Troisième partie
LES Œuvres
DE Marie Lataste
(1822-1847)

 

Chapitre I

Dieu, la Création et le salut des hommes

Les œuvres de la Sainte Trinité

 

6
Le salut de l'homme malade
(Livre 1, chapitre 10)

 

Marie Lataste rapporte ce que le Sauveur lui avait dit un jour: "L’homme sur la terre ressemble à un malade, à un corps sans vie..." En effet, l'homme a perdu la vérité par son péché, il ne contemple plus la vérité de Dieu, il se révolte contre Dieu, il est semblable à un corps sans vie.

En quoi consiste la santé de l'homme? Dans la rectitude et le facile exercice de ses facultés. Mais l'homme n'a plus ni la rectitude, ni un facile exercice de ses facultés, car il a été blessé jusque dans le plus intime de son être intellectuel et moral par le péché. Il a conservé l’exercice de ses facultés, mais c'est un exercice plein de labeur et pas toujours conforme à la sagesse. L'homme a donc besoin de recouvrer la santé. Cela se fera grâce à un principe de vie donné à ce mort: le Fils de Dieu fait homme.  Le remède plein d’efficacité donné à ce malade, ce sera le sang du Fils de Dieu fait homme. Le médecin de l'homme, c'est Dieu. Or, Dieu tuera cet homme pour le vivifier; il le frappera pour le guérir.

Jésus va s'expliquer: "Vous allez comprendre, ma fille, et vous adorerez l’œuvre et les desseins bien admirables de la Providence. Dieu est un médecin qui tue pour vivifier... La vie de l'homme est une vie dans le péché, dans le crime, dans l’injustice, dans l’impiété... dans les meurtres... dans la révolte contre Dieu. Dieu s’approche de cet homme, tue en lui l'homme de l’iniquité et lui donne la vie de la justice... il tue l'homme adultère et impie pour faire vivre l'homme chaste et vertueux.

Telle est l’œuvre par excellence de Dieu sur l'homme. Dieu est un médecin qui frappe pour guérir. Il frappe les hommes par ses commandements pour les guérir de leurs vices; il les frappe par ses menaces pour les guérir de leurs révoltes; il les frappe par la vue de l’enfer pour tourner leurs regards vers le ciel; il les frappe en leur découvrant les artifices de Satan pour leur faire observer les œuvres de sa divine miséricorde."

L'homme doit accepter le principe de vie qui est donné par le Père. Jésus ne vivifie que ceux qui veulent être vivifiés, il ne guérit que ceux qui veulent être guéris. La guérison qu’il opère, est pleine d’efficacité et conserve la santé à jamais; et la vie qu'il rend c'est la vie éternelle. Jésus insiste: "Celui qui refusera la vie que je veux lui donner, restera éternellement dans la mort; et celui qui refusera la santé que je veux lui rendre, l’aura perdue pour l’éternité." (Livre 1, chapitre 10)

6-1-La loi naturelle (Livre 1, chapitre 14)

Un jour, pendant la messe, Marie Lataste remerciait le Sauveur Jésus qui s’immolait, sous ses yeux, entre les mains de son prêtre. Jésus lui dit: "Dieu veut le salut de tous les hommes... mais d'une volonté conditionnelle: l'homme doit faire ses efforts pour profiter des moyens de salut que Dieu lui donne; il doit correspondre à ses grâces qui ne lui manqueront jamais... Si l'homme se perd, ce n'est point faute de connaissance, car Dieu a gravé dans le cœur de chacun des hommes une loi, la loi naturelle qui... suffit à tout homme pour être sauvé... Dieu appelle à lui tous les hommes par l’offrande et le don de sa grâce."

6-2-La grâce

"Quand une personne est tentée, Dieu lui offre une grâce proportionnée à sa tentation; à elle de recevoir cette grâce et d’y correspondre. De cette correspondance dépend l’opération du bien et par suite le salut... Dieu est maître de ses dons, il en dispose comme il lui plaît, nul n'y a droit par son propre mérite...

