais encore de la vie
du corps."
La Vierge Marie entreprend alors un
dialogue avec Marie Lataste, pour qu'elle comprenne mieux:
– "Me
reconnaissez-vous la qualité de mère?
– Oui, Marie!
répond Marie
Lataste.
– De qui suis-je la
mère?
– De Jésus-Christ.
– Qu’est-ce que
Jésus-Christ?
– Le Fils de Dieu.
– Suis-je la mère du
Fils de Dieu?
– Oui Marie.
– Qu’est-ce que le
Fils de Dieu?
– L’origine et la
cause de toutes choses.
– A-t-il créé les
hommes?
– Oui, Marie.
– Suis-je la mère du
Fils de Dieu, créateur des hommes?
– Oui, Marie.
– Ne suis-je donc
pas la mère des hommes, puisque je suis la mère de Celui qui les
a créés?
– Oui, Marie."
La Vierge Marie peut donc dire
qu'elle est la mère de tous les hommes. Elle poursuit: "C'est
moi qui ai engendré le Sauveur Jésus, source, origine, et
principe de la génération du monde. Je suis donc moi-même la
source, l’origine, le principe de cette seconde naissance du
monde. Je suis après Dieu, sous Dieu et avec Dieu, la cause
efficiente de cette régénération, puisque j’ai produit le
régénérateur. Je suis mère de Jésus, Fils de Dieu le Père qui le
produit de toute éternité. Jésus est aussi mon Fils, car je l’ai
produit dans le temps en mon sein. C'est le même Jésus, qui est
Fils de Dieu et mon Fils qui... a régénéré le monde... Fils de
Dieu... Je lui ai donné un corps, qui, uni à la divinité, a eu
la puissance régénératrice qu'il a exercée sur les hommes... Or,
vous le savez, ma fille, les hommes régénérés sont les fils de
Dieu le Père, parce qu'ils sont frères de Jésus... Je suis
aussi la mère des frères de Jésus, puisque Jésus me reconnaît
pour sa mère.
Oui, je suis mère de tous les
hommes; j'ai donné à tous la vie, en leur donnant l’auteur
de la vie qui les a retirés de la mort. Toutes les nations me
proclameront bienheureuse, parce que j'ai été mère de Jésus...
Je leur ai donné l’exemple pour qu'ils m’imitent dans leurs
pensées, leurs paroles et leurs actions... Je suis la mère de
tous les hommes... Ma fille, je suis la porte du ciel. Ce
titre ne peut et ne doit pas être séparé de celui de mère de
tous les hommes.
7-2-2-Marie,
Porte du Ciel
Quel est le but d'une porte dans une
cité ou dans une habitation? N’est-ce pas d’y laisser
introduire, ou d’en laisser sortir ce qui peut tourner à
l'avantage de cette habitation ou de cette cité? S’il en est
ainsi, je suis en vérité la porte du ciel, car toutes les grâces
qui sont descendues du ciel sur la terre sont passées par moi...
Je suis la porte du ciel, car tous ceux qui sont entrés au ciel
n'ont pu y entrer que par moi. Je suis la porte du ciel, car
j’en ferme l’entrée à tout ce qui est impur et souillé. Je suis
la porte du ciel, c'est par moi que la sagesse incréée en est
sortie revêtue d’une chair que je lui ai donnée pour apparaître
dans le monde... Ma fille, c'est par moi que vous recevez toutes
ces grâces que mon Fils Jésus vous accorde. Demeurez toujours
unie à moi..." (Livre 3,
chapitre 13)
7-3-La sainte Vierge des vierges
(Livre 3, chapitre 14)
Un jour de mai, la Vierge Marie
demanda à Marie Lataste:
– "Ma fille, je suis
la sainte Vierge des vierges. Le croyez-vous?
– Oui, Marie
répondit Marie Lataste.
– Comprenez-vous
comment je suis sainte Vierge des vierges? Savez-vous ce que
cela signifie?
– Non, Marie.
– Voulez-vous que je
vous l’explique?
– Oui, Marie, je
vous écouterai avec reconnaissance."
Marie commença alors ses
explications:
– "Supposez, ma
fille, qu'un roi, Père de plusieurs enfants, donne à tous un
royaume, et qu'il conserve pourtant l'ensemble de son royaume et
toute son autorité sur les rois ses enfants: quel titre
pourrez-vous lui donner?
– Je ne sais, Marie.
– Ne pouvez-vous pas
l’appeler Roi des rois qu'il a établis?
– Oui, Marie, dit
Marie Lataste.
-Supposez encore
qu'il soit puissant à ce point qu'il commande à tous les rois de
l’Europe, dont il a conquis les royaumes que pourtant il leur
laisse à condition qu'ils se reconnaissent ses tributaires:
pouvez-vous l’appeler roi des rois?
– Oui, Marie."
La Vierge Marie put alors s'expliquer
plus longuement:
"De même je suis sainte Vierge des
vierges, parce que j’ai donné naissance à toutes les vierges
et que je les surpasse toutes en mérite et en grandeur. Je
suis la mère de toutes les vierges, car c'est moi qui, la
première, ai pratiqué la virginité et me suis consacrée à Dieu
comme vierge, sans avoir à ce sujet ni commandement, ni conseil,
ni exemple.
La virginité avant moi était un
opprobre; j’ai enlevé cet opprobre et j’ai, par mon exemple,
engagé depuis une multitude innombrable de vierges à la
pratiquer. C'est donc mon exemple qui les a engendrées à cette
vie. Je puis donc me regarder comme leur mère et me dire Vierge
des vierges.
