Dorotea vit le jour le 6
février 1867 à Cotija (Michoacán, Mexique), benjamine
des six enfants des époux Luis et María de Jesús.
Dans
son enfance, elle eut à garder le petit troupeau de
brebis de ses parents, leur unique patrimoine.
La petite fille aimait se
faire de petits autels, où elle exprimait sa dévotion à
l’Enfant-Jésus et invitait les camarades à prier avec
elle.
L’école, elle la fit à la
maison, avec son grand frère Eligio, qui était maître
d’école.
Vers 1877, la famille
déménagea à Cocula, puis à Guadalajara (Jalisco), dans
le quartier Mexicaltzingo, un quartier pauvre.
Il y avait dans la paroisse
un modeste hôpital, disons plutôt une petite maison
ouverte par le curé pour recueillir quelques malades,
tenue par de pieuses dames de la Conférence
Saint-Vincent-de-Paul. Dorotea y fut admise en 1892 pour
être soignée d’une pleurésie. Elle avait déjà vingt-cinq
ans.
C’est dans ces circonstances
que cette pieuse demoiselle sentit un appel à consacrer
sa vie au service des pauvres et des malades. Une fois
guérie, elle voulut rester dans l’hôpital, mais comme
soignante et consacrée.
En 1897, avec deux autres
compagnes, elle fit les vœux privés de pauvreté,
chasteté et obéissance ; l’année suivante, toutes les
infirmières partirent et elle se retrouva seule avec les
malades.
Sans se décourager, bien au
contraire, elle alla ouvrir d’autres maisons de soins en
Jalisco et Guadalajara, ainsi qu’une maison pour
vieillards.
Finalement,
en 1905, elle fonda officiellement la congrégation des
Servantes des Pauvres, qui s’appela ensuite
des
Servantes de la Très Sainte Trinité et des Pauvres,
pour aimer
et servir leurs frères les plus nécessiteux, par
imitation du Divin Époux. Elle voulait suivre le Christ
en prenant chaque jour Sa croix. Elle dut aussi
supporter beaucoup de douleurs, de diffamations, de
calomnies.
L’approbation diocésaine eut lieu en 1905, celle de Rome
en 1911. Entre ces deux dates, Dorotea prit l’habit de
religieuse, devenant maîtresse des novices en 1908, et
émettant sa première profession le 15 août de la même
année, avec le nom de
María Vicenta de Sainte Dorothée.
En 1910, elle ouvrit
l’hôpital de Zapotlán el Grande (actuelle Ciudad Guzmán,
Jalisco), dont elle fut supérieure.
Malgré la révolution qui
éclatait, elle fit en 1912 la profession solennelle, en
1915 la profession avec les vœux perpétuels. Elle fut
saintement guidée et encouragée par un saint prêtre, don
Miguel Cano Gutiérrez.
En 1914, les troupes
révolutionnaires occupèrent la cathédrale de
Guadalajara, capturant les prêtres et les religieux. En
1926, l’hôpital de Zapotlán fut réquisitionné pour
abriter la garnison militaire.
Les Sœurs continuèrent leur
travail au service des blessés, sans craindre le danger
; même, une fois, la Mère Vicenta se retrouva seule avec
une jeune postulante chez une personne amie, et continua
à aller soigner des blessés, malgré les insultes et les
menaces de mort qu’elle recevait. Le commandant lui-même
reprocha aux soldats leur conduite indigne.
On signale que dans leur
grande majorité, les blessés purent recevoir les
Sacrements, grâce à l’attention des Religieuses.
La sainteté de la Fondatrice
attira dès son vivant beaucoup de vocations ; entre
hôpitaux, cliniques et maisons d’accueil, il y eut
jusqu’à dix-sept établissements ouverts dans la
trentaine d’années du supériorat de Mère Vicenta.
Vers 1942, elle fut affectée
d’un mal douloureux aux yeux, qu’elle supporta
pacifiquement, toujours souriante.
Le 29 juillet 1949, elle
reçut l’Onction des Malades, à l’hôpital de Guadalajara.
Le lendemain, le Cardinal de Mexico vint l’assister,
entendit sa dernière confession et célébra la Messe
auprès de la mourante, qui s’éteignit à cette vie
terrestre au moment de l’élévation, le 30 juillet 1949.
Mère María Vicente a été
béatifiée en 1997.
Le miracle retenu pour cette
cérémonie, fut la guérison totale et durable d’un enfant
atteint de gangrène à une jambe, et dont la maman avait
recouru à l’intercession de la Mère María Vicente.
SOURCE : http://www.samuelephrem.eu/2014/07/dorotea-chavez-orozco.html |