Parfois, Dieu a des vues de prédilection sur quelques âmes, et veut leur faire éprouver la grandeur de ses miséricordes par des grâces plus abondantes qu'il donnera à l’heure qui lui plaira. Mais qui se flattera de pareille prédilection?... Et qui osera condamner un pécheur, fut-il le plus grand pécheur du monde? Vous êtes juste à cette heure et votre frère mérite la réprobation; qui vous dit que, demain, vous ne serez pas réprouvé, parce que vous ne correspondrez pas à la grâce suffisante que Dieu vous envoie; et votre frère sera sauvé, parce que Dieu lui accordera des grâces abondantes qui le retireront de l’abîme, pour le placer au nombre des saints? Ne négligez rien de ce qui peut être agréable à Dieu et fuyez avec soin tout ce qui peut l’offenser." (Livre 1, chapitre 14)

6-3-Nul ne peut servir deux maîtres  (Livre 2, chapitre 16)

Jésus rappelle à Marie Lataste ce qui est déjà dans son Évangile: tout ce qu'il a fait pour le salut de tous les hommes qui, cependant, continuent à se séparer de Lui. Or, il n'y a pas de milieu: les hommes doivent choisir leur maître: entre notre Sauveur qui veut votre salut, ou Satan qui ne veut que notre perte éternelle. Il faut choisir car "nul ne peut servir deux maîtres; ou bien il aimera l’un et haïra l’autre, ou bien il honorera le premier et méprisera le second." De notre choix dépend notre bonheur ou notre malheur éternel.

Marie s'exclama: "Seigneur, mon choix est fait depuis longtemps, je le jure, je veux être toute à vous." Jésus répondit qu'elle avait choisi la bonne part et qu'elle ne lui serait point enlevée. Puis il nous indique la différence entre ce que Satan a fait pour nous, et ce que Lui, Jésus, nous donne: "Il vous a donné la mort et je vous ai rendu la vie. Il vous a séparés de Dieu et je vous ai réunis à lui. Il vous a chassés du paradis et je vous en ai donné les clefs. Il vous a donné l’enfer pour héritage et je vous ai donné le ciel. Que vous promet-il? Des plaisirs, des biens, des honneurs, des richesses, et il ne vous donne que peine, tribulation, honte et pauvreté. Que vous promet votre Sauveur? Les richesses de sa grâce et les consolations de son amour. L’avez-vous jamais trouvé infidèle?... Non, ma parole est une parole de vérité, elle ne passera jamais.

Par contre, "si vous suiviez Satan, vous auriez part à l’anathème éternel... Quel prix vous donneriez pour ces plaisirs passagers et menteurs, une éternité de souffrances et de tribulations, que Satan vous procurerait!... Choisissez bien, et que votre choix une fois accompli ne se démente jamais... Je vous promets de ne me séparer jamais de vous, si vous ne vous séparez point de moi. Tant que vous serez sur la terre, vous me trouverez plein de miséricorde à votre égard et toujours prêt à vous recevoir quand vous viendrez à moi... Ô! laissez toujours, pendant votre vie, ma miséricorde se répandre sur vous, car, à l'heure de votre mort, ma justice seule aura son action. N’imitez point ceux pour qui j’ai répandu mon sang, et qui l’oublient, qui méprisent mes lois et m’abandonnent pour se livrer à Satan... Tous les hommes ont la liberté... Rappelez-vous que ceux qui diront: 'Seigneur, Seigneur', n’entreront pas pour cela dans le royaume de Dieu.  (Livre 2, chapitre 16)

6-4-La vraie sagesse des hommes

Dieu est à lui-même sa propre gloire. Par pure bonté Il veut néanmoins que l'homme, librement, lui rende gloire. Si l'homme rend gloire à Dieu, il sera sauvé; s'il refuse, il sera réprouvé. Mais cela ne changera rien à la gloire de Dieu qui est éternelle et qui est la destination de tous les hommes. Et leur sagesse. (Livre 1, chapitre 15)

