Marguerite Occhiena
Mère de S. Jean Bosco
+ 1919

Le jeudi 16 novembre 2006, l’Église a reconnu le caractère héroïque de la vie et des vertus de la mère de saint Jean Bosco, “Mamma Margherita”: c’est un pas décisif vers la béatification.

Le cardinal préfet de la congrégation romaine pour les Causes des saints, José Saraiva Martins, a lu le décret qui reconnaît le caractère “héroïque” de la vie et des vertus de “Maman Marguerite”, ainsi que la renommée de sa sainteté, le 15 novembre 2006, en la chapelle de la communauté salésienne du Vatican, indique l’agence internationale salésienne d’Information (ANS, www.sdb.org).

C’est le 23 octobre 2006 que la congrégation pour les Causes des saints, avait promulgué ce décret, approuvé par le pape Benoît XVI.

Au terme de la lecture, un illustre Salésien, le cardinal secrétaire d'État, Tarcisio Bertone, a prononcé une brève allocution et accordé sa bénédiction. “C'est une journée mémorable pour la Famille salésienne, qui voit Maman Marguerite faire un pas de plus vers les autels. C'est un évènement attendu depuis longtemps par tout le monde salésien, auquel il s'est préparé en réalisant de nombreuses initiatives en l'honneur de la maman de Don Bosco. Nous nous confions à elle pour qu'elle intercède pour toute la Famille salésienne et pour la Congrégation, qui va célébrer son 26e chapitre général en 2008”.

La vie de “Maman Marguerite” fut rédigée par le Père Jean-Baptiste Lemoyne qui l’offrit à Don Bosco, le 24 juin 1886, pour sa fête. Celui-ci accueillit ce cadeau avec beaucoup d’émotion. Il y ajouta quelques remarques manuscrites, mais approuva l’ensemble de l’ouvrage.

(D’après le site Internet des Salésiens et des Salésiennes de Don Bosco de France (www.salesien.com)

Bref résumé de la vie de Maman Marguerite

Marguerite Occhiena naquit dans les environs d’Asti, dans le Piémont, dans une famille de paysans qui comptera neuf enfants. En 1812, elle épousa François Bosco, veuf d’un premier mariage et père d’un jeune garçon prénommé Antoine. Elle avait vingt-quatre ans et lui vingt-neuf. De cette union naquirent deux autres garçons: Joseph et Jean. Deux ans à peine après la naissance de Jean, le papa mourut brutalement, victime d’une pneumonie.

La jeune femme se retrouva veuve avec trois enfants et une grand-mère infirme à charge. Son seul gagne-pain provenait de quelques lopins de terre et d’un peu de bétail qu’il faudra parfois abattre pour subsister: l’Italie, comme les autres pays d’Europe, avait été ravagée par les guerres de Napoléon. La famine s’installait et les premières années de Jean furent marquées par la misère et la disette. Marguerite fit face avec courage. Elle exploita les terres, secondée par Antoine, l’aîné. Elle envisagea même de se remarier, un paysan du voisinage, sérieux et riche, étant venu la solliciter. Mais il ne voulait pas des enfants dans son foyer. Marguerite refusa de les confier à des tuteurs en disant:

– Dieu m’a donné un mari, Dieu me l’a enlevé. À sa mort, François m’a confié ses trois fils. Quelle mère cruelle je serais, si je les abandonnais quand ils ont besoin de moi. Pour tout l’or du monde je ne les abandonnerai pas.

Un jour le curé lui apprit que Jean songeait à la vie religieuse, il l’invita à réfléchir: “Marguerite, vous êtes pauvre! Qui prendra soin de votre vieillesse? Dans un presbytère, vous serez en sécurité. À tout prix, il faut détourner votre fils de ce projet. Il n’est pas fait pour être moine.”

Le lendemain, elle alla trouver son fils à Chieri et l’interrogea :

 Monsieur le Curé est venu me voir. Il m’a dit que tu voulais être religieux. Est-ce vrai ?

 Oui, maman, si tu n’y mets pas d’obstacle.

 Je n’en mettrai pas. Mais il faut réfléchir et examiner le pas important que tu vas faire... Monsieur le Curé se figure que ton choix doit tenir compte de mon avenir, de ma vieillesse. Moi, je fais confiance à Dieu. Je ne désire rien de toi et n’attends rien de toi. Je suis née pauvre, j’ai vécu pauvre, je veux mourir pauvre.

Lorsque Jean prit  la soutane, sa mère lui dit :

 Mon Jean, te voilà revêtu de la soutane. Tu devines ma joie. Mais sache bien: ce n’est pas l’habit qui fait le moine, c’est la vertu. Si jamais tu doutes un jour de ta vocation, oh! je t’en supplie, quitte ta soutane, ne la déshonore pas. J’aime mieux avoir un fils paysan qu’un fils prêtre qui négligerait ses devoirs.

Elle aura également, au moment de l’ordination, des paroles que son fils ne devait jamais oublier :

 Te voilà prêtre, mon petit Jean. Tu es près du Seigneur. Chaque jour, tu diras la messe. Rappelle-toi bien ceci: commencer à dire la messe, c’est commencer à souffrir. Oh, tu ne t’en apercevras pas tout de suite. Mais plus tard, tu penseras que ta mère avait bien dit. Chaque jour, n’est-ce pas, tu prieras pour moi. Je ne te demande rien d’autre. Va, ne songe à présent qu’au salut des âmes et ne te préoccupe pas de moi.

Épuisé par l’apostolat qu’il menait auprès des jeunes de Turin, don Bosco tomba gravement malade en juillet 1946. Il dut prendre plusieurs mois de repos auprès de sa mère. Au moment de reprendre sa tâche à Turin il lui dit:

 Maman, tu le sais, il me faut revenir à Turin. Mes garçons me réclament. Au Refuge (une pension de jeunes filles ouverte par la marquise de Barolo, et où il avait été aumônier) je n’ai plus d’emploi, et il me faut, dans ma nouvelle maison, une personne de confiance. La “casa Pinardi” a mauvaise réputation. Veux-tu venir avec moi ?

Comme à son habitude, Marguerite réfléchit, et dit :

 Jean, tu le sais, tu le vois, on tient à moi. C’est dur d’abandonner notre maison, ton frère et tous ceux que j’aime. Mais si tu crois que Dieu le veut ainsi, tu peux compter sur moi. Je suis prête à te suivre.

Le lendemain, ils prirent ensemble la route, à pied et rejoignirent Turin à la nuit tombante. C’était le 3 novembre 1846. Don Bosco avait trente et un an, elle cinquante-huit. Elle deviendra l’âme de la “maison Pinardi”, tour à tour couturière, lingère, cuisinière, catéchiste, éducatrice. Elle sera Maman Marguerite, toujours présente, affectueuse, patiente et pourtant ferme.

En novembre 1856, elle tomba malade. Son état empira rapidement et le 24 du même mois elle rendit son âme à Dieu: il y a de cela 150 ans.

Paulette LEBLANC : “Saint Jean Bosco, le martyr de la charité”, 2007

Prière pour la béatification et canonisaation

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