Saint Marc était
probablement de la race d'Aaron; il était né en Galilée. Il semble
avoir fait partie du groupe des soixante-douze
disciples du Sauveur ; mais il nous apparaît surtout dans l'histoire
comme le compagnon
fidèle de l'apostolat de saint Pierre.
C'est sous
l'inspiration du chef des Apôtres et à la demande des chrétiens de
Rome qu'il écrivit l'Évangile qui porte son nom. Marc cependant ne
suivit pas saint Pierre jusqu'à son glorieux martyre; mais il reçut
de lui la mission spéciale d'évangéliser Alexandrie, l'Égypte et
d'autres provinces africaines.
Le disciple ne
faillit pas à sa tâche et porta aussi loin qu'il put, dans ces
contrées, le flambeau de l'Évangile. Alexandrie en particulier
devint un foyer si lumineux, la perfection chrétienne y arriva à un
si haut point, que cette Église, comme celle de Jérusalem, ne
formait qu'un cœur et qu'une âme dans le service de Jésus-Christ. La
rage du démon ne pouvait manquer d'éclater.
Les païens
endurcis résolurent la mort du saint évangéliste et cherchèrent tous
les moyens de s'emparer de lui. Marc, pour assurer l'affermissement
de son œuvre, forma un clergé sûr et vraiment apostolique, puis
échappa aux pièges de ses ennemis en allant porter ailleurs la Croix
de Jésus-Christ. Quelques années plus tard, il eut la consolation de
retrouver l'Église d'Alexandrie de plus en plus florissante.
La nouvelle
extension que prit la foi par sa présence, les conversions
nombreuses provoquées par ses miracles, renouvelèrent la rage des
païens. Il fut saisi et traîné, une corde au cou, dans un lieu plein
de rochers et de précipices. Après ce long et douloureux supplice,
on le jeta en prison, où il fut consolé, la nuit suivante, par
l'apparition d'un ange qui le fortifia pour le combat décisif, et
par l'apparition du Sauveur Lui-même.
Le lendemain
matin, Marc fut donc tiré de prison; on lui mit une seconde fois la
corde au cou, on le renversa et on le traîna en poussant des
hurlements furieux. La victime, pendant cette épreuve douloureuse,
remerciait Dieu et implorait Sa miséricorde. Enfin broyé par les
rochers où se heurtaient ses membres sanglants, il expira en
disant : “Seigneur, je remets mon âme entre Vos mains.”
Abbé L. Jaud,
Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame,
1950. |