Marie Lataste ne comprenait pas toujours les paroles du Sauveur. Quand on l'interrogeait, sur leur signification, elle répondait "qu’elles s’étaient gravées dans son esprit comme le Sauveur Jésus les avait prononcées."  C'est ce qui lui était arrivé quand elle avait reçu le chapitre 15 du livre 1; aussi supplia-t-elle Jésus de s'expliquer. Le Sauveur Jésus lui redit:

"Dieu, dans ses jugements secrets et impénétrables, a destiné des hommes pour glorifier sa miséricorde et les autres pour glorifier sa justice. Voici l’explication de ces paroles: Dieu, étant souverainement parfait, connaît tout... Le passé, le présent et l’avenir ne sont pour Dieu qu’une seule et même chose; pour lui, l’avenir et le passé sont toujours présents..."  (Livre 1, chapitre 16)

          6-4-1-Des clartés sur ce que certains appellent la prédestination

"Dieu avait résolu de toute éternité de créer le monde et de créer l'homme. Il savait de toute éternité que l'homme pêcherait... et quels seraient les péchés des hommes. Ainsi, quand il est dit dans les livres saints que Dieu se repentit d’avoir créé le monde à cause des péchés des hommes, vous ne devez point l’entendre en ce sens que Dieu, avant la création du monde, n’avait point prévu les péchés des hommes. Car s’il en eut été ainsi, Dieu ne serait pas parfait. Dieu, dans sa prescience... savait donc le véritable nombre des élus et des réprouvés... Mais ne pensez pas que Dieu refuse aux réprouvés les grâces qui leur sont nécessaires pour se sauver. Dieu les leur accorde, mais ils n’y correspondent pas; et c'est pour cela qu'ils sont réprouvés... Cette prévision de Dieu n’influe en rien sur la réprobation des hommes, car elle n’a aucune action sur l'homme qui conserve toute sa liberté, et peut abuser ou non des grâces de Dieu...

Dieu veut le salut de tous, et Il donne à tous les grâces nécessaires pour qu'ils opèrent leur salut. C'est parce que l'homme se perd que Dieu le prévoit, et non parce Dieu le prévoit que l'homme se perd et se damne. Dieu donne des grâces, mais il laisse avec elles la liberté; et l'homme, en donnant ou refusant sa correspondance à ces grâces, se damne ou se sauve librement." (Livre 1, chapitre 16)

          6-4-2-Précisions sur la chute de l'homme

Jésus continue à expliquer ces choses difficiles. Il précise: "Quand Dieu créa l'homme, il lui donna une âme douée de nobles qualités et capable de le connaître, de l’aimer et de le servir. Il lui donna aussi la liberté de le servir... de lui obéir ou de se révolter contre lui; car Dieu veut une servitude libre et volontaire. Il fit l'homme roi de la nature et lui permit de manger du fruit de tous les arbres, excepté d’un seul, le menaçant de mort s'il en mangeait, mais ne lui enlevant pas pour cela la liberté d’en manger s'il le voulait. L'homme, usant de sa liberté, mangea du fruit défendu, et Dieu, qui est souverainement juste, dut le punir. Dès lors la justice de Dieu éclata sur l'homme tant spirituellement que temporellement." (Livre 1, chapitre 16)

          6-4-3-Gravité de la chute de l'homme et sa rédemption

Jésus continue ses étonnantes et rassurantes explications: "Cette offense faite à Dieu demandait une réparation... L’homme ne pouvant donner cette réparation, devait demeurer victime de l’éternelle malédiction. La miséricorde de Dieu... touchée de compassion pour l'homme qui était son ouvrage, ne put se résoudre à le détruire, à le perdre pour jamais. Elle Me proposa de donner la satisfaction que l'homme ne pouvait donner. J’acceptai le rôle de réparateur, et, en donnant à Dieu réparation, j’obtins non seulement le pardon de l’offense de l'homme, mais encore les grâces qui lui étaient nécessaires pour opérer son salut.