J’ai surpassé toutes les vierges en
mérites et en grandeurs... par ma pureté. Jamais il n'y a eu en
moi de tache originelle, jamais dans le cours de ma vie je n'ai
commis le moindre péché... J'ai surpassé toutes les vierges par
la fécondité de ma virginité, car seule parmi les vierges j'ai
été fécondée, et ma fécondité n'a point troublé ma virginité.
J'ai enfanté en demeurant vierge, et le fruit de mes entrailles
n'a point été un homme mais un Homme-Dieu. Voilà pourquoi, ma
fille, je suis appelée la sainte Vierge des vierges.
Suivez mon exemple, ma fille,
demeurez toujours vierge dans votre esprit... Me promettez-vous
de toujours garder la virginité?
Marie Lataste répondit:
– Avec
la grâce de Dieu et votre secours, ô Marie, je le promets."
(Livre 3, chapitre 14)
7-4-Les qualités de la Vierge Marie
que nous devons imiter (Livre
3, chapitre 15)
Marie Lataste rapporte que chaque
soir elle priait près de l’autel de Marie. Marie ne venait pas
toujours à elle d’une manière sensible, mais toujours elle
faisait éprouver à son âme une impression de bonheur qu'elle a
beaucoup de mal à exprimer. Un jour la Vierge Marie lui fit
comprendre que malgré la grande dignité qu'elle avait reçue de
Dieu: être vierge et Mère de Dieu, elle conservait toujours le
souvenir et la pensée de son néant, pensée qui lui donnait la
force pour accomplir tout ce que Dieu lui demandait. Cette force
de la Vierge Marie était renfermée dans trois qualités:
l'humilité, le courage et la charité.
7-4-1-L'humilité
de Marie
Marie dit à Marie Lataste: "Dieu
m’avait donné des privilèges bien précieux, entre tous celui de
conserver ma virginité par un miracle de sa grâce en devenant
Mère de Dieu.... Je me rappelais que je tenais tout de Dieu, et
que plus il m’avait donné, plus je lui devais de reconnaissance
et de soumission. Vous êtes honorée, vous aussi, ma fille, de
grâces toutes spéciales. Reconnaissez que vous tenez tout de la
bonté de Dieu... Imitez mon humilité."
7-4-2-Le
courage de Marie
Marie parle ensuite de ses épreuves:
"Dieu... m’avait rendue Mère de Dieu, son Fils... Mon Fils,
c'était ma grandeur; mon Fils, c'était ma richesse; mon Fils,
c'était mon tout. Or... je savais que je devais le perdre un
jour, je savais qu'il devait être livré aux mains de ses ennemis
et crucifié comme un criminel, au milieu des plus affreux
tourments.
La pensée de la passion de mon Fils
était toujours présente à mon esprit... Je le voyais en croix,
en proie aux plus vives douleurs... insulté par le peuple, et,
dans cet état, remettre son esprit entre les mains de Dieu son
Père. Mon cœur de mère était toujours percé par un glaive de
douleur à la pensée de ces souffrances de mon Fils. Néanmoins,
je ne me laissais pas abattre. Je savais que telle était la
volonté de Dieu, que telle était la volonté de mon Fils;
j’unissais ma volonté à leur volonté, et je demeurais ferme et
pleine de courage dans ce martyre quotidien de mon amour
maternel."
Puis, s'adressant plus
personnellement à Marie Lataste, la Vierge Marie conseille:
"Quel que soit le sacrifice que Dieu demandera de vous...
faites-le avec courage... Imitez mon courage."
7-4-3-La
charité de Marie
Marie dit: "Mon amour pour Dieu
s’accroissait chaque jour pendant que j'étais sur la terre...
Mon amour pour les hommes a été si grand, que j’ai sacrifié pour
eux ce que j'avais de plus cher, mon Fils Jésus. Vous, ma fille,
aimez Dieu toujours de plus en plus, aimez votre prochain comme
vous-même... Si vous m’imitez ainsi, je vous donnerai ma
protection et mon amour." (Livre 3, chapitre 15)
7-5-Deux recommandations importantes
(Livre 3, chapitre 16)
Marie Lataste priait... La Vierge
Marie lui dit: "Ma fille, aujourd’hui j'ai deux
recommandations à vous faire:
La première, c'est d’être toujours
fidèlement soumise à la volonté de mon Fils. Faites tout ce
qu'il vous dira... Écoutez sa parole avec attention,
conservez-la fidèlement dans voter cœur... Voyez quelle
disproportion il existe entre vous et lui pour la perfection de
vos pensées, de vos sentiments et de vos actes. Cherchez à vous
rapprocher de lui le plus possible... Vous n’atteindrez jamais
sa perfection, parce qu'il est Dieu et que vous êtes créature;
mais vous devez tâcher de vous élever aussi haut qu'il voudra
vous le permettre.
La seconde recommandation c'est de
vous rappeler toujours que je suis votre mère, que j’ai pour
vous un amour véritablement maternel. Soyez à mon égard pleine
de confiance. Venez à moi dans vos besoins, dans vos peines,
dans vos afflictions; venez à moi et j’accourrai vers vous...
Venez à moi, comme un enfant, avec simplicité, candeur,
confiance; traitez-moi comme votre mère, je vous traiterai comme
ma fille; aimez-moi comme votre mère, je vous aimerai comme mon
enfant... Donnez-moi tout ce qui vous appartient, je vous
donnerai tous mes trésors du ciel. Soyez soumise à mon Fils,
ayez confiance en moi et vous marcherez sûrement dans la
perfection." (Livre 3,
chapitre 16) |