La bienheureuse Marie-Adeodate
Pisani, "fille adoptive de Malte", naît en Italie, à Naples, en
1806, d'un père
maltais,
le baron Benedetto Pisani Mompalao Cuzkeri et d'une mère italienne
Vinceza Carrano. Elle est baptisée le même jour sous le nom de
Marie-Thérèse. Son père est riche; malheureusement il boit et cela
crée des problèmes dans le ménage. Sa femme quitte le foyer après
avoir confié son enfant à sa belle-mère. La grand-mère élève
l'enfant avec soin, mais elle meurt alors que Marie-Thérèse n'a que
10 ans. La fillette est envoyée dans un établissement privé de
Naples où l'on élève les jeunes filles de son milieu. C'est là
qu'elle reçoit son éducation religieuse et sociale. Elle y reste
jusqu'à l'âge de 17 ans. Son père, continuant à faire des frasques,
est condamné à mort. Il ne doit son salut qu'au fait qu'il est
citoyen anglais. Il est expulsé d'Italie et renvoyé à Malte en 1821.
De leur côté, la mère
et la fille arrivent à Malte, à Rabat, en 1825. Marie-Thérèse a 19
ans. On lui fait des offres de mariage, mais elle préfère continuer
à mener sa vie de piété et d'aumônes, et sa réputation se répand
dans le peuple. Son père habite aussi à Rabat, de son côté, et il
continue à mener une vie dissolue. Malgré tout, à chaque fois
qu'elle rencontre son père, Marie-Thérèse lui demande sa
bénédiction.
Impressionnée par un
sermon, elle prie Notre-Dame du bon conseil et ressent l'appel à la
vie religieuse. Ses parents s'y opposent et sa mère lui demande
d'attendre un an avant de prendre une décision définitive. L'année
étant écoulée, Marie-Thérèse entre le 16 juillet 1828 au monastère
des bénédictines de Saint Pierre à Medina. En 1829, après six mois
de postulat, elle devient novice et prend le nom de Maria Adeodata.
Elle fait profession en 1830 et vivra encore 25 ans dans le cloître,
jusqu'à sa mort. “Sœur Marie Adéodate est une figure splendide de
consécration religieuse bénédictine” dit Jean Paul II. Prière,
obéissance, service de ses sœurs et maturité dans l'accomplissement
des tâches qui lui sont assignées: telles sont les éléments de sa
vie sainte et silencieuse, Cachée au cœur de l'Église, elle écoute
les enseignements du Seigneur comme Marie assise aux pieds de
Jésus ; à travers sa prière, son travail et son amour, elle devient
une source de fécondité spirituelle et missionnaire: telle est la
mystérieuse influence que la vie consacrée exerce au sein de
l'Église et sans laquelle on ne peut prêcher l'Évangile selon le
désir du Christ, car la mission et la contemplation ont besoin l'une
de l'autre.
Après avoir été quatre
ans maîtresse des novices, elle est élue Abbesse en 1851, charge
qu'elle accepte avec humilité. Son mandat dure deux ans. Son exemple
de sainteté a certainement contribué à promouvoir le renouveau de la
vie religieuse dans son monastère. Elle meurt en 1855. Dès que la
nouvelle est connue à Malte, tout le monde dit: “La sainte est
morte !” et beaucoup lui attribuent des grâces de guérisons
miraculeuses ou d'autres grâces.
A propos de la
Bienheureuse Sœur Maria Adeodata Pisani (1806-1855), de père maltais
et de mère italienne, le Pape a rappelé qu'à 19 ans elle était venue
vivre à Malte, où « elle passa la majeure partie de sa vie, comme
exemple magnifique de consécration religieuse bénédictine vécue au
monastère St. Pierre ».
(...)
« L'exemple de sœur
Adeodata a certainement contribué, a ajouté le pape, à développer le
renouveau de la vie religieuse au sein de ce monastère. C'est
pourquoi je désire confier à son intercession une intention
particulière de mon cœur. Ces derniers temps, on a beaucoup fait
pour adapter la vie religieuse à de multiples mutations de notre
époque. De multiples religieuses en ont bénéficié. Mais il faut
revoir les motivations théologiques profondes de cette forme
particulière de consécration ». |