Car le péché du premier homme l’avait tellement dégradé et entraîné, lui et toute sa postérité, vers le mal que, de lui-même, il lui était impossible de résister au mal et d’opérer le bien. C'est Moi qui, par ma mort, ai procuré à l'homme la résistance au mal et l’opération du bien. Ainsi, l'homme se sauve et obtient la grâce de Dieu par moi seul, depuis que je suis venu sur la terre; et avant que je me fusse incarné, par la foi... fondée sur la promesse que Dieu fit à Adam, après sa faute...

La grâce, avant comme après ma naissance et ma mort, est offerte à l'homme à cause de mes mérites. Tous les hommes la reçoivent, et tous ont la liberté d’y correspondre ou d’y résister... Si l'homme se perd, ce n'est pas parce que Dieu ne lui a pas donné assez de grâces pour se sauver, ni parce que la grâce de ma rédemption n’a pas été suffisante... non, la grâce donnée à chaque homme lui suffit pour opérer son salut, et la grâce de ma rédemption aurait seule pu sauver mille mondes."  (Livre 1, chapitre 16)

          6-4-4-Grâce de Dieu et sagesse des hommes

Jésus va encore plus loin, répondant ainsi à tant de nos questions, non exprimées. Ainsi, il dit: "Il est certain qu'il y a des hommes qui résistent... à la grâce, et qui par conséquent seront damnés. Dieu sait tout de toute éternité, Il connaît par conséquent quels sont ceux qui seront rebelles. Il est certain que Dieu aurait pu sauver tous les hommes. Pourquoi donc, prévoyant quels sont ceux qui seraient damnés, les a-t-il créés? Pourquoi, pouvant les sauver tous ne l’a-t-il point fait?"

Jésus constate: "C'est une chose que l’esprit de l'homme ne peut pénétrer et devant laquelle il doit abaisser et soumettre sa raison, pour adorer profondément les conseils et les jugements secrets de Dieu, qu'il n’est point permis à l'homme d’approfondir. Il doit suffire à l'homme de savoir qu'il peut et qu'il doit se sauver, qu'il a les grâces nécessaires pour cela, et que, s’il se perd ou se sauve, ce sera parce qu'il l’aura voulu, et non parce que Dieu... l'aurait prévu depuis toujours."

Jésus ajoute encore ces paroles de sagesse: "Il suffit à l'homme de savoir que Dieu aurait pu ne pas lui donner un Sauveur, et qu'il aurait été souverainement juste en punissant éternellement tous les hommes. Il suffit à l'homme de savoir que Dieu lui a donné un Sauveur pour lui permettre de glorifier éternellement sa miséricorde, s'il correspond à la grâce de son salut... "

Un dialogue s'engagea ensuite entre le Sauveur Jésus et Marie Lataste, duquel on peut retenir que l'homme est libre de faire le bien ou le mal,  qu'il peut faire le bien avec la grâce qui ne vient que de Dieu, en considération, des mérites et de la miséricorde de Dieu. Il faut que l'homme corresponde à la grâce pour être sauvé, cette grâce que Dieu s'est engagé à accorder à tous ceux qui la lui demandent comme il faut. Dieu veut le salut de tous les hommes, mais d’une volonté conditionnelle, pour les hommes qui font ce qu'il leur demande, et non d’une volonté absolue, parce qu'il veut laisser aux hommes la liberté de se sauver.

Jésus pose alors une question essentielle: "Pourquoi Dieu veut-il que l'homme ait la liberté de se sauver?" Marie ne peut que répondre: "Seigneur, parce qu'il le veut. Je ne puis en dire davantage."

Jésus précise alors que "ce n'est pas la grâce qui fait les saints, mais la correspondance à la grâce; que cette correspondance est une grâce et pour ainsi dire la grâce des grâces; que cette grâce n'est pas au pouvoir de l'homme, mais qu’elle vient de Dieu; que Dieu ne la doit à personne, mais qu'il ne la refuse jamais quand on la lui demande." Quelle sagesse! (Livre 1, chapitre 16)

La leçon a été difficile. Aussi Jésus, maître pédagogue, reprend-il un par un, tous les ponts abordés, dans un véritable cours de catéchisme, avec des questions et des réponses:

          6-4-5-Une révision pédagogique  (Livre 1, chapitre 16)

– Dieu a-t-il besoin de l'homme? demande Jésus

– Non, Seigneur, répond Marie.

