Le père de cette belle figure franciscaine était Chiaro de Marchio, de la noblesse, qui vivait à Ascoli Piceno, mais le petit Marco naquit près dAscoli, à Montegallo, où la famille sétait retirée pour sortir des pénibles luttes de factions qui sévissaient dans la ville.
Mais pour les études du garçon, on revint à Ascoli, puis Marco alla étudier à Pérouse et Bologne. Docteur en
droit et en médecine, il exerça quelque temps à Ascoli et, par condescendance pour ses parents, se maria en 1451 avec une pieuse fille de la noblesse, Chiara de Tibaldeschi. La prochaine mort des parents leur rendit à tous deux leur liberté, car elle désirait en réalité entrer chez les Clarisses dAscoli, tandis que lui aspirait à lidéal franciscain.
Il entra donc au noviciat de Fabriano, chez les frères mineurs de lObservance. Adonné à la prière, à la contemplation, à la pénitence, il égala bientôt les religieux les plus fervents. Devenu gardien (cest-à-dire supérieur) du couvent de San Severino, il sentendit dire par la sainte Vierge : Marc, va annoncer aux hommes la charité !
Il prit donc son bâton de prédicateur, sur les conseils du confrère s.Jacques de la Marche (Giacomo da Monteprandone), quil imita aux côtés de s.Bernardino de Sienne et de s.Giovanni de Capestrano, dans lévangélisation des masses.
Il parcourut les Marches, lItalie entière, prêchant durant quarante ans dans les églises et sur les places publiques, pour faire régner la paix, lunion, le pardon des injures dans une société déchirée par les factions et les discordes. Il aurait bien souhaité aller travailler dans les contrées infidèles et affronter le martyre, mais Dieu se contenta de son désir et le conserva à lItalie dont létat déplorable réclamait aussi des apôtres.
Il établit dans plusieurs villes des monts-de-piété, pour remédier aux misères des pauvres. Lusure était un fléau, les intérêts ruinaient les familles. Dans un écrit, Marco condamne lusure comme une perversion, y associant autant celui qui demande que celui qui prête avec intérêt, puisque tous deux violent le commandement de Dieu daimer le prochain sans limite.
Avec laide dun autre Bienheureux, Domenico da Leonessa, ces monts-de-piété fleurirent ainsi à Ascoli, Fabriano, Fano, Arcevia, Vicenza, peut-être même aussi à Ancone, Camerino, Ripatransone, Fermo.
Toutefois, même sil nétait pas le seul à condamner les prêts avec intérêts, dautres franciscains jugèrent que les monts-de-piété devaient concéder des prêts avec un minimum dintérêt. Ainsi pensait saint Bernardino de Feltre ; dailleurs, cétait lépoque où apparurent les premiers Instituts de Crédit (Banques), dont le fonctionnement exigeait certaines charges.
De passage à Venise, Marc comprit limportance que pouvait avoir limprimerie pour la diffusion de lévangile. Il fit donc imprimer plusieurs ouvrages pour lévangélisation.
Lorsque Camerino fut ravagée par la peste, Marc sy rendit et promit aux habitants la cessation du fléau, sils faisaient pénitence ; la ville se convertit et connut bientôt des jours meilleurs. Marc fut nommé provincial des Marches vers 1481, et eut à soccuper de la bienheureuse Battista Varani, quil nomma au couvent des clarisses de Camerino. Cest à lui quelle adressa lhistoire écrite de son expérience spirituelle dans le Traité des douleurs mentales de Notre-Seigneur.
Marc reprit bientôt sa mission itinérante. Il était à Vicence pendant le carême de 1496, quand on le vit rassembler ses petites affaires, comme pour partir. La nuit suivante, il fut prit dune angine et annonça sa mort pour le samedi suivant, 19 mars. Sur son lit de mort, il se faisait lire la Passion de Notre-Seigneur, et rendit son âme au moment où on lisait : Et inclinato capite. Il avait soixante-dix ans.
Selon son désir, il aurait voulu être enseveli chez les Observantins, sans distinction au milieu de ses frères. Mais on le plaça dans léglise elle-même, où eurent lieu beaucoup de miracles. Plus tard, quand les Observantins transportèrent leur couvent de Saint-Blaise-le-Vieux à lintérieur de Vicence, ils dédièrent au bienheureux Marc une chapelle de la nouvelle église et y placèrent ses restes.
Grégoire XVI, en 1839, en confirma le culte et le Martyrologe Romain le commémore le 19 mars. |