– Qu’a mérité l’homme par son péché?

– La mort éternelle.

– Dieu est-il le maître de l'homme?

– Oui, Seigneur.

– Qu’est-ce que l'homme?

– Une créature raisonnable, dépendante de Dieu, son Créateur.

– Qu’a fait dès le commencement cette créature que vous dites dépendante de Dieu?

– Elle s’est révoltée contre Dieu.

– Était-il juste que Dieu infligeât une punition à l'homme?

– Oui, Seigneur.

– Pourrait-on trouver injuste que Dieu, après le péché de l'homme, n’eût voulu sauver qu’une partie des hommes?

– Non, Seigneur, mais il a voulu les sauver tous, et il veut que tous soient sauvés.

– Comment se fait-il que Dieu voulant le salut de tous les hommes, tous ne soient pas sauvés?

– C'est que la volonté des hommes est opposée à celle de Dieu.

– La volonté de Dieu ne pourrait-elle donc pas triompher de la volonté des hommes?

– Elle le pourrait, mais elle ne le veut pas, parce que Dieu a fait l'homme libre.

– Dieu abandonne-t-il les âmes, ou bien les âmes abandonnent-elles Dieu?

– Ce sont les âmes, Seigneur, qui abandonnent Dieu; elles ne correspondent plus à la grâce, perdent l’amitié de Dieu et tombent dans le péché.

– Est-ce volontairement que l’âme commet le péché et avec une entière liberté?

– Oui, Seigneur; sans cela il n'y aurait point de péché.

– Serait-il impossible à Dieu de l’empêcher de pécher?

– Non, Seigneur.

– Que fait donc Dieu en n’empêchant point une personne de l’offenser?

– Il la laisse user de sa liberté.

– Et quand cette âme a parcouru le cours de son existence sur la terre, que fait Dieu?

– Il fait ce qu'il doit faire; il exerce sur elle un jugement de justice.

– Comment Dieu exerce-t-il sur cette âme un jugement de justice?

– En lui rendant selon ses œuvres, c’est-à-dire en la punissant.

– Dieu a-t-il le droit de la punir?

– Oui, Seigneur.

– Est-il injuste s’il le fait?

– Non, Seigneur parce qu'il ne lui donne que ce qu’elle a cherché, et la justice de Dieu apparaît dans la peine qu'il lui inflige.

– Pensez-vous que Dieu ne trouve jamais de correspondance à sa grâce?

– Non, Seigneur; je crois qu'il y a des âmes qui correspondent aux grâces de Dieu.

– Ces âmes correspondent-elles volontairement?

– Oui, Seigneur.

– Que doit faire Dieu pour les âmes qui correspondent à sa grâce?

– Les récompenser, et ne point rendre inutile la miséricorde que vous leur avez procurée par votre mort.

– Quel sera donc le jugement de Dieu sur ces âmes?

– Un jugement de miséricorde.

– Et sur les âmes rebelles?

– Seigneur, ce sera au contraire un jugement de justice.

– Que fera donc pendant l’éternité l’âme qui aura résisté à la grâce de Dieu?

– Elle servira de témoin à la justice divine qui punit le mal et l’iniquité.

– Que pensez-vous de ce témoignage?

– Seigneur, il me semble qu'il sera la manifestation de la justice de Dieu.

– Et la manifestation de la justice de Dieu, est-ce autre chose que la glorification de cette même justice?

– Non, Seigneur; car rendre témoignage à Dieu, c'est le glorifier.

– Que fera pendant l’éternité l’âme qui aura correspondu à la grâce de Dieu?

– Elle servira de témoin à la miséricorde divine qui récompense le bien et la vertu.

– Que pensez-vous de ce témoignage?

– Seigneur, il me semble qu'il sera la manifestation de la miséricorde de Dieu.

– Et la manifestation de la miséricorde de Dieu, est-ce autre chose que la glorification de cette même miséricorde?

– Non, Seigneur, car rendre témoignage à Dieu, c'est le glorifier.

– Or, croyez-vous qu'il ait fallu que Dieu attendît l’existence des hommes pour savoir s’ils seraient fidèles ou infidèles à sa grâce?

– Non, Seigneur.

– Pourquoi?

– Parce que Dieu est éternel, que le passé n’existe pas pour lui, et qu'il voit en une seule vue le passé, le présent et l'avenir.

– Si la vue de Dieu est éternelle, sa connaissance de toutes choses n’est-elle pas éternelle aussi?

– Oui Seigneur.

– Si Dieu voit et connaît de toute éternité, quel doit être le complément de cette vue et de cette connaissance éternelle?

– Seigneur, un jugement éternel.

– Quel sera ce jugement en faveur des âmes fidèles?

– Un jugement de bonheur éternel.

– Et pour les âmes infidèles?

– Un jugement de malheur éternel.

– Comment nommez-vous ce dernier jugement?

– Celui de la justice de Dieu contre l'homme qui a repoussé sa miséricorde divine.

– Et le second?

– Celui de la miséricorde en faveur de l'homme qui, par Jésus-Christ, a apaisé la justice divine.

– Pourquoi appelez-vous un de ces deux jugements, jugement de justice, et l’autre jugement de miséricorde?

– J’appelle le premier jugement de justice, parce que c'est la justice de Dieu qui seule m’apparaît dans ce jugement; j’appelle le second jugement de miséricorde, parce que dans ce jugement, c'est surtout la miséricorde de Dieu qui apparaît.

– Dans ce second jugement n’y a-t-il que jugement de miséricorde?

– Seigneur, il y a en même temps aussi jugement de justice; mais de justice miséricordieuse ou de justice étroitement unie à la miséricorde dont les élus jouiront éternellement, tandis que les réprouvés n’auront jamais plus de miséricorde de la part de Dieu.

– Si Dieu voyait, connaissait, jugeait tout de toute éternité et avant l’existence de l'homme, qu’êtes-vous en droit de conclure des paroles que je vous avais adressées précédemment, savoir: Que Dieu, dans ses jugements secrets et impénétrables, a destiné les uns pour glorifier sa justice et les autres pour glorifier sa miséricorde?

– Je conclus, Seigneur, que ces paroles, comme toutes celles qui sortent de votre bouche, sont pleines de vérité.

Après cela, conclut Marie, je remerciai le Sauveur Jésus de m’avoir parlé avec tant de familiarité, et le priai de me bénir. Il leva sa main au-dessus de ma tête, me bénit et je goûtai dans mon âme une félicité inénarrable."  (Livre 1, chapitre 16)

          6-4-6-Éloge de la Sagesse (Livre 2, chapitre 15)

Un jour, après avoir demandé à Marie Lataste de lui donner son cœur, Jésus exposa les béatitudes liée à la Sagesse de Dieu. Il dit: "Heureux, celui qui est sage de la sagesse de Dieu! Heureux l'homme sage, qui par sa sagesse suit un chemin étroit, et qui, ôtant de devant ses yeux le bandeau qui couvre ceux de la plupart des hommes, ne marche point dans l’obscurité! Heureux l'homme sage... qui par sa sagesse demeure comme une colonne de fer, au milieu des peines et des joies, des douleurs et des plaisirs! Heureux l'homme sage qui... par sa sagesse cultive son jardin et en arrache les mauvaises herbes... et garde son jardin pour que l’ennemi n’endommage point les fleurs et n’enlève point les fruits! Heureux l'homme sage, qui se tient prêt et sur ses gardes pour se défendre et chasser les voleurs!... " (Livre 2, chapitre 15)

   

 

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